Notre Dame de la Sarte : Différence entre versions
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− | L’histoire de cette église est liée au développement du pèlerinage à Notre-Dame de la Sarte.<br />En 1621, une pauvre femme de la ville, Anne Hardi, ramassait du bois mort sur le mont du Sart. Près d’une petite chapelle en ruines, elle trouva une statue de la Vierge qu’elle plaça sur son fagot. Mais, à sa grande surprise, il lui fut impossible de soulever son fardeau qu’elle avait pourtant jusque-là porté sans peine. L’aide de deux passants se révélant inefficace, Anne Hardi pensa à la statue, la retira du | + | L’histoire de cette église est liée au développement du pèlerinage à Notre-Dame de la Sarte.<br />En 1621, une pauvre femme de la ville, Anne Hardi, ramassait du bois mort sur le mont du Sart. Près d’une petite chapelle en ruines, elle trouva une statue de la Vierge qu’elle plaça sur son fagot. Mais, à sa grande surprise, il lui fut impossible de soulever son fardeau qu’elle avait pourtant jusque-là porté sans peine. L’aide de deux passants se révélant inefficace, Anne Hardi pensa à la statue, la retira du fagot, et, à la stupéfaction de tous, remit sans difficulté sur ses épaules sa récolte de bois. Ces faits étranges attirèrent aussitôt sur le mont du Sart la foule des pèlerins. On reconstruisit la chapelle et, en 1624 déjà, on dut songer à bâtir une église plus vaste. |
+ | [[Fichier:La Vierge de la Sarte.jpg|vignette|centre|Statue de N.D. de la Sarte à Huy, XVe siècle]] | ||
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De 1624 à 1628, fut élevée une église gothique à une seule nef. En 1656, une famine due à la sécheresse persistante menaçait le pays. Le magistrat communal et le clergé organisèrent les supplications publiques habituelles, mais cette fois, la statue de Notre-Dame de la Sarte fut solennellement descendue en ville. Elle était à peine rentrée à la Sarte, rapporte la tradition, que la pluie si ardemment désirée se mit à tomber généreusement, sauvant la population du fléau redouté. Ce n’est pourtant qu’à partir de 1663 que la statue miraculeuse fut, tous les sept ans, exposée à la Collégiale, la veille du 15 août, et portée, le lendemain, processionnellement dans les rues de la cité. L’église, paroissiale depuis 1842, accueillit une communauté de Dominicains en 1860 et fut agrandie au début de ce siècle ; la haute tour, qui porte l’image mariale à la vue de toute la région, date de 1928. Les Dominicains ont aujourd’hui quitté la Sarte ; une des figures marquantes de ce couvent fut le Père Dominique Pire, Prix Nobel de la Paix en 1958, créateur des Iles de Paix, et du mouvement mondial en faveur des personnes déplacées. | De 1624 à 1628, fut élevée une église gothique à une seule nef. En 1656, une famine due à la sécheresse persistante menaçait le pays. Le magistrat communal et le clergé organisèrent les supplications publiques habituelles, mais cette fois, la statue de Notre-Dame de la Sarte fut solennellement descendue en ville. Elle était à peine rentrée à la Sarte, rapporte la tradition, que la pluie si ardemment désirée se mit à tomber généreusement, sauvant la population du fléau redouté. Ce n’est pourtant qu’à partir de 1663 que la statue miraculeuse fut, tous les sept ans, exposée à la Collégiale, la veille du 15 août, et portée, le lendemain, processionnellement dans les rues de la cité. L’église, paroissiale depuis 1842, accueillit une communauté de Dominicains en 1860 et fut agrandie au début de ce siècle ; la haute tour, qui porte l’image mariale à la vue de toute la région, date de 1928. Les Dominicains ont aujourd’hui quitté la Sarte ; une des figures marquantes de ce couvent fut le Père Dominique Pire, Prix Nobel de la Paix en 1958, créateur des Iles de Paix, et du mouvement mondial en faveur des personnes déplacées. | ||
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+ | ==Trophées militaires du 18ème siècle== | ||
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+ | Il y a d’abord les trophées ramenés de Turquie et offerts au Sanctuaire pour la fête septennale de 1718 en hommage au général d’Arberg, seigneur de Ben-Ahin qui, à la tête d’un corps de volontaires hutois, avait pris part aux opérations du Prince Eugène de Savoie allié aux troupes du Saint-Empire contre les Ottomans vaincus au grand assaut de Belgrade en juin 1717. Le Hutois y était mort de ses blessures. Il s’agit de deux étendards-emblèmes à hampe ornée de queues de cheval et de deux drapeaux, l’un en coton, l’autre en soie. Le premier est grège à bords rouges et porte la main d’Allah ainsi que l’épée à 2 lames, le second est vert et montre des inscriptions (coraniques ?) en arabe. | ||
+ | Et puis il y a aussi deux drapeaux de soie ou de satin du fameux régiment d’infanterie de Vierset licencié en 1762 alors qu’il était depuis 1757 *sous le commandement de son propriétaire Charles Albert de Billehé, baron de Vierset au service du roi de France Louis XV**. Ces emblèmes (au nombre de 4 à l’origine) avaient été ramenés par ce Brigadier des armées du roi et déposés à l’église du Sablon à Bruxelles. A la demande du conseil de la Ville de Huy et comme haut-voué héréditaire de Huy, il accepta qu’on aille les rechercher pour être offerts au sanctuaire de La Sarte. Il n’y subsiste aujourd’hui que 2 de ces drapeaux, mais leur état ne permet plus de les déployer (déjà, d’ailleurs, du temps de René Dubois, qui n’a pas pu les voir ouverts). On sait qu’ils sont de couleur lie de vin très pâle et portent un écartelé de Bavière et de Liège avec une croix blanche brochante. | ||
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+ | '''Notes''' | ||
+ | * un premier régiment de Vierset au service de la France exista dès 1671: c’était le régiment lorrain de Bellerose donné par le duc de Lorraine au Prince-Evêque de Liège, qui le plaça à la Citadelle avec pour commandant Ferdinand de Billehé, baron de Vierset. Il fut licencié en 1704. | ||
+ | **Dès 1763, le baron de Vierset avait mis ce régiment d’infanterie n°58 au service de l’Autriche. A son décès en 1794, il fut repris par le baron wallon Jean-Pierre de Beaulieu natif de Jodoigne, puis, à sa mort en 1819, par le Français Joseph de l’Espine, capitaine de navire, héros de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, passé au service de l’Autriche et décédé à Milan en 1826 <ref> Voir « L’énigmatique Corvette d’Ostende Le Dragon-1783 » par Freddy Van Daele/2015.</ref>, ensuite, de 1827 à 1915, successivement, par un Général-Major Autrichien le baron Veider von Mahlberg et deux archiducs autrichiens Etienne, le Prince Rouge et Louis-Salvator, capitaine au long cours, jusqu’à sa dissolution, sans propriétaire, en...1918). | ||
+ | '''Réferences''' | ||
+ | <references/> | ||
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+ | [[Fichier: Drapeau du Régiment de Beaulieu.JPG|vignette|centre| Extrait de la revue « Archivium Heraldicum » n°82/1968 ETH bibliothek-Zurich, article de Georges Englebert et Roger Harmignies page 54. Reproduction d’une photo de 1913 du Docteur Wilhelm John d’un drapeau original déposé à Vienne dans un musée qui fut bombardé en 1945.]] | ||
+ | [[Fichier: Château de Vierset.jpg|vignette|centre|Château de Vierset à Vierset-Barse, Condroz hutois.]] | ||
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+ | '''Sources''' | ||
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+ | *René Dubois : « Les Drapeaux et Trophées de l’église de La Sarte » in Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts VOL.VIII/1886 pages 164 sqq. | ||
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+ | *Société Littéraire de Huy : « Exposition autour des trophées militaires de La Sarte » /août 1984, introduction de Francis Balace, pages 13 sqq. | ||
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+ | ==Bibliographie== | ||
+ | Freddy Van Daele : ''L'Ermite de la Sarte'' édition Alfred Van Daele/Hosdent 2010/=Légende et vie mouvementée de Noël de Fresnes, un ermite ayant réellement vécu dans les bois de la Sarte du temps du miracle de la statue et qui devint gardien du sanctuaire jusqu'à la première procession septennale.... | ||
+ | Extraits: page 2: Bientôt, Anne commence à ralentir le pas. Elle a reconnu derrière elle ceux d’Aylide Dubois qui revient des moissons. Parvenue aux abords du vieux sanctuaire, Anne s’arrête un instant et dépose son | ||
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+ | ce matin, en montant, deux enfants jouant avec une drôle de poupée (ils s’étaient empressés de la jeter avant de s’enfuir dès qu’ils l’avaient vue arriver). Elle a trouvé quelque peu bizarre leur comportement et | ||
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+ | page 140: Pendant que frère Noël part effectuer son périple à la recherche de sa famille en Brabant, on prépare là-haut sur le Plateau, pour la première fois sans lui, la procession du 15 août. Mais elle ne | ||
+ | sera pas pareille aux précédentes: le Chapitre, puis le Ciel vont en décider autrement. Car comme la sécheresse persiste et qu’il y a grand risque de perdre les moissons et de devoir subir la famine, les chanoines | ||
+ | décident d’aller le 15 août chercher Notre-Dame de La Sarte, si célèbre pour ses miracles, de La descendre en ville à la collégiale, pour La reconduire triomphalement le lendemain à Son sanctuaire. | ||
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+ | Fichier:Notre_Dame_de_la_Sarte_Coeur_de_l%27église2.jpg|La Statue Miraculeuse | ||
+ | Fichier:Vitrail Le Miracle du Fagot.jpg|Vitrail du Miracle du Fagot | ||
+ | Fichier:Eglise de la Sarte.JPG|Inscriptions au fronton. | ||
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Version actuelle en date du 19 mars 2021 à 17:51
Histoire
L’histoire de cette église est liée au développement du pèlerinage à Notre-Dame de la Sarte.
En 1621, une pauvre femme de la ville, Anne Hardi, ramassait du bois mort sur le mont du Sart. Près d’une petite chapelle en ruines, elle trouva une statue de la Vierge qu’elle plaça sur son fagot. Mais, à sa grande surprise, il lui fut impossible de soulever son fardeau qu’elle avait pourtant jusque-là porté sans peine. L’aide de deux passants se révélant inefficace, Anne Hardi pensa à la statue, la retira du fagot, et, à la stupéfaction de tous, remit sans difficulté sur ses épaules sa récolte de bois. Ces faits étranges attirèrent aussitôt sur le mont du Sart la foule des pèlerins. On reconstruisit la chapelle et, en 1624 déjà, on dut songer à bâtir une église plus vaste.
De 1624 à 1628, fut élevée une église gothique à une seule nef. En 1656, une famine due à la sécheresse persistante menaçait le pays. Le magistrat communal et le clergé organisèrent les supplications publiques habituelles, mais cette fois, la statue de Notre-Dame de la Sarte fut solennellement descendue en ville. Elle était à peine rentrée à la Sarte, rapporte la tradition, que la pluie si ardemment désirée se mit à tomber généreusement, sauvant la population du fléau redouté. Ce n’est pourtant qu’à partir de 1663 que la statue miraculeuse fut, tous les sept ans, exposée à la Collégiale, la veille du 15 août, et portée, le lendemain, processionnellement dans les rues de la cité. L’église, paroissiale depuis 1842, accueillit une communauté de Dominicains en 1860 et fut agrandie au début de ce siècle ; la haute tour, qui porte l’image mariale à la vue de toute la région, date de 1928. Les Dominicains ont aujourd’hui quitté la Sarte ; une des figures marquantes de ce couvent fut le Père Dominique Pire, Prix Nobel de la Paix en 1958, créateur des Iles de Paix, et du mouvement mondial en faveur des personnes déplacées.
Trophées militaires du 18ème siècle
Il y a d’abord les trophées ramenés de Turquie et offerts au Sanctuaire pour la fête septennale de 1718 en hommage au général d’Arberg, seigneur de Ben-Ahin qui, à la tête d’un corps de volontaires hutois, avait pris part aux opérations du Prince Eugène de Savoie allié aux troupes du Saint-Empire contre les Ottomans vaincus au grand assaut de Belgrade en juin 1717. Le Hutois y était mort de ses blessures. Il s’agit de deux étendards-emblèmes à hampe ornée de queues de cheval et de deux drapeaux, l’un en coton, l’autre en soie. Le premier est grège à bords rouges et porte la main d’Allah ainsi que l’épée à 2 lames, le second est vert et montre des inscriptions (coraniques ?) en arabe. Et puis il y a aussi deux drapeaux de soie ou de satin du fameux régiment d’infanterie de Vierset licencié en 1762 alors qu’il était depuis 1757 *sous le commandement de son propriétaire Charles Albert de Billehé, baron de Vierset au service du roi de France Louis XV**. Ces emblèmes (au nombre de 4 à l’origine) avaient été ramenés par ce Brigadier des armées du roi et déposés à l’église du Sablon à Bruxelles. A la demande du conseil de la Ville de Huy et comme haut-voué héréditaire de Huy, il accepta qu’on aille les rechercher pour être offerts au sanctuaire de La Sarte. Il n’y subsiste aujourd’hui que 2 de ces drapeaux, mais leur état ne permet plus de les déployer (déjà, d’ailleurs, du temps de René Dubois, qui n’a pas pu les voir ouverts). On sait qu’ils sont de couleur lie de vin très pâle et portent un écartelé de Bavière et de Liège avec une croix blanche brochante.
Notes
- un premier régiment de Vierset au service de la France exista dès 1671: c’était le régiment lorrain de Bellerose donné par le duc de Lorraine au Prince-Evêque de Liège, qui le plaça à la Citadelle avec pour commandant Ferdinand de Billehé, baron de Vierset. Il fut licencié en 1704.
- Dès 1763, le baron de Vierset avait mis ce régiment d’infanterie n°58 au service de l’Autriche. A son décès en 1794, il fut repris par le baron wallon Jean-Pierre de Beaulieu natif de Jodoigne, puis, à sa mort en 1819, par le Français Joseph de l’Espine, capitaine de navire, héros de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, passé au service de l’Autriche et décédé à Milan en 1826 [1], ensuite, de 1827 à 1915, successivement, par un Général-Major Autrichien le baron Veider von Mahlberg et deux archiducs autrichiens Etienne, le Prince Rouge et Louis-Salvator, capitaine au long cours, jusqu’à sa dissolution, sans propriétaire, en...1918).
Réferences
- ↑ Voir « L’énigmatique Corvette d’Ostende Le Dragon-1783 » par Freddy Van Daele/2015.
Sources
- René Dubois : « Les Drapeaux et Trophées de l’église de La Sarte » in Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts VOL.VIII/1886 pages 164 sqq.
- Société Littéraire de Huy : « Exposition autour des trophées militaires de La Sarte » /août 1984, introduction de Francis Balace, pages 13 sqq.
Localisation
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Bibliographie
Freddy Van Daele : L'Ermite de la Sarte édition Alfred Van Daele/Hosdent 2010/=Légende et vie mouvementée de Noël de Fresnes, un ermite ayant réellement vécu dans les bois de la Sarte du temps du miracle de la statue et qui devint gardien du sanctuaire jusqu'à la première procession septennale....
Extraits: page 2: Bientôt, Anne commence à ralentir le pas. Elle a reconnu derrière elle ceux d’Aylide Dubois qui revient des moissons. Parvenue aux abords du vieux sanctuaire, Anne s’arrête un instant et dépose son fagot, non sans avoir quand même jeté un regard derrière elle pour s’assurer qu’il n’y a personne d’autre que la jeune fille. Et voilà qu’elle commence à chercher dans l’herbe au pied du vieux mur où elle a surpris ce matin, en montant, deux enfants jouant avec une drôle de poupée (ils s’étaient empressés de la jeter avant de s’enfuir dès qu’ils l’avaient vue arriver). Elle a trouvé quelque peu bizarre leur comportement et veut maintenant en avoir le cœur net. Son pied bute subitement dans un objet qu’elle prend en main: c’est la statue de la Dame à l’Enfant qui trône d’habitude dans la niche en pierre du vieil oratoire. page 140: Pendant que frère Noël part effectuer son périple à la recherche de sa famille en Brabant, on prépare là-haut sur le Plateau, pour la première fois sans lui, la procession du 15 août. Mais elle ne sera pas pareille aux précédentes: le Chapitre, puis le Ciel vont en décider autrement. Car comme la sécheresse persiste et qu’il y a grand risque de perdre les moissons et de devoir subir la famine, les chanoines décident d’aller le 15 août chercher Notre-Dame de La Sarte, si célèbre pour ses miracles, de La descendre en ville à la collégiale, pour La reconduire triomphalement le lendemain à Son sanctuaire. Et le jour venu, on pare l’Image de beaux atours et on charge quatre filles de la prendre sur leurs épaules......