LA FERMETTE "A LA SOURCE" A HOSDENT : Différence entre versions
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+ | La Fermette en 1703, 1985 et 2005. | ||
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+ | '''Comment découvrir, via une rente, l'âge d'une vieille maison.''' | ||
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+ | Bien avant d'aller se plonger dans les archives de la Commune ou de l'Etat, il faut d'abord consulter celles des notaires pour les 100 dernières années, car ils sont autorisés à les garder chez eux, ce qui fait que seulement celles qui ont plus d'un siècle d'âge se trouvent en consultation publique. | ||
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+ | Dans l' acte de vente le plus récent que vous aurez sous les yeux, se trouvera la rubrique "ORIGINE DE LA PROPRIETE". Plus elle sera longue et détaillée, plus vous aurez la chance de pouvoir bien démarrer. Si on n'y parle pas de RENTE, il faudra aller voir chez le notaire du dernier acte y mentionné et lui demander de pouvoir le consulter, ''dans un but de recherche historique.'' Ne pas oublier de lui fournir la date du document recherché et le numéro cadastral de la parcelle de l'immeuble. Vous y trouvez une RENTE, bravo, vous allez pouvoir vous lancer. Dans le cas contraire, même topo, notaire suivant, (''oups: précédent'') et acte antérieur, etc, etc...Et, ainsi, de notaire en notaire, puis d'archive en archive, vous "avancerez" vers le... début. | ||
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+ | Dans le cas présent, nous avons suivi, à rebours, '''une RENTE particulière et bien précise de 7 setiers d'épeautre,''' qui nous a conduits du XXe au XVe siècle. Exactement de 1926 à 1496! | ||
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+ | ==NOTRE RECHERCHE== | ||
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+ | La rubrique "ORIGINE DE LA PROPRIETE" de l'acte de vente de la fermette chez le notaire C.C. du '''28 décembre 1984''' que j'avais sous les yeux stipulait qu'elle avait été vendue à MME C. par les 4 enfants d'un couple d'Hosdentais dont le mari était décédé en 1952 et sa veuve en 1969. '''Aucune rente signalée'''. Ils en étaient propriétaires depuis 1922, d'après un acte de "vente aux enchères" par-devant le notaire P.C., daté du '''10 novembre 1922.''' | ||
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+ | Dans ce dernier, 3 acheteurs se partagent la propriété de 45 ares. Deux d'entre eux payent respectivement 1/5 et 4/5 '''d'une rente annuelle et perpétuelle d'avant 1794 due à la Fabrique de l'Eglise filiale de Fallais avec échéance le 30 novembre à la Saint-André. ''' Ici, c'est en vertu d'un ''acte de titre nouvel'' avenu devant le même notaire le '''26 juin 1915.''' (Note: il s'agit d'un acte à "payes trentenaires", mais la déclaration de la guerre 14-18 l'a retardé d'un an). | ||
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+ | '''En l'étude du notaire B.C., successeur des 2 précédents, un document daté du '''31 décembre 1926,''' qui reprend les comptes de cette Fabrique de Fallais, stipule ''' | ||
+ | '''que la RENTE DUE sur la propriété de Hosdent a été remboursée en principal par ses deux propriétaires hosdentais pour 1094,08 francs, et, de ce fait, s'est éteinte à tout jamais! ''' | ||
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+ | Nous avons donc consulté l'acte nouvel de 1915. Il donne encore les numéros cadastraux des sections et parcelles et nous apprend que deux personnes se partagent le '''payement de la rente''' avec notre propriété en garantie, selon un ''titre nouvel'' du notaire E.P. de '''1854,''' reconduit jusqu'en '''1884''' puis jusqu'en '''1914.''' | ||
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+ | Nous avons pu consulter les archives de l'Etat à Huy, d'abord les dossiers du notaire E.P. et, avant lui, du notaire royal (hollandais) D.P. du 19e siècle, et, ensuite, les fardes de la CURE de FALLAIS des 17e et 18e siècles, et de la COUR de JUSTICE de FALLAIS des 16e et 15e siècles. | ||
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+ | Nous avons ainsi eu sous les yeux, les différents "titres nouvels" de 1884 à 1794. (Note: celui de 1824 est créé en 1822). La rente est payée régulièrement, même si de temps en temps des rappels et des sanctions pour oublis ou retards sont adressés aux propriétaires successifs. Des adaptations cadastrales ont lieu, mais '''la rente reste de 7 setiers d'épeautre soit 208 litres (litrons) et 698 millièmes'''. A chaque changement d'occupants, on précise qui doit la payer. Si nécessaire, elle est partagée en 2 moitiés, en 3 tiers ou en 4 quarts suivant le nombre réel de propriétaires. | ||
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+ | ''De 1712 à 1822, c'est la même famille J. qui gère la propriété qu'elle possède à '''Hosdent''' depuis la fin du siècle précédent '''(entre 1693 et 1700).''' '' | ||
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+ | '''Nous apprenons donc que la fermette de Hosdent date de la fin du XVIIe siècle''' | ||
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+ | ==COMPLEMENT D'ENQUÊTE== | ||
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+ | Continuant à remonter dans le temps, nous lisons, toujours dans les documents de la Cure de Fallais, qu'en janvier 1713 la rente, mise jusque là, comme nous l'avons dit, sur la propriété de Hosdent, provient en fait des beaux-parents de J.J.de HOSDENT, '''les C. de FALLAIS, qui payent, '''depuis 1702''', la rente de 7 stiers d'épeautre sur un cortil et pourprise ''dessus le TOMBU à FALLAIS pour l'anniversaire de Jacqmin MOTTE'''''. | ||
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+ | Nous voyons également que, de 1490/1499 à 1710, ce sont des familles de Fallais, occupant '''une maison dessus le TOMBU''', qui payent la rente, avec, fin du 17e siècle, une interruption de quelques annuités " à raison des guerres et de la pauvreté". | ||
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+ | Cette maison, sa cour, son jardin de 4 verges grandes appartenaient au milieu du 15e siècle au ''mayeur delle haulteur et justiche de Phallaix'', un certain Henrard delle MOTTE, dont le fils Jakmin nota dans son testament, vers 1490, qu'il priait le clergé du lieu de bien vouloir faire d'an en an son anniversaire (de décès) ainsi que celui de son épouse Marguerite. Pour ce faire, ''il "légatait" une rente annuelle et perpétuelle de 4 setiers d'épeautre -(moitié pour le Curé, moitié pour l'église) échéant à la St-André , avec, pour garantie, sa propriété à Fallais.'' | ||
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+ | La maison passera à ses héritiers, puis sera vendue à une autre famille importante de Fallais dont nous retrouvons les héritiers à Hosdent en 1712, qui seront également les héritiers de la rente, dont la garantie passera sur leur propriété, comme nous l'avons vu plus avant. | ||
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+ | ==REMARQUES== | ||
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+ | - Nous n'avons pas pu trouver la raison pour laquelle la rente originale de 4 setiers est passée, entre 1602 et 1668, à 7 setiers. Nous avons pu voir dans certains comptes du 17e siècle des colonnes "setiers anciens" et " setiers nouveaux". L'adaptation viendrait-elle de là? Une autre explication serait le passage du payement de la rente moitié-moitié au Curé et à l'Eglise, au payement unique à la Fabrique d'église, ou peut-être aussi le fait que les propriétés se sont agrandies et ont acquis plus de valeur au fil des temps ou que des rentes se sont cumulées... | ||
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+ | - Nos recherches nous ont appris qu'une '''messe basse fondée annuelle était chantée à Fallais depuis des temps "immémoriaux" pour Jacquemain MOTTE et sa femme.''' Nous en avons vu le rapport jusqu'en '''1943'''. Après cette date, plus aucun nom de famille n'est mentionné. | ||
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+ | '''En 1997, la liste comprend toujours 7 messes basses fondées. D'après monsieur le Doyen de l'entité de Braives, elle inclut très probablement celle des époux MOTTE de Fallais d'il y a 5 siècles!''' | ||
== SOURCE== | == SOURCE== | ||
+ | Freddy VAN DAELE: ''A la Source à Hosdent, une fermette, une rente'' in Hosdanum-supra-Mehannam/1998 | ||
==CATEGORIES== | ==CATEGORIES== | ||
[[catégorie: Braives]] | [[catégorie: Braives]] | ||
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+ | [[catégorie: Ferme]] |
Version actuelle en date du 3 juin 2023 à 16:56
La Fermette en 1703, 1985 et 2005.
Sommaire
BUT DE LA PAGE
Comment découvrir, via une rente, l'âge d'une vieille maison.
Bien avant d'aller se plonger dans les archives de la Commune ou de l'Etat, il faut d'abord consulter celles des notaires pour les 100 dernières années, car ils sont autorisés à les garder chez eux, ce qui fait que seulement celles qui ont plus d'un siècle d'âge se trouvent en consultation publique.
Dans l' acte de vente le plus récent que vous aurez sous les yeux, se trouvera la rubrique "ORIGINE DE LA PROPRIETE". Plus elle sera longue et détaillée, plus vous aurez la chance de pouvoir bien démarrer. Si on n'y parle pas de RENTE, il faudra aller voir chez le notaire du dernier acte y mentionné et lui demander de pouvoir le consulter, dans un but de recherche historique. Ne pas oublier de lui fournir la date du document recherché et le numéro cadastral de la parcelle de l'immeuble. Vous y trouvez une RENTE, bravo, vous allez pouvoir vous lancer. Dans le cas contraire, même topo, notaire suivant, (oups: précédent) et acte antérieur, etc, etc...Et, ainsi, de notaire en notaire, puis d'archive en archive, vous "avancerez" vers le... début.
Dans le cas présent, nous avons suivi, à rebours, une RENTE particulière et bien précise de 7 setiers d'épeautre, qui nous a conduits du XXe au XVe siècle. Exactement de 1926 à 1496!
NOTRE RECHERCHE
La rubrique "ORIGINE DE LA PROPRIETE" de l'acte de vente de la fermette chez le notaire C.C. du 28 décembre 1984 que j'avais sous les yeux stipulait qu'elle avait été vendue à MME C. par les 4 enfants d'un couple d'Hosdentais dont le mari était décédé en 1952 et sa veuve en 1969. Aucune rente signalée. Ils en étaient propriétaires depuis 1922, d'après un acte de "vente aux enchères" par-devant le notaire P.C., daté du 10 novembre 1922.
Dans ce dernier, 3 acheteurs se partagent la propriété de 45 ares. Deux d'entre eux payent respectivement 1/5 et 4/5 d'une rente annuelle et perpétuelle d'avant 1794 due à la Fabrique de l'Eglise filiale de Fallais avec échéance le 30 novembre à la Saint-André. Ici, c'est en vertu d'un acte de titre nouvel avenu devant le même notaire le 26 juin 1915. (Note: il s'agit d'un acte à "payes trentenaires", mais la déclaration de la guerre 14-18 l'a retardé d'un an).
En l'étude du notaire B.C., successeur des 2 précédents, un document daté du 31 décembre 1926, qui reprend les comptes de cette Fabrique de Fallais, stipule que la RENTE DUE sur la propriété de Hosdent a été remboursée en principal par ses deux propriétaires hosdentais pour 1094,08 francs, et, de ce fait, s'est éteinte à tout jamais!
Nous avons donc consulté l'acte nouvel de 1915. Il donne encore les numéros cadastraux des sections et parcelles et nous apprend que deux personnes se partagent le payement de la rente avec notre propriété en garantie, selon un titre nouvel du notaire E.P. de 1854, reconduit jusqu'en 1884 puis jusqu'en 1914.
Nous avons pu consulter les archives de l'Etat à Huy, d'abord les dossiers du notaire E.P. et, avant lui, du notaire royal (hollandais) D.P. du 19e siècle, et, ensuite, les fardes de la CURE de FALLAIS des 17e et 18e siècles, et de la COUR de JUSTICE de FALLAIS des 16e et 15e siècles.
Nous avons ainsi eu sous les yeux, les différents "titres nouvels" de 1884 à 1794. (Note: celui de 1824 est créé en 1822). La rente est payée régulièrement, même si de temps en temps des rappels et des sanctions pour oublis ou retards sont adressés aux propriétaires successifs. Des adaptations cadastrales ont lieu, mais la rente reste de 7 setiers d'épeautre soit 208 litres (litrons) et 698 millièmes. A chaque changement d'occupants, on précise qui doit la payer. Si nécessaire, elle est partagée en 2 moitiés, en 3 tiers ou en 4 quarts suivant le nombre réel de propriétaires.
De 1712 à 1822, c'est la même famille J. qui gère la propriété qu'elle possède à Hosdent depuis la fin du siècle précédent (entre 1693 et 1700).
Nous apprenons donc que la fermette de Hosdent date de la fin du XVIIe siècle
COMPLEMENT D'ENQUÊTE
Continuant à remonter dans le temps, nous lisons, toujours dans les documents de la Cure de Fallais, qu'en janvier 1713 la rente, mise jusque là, comme nous l'avons dit, sur la propriété de Hosdent, provient en fait des beaux-parents de J.J.de HOSDENT, les C. de FALLAIS, qui payent, depuis 1702, la rente de 7 stiers d'épeautre sur un cortil et pourprise dessus le TOMBU à FALLAIS pour l'anniversaire de Jacqmin MOTTE.
Nous voyons également que, de 1490/1499 à 1710, ce sont des familles de Fallais, occupant une maison dessus le TOMBU, qui payent la rente, avec, fin du 17e siècle, une interruption de quelques annuités " à raison des guerres et de la pauvreté".
Cette maison, sa cour, son jardin de 4 verges grandes appartenaient au milieu du 15e siècle au mayeur delle haulteur et justiche de Phallaix, un certain Henrard delle MOTTE, dont le fils Jakmin nota dans son testament, vers 1490, qu'il priait le clergé du lieu de bien vouloir faire d'an en an son anniversaire (de décès) ainsi que celui de son épouse Marguerite. Pour ce faire, il "légatait" une rente annuelle et perpétuelle de 4 setiers d'épeautre -(moitié pour le Curé, moitié pour l'église) échéant à la St-André , avec, pour garantie, sa propriété à Fallais.
La maison passera à ses héritiers, puis sera vendue à une autre famille importante de Fallais dont nous retrouvons les héritiers à Hosdent en 1712, qui seront également les héritiers de la rente, dont la garantie passera sur leur propriété, comme nous l'avons vu plus avant.
REMARQUES
- Nous n'avons pas pu trouver la raison pour laquelle la rente originale de 4 setiers est passée, entre 1602 et 1668, à 7 setiers. Nous avons pu voir dans certains comptes du 17e siècle des colonnes "setiers anciens" et " setiers nouveaux". L'adaptation viendrait-elle de là? Une autre explication serait le passage du payement de la rente moitié-moitié au Curé et à l'Eglise, au payement unique à la Fabrique d'église, ou peut-être aussi le fait que les propriétés se sont agrandies et ont acquis plus de valeur au fil des temps ou que des rentes se sont cumulées...
- Nos recherches nous ont appris qu'une messe basse fondée annuelle était chantée à Fallais depuis des temps "immémoriaux" pour Jacquemain MOTTE et sa femme. Nous en avons vu le rapport jusqu'en 1943. Après cette date, plus aucun nom de famille n'est mentionné.
En 1997, la liste comprend toujours 7 messes basses fondées. D'après monsieur le Doyen de l'entité de Braives, elle inclut très probablement celle des époux MOTTE de Fallais d'il y a 5 siècles!
SOURCE
Freddy VAN DAELE: A la Source à Hosdent, une fermette, une rente in Hosdanum-supra-Mehannam/1998