Cinéma le Kursaal : Différence entre versions
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Le sort du cinéma Kursaal (avenue Batta) restait incertain depuis l'incendie qui l'avait en partie sinistré. Nous savons aujourd'hui que son rideau est tombé une fois pour toutes. M. Jean Stalport, propriétaire de l'immeuble, a en effet décidé d'étendre la magasin de meubles contigu, tenu par son fils, sur cette surface. M. Delfosse, gérant des « Avenue » et du « Kursaal, au moment de l'accident, avait d'abord envisagé la remise en état du cinéma pour prolonger son activité. Mais, si le feu n'avait provoqué que des dégâts très partiels, toute la salle de projection avait été enfumée. Un grand nettoyage était donc nécessaire, et la vétusté des sièges, suie non comprise, exigeait en plus un coûteux « lifting » à brève échéance. De toutes façons, peu de temps après, M Delfosse décida d'abandonner son commerce hutois pour se consacrer à un projet familial de grande envergure, toujours dans le domaine du cinéma, mais à Mons, sa ville natale. « L'Avenue » ayant été reprise par son projectionniste, un Marchinois de 26 ans, passionné de cinéma, Yves Gilsoul, une 'autre personne se montra alors intéressée par la reprise du Kursaal. En l'occurrence, il s'agissait du prédécesseur de M. Delfosse, M. Claude Boreman, aujourd'hui recyclé dans la restauration à Liège. Mais en définitive, M. Stalport estima la rentabilité du Kursaal insuffisante et décida donc d'en changer la fonction. Cette nouvelle fermeture de salle confirme le malaise de ce secteur artistique et commercial dans l'arrondissement et appelle quelques réflexions. Le parc de la région se réduit à présent à 4 écrans pour 3 salles et deux cinés-clubs 16 mm (l'un destiné aux enfants à Bas-Oha, | Le sort du cinéma Kursaal (avenue Batta) restait incertain depuis l'incendie qui l'avait en partie sinistré. Nous savons aujourd'hui que son rideau est tombé une fois pour toutes. M. Jean Stalport, propriétaire de l'immeuble, a en effet décidé d'étendre la magasin de meubles contigu, tenu par son fils, sur cette surface. M. Delfosse, gérant des « Avenue » et du « Kursaal, au moment de l'accident, avait d'abord envisagé la remise en état du cinéma pour prolonger son activité. Mais, si le feu n'avait provoqué que des dégâts très partiels, toute la salle de projection avait été enfumée. Un grand nettoyage était donc nécessaire, et la vétusté des sièges, suie non comprise, exigeait en plus un coûteux « lifting » à brève échéance. De toutes façons, peu de temps après, M Delfosse décida d'abandonner son commerce hutois pour se consacrer à un projet familial de grande envergure, toujours dans le domaine du cinéma, mais à Mons, sa ville natale. « L'Avenue » ayant été reprise par son projectionniste, un Marchinois de 26 ans, passionné de cinéma, Yves Gilsoul, une 'autre personne se montra alors intéressée par la reprise du Kursaal. En l'occurrence, il s'agissait du prédécesseur de M. Delfosse, M. Claude Boreman, aujourd'hui recyclé dans la restauration à Liège. Mais en définitive, M. Stalport estima la rentabilité du Kursaal insuffisante et décida donc d'en changer la fonction. Cette nouvelle fermeture de salle confirme le malaise de ce secteur artistique et commercial dans l'arrondissement et appelle quelques réflexions. Le parc de la région se réduit à présent à 4 écrans pour 3 salles et deux cinés-clubs 16 mm (l'un destiné aux enfants à Bas-Oha, | ||
l'autre presque exclusivement à l'usage des élèves de l'athénée de Marchin). Sans remonter à Mathu-salem, la région a compté huit écrans commerciaux (les deux « Avenue », le « Variété » de Waremme et le « Palace » de Hannut toujours en opérationnels plus le « Vigilanti », le « Kursaal », le « Variétés » d'Amay, le « Métropole » de Waremme, un ciné-club 35 mm très actif à la Maison de la Culture de Huy dont le secteur cinéma se trouve réduit à sa plus simple expression et plusieurs ciné-club 16 mm réguliers (Amay, l'Oasis, etc.) Les difficultés des cinés-clubs s'expliquent en partie par la transformation fondamentale du paysage audiovisuel et surtout des principes d'exploitation des films, qui sont censés se rentabiliser en un temps record, avant d'être édités en vidéo et programmés à la télévision de plus en plus tôt après leur sortie en salle. A côté de leur créneau « art et essai », les organisateurs de cinés-clubs ne pouvaient se passer de quelques reprises plus commerciales, programmées une vingtaine de mois après leur sortie. Aujourd'hui, ce délai rend les films vieux et réduit leur potentiel attractif à néant. Il n'en reste pas moins que la disparition du ciné-club de la M.C.H. a laissé un trou béant pour les amateurs de cinémas d'auteur et d'art (et ils sont nombreux à Huy). Ils doivent désormais se rendre à Liège pour voir les films qui les intéressent en version originale. Le créneau mérite donc d'être ressuscité mais sur de nouvelles bases. Le problème des salles commerciales est d'essence différente. Les complexes et les salles qui marchent bien en 89 sont soit de gigantesques et luxueux complexes équipés dernier cri et implantés dans des cités de première importante, soit des salles plus modestes mais qui offrent une programmation cohérente, des salles qui ont du caractère tant dans les décoration que dans les structures d'accueil des clients ; qui flattent les goûts et les avis des spectateurs fidélisés avec un cinéma de qualité (commercial ou non) ; qui soignent les conditions de projection et qui font des efforts d'animation et de diffusion de l'information sur les films qu'elles présentent. Bref, les salles qui ne se contentent pas de montrer des films mais qui envisagent leur activité sous l'angle d'une animation commerciale et culturelle en prise sur la vie de leur région. Exemple type de ce nouvel esprit : le Parc de Droixhe qui fait des salles combles avec des films peu connus ou réputés difficile, à côté d'oeuvres plus ordinaires. Il est donc nécessaire de dynamiser les exploitants et de leur insuffler des idées originales si l'on veut leur survie. C'est ce que n'ont pas toujours pu ou su réaliser les gérants successifs du cinéma de l'arrondissement, qui fonctionnaient parfois selon des systèmes trop anciens. La situation des cinémas de Huy-Waremme n'est pas désespérée mais frôle tout de même l'alerte rouge. Sur une moyenne annuelle de 350 longs métrages parus en Belgique, environ 150 n'étaient jamais montrés à Huy avec ses trois écrans et plus encore sur l'écran unique respectif de Hannut et Waremme. Avec une salle en moins, le choix des spectateurs va encore se trouver réduit. | l'autre presque exclusivement à l'usage des élèves de l'athénée de Marchin). Sans remonter à Mathu-salem, la région a compté huit écrans commerciaux (les deux « Avenue », le « Variété » de Waremme et le « Palace » de Hannut toujours en opérationnels plus le « Vigilanti », le « Kursaal », le « Variétés » d'Amay, le « Métropole » de Waremme, un ciné-club 35 mm très actif à la Maison de la Culture de Huy dont le secteur cinéma se trouve réduit à sa plus simple expression et plusieurs ciné-club 16 mm réguliers (Amay, l'Oasis, etc.) Les difficultés des cinés-clubs s'expliquent en partie par la transformation fondamentale du paysage audiovisuel et surtout des principes d'exploitation des films, qui sont censés se rentabiliser en un temps record, avant d'être édités en vidéo et programmés à la télévision de plus en plus tôt après leur sortie en salle. A côté de leur créneau « art et essai », les organisateurs de cinés-clubs ne pouvaient se passer de quelques reprises plus commerciales, programmées une vingtaine de mois après leur sortie. Aujourd'hui, ce délai rend les films vieux et réduit leur potentiel attractif à néant. Il n'en reste pas moins que la disparition du ciné-club de la M.C.H. a laissé un trou béant pour les amateurs de cinémas d'auteur et d'art (et ils sont nombreux à Huy). Ils doivent désormais se rendre à Liège pour voir les films qui les intéressent en version originale. Le créneau mérite donc d'être ressuscité mais sur de nouvelles bases. Le problème des salles commerciales est d'essence différente. Les complexes et les salles qui marchent bien en 89 sont soit de gigantesques et luxueux complexes équipés dernier cri et implantés dans des cités de première importante, soit des salles plus modestes mais qui offrent une programmation cohérente, des salles qui ont du caractère tant dans les décoration que dans les structures d'accueil des clients ; qui flattent les goûts et les avis des spectateurs fidélisés avec un cinéma de qualité (commercial ou non) ; qui soignent les conditions de projection et qui font des efforts d'animation et de diffusion de l'information sur les films qu'elles présentent. Bref, les salles qui ne se contentent pas de montrer des films mais qui envisagent leur activité sous l'angle d'une animation commerciale et culturelle en prise sur la vie de leur région. Exemple type de ce nouvel esprit : le Parc de Droixhe qui fait des salles combles avec des films peu connus ou réputés difficile, à côté d'oeuvres plus ordinaires. Il est donc nécessaire de dynamiser les exploitants et de leur insuffler des idées originales si l'on veut leur survie. C'est ce que n'ont pas toujours pu ou su réaliser les gérants successifs du cinéma de l'arrondissement, qui fonctionnaient parfois selon des systèmes trop anciens. La situation des cinémas de Huy-Waremme n'est pas désespérée mais frôle tout de même l'alerte rouge. Sur une moyenne annuelle de 350 longs métrages parus en Belgique, environ 150 n'étaient jamais montrés à Huy avec ses trois écrans et plus encore sur l'écran unique respectif de Hannut et Waremme. Avec une salle en moins, le choix des spectateurs va encore se trouver réduit. | ||
Une rumeur faisait état de l'installation possible d'un complexe multisalles géré par la société de distribution Belga (qui exploite déjà les | Une rumeur faisait état de l'installation possible d'un complexe multisalles géré par la société de distribution Belga (qui exploite déjà les | ||
De l'époque glorieuse à l'incendie de 1940. | De l'époque glorieuse à l'incendie de 1940. | ||
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Le cinéma Kursaal aura bien servi le Septième art, à Huy, pendant plus d'un demi-siècle. C'est aux alentours de la première guerre mondiale qu'il fut créé par deux bouchers de la rue Neuve, les frères Antoine, et leur, soeur. Très vite, il connut un succès commercial exceptionnel. Cette salle de spectacle avait été — intelligemment — conçue pour répondre aux goût très éclectique du public de cette époque. | Le cinéma Kursaal aura bien servi le Septième art, à Huy, pendant plus d'un demi-siècle. C'est aux alentours de la première guerre mondiale qu'il fut créé par deux bouchers de la rue Neuve, les frères Antoine, et leur, soeur. Très vite, il connut un succès commercial exceptionnel. Cette salle de spectacle avait été — intelligemment — conçue pour répondre aux goût très éclectique du public de cette époque. | ||
L'entrée du premier Kursaal s'ouvrait au n° 9 de la rue Neuve. La « séance » du dimanche soir attirait la grande foule : elle ne lésinait pas, il est vrai sur les moyens de plaire ! La projection des films était entre-coupée de plusieurs numéros de variétés. Sur scène, se produisaient numéros de variétés. Sur scène, se produisaient en chair et en os, des chanteurs, des chanteuses, des acrobates, des comiques | L'entrée du premier Kursaal s'ouvrait au n° 9 de la rue Neuve. La « séance » du dimanche soir attirait la grande foule : elle ne lésinait pas, il est vrai sur les moyens de plaire ! La projection des films était entre-coupée de plusieurs numéros de variétés. Sur scène, se produisaient numéros de variétés. Sur scène, se produisaient en chair et en os, des chanteurs, des chanteuses, des acrobates, des comiques | ||
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Sur nos photos d'archives : deux vues des ruines du premier Kursaal, rue Neuve, après l'incendie accidentel de 1940, qui ne fit aucune victime. Le sinistre s'était déclenché pendant l'exode des Hutois qui venaient d'abandonner leur ville pour fuir l'envahisseur. | Sur nos photos d'archives : deux vues des ruines du premier Kursaal, rue Neuve, après l'incendie accidentel de 1940, qui ne fit aucune victime. Le sinistre s'était déclenché pendant l'exode des Hutois qui venaient d'abandonner leur ville pour fuir l'envahisseur. | ||
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Version actuelle en date du 11 octobre 2022 à 13:41
Source
Lundi 10 juillet 1989 Huy-Waremme Une défaite pour le cinéma Le projecteur du Kursaal (Huy) s'est éteint définitivement Vers l'Avenir HW
Historique
Avenue Batta
Le sort du cinéma Kursaal (avenue Batta) restait incertain depuis l'incendie qui l'avait en partie sinistré. Nous savons aujourd'hui que son rideau est tombé une fois pour toutes. M. Jean Stalport, propriétaire de l'immeuble, a en effet décidé d'étendre la magasin de meubles contigu, tenu par son fils, sur cette surface. M. Delfosse, gérant des « Avenue » et du « Kursaal, au moment de l'accident, avait d'abord envisagé la remise en état du cinéma pour prolonger son activité. Mais, si le feu n'avait provoqué que des dégâts très partiels, toute la salle de projection avait été enfumée. Un grand nettoyage était donc nécessaire, et la vétusté des sièges, suie non comprise, exigeait en plus un coûteux « lifting » à brève échéance. De toutes façons, peu de temps après, M Delfosse décida d'abandonner son commerce hutois pour se consacrer à un projet familial de grande envergure, toujours dans le domaine du cinéma, mais à Mons, sa ville natale. « L'Avenue » ayant été reprise par son projectionniste, un Marchinois de 26 ans, passionné de cinéma, Yves Gilsoul, une 'autre personne se montra alors intéressée par la reprise du Kursaal. En l'occurrence, il s'agissait du prédécesseur de M. Delfosse, M. Claude Boreman, aujourd'hui recyclé dans la restauration à Liège. Mais en définitive, M. Stalport estima la rentabilité du Kursaal insuffisante et décida donc d'en changer la fonction. Cette nouvelle fermeture de salle confirme le malaise de ce secteur artistique et commercial dans l'arrondissement et appelle quelques réflexions. Le parc de la région se réduit à présent à 4 écrans pour 3 salles et deux cinés-clubs 16 mm (l'un destiné aux enfants à Bas-Oha, l'autre presque exclusivement à l'usage des élèves de l'athénée de Marchin). Sans remonter à Mathu-salem, la région a compté huit écrans commerciaux (les deux « Avenue », le « Variété » de Waremme et le « Palace » de Hannut toujours en opérationnels plus le « Vigilanti », le « Kursaal », le « Variétés » d'Amay, le « Métropole » de Waremme, un ciné-club 35 mm très actif à la Maison de la Culture de Huy dont le secteur cinéma se trouve réduit à sa plus simple expression et plusieurs ciné-club 16 mm réguliers (Amay, l'Oasis, etc.) Les difficultés des cinés-clubs s'expliquent en partie par la transformation fondamentale du paysage audiovisuel et surtout des principes d'exploitation des films, qui sont censés se rentabiliser en un temps record, avant d'être édités en vidéo et programmés à la télévision de plus en plus tôt après leur sortie en salle. A côté de leur créneau « art et essai », les organisateurs de cinés-clubs ne pouvaient se passer de quelques reprises plus commerciales, programmées une vingtaine de mois après leur sortie. Aujourd'hui, ce délai rend les films vieux et réduit leur potentiel attractif à néant. Il n'en reste pas moins que la disparition du ciné-club de la M.C.H. a laissé un trou béant pour les amateurs de cinémas d'auteur et d'art (et ils sont nombreux à Huy). Ils doivent désormais se rendre à Liège pour voir les films qui les intéressent en version originale. Le créneau mérite donc d'être ressuscité mais sur de nouvelles bases. Le problème des salles commerciales est d'essence différente. Les complexes et les salles qui marchent bien en 89 sont soit de gigantesques et luxueux complexes équipés dernier cri et implantés dans des cités de première importante, soit des salles plus modestes mais qui offrent une programmation cohérente, des salles qui ont du caractère tant dans les décoration que dans les structures d'accueil des clients ; qui flattent les goûts et les avis des spectateurs fidélisés avec un cinéma de qualité (commercial ou non) ; qui soignent les conditions de projection et qui font des efforts d'animation et de diffusion de l'information sur les films qu'elles présentent. Bref, les salles qui ne se contentent pas de montrer des films mais qui envisagent leur activité sous l'angle d'une animation commerciale et culturelle en prise sur la vie de leur région. Exemple type de ce nouvel esprit : le Parc de Droixhe qui fait des salles combles avec des films peu connus ou réputés difficile, à côté d'oeuvres plus ordinaires. Il est donc nécessaire de dynamiser les exploitants et de leur insuffler des idées originales si l'on veut leur survie. C'est ce que n'ont pas toujours pu ou su réaliser les gérants successifs du cinéma de l'arrondissement, qui fonctionnaient parfois selon des systèmes trop anciens. La situation des cinémas de Huy-Waremme n'est pas désespérée mais frôle tout de même l'alerte rouge. Sur une moyenne annuelle de 350 longs métrages parus en Belgique, environ 150 n'étaient jamais montrés à Huy avec ses trois écrans et plus encore sur l'écran unique respectif de Hannut et Waremme. Avec une salle en moins, le choix des spectateurs va encore se trouver réduit. Une rumeur faisait état de l'installation possible d'un complexe multisalles géré par la société de distribution Belga (qui exploite déjà les De l'époque glorieuse à l'incendie de 1940.
Rue Neuve
Le cinéma Kursaal aura bien servi le Septième art, à Huy, pendant plus d'un demi-siècle. C'est aux alentours de la première guerre mondiale qu'il fut créé par deux bouchers de la rue Neuve, les frères Antoine, et leur, soeur. Très vite, il connut un succès commercial exceptionnel. Cette salle de spectacle avait été — intelligemment — conçue pour répondre aux goût très éclectique du public de cette époque. L'entrée du premier Kursaal s'ouvrait au n° 9 de la rue Neuve. La « séance » du dimanche soir attirait la grande foule : elle ne lésinait pas, il est vrai sur les moyens de plaire ! La projection des films était entre-coupée de plusieurs numéros de variétés. Sur scène, se produisaient numéros de variétés. Sur scène, se produisaient en chair et en os, des chanteurs, des chanteuses, des acrobates, des comiques ques troupiers ou autres, accompagnés par un petit orchestre qui fut longtemps dirigé par le père du juge Jean-Marie Renard. Aux autres séances, du moins au temps du cinéma muet, les projections étaient « sonorisées » par un pianiste spécialisé dans ce genre d'exercice. Véritable institution culturelle, le « Kursaal » disposait d'une scène qui lui permettait de mettre par ailleurs sur pied des soirées de Caméo à Namur). Mais, interrogés au téléphone, les responsables dirent avoir rapidement renommée au projet de transformer « L'Avenue ». La mise de fonds de départ était trop importante selon eux, vu la nécessité de remplacer la totalité du matériel existant, des projecteurs à, l'écran en passant par les fauteuils. L'ancienneté (relative) de l'infrastructure fut souvent à la base de récriminations de nombreux spectateurs qui déploraient les conditions de projection. Un autre point donc à revoir de toute urgence ! Tout espoir n'est cependant pas perdu. En effet, selon M. Delfosse, le chiffre d'affaire aurait augmenté de 50 % au cours de ses eux années d'exploitation. Le nouveau gérant hériterait d'un commerce en expansion. Il commence malheureusement son activité en été ,(période creuse s'il en est) et avec de coûteuses mais nécessaires améliora-tions techniques en perspective. Son intention est bien de rajeunir la matériel et d'augmenter le confort du sectateur au plus tôt, mais la reprise du fond de commerce exigea une dépense supérieure à ses prévisions qui l'empêcha d'effectuer ces travaux d'emblée. Côté programmation, il suivra probablement les traces de son prédécesseur qui continue pour un temps à lui offrir ses conseils. En tous cas, deux écrans à Huy, un à Hannut et un à Warem-me, cela parait insuffisant. Il reste peut-être des places à prendre dans des perspectives commerciales et plus encore culturelles. Avis donc aux amateurs dynamiques et animés d'intentions originales en la matière. A. J.
théâtre. On y organisait également des réunions de boxe et de lutte. Des shows sportifs y furent à l'affiche jusqu'en 1940. Notre collaborateur Jacques Toumson, qui était alors âgé de 10 ans, se souvient très bien qu'il avait été choisi par son club « L'Espoir hutois », pour donner, en mai 1940, une démonstration de lutte avec Marceau Daubée, un autre jeune élément prometteur du club de Huy. La rencontre fut annulée in extremis. Entre-temps, Hitler avait lancé ses blindés à l'assaut de la Belgique... Le Kursaal tut ravage par le feu quelques jours plus tard, le 12 mai 1940, lors de l'incendie gigantesque qui détruisit une partie de la rue Neuve, peu avant l'entrée des Allemands dans la ville. Pendant l'occupation, les activités du Kursaal se transportèrent au théâtre, sur l'Ile, puis une nouvelle salle fut aménagée à Batta au lendemain de la guerre. C'est elle, hélas ! qui vient de fermer définitivement ses portes. Sur nos photos d'archives : deux vues des ruines du premier Kursaal, rue Neuve, après l'incendie accidentel de 1940, qui ne fit aucune victime. Le sinistre s'était déclenché pendant l'exode des Hutois qui venaient d'abandonner leur ville pour fuir l'envahisseur.