Eglise Saint-Mort : Différence entre versions

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[[Fichier:Eglise saint mort2.jpg|vignette|droite|Eglise Saint Mort]]
L'église Saint-Mort de Huy, à côté du centre hospitalier et lui appartenant depuis 1993, a déjà révélé une bonne partie de ses trésors cachés à la suite des investigations poussées par les archéologues du service de l'archéologie de la Région wallonne en province de Liège, quiont établi un rapport provisoire des résultats obtenus grâce à ces fouilles archéologiques.
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Le cartulaire de l'abbaye d'Aulne signale cette église dès février 1216, mais plusieurs études ont daté quelques détails sculptés du XIIe siècle. Elle aurait donc été bâtie sur un temple existant <ref>Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts Tome XXXII/1978 "L'Eglise Saint-Mort à Huy par Jean-Louis Antoine"</ref>. Voir ci-dessous: "Témoignages Carolingiens et Vestiges Romans et Gothiques".
Faisant suite à de premières recherches effectuées en 1993 ayant révélé le potentiel du site grâce à la découverte d'un sarcophage mérovingien, une étude archéologique préalable à la restauration et à laréaffectation de ce bâtiment classé depuis 1933 a été entamée en janvier 2001 et fait déjà état de nombreuses découvertes intéressantes.
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La paroisse Saint-Mort ayant été supprimée en 1803, la fabrique de Huy vendit l'église et le cimetière. Une des conditions de l'acte de vente était qu'une aile de l''édifice ne fasse pas partie de la vente et reste à la disposition de la Ville. Les démolitions autorisées eurent lieu de 1811 à 1823 et l'acheteur céda la partie intacte de l'église aux Hospices civils qui en firent leur chapelle.
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L'église Saint-Mort de Huy, à côté du centre hospitalier et lui appartenant depuis 1993, a déjà révélé une bonne partie de ses trésors cachés à la suite des investigations poussées par les archéologues du service de l'archéologie de la Région wallonne en province de Liège, qui ont établi un rapport provisoire des résultats obtenus grâce à ces fouilles archéologiques.
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Faisant suite à de premières recherches effectuées en 1993 ayant révélé le potentiel du site grâce à la découverte d'un sarcophage mérovingien, une étude archéologique préalable à la restauration et à la réaffectation de ce bâtiment classé depuis 1933 a été entamée en janvier 2001 et fait déjà état de nombreuses découvertes intéressantes.<ref>La Libre Belgique</ref>
 
===UNE LÉGENDE À L'ORIGINE===
 
===UNE LÉGENDE À L'ORIGINE===
Cette église, bâtie sur une île du Hoyoux et dont la berge primitive aété dégagée dans la partie occidentale de l'édifice, était dédiée à l'origine au culte populaire qui découlait de la légende tardive de saint Mort connue par un texte du XVIe siècle. Dans le courant du VIIe siècle, ce bébé mort-né aurait ressuscité lors de sa présentation à l'église hutoise, dédicacée alors sans doute à saint Jean. Après avoir vécu en ermite au service des chanoinesses d'Andenne, il aurait été miraculeusement ramené et enterré dans cette même église dans laquelle par la suite de nombreux miracles de guérison se seraient produits. Cette légende est à l'origine du développement d'un culte particulier et d'un attachement très populaire qui se ressent encore aujourd'hui.
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Cette église, bâtie sur une île du Hoyoux et dont la berge primitive a été dégagée dans la partie occidentale de l'édifice, était dédiée à l'origine au culte populaire qui découlait de la légende tardive de saint Mort connue par un texte du XVIe siècle. Dans le courant du VIIe siècle, ce bébé mort-né aurait ressuscité lors de sa présentation à l'église hutoise, dédicacée alors sans doute à saint Jean. Après avoir vécu en ermite au service des chanoinesses d'Andenne, il aurait été miraculeusement ramené et enterré dans cette même église dans laquelle par la suite de nombreux miracles de guérison se seraient produits. Cette légende est à l'origine du développement d'un culte particulier et d'un attachement très populaire qui se ressent encore aujourd'hui.<ref>La Libre Belgique</ref>
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===TÉMOIGNAGES CAROLINGIENS===
 
===TÉMOIGNAGES CAROLINGIENS===
La première occupation du site est attestée par la présence d'une fosse contenant des détritus mérovingiens (V-VIIIe
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La première occupation du site est attestée par la présence d'une fosse contenant des détritus mérovingiens (V-VIIIe siècles), deux peignes gravés en os et de la céramique pouvant être datés avec plus de précision par la technique d'analyse chimique du carbone 14. A cette époque, encore aucune indication de vocation religieuse du site n'est présente et ce n'est qu'un peu plus tard que celle-ci apparaîtra, avec pour preuve la découverte d'anciennes tombes datant de la période carolingienne (IXe). Celles-ci sont certifiées de cette époque par la typologie des outils trouvés dans ces tombes ainsi que par le type des caveaux et par l'analyse au C 14 d'un des squelettes.
siècles), deux peignes gravés en os et de la céramique pouvant être datés avec plus de précision par la technique d'analyse chimique du carbone 14. A cette époque, encore aucune indication de vocation religieuse du site n'est présente et ce n'est qu'un peu plus tard que celle-ci apparaîtra, avec pour preuve la découverte d'anciennes tombes datant de la période carolingienne (IXe). Celles-ci sont certifiées de cette époque par la typologie des outils trouvés dans ces tombes ainsi que par le type des caveaux et par l'analyse au C 14 d'un des squelettes.
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Un premier édifice au plan très partiellement reconstitué à l'heure actuelle leur était contemporain, ainsi que trois caveaux enfouis dans le choeur primitif.
 
Un premier édifice au plan très partiellement reconstitué à l'heure actuelle leur était contemporain, ainsi que trois caveaux enfouis dans le choeur primitif.
Deux sarcophages en pierre à cuve et couvercle monolithiques datent de cette époque. L'un d'entre eux a d'ailleurs été longtemps exposé dans l'église et était encore récemment considéré comme le «tombeau de saint Mort», à qui étaient adressés prières et ex-voto en faveur de la guérison d'enfants malades.
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Deux sarcophages en pierre à cuve et couvercle monolithiques datent de cette époque. L'un d'entre eux a d'ailleurs été longtemps exposé dans l'église et était encore récemment considéré comme le «tombeau de saint Mort», à qui étaient adressés prières et ex-voto en faveur de la guérison d'enfants malades.<ref>La Libre Belgique</ref>
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===VESTIGES ROMANS ET GOTHIQUES===
 
===VESTIGES ROMANS ET GOTHIQUES===
Par la suite, l'édifice a été agrandi à l'époque romane (sans doute au XIe
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Par la suite, l'édifice a été agrandi à l'époque romane (sans doute au XIe siècle) et les vestiges découverts datant de cette période ont permis de visualiser une église à trois nefs, avec un chevet arrondi probablement accosté de deux absidioles semi-circulaires.
siècle) et les vestiges découverts datant de cette période ont permis de visualiser une église à trois nefs, avec un chevet arrondi probablement accosté de deux absidioles semi-circulaires.
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Seules les fondations de l'absidiole nord ont pu être dégagées et ont révélé un caveau voûté en cul-de-four de type exceptionnel abritant une sépulture particulièrement importante qui fut conservée plus tard sous un pilier gothique et resta longtemps en exposition après la reconstitution de l'église au XIIIe siècle.
 
Seules les fondations de l'absidiole nord ont pu être dégagées et ont révélé un caveau voûté en cul-de-four de type exceptionnel abritant une sépulture particulièrement importante qui fut conservée plus tard sous un pilier gothique et resta longtemps en exposition après la reconstitution de l'église au XIIIe siècle.
 
Un transept et deux chapelles furent ajoutés à l'époque gothique, recouvrant le cimetière roman qui jouxtait l'église et qui ne révéla presque exclusivement que des sépultures d'enfants. Fait tout à fait exceptionnel qui atteste de la vocation du site et de son attachement sans doute à la légende. Durant cette période gothique, aux alentours du XIIIe siècle (d'après les analyses de la charpente par la dendrochronologie), les nefs furent allongées ainsi que le choeur, qui fut élargi et allongé vers l'est. Le décapage des murs intérieurs de l'église a permis la découverte de quatre fenêtres qui s'ouvraient sur le bas-côté nord, de style gothique bien que leur arc soit à peine brisé et de type plutôt archaïque. L'ancienne façade gothique a également été décelée sous la façade XVIIIe siècle la recouvrant.
 
Un transept et deux chapelles furent ajoutés à l'époque gothique, recouvrant le cimetière roman qui jouxtait l'église et qui ne révéla presque exclusivement que des sépultures d'enfants. Fait tout à fait exceptionnel qui atteste de la vocation du site et de son attachement sans doute à la légende. Durant cette période gothique, aux alentours du XIIIe siècle (d'après les analyses de la charpente par la dendrochronologie), les nefs furent allongées ainsi que le choeur, qui fut élargi et allongé vers l'est. Le décapage des murs intérieurs de l'église a permis la découverte de quatre fenêtres qui s'ouvraient sur le bas-côté nord, de style gothique bien que leur arc soit à peine brisé et de type plutôt archaïque. L'ancienne façade gothique a également été décelée sous la façade XVIIIe siècle la recouvrant.
 
Dans la chapelle, une fenêtre primitive et un bénitier dans le mur ont été mis au jour. Un décor floral stylisé datant probablement du XVIIIe siècle s'est révélé derrière les enduits les plus récents. D'autres éléments d'époque gothique, de décoration ou servant au rituel entre autres, doivent encore faire l'objet de recherches approfondies et de datations.
 
Dans la chapelle, une fenêtre primitive et un bénitier dans le mur ont été mis au jour. Un décor floral stylisé datant probablement du XVIIIe siècle s'est révélé derrière les enduits les plus récents. D'autres éléments d'époque gothique, de décoration ou servant au rituel entre autres, doivent encore faire l'objet de recherches approfondies et de datations.
Cet édifice témoin de différentes phases d'aménagements au cours des siècles camouflés lors de transformations du XIXe siècle, subira lors d'une prochaine étape, après la clôture des fouilles, une restauration et une transformation en salle de réunion et en bibliothèque médicale qui devraient respecter et mettre en valeur in situ les vestiges archéologiques mis au jour.
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Cet édifice témoin de différentes phases d'aménagements au cours des siècles camouflés lors de transformations du XIXe siècle, subira lors d'une prochaine étape, après la clôture des fouilles, une restauration et une transformation en salle de réunion et en bibliothèque médicale qui devraient respecter et mettre en valeur in situ les vestiges archéologiques mis au jour.<ref>La Libre Belgique</ref>
© La Libre Belgique 2001
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==Références==
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* La Libre Belgique 2001
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==Galerie==
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[[Catégorie:Huy]]
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[[Catégorie:Eglise|Saint-Mort, Eglise]]

Version actuelle en date du 7 février 2023 à 22:49

Histoire

Eglise Saint Mort

Le cartulaire de l'abbaye d'Aulne signale cette église dès février 1216, mais plusieurs études ont daté quelques détails sculptés du XIIe siècle. Elle aurait donc été bâtie sur un temple existant [1]. Voir ci-dessous: "Témoignages Carolingiens et Vestiges Romans et Gothiques".

La paroisse Saint-Mort ayant été supprimée en 1803, la fabrique de Huy vendit l'église et le cimetière. Une des conditions de l'acte de vente était qu'une aile de lédifice ne fasse pas partie de la vente et reste à la disposition de la Ville. Les démolitions autorisées eurent lieu de 1811 à 1823 et l'acheteur céda la partie intacte de l'église aux Hospices civils qui en firent leur chapelle. L'église Saint-Mort de Huy, à côté du centre hospitalier et lui appartenant depuis 1993, a déjà révélé une bonne partie de ses trésors cachés à la suite des investigations poussées par les archéologues du service de l'archéologie de la Région wallonne en province de Liège, qui ont établi un rapport provisoire des résultats obtenus grâce à ces fouilles archéologiques. Faisant suite à de premières recherches effectuées en 1993 ayant révélé le potentiel du site grâce à la découverte d'un sarcophage mérovingien, une étude archéologique préalable à la restauration et à la réaffectation de ce bâtiment classé depuis 1933 a été entamée en janvier 2001 et fait déjà état de nombreuses découvertes intéressantes.[2]

UNE LÉGENDE À L'ORIGINE

Cette église, bâtie sur une île du Hoyoux et dont la berge primitive a été dégagée dans la partie occidentale de l'édifice, était dédiée à l'origine au culte populaire qui découlait de la légende tardive de saint Mort connue par un texte du XVIe siècle. Dans le courant du VIIe siècle, ce bébé mort-né aurait ressuscité lors de sa présentation à l'église hutoise, dédicacée alors sans doute à saint Jean. Après avoir vécu en ermite au service des chanoinesses d'Andenne, il aurait été miraculeusement ramené et enterré dans cette même église dans laquelle par la suite de nombreux miracles de guérison se seraient produits. Cette légende est à l'origine du développement d'un culte particulier et d'un attachement très populaire qui se ressent encore aujourd'hui.[3]

Musée communal de Huy: affiche Eglise saint-Mort
Musée communal: affiche archéologie église Saint-Mort à Huy


TÉMOIGNAGES CAROLINGIENS

La première occupation du site est attestée par la présence d'une fosse contenant des détritus mérovingiens (V-VIIIe siècles), deux peignes gravés en os et de la céramique pouvant être datés avec plus de précision par la technique d'analyse chimique du carbone 14. A cette époque, encore aucune indication de vocation religieuse du site n'est présente et ce n'est qu'un peu plus tard que celle-ci apparaîtra, avec pour preuve la découverte d'anciennes tombes datant de la période carolingienne (IXe). Celles-ci sont certifiées de cette époque par la typologie des outils trouvés dans ces tombes ainsi que par le type des caveaux et par l'analyse au C 14 d'un des squelettes. Un premier édifice au plan très partiellement reconstitué à l'heure actuelle leur était contemporain, ainsi que trois caveaux enfouis dans le choeur primitif. Deux sarcophages en pierre à cuve et couvercle monolithiques datent de cette époque. L'un d'entre eux a d'ailleurs été longtemps exposé dans l'église et était encore récemment considéré comme le «tombeau de saint Mort», à qui étaient adressés prières et ex-voto en faveur de la guérison d'enfants malades.[4]

VESTIGES ROMANS ET GOTHIQUES

Par la suite, l'édifice a été agrandi à l'époque romane (sans doute au XIe siècle) et les vestiges découverts datant de cette période ont permis de visualiser une église à trois nefs, avec un chevet arrondi probablement accosté de deux absidioles semi-circulaires. Seules les fondations de l'absidiole nord ont pu être dégagées et ont révélé un caveau voûté en cul-de-four de type exceptionnel abritant une sépulture particulièrement importante qui fut conservée plus tard sous un pilier gothique et resta longtemps en exposition après la reconstitution de l'église au XIIIe siècle. Un transept et deux chapelles furent ajoutés à l'époque gothique, recouvrant le cimetière roman qui jouxtait l'église et qui ne révéla presque exclusivement que des sépultures d'enfants. Fait tout à fait exceptionnel qui atteste de la vocation du site et de son attachement sans doute à la légende. Durant cette période gothique, aux alentours du XIIIe siècle (d'après les analyses de la charpente par la dendrochronologie), les nefs furent allongées ainsi que le choeur, qui fut élargi et allongé vers l'est. Le décapage des murs intérieurs de l'église a permis la découverte de quatre fenêtres qui s'ouvraient sur le bas-côté nord, de style gothique bien que leur arc soit à peine brisé et de type plutôt archaïque. L'ancienne façade gothique a également été décelée sous la façade XVIIIe siècle la recouvrant. Dans la chapelle, une fenêtre primitive et un bénitier dans le mur ont été mis au jour. Un décor floral stylisé datant probablement du XVIIIe siècle s'est révélé derrière les enduits les plus récents. D'autres éléments d'époque gothique, de décoration ou servant au rituel entre autres, doivent encore faire l'objet de recherches approfondies et de datations. Cet édifice témoin de différentes phases d'aménagements au cours des siècles camouflés lors de transformations du XIXe siècle, subira lors d'une prochaine étape, après la clôture des fouilles, une restauration et une transformation en salle de réunion et en bibliothèque médicale qui devraient respecter et mettre en valeur in situ les vestiges archéologiques mis au jour.[5]

Références

  • La Libre Belgique 2001
  1. Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts Tome XXXII/1978 "L'Eglise Saint-Mort à Huy par Jean-Louis Antoine"
  2. La Libre Belgique
  3. La Libre Belgique
  4. La Libre Belgique
  5. La Libre Belgique

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