LE GENERAL DES CROISIERS JACQUES DUBOIS : Différence entre versions

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Il la remplira avec beaucoup de dévouement et de zèle, cette nouvelle mission. Son âge (47 ans) et la fatigue ne l'empêchent pas de faire beaucoup de déplacements et d'aller se rendre compte sur place des différents problèmes rencontrés par les "maisons" à l'étranger et de les résoudre rapidement. En 1779, on a supprimé les 12 sièges français. En 1780, l'empereur JOSEPH II fait supprimer d'autres couvents croisiers.
 
Il la remplira avec beaucoup de dévouement et de zèle, cette nouvelle mission. Son âge (47 ans) et la fatigue ne l'empêchent pas de faire beaucoup de déplacements et d'aller se rendre compte sur place des différents problèmes rencontrés par les "maisons" à l'étranger et de les résoudre rapidement. En 1779, on a supprimé les 12 sièges français. En 1780, l'empereur JOSEPH II fait supprimer d'autres couvents croisiers.
 
   
 
   
Notre Général profite de ses séjours à HUY pour faire transformer et embellir  CLAIR LIEU, qui a déjà 600 ans d'existence et aussi faire faire des travaux dans sa belle maison de campagne à LAMALLE.  
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Notre Général profite de ses séjours à HUY pour faire transformer et embellir  CLAIR LIEU, qui a déjà 600 ans d'existence, et, aussi, pour faire faire des travaux dans sa belle maison de campagne à LAMALLE.  
  
                    Mais, partout l'Ancien Régime a commencé à vaciller, menaçant les Royautés et...l'Eglise.  
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                                                        Mais, partout l'Ancien Régime a commencé à vaciller, menaçant les Royautés et...l'Eglise.  
  
 
Les années passent et en 1789, entre le 14 juillet, fameux jour où les Français font le grand saut et le 18 août, jour mémorable où BASSENGE met le feu aux poudres à LIEGE en lançant sa "NOTE AUX CITOYENS", Jacques DUBOIS est alors en mission aux Pays-Bas et en Allemagne. Et il rentre dare-dare au pays.  
 
Les années passent et en 1789, entre le 14 juillet, fameux jour où les Français font le grand saut et le 18 août, jour mémorable où BASSENGE met le feu aux poudres à LIEGE en lançant sa "NOTE AUX CITOYENS", Jacques DUBOIS est alors en mission aux Pays-Bas et en Allemagne. Et il rentre dare-dare au pays.  
  
A HUY, les deux bourgmestres ont été démis et remplacés, le prince évêque, venu s'y réfugier un moment, s'est enfui vers TREVES et les AUTRICHIENS arrivent pour maintenir la paix.
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A HUY, les deux bourgmestres ont été démis et remplacés, le prince évêque, venu s'y réfugier un moment, s'est enfui vers TREVES et les AUTRICHIENS arrivent pour maintenir la paix. En 1790 et 1791, le calme semble effectivement revenir. Clair)Lieu doit héberger des soldats prussiens, puis des austro-hongrois.  C'est une période de répit, mais sous un NOUVEAU REGIME.
  
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En avril 1792, le roi LOUIS XVI déclare la guerre à l'Autriche. Choc à JEMAPPES le 6 novembre, les envahisseurs français conquièrent tout le pays. Mais DUBOIS a déjà quitté HUY en octobre, il a pris le bateau vers la Holland avec un coffre d'objets les plus précieux et d'archives. Un inventaire complet aura lieu, en son absence, à Clair-Lieu du 31 décembre 1792 au 2 février 1793. Le 1er mars 1793, les Autrichiens libèrent le Pays de Liège et le Général des Croisiers revient à HUY en octobre, mais SANS le coffre.
  
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En juin 1794, ré-envahissement par les Français (victoire à FLEURUS le 6 juillet). Ils reviennent à HUY fin juillet. Mais DUBOIS n'est de nouveau plus là: il  est reparti  récupérer le coffre en HOLLANDE, il l'amène en PRUSSE puis revient le déposer entre les mains des Croisiers de DUISBOURG.
  
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                          Ce ne sera qu'en août 1795 qu'il pourra entamer son voyage de retour, muni de son laissez-passer d'EMIGRE et il arrivera à HUY le 15 septembre, après une absence d'1 an
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C'est alors que débutera la période la plus pénible de sa vie. Il apprend que tous les biens sont mis sous séquestre, y compris sa maison de campagne. Un prieur aux idées révolutionnaires a pris sa place à la tête de la "Maison", suivi par un grand nombre de frères croisiers. Les finances sont au plus bas, ayant été mal gérées durant son absence et lourdement ponctionnées par l'administration.
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Le 5 octobre 1795, le "citoyen" DUBOIS est convoqué à l'hôtel de ville pour rendre compte des objets absents au couvent. Il faudra plusieurs convocations similaires pour qu'il finisse par répondre, un beau jour, que "le coffre se trouve à DUISBOURG mais qu'il est hors de question de le rapatrier". Quand il revient au couvent, il trouve chaque fois un garde devant sa porte, il est captif chez lui!
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Des Croisiers hutois exigent qu'il fasse revenir le coffre d'Allemagne sous peine de lui intenter un procès. DUBOIS est attristé par la réaction de ses protégés, il est fatigué et malade. Il faut dire qu'il a atteint l'âge respectable -( ''pour l'époque !'')- de 64 ans. On tente de l'intimider, on l'arrête, on l'incarcère à l'hôtel de ville, mais la foule hutoise se révolte et le fait relâcher après 2 jours.
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En 1796, on s'attaque à Clair-Lieu, on fait effacer les armoiries de l'Ancien Régime, on lui fait payer des taxes de plus en plus exorbitantes. Le Général est cité devant le Tribunal Civil par ses Croisiers, mais ils sont déboutés. On le convoque plusieurs fois à Liège, mais il est incapable de se déplacer. De guerre lasse, il finit par accepter que l'on aille rechercher le coffre à DUISBOURG. On le ramènera à HUY le 22 novembre 1796. 
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                                  Mais DUBOIS voit venir sa fin, il exige qu'on le conduise à Liège, au Couvent des Croisiers et c'est là qu'il rendra l'âme, 4 jours avant Noël 1796.
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[[Fichier: Vestige du couvent des Croisiers à Huy.jpg|vignette|centre|Portail et mur d'enceinte, vestiges du couvent de Clair-Lieu, Frères Croisiers à Huy]]
  
 
==SOURCE==
 
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Version actuelle en date du 18 mai 2023 à 21:25



Le Couvent des Croisiers à HUY au XVIIIe siècle, avec, en médaillons, le dernier général, Jacques Dubois, son portrait et ses armoiries

L'ORDRE DES CROISIERS=

Les Porte-Croix, Croisiers, Kruisheren, Crutched Friars, Crosiers, Kreuzherren, Crocigeri, toute une bibliographie en parle ! Le seul Ordre fondé en Belgique ! Beaucoup d’historiens se sont posés des questions sur leur origine, mais ces Pères sont pour nous les porteurs de la Croix, la Sainte-Croix sur laquelle on cloua le Christ. Ils l’arborent sur la poitrine, rouge et blanche aux pattes évasées. Ils ont pris pour patronne sainte Odile, martyre du 3e siècle, qui aurait accompagné les 11000 vierges de sainte Ursule à Cologne pour aller s’y faire massacrer par les tribus sauvages des Huns. Le pape Innocent IV approuva l’Ordre en 1248 sous la règle de saint Augustin. Le Supérieur de ces chanoines réguliers de Sainte-Croix, c’est-à-dire leur Général, eut, depuis toujours, sa résidence dans la maison-mère de Huy, un des plus riches et plus importants couvents du Pays de Liège : le domaine de Clair-Lieu. Le premier de ces Généraux fut Pierre Walcourt,… ou peut-être Théodore de Celles s’il l’on veut bien le sortir de la légende, comme sainte Odile ! Le dernier, ce fut Jacques Dubois, qui vécut si courageusement la fin de Clair-Lieu. C’est « notre » personnage'

SA VIE

Né à Liège en 1731, Jacques DUBOIS a accompagné ses parents catholiques durant toute sa jeunesse dans cette ville aux 8 collégiales, aux 8 abbayes, aux 50 couvents, aux 30 béguinages, aux 32 églises et à la...cathédrale.

En 1749, il termine de brillantes études secondaires au Collège des Jésuites Wallons. Le jeune homme, pieux et intelligent entrera au Couvent des Croisiers, situé entre son collège et la Meuse. il y est vite promu au sacerdoce et s'y voit tout aussi rapidement conférer une chaire en 1755.

Savant et brillant orateur, il est sacré au poste supérieur de PRIEUR au couvent des Croisiers de COLEN-KERNIEL, près de TONGRES en 1763, à l'âge de 33 ANS!

En 1775, il est chargé de défendre les intérêts des Croisiers dans l'affaire les opposant au Prince-Evêque qui a décidé de faire fermer leur couvent de Liège pour le remplacer par un hospice. En 1777, il gagne la cause en faisant fléchir le Vatican!

Et cette victoire lui vaudra d'être choisi comme GENERAL de l'Ordre, au décès de Lambert de FISEN en 1778. Il rejoint la maison-mère de HUY en février 1778

                                            Sa nouvelle mission consistera à diriger les 44 couvents des Croisiers en Belgique, France, Pays-Bas et Allemagne.

Il la remplira avec beaucoup de dévouement et de zèle, cette nouvelle mission. Son âge (47 ans) et la fatigue ne l'empêchent pas de faire beaucoup de déplacements et d'aller se rendre compte sur place des différents problèmes rencontrés par les "maisons" à l'étranger et de les résoudre rapidement. En 1779, on a supprimé les 12 sièges français. En 1780, l'empereur JOSEPH II fait supprimer d'autres couvents croisiers.

Notre Général profite de ses séjours à HUY pour faire transformer et embellir CLAIR LIEU, qui a déjà 600 ans d'existence, et, aussi, pour faire faire des travaux dans sa belle maison de campagne à LAMALLE.

                                                       Mais, partout l'Ancien Régime a commencé à vaciller, menaçant les Royautés et...l'Eglise. 

Les années passent et en 1789, entre le 14 juillet, fameux jour où les Français font le grand saut et le 18 août, jour mémorable où BASSENGE met le feu aux poudres à LIEGE en lançant sa "NOTE AUX CITOYENS", Jacques DUBOIS est alors en mission aux Pays-Bas et en Allemagne. Et il rentre dare-dare au pays.

A HUY, les deux bourgmestres ont été démis et remplacés, le prince évêque, venu s'y réfugier un moment, s'est enfui vers TREVES et les AUTRICHIENS arrivent pour maintenir la paix. En 1790 et 1791, le calme semble effectivement revenir. Clair)Lieu doit héberger des soldats prussiens, puis des austro-hongrois. C'est une période de répit, mais sous un NOUVEAU REGIME.

En avril 1792, le roi LOUIS XVI déclare la guerre à l'Autriche. Choc à JEMAPPES le 6 novembre, les envahisseurs français conquièrent tout le pays. Mais DUBOIS a déjà quitté HUY en octobre, il a pris le bateau vers la Holland avec un coffre d'objets les plus précieux et d'archives. Un inventaire complet aura lieu, en son absence, à Clair-Lieu du 31 décembre 1792 au 2 février 1793. Le 1er mars 1793, les Autrichiens libèrent le Pays de Liège et le Général des Croisiers revient à HUY en octobre, mais SANS le coffre.

En juin 1794, ré-envahissement par les Français (victoire à FLEURUS le 6 juillet). Ils reviennent à HUY fin juillet. Mais DUBOIS n'est de nouveau plus là: il est reparti récupérer le coffre en HOLLANDE, il l'amène en PRUSSE puis revient le déposer entre les mains des Croisiers de DUISBOURG.

                         Ce ne sera qu'en août 1795 qu'il pourra entamer son voyage de retour, muni de son laissez-passer d'EMIGRE et il arrivera à HUY le 15 septembre, après une absence d'1 an 

C'est alors que débutera la période la plus pénible de sa vie. Il apprend que tous les biens sont mis sous séquestre, y compris sa maison de campagne. Un prieur aux idées révolutionnaires a pris sa place à la tête de la "Maison", suivi par un grand nombre de frères croisiers. Les finances sont au plus bas, ayant été mal gérées durant son absence et lourdement ponctionnées par l'administration.

Le 5 octobre 1795, le "citoyen" DUBOIS est convoqué à l'hôtel de ville pour rendre compte des objets absents au couvent. Il faudra plusieurs convocations similaires pour qu'il finisse par répondre, un beau jour, que "le coffre se trouve à DUISBOURG mais qu'il est hors de question de le rapatrier". Quand il revient au couvent, il trouve chaque fois un garde devant sa porte, il est captif chez lui!

Des Croisiers hutois exigent qu'il fasse revenir le coffre d'Allemagne sous peine de lui intenter un procès. DUBOIS est attristé par la réaction de ses protégés, il est fatigué et malade. Il faut dire qu'il a atteint l'âge respectable -( pour l'époque !)- de 64 ans. On tente de l'intimider, on l'arrête, on l'incarcère à l'hôtel de ville, mais la foule hutoise se révolte et le fait relâcher après 2 jours.

En 1796, on s'attaque à Clair-Lieu, on fait effacer les armoiries de l'Ancien Régime, on lui fait payer des taxes de plus en plus exorbitantes. Le Général est cité devant le Tribunal Civil par ses Croisiers, mais ils sont déboutés. On le convoque plusieurs fois à Liège, mais il est incapable de se déplacer. De guerre lasse, il finit par accepter que l'on aille rechercher le coffre à DUISBOURG. On le ramènera à HUY le 22 novembre 1796.

                                  Mais DUBOIS voit venir sa fin, il exige qu'on le conduise à Liège, au Couvent des Croisiers et c'est là qu'il rendra l'âme, 4 jours avant Noël 1796.
Portail et mur d'enceinte, vestiges du couvent de Clair-Lieu, Frères Croisiers à Huy

SOURCE

Freddy VAN DAELE: Huy 1795-Le retour de l'Emigré. Hosdent-sur-Mehaigne/2013

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