SEPULTURES ROMAINES à BEN-AHIN : Différence entre versions

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C'est une sépulture privée de son tertre ou tumulus original par les eaux ayant, au fil des siècles, dévalé de la montagne lors de pluies torrentielles. Elle est, en effet, située au pied de la colline qui supportait le célèbre château de BEAUFORT.
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La manière dont cette tombe fut mise à jour explique le mauvais état dans lequel le prince Camille de LOOZ trouva le lieu et son contenu: on lui avait signalé, un beau jour de juillet 1875, que des ouvriers occupés à creuser une tranchée dans le bois afin de faciliter le transport du sable exploité sur le sommet de la montagne, avaient mis à jour, sous les coups de leurs pioches, '''tout un assortiment de vases, de fragments de fer, etc., etc.'''
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L'archéologue s'était précipité sans attendre à '''cet endroit de LOVEGNEE, situé à côté d'un ancien chemin qui longeait le pied de la montagne, passait à proximité d'un établissement sidérurgique qu'il avait fouillé quelque temps auparavant, à 500 mètres de là. Le chemin contournait ensuite la montagne sur laquelle les ruines du château de BEAUFORT étaient encore debout, puis redescendait ensuite sur BEN.'''
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Une de ses parois était formée par le rocher lui-même. Dans la terre où les ouvriers avaient commencé à piocher, on trouva des cendres et de petits fragments d'ossements calcinés, prélevés pour examen.
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La fosse sépulcrale avait seulement une profondeur de 50 cm. Elle contenait:
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1 monnaie fruste du Premier Empire Romain avec une effigie semblant se rapporter à ANTONIN.
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2 jattes en terre samienne à enduit rouge vif, contenant des débris d'ossements calcinés et de la cendre de bois.
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1 grand vase en terre samienne, hémisphérique, à deux lobes, mais sans fond.
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3 autres vases de même nature, mais en morceaux. On put quand même les reconstituer.
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Tous les specimen portaient sur leur cône, dans un parallélogramme, les marques des potiers-fabricants.
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      Mr SCHUERMANS, après examen, déclara que tous ces vases devaient se terminer en cônes et qu'on les plaçait ordinairement debout  dans le sable ou adossés à la muraille. (Comme des amphores, pensons-nous).
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1 vase à huile ou matière grasse, de grandeur moyenne en terre jaunâtre à enduit ou vernis bleuâtre rugueux.
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Des cols ou goulots d'urnes grisâtres et un fond de vase.
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1 patère grisâtre qui devait servir à recueillir le sang des victimes (animaux) sacrifiés. Il contenait des petites côtes.
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1 fragment d'arme brûlé.
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1 tête d'instrument en fer comme un ciseau de tailleur de pierres.
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  La page 69bis de l'article du prince de Looz dans le tome 1/1875 des Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts cité ci-dessous dans les sources présente les dessins-photos de 12 des objets découverts à Lovegnée.
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=== Datation de la tombe===
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Occupation romaine, avec certitude. Noms des potiers connus, mais non datables.
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Version du 11 juillet 2024 à 22:14


NOTE PRELIMINAIRE

Nous nous devons de présenter, pour leur excellent accueil et leurs précieux renseignements quant au positionnement exact des tumuli, nos plus vifs remerciements aux Ben-Ahinois, en particulier à Anne-Marie COURTOY, Françoise PONCELET, Joël DE BIOLLEY, Philippe CARTON, JF Mmg VANART.

A LOVEGNEE

Ancien chemin de Lovegnée à Ben. Extrait d’une carte du comté de Beaufort 1 :30.000 de 1750
Fouilles par le prince Camille de Looz à Lovegnée. Extrait de Bial XXIX/1900 article de L.Renard

C'est une sépulture privée de son tertre ou tumulus original par les eaux ayant, au fil des siècles, dévalé de la montagne lors de pluies torrentielles. Elle est, en effet, située au pied de la colline qui supportait le célèbre château de BEAUFORT.

La manière dont cette tombe fut mise à jour explique le mauvais état dans lequel le prince Camille de LOOZ trouva le lieu et son contenu: on lui avait signalé, un beau jour de juillet 1875, que des ouvriers occupés à creuser une tranchée dans le bois afin de faciliter le transport du sable exploité sur le sommet de la montagne, avaient mis à jour, sous les coups de leurs pioches, tout un assortiment de vases, de fragments de fer, etc., etc.

L'archéologue s'était précipité sans attendre à cet endroit de LOVEGNEE, situé à côté d'un ancien chemin qui longeait le pied de la montagne, passait à proximité d'un établissement sidérurgique qu'il avait fouillé quelque temps auparavant, à 500 mètres de là. Le chemin contournait ensuite la montagne sur laquelle les ruines du château de BEAUFORT étaient encore debout, puis redescendait ensuite sur BEN.

Description de la fosse

Une de ses parois était formée par le rocher lui-même. Dans la terre où les ouvriers avaient commencé à piocher, on trouva des cendres et de petits fragments d'ossements calcinés, prélevés pour examen.

La fosse sépulcrale avait seulement une profondeur de 50 cm. Elle contenait:

1 monnaie fruste du Premier Empire Romain avec une effigie semblant se rapporter à ANTONIN.

2 jattes en terre samienne à enduit rouge vif, contenant des débris d'ossements calcinés et de la cendre de bois.

1 grand vase en terre samienne, hémisphérique, à deux lobes, mais sans fond.

1 autre vase en terre samienne, à bords relevés.

3 autres vases de même nature, mais en morceaux. On put quand même les reconstituer.

Tous les specimen portaient sur leur cône, dans un parallélogramme, les marques des potiers-fabricants.

     Mr SCHUERMANS, après examen, déclara que tous ces vases devaient se terminer en cônes et qu'on les plaçait ordinairement debout  dans le sable ou adossés à la muraille. (Comme des amphores, pensons-nous).

1 vase à huile ou matière grasse, de grandeur moyenne en terre jaunâtre à enduit ou vernis bleuâtre rugueux.

1 fond de jatte en terre grisâtre.

Des cols ou goulots d'urnes grisâtres et un fond de vase.

1 patère grisâtre qui devait servir à recueillir le sang des victimes (animaux) sacrifiés. Il contenait des petites côtes.

1 fragment d'arme brûlé.

1 tête d'instrument en fer comme un ciseau de tailleur de pierres.

  La page 69bis de l'article du prince de Looz dans le tome 1/1875 des Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts cité ci-dessous dans les sources présente les dessins-photos de 12 des objets découverts à Lovegnée.


Datation de la tombe

Occupation romaine, avec certitude. Noms des potiers connus, mais non datables.





SOURCES

AUTEURS divers « La Terre de Beaufort » édit. VILLE DE HUY /1997.

PRINCE de LOOZ, Camille « Notice sur des objets romains découverts dans une sépulture, à Ben-Ahin » in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-volume 1/1875.

STRAUS, Jean A. « Huy, de César à Clovis » in Mélanges Pierre Lévêque tome 3/1989.


AU BOIS DE GIVES

L’archéologue Renard a-t-il intentionnellement mal positionné les tumuli fouillés en 1900?
Carte de l'emplacement des 3 tumuli fouillés en 1900 à Gives
















C'est en plein bois de Gives (territoire de la commune de Ben-Ahin) qu'en juin 1883 fut découvert, parmi les débris d'une urne en bronze de 0m15 de hauteur, un véritable trésor. Celui-ci avait été enfoui à la faible profondeur de 0m25 et se composait de 264 pièces de Septime Sévère (ans 193-211) à Postume (ans 258-267).

     Et c’est à 300 mètres de cet endroit que se trouvaient 3 petits tumuli romains, objets de la présente note.

Claire MASSART nous les décrit de la manière suivante :

Ben-Ahin, Bois de Gives (Huy, Liège)

Trois petits tumulus conservés. Dimensions en 1899 : m Haut. 2,75 m ; diam. ±13 m. 2. Haut. 1 m ; diam. 6 m. 3. Haut. 1,25 m ; diam. 7,50 m :

Tumulus 1 : caveau circulaire à paroi en moellons bruts (diam. 2,25 m), contenant du charbon de bois, des ossements brûlés et de la céramique fragmentaire.

Tumulus 2 : fouille infructueuse.

Tumulus 3 : caveau circulaire à paroi en moellons bruts (diam. r,65 m), contenant du charbon de bois, des fragments de poteries ; ossements calcinés sur le fond. Considérés par le fouilleur comme déjà visités. Milieu IIe-début IIIe siècle. ( voir les fouilles de l’Institut archéologique liégeois en 1899. Renard 1900).


Lucien RENARD nous dit d’eux que ces "tombelles" se trouvaient groupées sur un plateau abrupt et boisé, envahies par une vigoureuse végétation et peu visibles de loin, vu leur faible élévation. Elles étaient alors pratiquement inconnues, même si Oscar de Soër, de Solières, en avait signalé l’existence 10 ans plus tôt, pour les avoir sommairement visitées, mais infructueusement, avec Jules MONJOIE, de Gives..

En 1899, l’administration communale de BEN-AHIN accorda à l’Institut archéologique liégeois l’autorisation officielle nécessaire pour y commencer des fouilles scientifiques.

 Elles débutèrent le 19 juin 1899, sous la direction de Lucien RENARD avec 3 ouvriers surveillés par Alexandre NICOLAY, de Gives.

TUMULUS N°1

Accès par la galerie latérale ouverte sur 3 mètres en 1889 par de SOËR, et 1 mètre plus loin , une « cuve » en pierres de grès de 50 cm de profondeur et 2m25 de diamètre, contenant les restants du mobilier funéraire, à savoir une couche d’ossements brûlés et de charbon de bois, mélangés à des débris divers, dont des tessons de poteries, morceaux de vases, goulot d’une cruche, fragments d’une soucoupe pseudo-samienne et une tête à déversoir à peu près complète. Comme métaux, un bout de fibule en bronze, des clous et des ferrailles. Rien d’autre, pas de monnaies, pas d’armes, la tombe avait donc déjà été vidée. (Probablement, comme nous le disent plusieurs habitants, par les troupes de LOUIS XIV au XVIIe siècle !).

TUMULUS N°2

Très petit, moins d'1m de haut sur 6m de diamètre, ils se situait entre les deux autres. Accès par le sommet, mais aucun bûcher, aucun dépôt. On signale qu'il a complètement disparu aujourd'hui, arasé par les intempéries.

TUMULUS N°3

Il avait une hauteur d'1m25 et une base de 7m50 de diamètre. Accès latéral par une galerie creusée dans de la terre argileuse truffée de morceaux de grès. Au centre, comme dans le premier tumulus, un "puits". Il faisait 1m65 de diamètre et est profond de 35 cm. Il était en grande partie rempli de charbon de bois d'une conservation étonnante et de fragments de poteries, recouvrant des débris d'ossements calcinés. A nouveau aucune trace d'objets métalliques. Comme poteries, un petit pot rond en fine terre rouge, un vase cinéraire en terre blanche à large ouverture, une cruche en terre rosâtre très épaisse, une assiette ou plateau rond, une soucoupe en terre rouge, etc., etc. On voit que la tombe a été vandalisée, les esquilles en trop petit nombre que pour donner un quelconque renseignement sur la personne incinérée. L'âge des tumuli? époque romaine sans aucun doute, mais rien de plus précis vu le peu d'indices récoltés. Etant donné qu'un trésor de pièces de monnaiesdatant de Postume à Septime Sévère a été découvert, comme nous le disons plus avant, à leur proximité, ne peut que démontrer à priori, certifie Lucien RENARD, l'antériorité de ces monuments au IVe siècle et, plus positivement, à l'année 268 !


SOURCES

MASSART, Claire « Les Tumulus gallo-romains de Hesbaye (cité des Tongres).La représentation funéraire des élites » in ATUATUCA 6-Publications of the Gallo-Roman Museum Tongeren, 2015.

NICOLAY, Raphaël « Quelques points d’histoire touchant la commune de Ben-Ahin » in Mémoires ancestrales fournies par mr Jean NICOLAY, de Gives et écrit en 1942 par son père Raphaël. Document obtenu de Mme Anne-Marie COURTOY de Ben-Ahin.

RENARD, Lucien « Exploration des tumulus du bois de Gives » in Bulletin de la Commission Royale des Arts et d’Archéologie tome XXIX/1900.

RENARD, Lucien « Quelques mots à propos d’un trésor de monnaies romaines déterré à GIVES (Ben-Ahin) (Province de Liége) » in Revue Belge de Numismatique-58E année-1902.


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