LES CELESTINES, FILLES BLEUES, A HUY : Différence entre versions
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Il existait une septantaine de couvents de Célestines en 1771, mais dès 1784, Joseph II supprima tous ceux de ses Etats. Les autres furent anéantis ou nationalisés | Il existait une septantaine de couvents de Célestines en 1771, mais dès 1784, Joseph II supprima tous ceux de ses Etats. Les autres furent anéantis ou nationalisés | ||
− | par la Révolution française à la fin du | + | par la Révolution française à la fin du siècle. Seul subsiste à l'heure actuelle le vestige de l' aile centrale de celui de NAMUR, restaurée il y a une dizaine d'années. |
En 1873, le couvent hutois des Célestines était remplacé par des maisons particulières , mais ses ruines étaient encore visibles en 1886. | En 1873, le couvent hutois des Célestines était remplacé par des maisons particulières , mais ses ruines étaient encore visibles en 1886. |
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ORIGINES
L'Ordre féminin des Annonciades fut fondé à Bourges en France en 1501. L'habit des religieuses était rouge. Le sous-ordre de la Très Sainte Annonciation ou des Annonciades Célestes ou encore Célestines en découla à Gènes, en Italie en 1602. La règle de saint Augustin lui fut appliquée, basée sur la pauvreté, la chasteté, l'obéissance et la clôture sévère. Les soeurs portaient une robe bleue.
Ces Célestines s'établirent en principauté de Liège en 1626 et à Huy en 1637.
INSTALLATION
Des 7 couvents érigés chez nous au XVIIe siècle, celui de Huy fut fondé par la communauté liégeoise en 1637. A cette époque, dans tout le diocèse, moeurs et dévotion sont en déclin, la débauche et le concubinage étaient devenus réguliers. Discipline et règles étaient depuis des années relâchées parmi les ordres religieux moyenâgeux de la ville de Huy. Une grande Réforme catholique fut petit à petit mise en place par le prince-évêque Ferdinand de BAVIERE, lutte contre les dérives, visite des paroisses, enseignement du catéchisme, formation du clergé et installation de nouveaux couvents et abbayes dans toute la principauté. A Huy, 13 ordres nouveaux apararurent.
Les Célestines s'installèrent d'office rue Rioul, appelée aussi rue des Augustins, ancienne rue St-Georges, dans la paroisse de Saint-Georges-en-Rioul.
La prieure de Liége-en-Île, Marie-Anne, commença une fondation hutoise en 1634, mais décéda quelques temps après, et ce fut la nouvelle prieure Marie POIRET, qui acheva l'installation en 1637. Ce 17ème couvent fut quelque peu mal vu par le magistrat de la Ville, mais grâce à la veuve du mayeur RUELLE, le projet put enfin se réaliser. Les 5 soeurs, venues de Liège et de Nancy, logèrent d'abord au refuge du Val-Notre-Dame, rue du Vieux-Pont, puis purent s'établir dans d'anciens bâtiments situés partie rue des Augustins, partie rue des Cygnes. Le jardin était, dans un premier temps, assez minuscule. Leurs premiers frais furent la construction d'une chapelle. La prieure originaire de Nacy, Marie Poiret, abandonna sa charge et fut remplacée par celle de Liège. Le Vicaire général de Liège vint aussi mettre un peu d'ordre et donner ses strictes directives, et, ce, à 3 reprises, entre 1647 et 1668. En 1668, le couvent fut organisé en forme de cloître et le petit jardin divisé en avenues. Il insista sur la fermeture des avenues du jardin et du cloître, car l'une de règles à respecter absolument était une clôture sévère ! Une soeur liégeoise fut nommée à la tête du couvent.
Les plus grandes difficultés étaient encore à venir: la guerre de Hollande en 1672, le siège de Huy en 1674, le conflit armé de 1689, et l'incendie qui suivit et détruisit partiellement le couvent. Les religieuses, ayant fui à Liège et à Mons, purent réintégrer les lieux en 1690 et entreprirent la remise en état pendant les deux années suivantes. Au siège de 1691, heureusement, aucun dégât supplémentaire. Elle firent construire une écurie en 1703. Les sièges avaient cessé et de gros travaux purent enfin se tenir: à la place des vieux bâtiments investis en 1637, elles construisirent une maison des plus jolies et très commode, sans toutefois opérer aucun agrandissement comme le faisaient volontiers les autres communautés.
En 1744, nouvel incendie, mais mineur, parti des charbons de réserve stockés dans le grenier.
LA FIN DU COUVENT
En 1795, la Révolution se mit en marche. Le couvent, comme beaucoup d'autres, dut pourvoir à la provision aux troupes de légumes et de viande, au logement de soldats. De fortes taxes vidèrent leur caisse. Et le 26 septembre 1796, on proclama la nationalisation des biens du clergé. La supérieure suédoise, les 12 religieuses et les 4 converses furent obligées de quitter leur cloître dans les 20 jours et d'abandonner leur costume monastique. les bâtiments, le jardin, la prairie et la petite ferme sur la Sarte furent confisqués et vendus ( pour un total de 12 bonniers, c'est-à-dire +/-10 hectares. [Pour la liste des religieuses et des biens saisis, voir sur ce WikiHuy Huy en l'an 5 de la république.]
Il existait une septantaine de couvents de Célestines en 1771, mais dès 1784, Joseph II supprima tous ceux de ses Etats. Les autres furent anéantis ou nationalisés par la Révolution française à la fin du siècle. Seul subsiste à l'heure actuelle le vestige de l' aile centrale de celui de NAMUR, restaurée il y a une dizaine d'années.
En 1873, le couvent hutois des Célestines était remplacé par des maisons particulières , mais ses ruines étaient encore visibles en 1886.
SOURCES
-Julie PIRONT: L'architecture du couvent des Célestines de Huy (1634/1637-XIXe siècle) in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, volume 58/2004.
-Marie-Elisabeth HENNEAU Notices 2008 et 2013 in Seafar.org/dictionnaire/fr/Annonciades_célestes
-Pages diverses de Wikipedia