FALLAIS : Différence entre versions
m |
m |
||
(7 révisions intermédiaires par le même utilisateur non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
− | + | ||
Ligne 72 : | Ligne 72 : | ||
==LE CHÂTEAU== | ==LE CHÂTEAU== | ||
[[Fichier:Le Château-fort de Fallais.jpg|vignette|centre|Le Château-fort de plaine de Fallais-sur-Mehaigne]] | [[Fichier:Le Château-fort de Fallais.jpg|vignette|centre|Le Château-fort de plaine de Fallais-sur-Mehaigne]] | ||
+ | |||
+ | A l’époque de sa construction, c’est-à-dire lors de l’établissement du régime féodal, à la seconde moitié du XIIe siècle, FALLAIS était une forteresse de premier ordre, construite par les de BEAUFORT. | ||
+ | |||
+ | Selon GRAMAYE, c’était , au début du XVIIe siècle, un des plus importants « palais » du Brabant-Wallon . Placé au milieu de grandes prairies, il est entouré d’un double rang de fossés au nord et à l’ouest et d’un triple rang au sud et à l’est. | ||
+ | Le donjon et quelques parties du soubassement des remparts sont en grès houiller. Ce donjon du XIIe siècle, fut transformé au XIVe siècle en ce château actuel, d’une longueur de 65 mètres sur une largeur de 45, et on le flanqua aux 4 angles de tours hautes, cylindriques, en saillie . | ||
+ | |||
+ | Les noms de ces tours sont : tour Saint-Jean pour celle du sud-ouest, la tour de Bourgogne au nord-ouest (*), la tour de la Monnaie au sud-est(**) et la tour Grignard au nord-est (***). | ||
+ | |||
+ | (*) Qui contient la chapelle castrale, dédiée à saint Jean-Baptiste. | ||
+ | |||
+ | (**) C’est elle qui fut rasée par ordre de LOUIS XIV après son séjour à Fallais du 3 au 9 juillet 1675, probablement par jalousie. | ||
+ | |||
+ | (***) Elle contenait l’atelier monétaire des seigneurs. | ||
+ | |||
+ | (****) Elle fut également rasée par Louis XIV, mais reconstruite au XVIIe siècle pour abriter un pigeonnier. | ||
+ | |||
+ | Note : une cinquième petite tour, carrée cette fois, existait dans la courtine « est ». | ||
+ | |||
+ | Entre les tours St-Jean et de la Monnaie, logements des officiers et des serviteurs. Le logis qui touchait à la tour de la Monnaie, modifié aux XVIe et XVIIIe siècles, était réservé à la « cour » seigneuriale, gentilhommes, pages, écuyers, demoiselles d’honneur, gens d’armes. | ||
+ | |||
+ | L’entrée du château se trouve dans la courtine « ouest » et est défendue par deux tours jumelles de forme hémisphérique. Accès par deux ponts de pierre, dont un était encore muni de son pont-levis en 1886. | ||
+ | La porte, du XIVe siècle, est divisée en porte charretière et poterne pour les piétons, chacune ayant son pont-levis particulier. De plus, l’entrée était munie d’une porte bardée de fer, et défendue par un machicoulis et il y avait aussi un corps de garde entre les deux ponts. La porte et le corps de garde furent supprimés en 1680. | ||
+ | |||
+ | Le château-fort fut transformé en "seconde résidence" de la famille PREUD'HOMME-PORTA des Papeteries hutoises, qui, en 1882, demanda à l'architecte gantois VAN ASSCHE de percer les grandes murailles de vastes fenêtres et de le dépouiller de son vieil aspect médiéval. Les propriétaires verront leur situation financière se détériorer après la grande guerre et le château sera acquis en 1922 par la famille ORTMANS, exploitants d'une brasserie. En 1937, un incendie enleva toute la toiture et ne laissa substituer que les murs de la façade. La PREVOYANCE SOCIALE racheta les lieux en 1935 pour les transformer en maison de retraite pour personnes âgées (''Le Home Quiétude''), qui fermera ses portes en 1975. Trois membres de la famille de MARNEFFE, constitués en l' asbl "Je supporteray", l'achetèrent en 1976 et le firent classer partiellement le 30 décembre 1988. | ||
+ | |||
+ | [[Fichier:Château de Fallais-Plan.jpg|vignette|centre|Dessin d'ensemble du château de Fallais-B.I.A.L. page 195]] | ||
+ | |||
Ligne 102 : | Ligne 129 : | ||
3. La chapelle Saint-Sauveur | 3. La chapelle Saint-Sauveur | ||
− | Elle appartenait dès 1243 au seigneur et était située au hameau de Pitet, sur une colline de diorite. Elle date de l’époque la plus reculée du moyen-âge, fut restaurée en 1742 sur ordre de l’évêque de Namur, mais elle fut entièrement ruinée à la fin du XVIIIe siècle. Seul subsiste un pan de mur d’entrée, dont le linteau porte un Agnus Dei roman sculpté. | + | Elle appartenait dès 1243 au seigneur et était située au hameau de Pitet, sur une colline de diorite. Elle date de l’époque la plus reculée du moyen-âge, fut restaurée en 1742 sur ordre de l’évêque de Namur, mais elle fut entièrement ruinée à la fin du XVIIIe siècle. Seul subsiste un pan de mur d’entrée, dont le linteau porte un Agnus Dei roman sculpté. La butte fut classée en 1976 et la chapelle 10 ans plus tard. |
C’était auprès de cette chapelle qu’avait lieu annuellement le Jet-de-la-Poire, au cours duquel on redélimitait la seigneurie de Fallais. La dernière cérémonie eut lieu en 1793. | C’était auprès de cette chapelle qu’avait lieu annuellement le Jet-de-la-Poire, au cours duquel on redélimitait la seigneurie de Fallais. La dernière cérémonie eut lieu en 1793. | ||
Ligne 110 : | Ligne 137 : | ||
4. La chapelle du calvaire | 4. La chapelle du calvaire | ||
− | + | A l'endroit nommé le "calvaire" depuis 1642, sur un chemin rural joignant Fallais au chemin menant à HUY, Herman de BOURGOGNE avait fait placer un Christ en bois. | |
+ | |||
+ | Petit édifice moderne, édifié vers 1900 par Jean-Baptiste LEGROS. Lieu de pèlerinages locaux. | ||
[[Fichier:La Chapelle du Calvaire.JPG|vignette|centre|La chapelle dite du Calvaire à Fallais]] | [[Fichier:La Chapelle du Calvaire.JPG|vignette|centre|La chapelle dite du Calvaire à Fallais]] | ||
Ligne 117 : | Ligne 146 : | ||
==LES MOULINS== | ==LES MOULINS== | ||
− | 1.Le moulin banal dit de Pierre HEINE. | + | 1.Le moulin banal dit de Pierre HEINE. Ce dernier propriétaire le remit en état pour produire, avec succès, de l'électricité. |
− | 2.Le Stwerdu, de 1620 construit par Charles LONGREE. | + | 2.Le Stwerdu, de 1620 construit par Charles LONGREE. Tenu par Georges BOXUS vers 1900, moulin à huile et fabrique à craie.(voir la pièce "Li fabrike al'croye" de Joseph Durbuy). Il fut classé le 7 septembre 1983 et devint la propriété des époux PAYE-BOURGEOIS puis, à partir de 2004, de Laurent VAN ASSELT qui remit en fonctionnement la production d'huiles. |
3.Le moulin du Val-de-Mehaigne à PITET, datant de 1321, disparu au XVIe siècle, reconstruit en 1780, incendié en 1843, rebâti en 1852. | 3.Le moulin du Val-de-Mehaigne à PITET, datant de 1321, disparu au XVIe siècle, reconstruit en 1780, incendié en 1843, rebâti en 1852. | ||
− | 4. Le moulin de Falihotte à Pitet 1802-1914. | + | 4. Le moulin de Falihotte, à Pitet, tourna de 1802-1914. |
[[Fichier:Moulin de Fallais .jpg|vignette|gauche|Moulin banal de Fallais, propiété Pierre Heine. Wikimedia-creative Commons attribution share alike 4.0 International-EEBIE]] | [[Fichier:Moulin de Fallais .jpg|vignette|gauche|Moulin banal de Fallais, propiété Pierre Heine. Wikimedia-creative Commons attribution share alike 4.0 International-EEBIE]] | ||
Ligne 152 : | Ligne 181 : | ||
==QUELQUES FERMES== | ==QUELQUES FERMES== | ||
− | 1. LE CHARDON, qui est cité dans une charte de 1510, mais qui pourrait être le bien vendu en fief par le seigneur à son censier Pirlot MARTIN le 21 février '''1472''' ! Acheté en 1607 par Mathy GILKINET. Cette famille en sera toujours propriétaire au premier quart du XXIe siècle (2020 | + | 1. LE CHARDON, qui est cité dans une charte de 1510, mais qui pourrait être le bien vendu en fief par le seigneur à son censier Pirlot MARTIN le 21 février '''1472''' ! Acheté en 1607 par Mathy GILKINET. Cette famille en sera toujours propriétaire au premier quart du XXIe siècle (2020). |
− | 2.LA FERME CASTRALE, en face du château, | + | 2.LA FERME CASTRALE, en face du château, est la plus ancienne ferme de Fallais. Elle était entourée d'un fossé de défense, tout comme le château l'était de douves. Son censier était un personnage important, appelé "Maître" par le peuple. |
− | 3.LA FERME DU TOMBU en haut de Fallais, vers le nord. | + | 3.LA FERME DU TOMBU, en haut de Fallais, vers le nord. On disait "chez Marchand". Elle faisait partie des biens du seigneur. |
− | 4.LA FERME BOSSIAUX, des XVIIIe et XIXe siècles, en hauteur aussi, mais vers le sud. | + | 4.LA FERME BOSSIAUX, des XVIIIe et XIXe siècles, en hauteur aussi, mais vers le sud, aux Trixhes de Bosial. Bossiaux vient de Bocha= la bosse, la colline. |
[[Fichier:Le Chardon à Fallais.jpg|vignette|centre|La ferme du Chardon à Fallais]] | [[Fichier:Le Chardon à Fallais.jpg|vignette|centre|La ferme du Chardon à Fallais]] | ||
Ligne 166 : | Ligne 195 : | ||
− | Egalement arrosé par le MEHAIGNE, il possède 2 moulins à eau: Val-de-Mehaigne et Falihotte (voir ci-dessus). | + | Egalement arrosé par le MEHAIGNE, il possède 2 moulins à eau: Val-de-Mehaigne et Falihotte (voir ci-dessus la rubrique: Les Moulins). |
− | Un CHÂTEAU-FERME du XVIIe siècle, propriétaires successifs: de BEX, GOSSUIN, GOFUINY, de PICKEM, de DONNEA, de PRET. | + | Un CHÂTEAU-FERME du XVIIe siècle, dont les propriétaires successifs furent: de BEX, GOSSUIN, GOFUINY, de PICKEM, de DONNEA, de PRET. |
Dans le parc, une remarquable CHARMILLE tri-centenaire de 180 m de long, classée en 1942. | Dans le parc, une remarquable CHARMILLE tri-centenaire de 180 m de long, classée en 1942. | ||
Ligne 177 : | Ligne 206 : | ||
[[Fichier:Charmille du château de Pitet.JPG|vignette|centre|Vieille charmille du parc du Château de Pitet, hameau de Fallais]] | [[Fichier:Charmille du château de Pitet.JPG|vignette|centre|Vieille charmille du parc du Château de Pitet, hameau de Fallais]] | ||
+ | |||
+ | |||
+ | ==REMARQUE== | ||
+ | |||
+ | Avant que FALLAIS soit fusionnée avec la commune de BRAIVES, elle comptait aussi une maison communale, deux écoles, dont une catholique, un bureau de poste, une gare, un hôtel-restaurant, des cafés, plusieurs petits commerces, des ateliers (forgeron, charron, maréchal-ferrant, scieur de bois,...), une briqueterie et même une gendarmerie (de 1918 à 1925). | ||
Ligne 193 : | Ligne 227 : | ||
Freddy VAN DAELE, auteur-éditeur: ''Le Chardon à Fallais''/2003 | Freddy VAN DAELE, auteur-éditeur: ''Le Chardon à Fallais''/2003 | ||
+ | |||
+ | |||
+ | ==CATEGORIES== | ||
+ | |||
+ | [[catégorie:Braives]] | ||
+ | |||
+ | [[catégorie:Histoire et Patrimoine]] | ||
+ | |||
+ | [[catégorie:Villages]] |
Version actuelle en date du 8 octobre 2023 à 19:17
Sommaire
SITUATIONS GEOGRAPHIQUE ET POLITIQUE
Le Château et le Village de FALLAIS-sur-Mehaigne, en Hesbaye liégeoise, constituaient , avant la réunion des Pays-Bas autrichiens à la République française, un comté relevant du duché de BRABANT. Il était cependant enclavé entre le pays de LIEGE et le comté de NAMUR. Trois ruisseaux, affluents de la rivière l’arrosaient : celui de Vieux-Waleffes, celui de Dreye et celui de Perdrixhaies. La seigneurie comportait un hameau, PITET.
L’étymologie de Fallais est dans le mot germanique fels=rocher. Le nom du village s’écrivit au fil des siècles Falais, Phalais, Falez.
A l'origine, on peut voir que FALLAIS était un franc-alleu ayant appartenu au pays de Liège dans les temps les plus reculés du moyen âge. Il était libre de toute charge, de tout prince ou seigneur féodal. Dès 1044, il fut concédé par l’évêque WAZON à un seigneur de BEAUFORT-SUR-MEUSE, comme fief du chapitre de Saint-Lambert.
En 1276, à la suite de la Guerre de la Vache, les de BEAUFORT le cédèrent au duc Jean Ier de BRABANT, tout en maintenant son statut de terre franche.
FALLAIS ne perdit cette liberté qu’en 1794, lorsque l’invasion du pays par les Français le fit redescendre au rang d’une modeste commune du département de l’Ourthe….
ORIGINES
De nombreux objets datant de la période romaine attestent du séjour des ROMAINS sur le territoire qui deviendra, plus tard, la seigneurie de FALLAIS. Plusieurs personnes (dont Napoléon !) ont voulu y placer l’Oppidum Aduatucorum de la Guerre des Gaules, mais il a été démontré qu’il n’en était rien. Le Mont-Saint-Sauveur de Pitet, hameau de Fallais, fut le siège de cimetières romains, francs barbares et les francs chrétiens. On manque de renseignements sur la période entre le IVe siècle et le XIe siècle, lorsque s’y manifestèrent les premiers seigneurs, ceux de la maison de BEAUFORT.
LES 5 GRANDES « MAISONS » DE SEIGNEURS DE FALLAIS
1. LES BEAUFORT :
-WAUTHIER en 1044 -FASTRE en 1096 -RIGAULD I en 1231 -RICHARD II en 1243 -RIGAULD III en 1276 -NICOLAS en 1297 ? -RIGAULD IV en 1312 ? -THOMAS en 1340 ? -JEAN en 1355 ?
2. LES WESEMAEL
-JEAN I en 1373 -JEAN II en 1417 -auquel succéda CHARLES-LE-HARDI de Bourgogne) en 1464
3. LES BORSSELE et LES POLHEIM
-HENRI en 1470 -WOLFART en 1474 -WOLFGANG de POLHEIM en 1486
4. LES BOURGOGNE
-BAUDOUIN en 1501 -PHILIPPE en 1509 -JACQUES en 1542 -CHARLES en 1559 + JEAN et ANTOINE -HERMAN en 1581
5. LES NOYELLES, GOSEE et PONTY
-HUGUES, époux de MARIE de Bourgogne, en 1648 -EUGENE-IGNACE en 1657 -JEAN-CLAUDE-CHRISTOPHE de GOSEE en 1687 -MARIE-JOSEPH-GODEFROID en 1727 -CHARLES-JOSEPH de PONTY en 1752 -FRANCOIS-MARIE-PHILIPPE en 1759 -MARIE-CONSTANCE-AUGUSTINE en 1784
LE 30 JUIN 1784, FALLAIS FUT RELEVEE A LA COUR FEODALE DU BRABANT
LE CHÂTEAU
A l’époque de sa construction, c’est-à-dire lors de l’établissement du régime féodal, à la seconde moitié du XIIe siècle, FALLAIS était une forteresse de premier ordre, construite par les de BEAUFORT.
Selon GRAMAYE, c’était , au début du XVIIe siècle, un des plus importants « palais » du Brabant-Wallon . Placé au milieu de grandes prairies, il est entouré d’un double rang de fossés au nord et à l’ouest et d’un triple rang au sud et à l’est. Le donjon et quelques parties du soubassement des remparts sont en grès houiller. Ce donjon du XIIe siècle, fut transformé au XIVe siècle en ce château actuel, d’une longueur de 65 mètres sur une largeur de 45, et on le flanqua aux 4 angles de tours hautes, cylindriques, en saillie .
Les noms de ces tours sont : tour Saint-Jean pour celle du sud-ouest, la tour de Bourgogne au nord-ouest (*), la tour de la Monnaie au sud-est(**) et la tour Grignard au nord-est (***).
(*) Qui contient la chapelle castrale, dédiée à saint Jean-Baptiste.
(**) C’est elle qui fut rasée par ordre de LOUIS XIV après son séjour à Fallais du 3 au 9 juillet 1675, probablement par jalousie.
(***) Elle contenait l’atelier monétaire des seigneurs.
(****) Elle fut également rasée par Louis XIV, mais reconstruite au XVIIe siècle pour abriter un pigeonnier.
Note : une cinquième petite tour, carrée cette fois, existait dans la courtine « est ».
Entre les tours St-Jean et de la Monnaie, logements des officiers et des serviteurs. Le logis qui touchait à la tour de la Monnaie, modifié aux XVIe et XVIIIe siècles, était réservé à la « cour » seigneuriale, gentilhommes, pages, écuyers, demoiselles d’honneur, gens d’armes.
L’entrée du château se trouve dans la courtine « ouest » et est défendue par deux tours jumelles de forme hémisphérique. Accès par deux ponts de pierre, dont un était encore muni de son pont-levis en 1886. La porte, du XIVe siècle, est divisée en porte charretière et poterne pour les piétons, chacune ayant son pont-levis particulier. De plus, l’entrée était munie d’une porte bardée de fer, et défendue par un machicoulis et il y avait aussi un corps de garde entre les deux ponts. La porte et le corps de garde furent supprimés en 1680.
Le château-fort fut transformé en "seconde résidence" de la famille PREUD'HOMME-PORTA des Papeteries hutoises, qui, en 1882, demanda à l'architecte gantois VAN ASSCHE de percer les grandes murailles de vastes fenêtres et de le dépouiller de son vieil aspect médiéval. Les propriétaires verront leur situation financière se détériorer après la grande guerre et le château sera acquis en 1922 par la famille ORTMANS, exploitants d'une brasserie. En 1937, un incendie enleva toute la toiture et ne laissa substituer que les murs de la façade. La PREVOYANCE SOCIALE racheta les lieux en 1935 pour les transformer en maison de retraite pour personnes âgées (Le Home Quiétude), qui fermera ses portes en 1975. Trois membres de la famille de MARNEFFE, constitués en l' asbl "Je supporteray", l'achetèrent en 1976 et le firent classer partiellement le 30 décembre 1988.
L’ADMINISTRATION, LA JUSTICE
Tant criminelle que civile, elle appartenait au tribunal appelé La Cour des Echevins. Elle était composée d’u bailli ou mayeur, de 7 échevins, d’un greffier et d’un sergent ou huissier, tous nommés par le Seigneur.
LE BAILLI
Également appelé mayeur, c’était le capitaine du château ( il y avait une partie appelée « CAPITAINERIE », avec le logement et la salle d’audience du bailli). Ses fonctions étaient administratives, judiciaires, militaires et notariales. Il était lieutenant de la Cour Féodale du seigneur, qu’il représentait en cas d’absence, et était surtout le gardien du château. Il était souvent choisi parmi les nobles, chevaliers, écuyers, etc… Le dernier bailli de FALLAIS fut Jean-Joseph-Ghislain de GENEFFE, de 1772 à 1794.
LA RELIGION
1. L’église NOTRE-DAME de l’Assomption
La paroisse de FALLAIS existait déjà dans la première moitié du XIIe siècle et comprenait Fallais, ses dépendances et la seigneurie de Vieux-Waleffe. L’église appartenait alors au doyenné de SAINT-TROND (une des bonnes-villes du diocèse de Liège). Elle fut rattachée au doyenné d’Andenne, dans le nouvel évêché de NAMUR, à l’époque de Charles-QUINT. L’ancienne église était de style roman et subit une grande réparation en 1250. Une crypte dont l’accès se fait devant le maître-autel, abrite le caveau des anciens seigneurs. Les fonts baptismaux sont du XVe siècle. Le premier »vesty » fut Lambert, présenté par l’abbé de Flône en 1269. Les vicaires de Fallais desservait la chapelle de Vieux-Waleffe. Le bâtiment fut entièrement démoli en 1854 et remplacé par un édifice sans style bien précis .
2. La chapelle castrale
Mentionnée dès 1269, elle se trouvait dans la tour Saint-Jean du château et était dédiée à saint Jean-Baptiste. Le plus ancien chapelain castral cité fut Baudouin de HUY (1266). Il est à noter que le château possédait une autre chapelle (St-Georges et Ste-Catherine).
3. La chapelle Saint-Sauveur
Elle appartenait dès 1243 au seigneur et était située au hameau de Pitet, sur une colline de diorite. Elle date de l’époque la plus reculée du moyen-âge, fut restaurée en 1742 sur ordre de l’évêque de Namur, mais elle fut entièrement ruinée à la fin du XVIIIe siècle. Seul subsiste un pan de mur d’entrée, dont le linteau porte un Agnus Dei roman sculpté. La butte fut classée en 1976 et la chapelle 10 ans plus tard.
C’était auprès de cette chapelle qu’avait lieu annuellement le Jet-de-la-Poire, au cours duquel on redélimitait la seigneurie de Fallais. La dernière cérémonie eut lieu en 1793.
4. La chapelle du calvaire
A l'endroit nommé le "calvaire" depuis 1642, sur un chemin rural joignant Fallais au chemin menant à HUY, Herman de BOURGOGNE avait fait placer un Christ en bois.
Petit édifice moderne, édifié vers 1900 par Jean-Baptiste LEGROS. Lieu de pèlerinages locaux.
LES MOULINS
1.Le moulin banal dit de Pierre HEINE. Ce dernier propriétaire le remit en état pour produire, avec succès, de l'électricité.
2.Le Stwerdu, de 1620 construit par Charles LONGREE. Tenu par Georges BOXUS vers 1900, moulin à huile et fabrique à craie.(voir la pièce "Li fabrike al'croye" de Joseph Durbuy). Il fut classé le 7 septembre 1983 et devint la propriété des époux PAYE-BOURGEOIS puis, à partir de 2004, de Laurent VAN ASSELT qui remit en fonctionnement la production d'huiles.
3.Le moulin du Val-de-Mehaigne à PITET, datant de 1321, disparu au XVIe siècle, reconstruit en 1780, incendié en 1843, rebâti en 1852.
4. Le moulin de Falihotte, à Pitet, tourna de 1802-1914.
]
QUELQUES FERMES
1. LE CHARDON, qui est cité dans une charte de 1510, mais qui pourrait être le bien vendu en fief par le seigneur à son censier Pirlot MARTIN le 21 février 1472 ! Acheté en 1607 par Mathy GILKINET. Cette famille en sera toujours propriétaire au premier quart du XXIe siècle (2020).
2.LA FERME CASTRALE, en face du château, est la plus ancienne ferme de Fallais. Elle était entourée d'un fossé de défense, tout comme le château l'était de douves. Son censier était un personnage important, appelé "Maître" par le peuple.
3.LA FERME DU TOMBU, en haut de Fallais, vers le nord. On disait "chez Marchand". Elle faisait partie des biens du seigneur.
4.LA FERME BOSSIAUX, des XVIIIe et XIXe siècles, en hauteur aussi, mais vers le sud, aux Trixhes de Bosial. Bossiaux vient de Bocha= la bosse, la colline.
PITET, LE HAMEAU
Egalement arrosé par le MEHAIGNE, il possède 2 moulins à eau: Val-de-Mehaigne et Falihotte (voir ci-dessus la rubrique: Les Moulins).
Un CHÂTEAU-FERME du XVIIe siècle, dont les propriétaires successifs furent: de BEX, GOSSUIN, GOFUINY, de PICKEM, de DONNEA, de PRET.
Dans le parc, une remarquable CHARMILLE tri-centenaire de 180 m de long, classée en 1942.
Une vieille FORGE bien conservée, en face du château. Elle date de 1749, construite en pierres d'origine volcanique, voûtée en briques. Elle a été remise en état de fonctionnement et rééquipée par des bénévoles.
REMARQUE
Avant que FALLAIS soit fusionnée avec la commune de BRAIVES, elle comptait aussi une maison communale, deux écoles, dont une catholique, un bureau de poste, une gare, un hôtel-restaurant, des cafés, plusieurs petits commerces, des ateliers (forgeron, charron, maréchal-ferrant, scieur de bois,...), une briqueterie et même une gendarmerie (de 1918 à 1925).
SOURCES
Auteurs divers, à l'initiative d'Arlette de MARNEFFE, auteur-éditeur: Le Château-fort de Fallais-Une alliance européenne au XVe siècle/2008
Raoul de MARNEFFE: Le Château du Téméraire/2003 in ibidem
Jeannine PAYE-BOURGEOIS: Un Village Hesbignon au Temps Jadis-Fallais, le passé conjugué au présent/20..
Jeannine PAYE-BOURGEOIS et Joseph CHARLIER: Braives, une Entité, huit Villages-Administration Communale de Braives/1999
Eugène POSWICK: Histoire du Comté de Fallais in Bulletin de l'Institut Archéologique Liégeois, tome XIX/1886
Freddy VAN DAELE, auteur-éditeur: Le Chardon à Fallais/2003