Villers Emile et famille : Différence entre versions

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==Villers Emile et famille==
 
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===L'instituteur===
  
 
Emile Isidore VILLERS est né le 22 mai 1899 à Ouffet, c'est un des trois fils de François Joseph Arthur VILLERS né le 26 février 1871 à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Ellemelle Ellemelle]''', cultivateur, tailleur de pierres à son mariage et de Rosa Marie Joseph SPRUMONT, négociante de coopérative, née le 4 juillet 1873 à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Sclayn Sclayn]''' voir '''[[Villers-Sprumont D160|tombe D160]]'''.<br>Il a un frère aîné, Marcel et un frère cadet, Paul.
 
Emile Isidore VILLERS est né le 22 mai 1899 à Ouffet, c'est un des trois fils de François Joseph Arthur VILLERS né le 26 février 1871 à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Ellemelle Ellemelle]''', cultivateur, tailleur de pierres à son mariage et de Rosa Marie Joseph SPRUMONT, négociante de coopérative, née le 4 juillet 1873 à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Sclayn Sclayn]''' voir '''[[Villers-Sprumont D160|tombe D160]]'''.<br>Il a un frère aîné, Marcel et un frère cadet, Paul.
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bâtiments de l'actuel Institut Libre du Condroz, rue du Perron.<br>Ses fils Marcel et Paul étaient alors internes à Saint-Roch. Tous deux emportèrent la «médaille d'or» récompensant les élèves qui avaient été premiers de classe lors des trois trimestres des 6 années avec au moins 80% !  
 
bâtiments de l'actuel Institut Libre du Condroz, rue du Perron.<br>Ses fils Marcel et Paul étaient alors internes à Saint-Roch. Tous deux emportèrent la «médaille d'or» récompensant les élèves qui avaient été premiers de classe lors des trois trimestres des 6 années avec au moins 80% !  
  
_ Marcel, l'aîné, ingénieur des mines ULg, délégué dans plusieurs pays Européens d’une importante société américaine, sera amené à faire de nombreux et lointains voyages. Il décède à ''' [https://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvieux Gouvieux]''' ('''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Oise_(d%C3%A9partement) Oise]''') en 1970 et sera inhumé à Ouffet.<br>_ Paul, le cadet, sera ordonné prêtre en 1925. Aidé par son frère, il s’initie aux mathématiques et fonde la scientifique spéciale du collège St Barthélemy à Liège où il enseignera jusqu’à son décès en 1957. Il repose au cimetière d’Ouffet au côté de ses parents '''[[Villers-Sprumont D160|tombe D160]]'''.<br>Impossible pour ma grand-mère d'assurer la scolarité du troisième.<br>_ Emile, mon père, se forma alors lui-même. En 1918, il alla à pied jusque Huy, passer les examens au jury central. Il en revint avec le diplôme d'instituteur ! Il obtiendra encore une qualification de géomètre et d'enseignant dans l'enseignement spécial.<br>Particulièrement doué en mathématiques, il fut un des premiers maîtres à qui l'on confia le 4ème degré de l'enseignement primaire permettant aux élèves de respecter la nouvelle obligation scolaire portée à l'âge de 14 ans. Ils en venaient à vélo de nombreux villages environnants.<br>Il enseignera à l’école Saint Joseph, rue du Perron, de 1920 à 1961. Après la suppression du 4ème degré, il donnera cours de mathématiques à l’école d’agriculture.
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_ Marcel, l'aîné, ingénieur des mines ULg, délégué dans plusieurs pays Européens d’une importante société américaine, sera amené à faire de nombreux et lointains voyages. Il décède à ''' [https://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvieux Gouvieux]''' ('''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Oise_(d%C3%A9partement) Oise]''') en 1970 et sera inhumé à Ouffet, voir '''[[Villers Marcel NC233]]'''.<br>_ Paul, le cadet, sera ordonné prêtre en 1925. Aidé par son frère, il s’initie aux mathématiques et fonde la scientifique spéciale du collège St Barthélemy à Liège où il enseignera jusqu’à son décès en 1957. Il repose au cimetière d’Ouffet au côté de ses parents '''[[Villers-Sprumont D160|tombe D160]]'''.<br>Impossible pour ma grand-mère d'assurer la scolarité du troisième.<br>_ Emile, mon père, se forma alors lui-même. En 1918, il alla à pied jusque Huy, passer les examens au jury central. Il en revint avec le diplôme d'instituteur ! Il obtiendra encore une qualification de géomètre et d'enseignant dans l'enseignement spécial.<br>Particulièrement doué en mathématiques, il fut un des premiers maîtres à qui l'on confia le 4ème degré de l'enseignement primaire permettant aux élèves de respecter la nouvelle obligation scolaire portée à l'âge de 14 ans. Ils en venaient à vélo de nombreux villages environnants.<br>Il enseignera à l’école Saint Joseph, rue du Perron, de 1920 à 1961. Après la suppression du 4ème degré, il donnera cours de mathématiques à l’école d’agriculture.
  
 
J'ai relu avec émotion les hommages qui lui furent rendus à l'occasion de son décès. L'un des intervenants y dit qu'il était un «homme de granit» qui symbolise à la fois la force et le feu. Ce feu se manifestait alors parfois en colères non-retenues. Ce n'était pas toujours facile à vivre pour nous ! L'explication serait peut-être que ce autodidacte connaissait mieux que quiconque la chance de l'école, pour beaucoup seul ascenseur social.<br>Après l'école, des élèves en difficulté bénéficiaient de leçons de rattrapage gratuites et plusieurs de nos cousins ont été hébergé pendant l'entièreté de l'année scolaire pour une remise à niveau. Je puis témoigner de sa volonté farouche que ses élèves «arrivent».  
 
J'ai relu avec émotion les hommages qui lui furent rendus à l'occasion de son décès. L'un des intervenants y dit qu'il était un «homme de granit» qui symbolise à la fois la force et le feu. Ce feu se manifestait alors parfois en colères non-retenues. Ce n'était pas toujours facile à vivre pour nous ! L'explication serait peut-être que ce autodidacte connaissait mieux que quiconque la chance de l'école, pour beaucoup seul ascenseur social.<br>Après l'école, des élèves en difficulté bénéficiaient de leçons de rattrapage gratuites et plusieurs de nos cousins ont été hébergé pendant l'entièreté de l'année scolaire pour une remise à niveau. Je puis témoigner de sa volonté farouche que ses élèves «arrivent».  
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A la fin de sa carrière, ses énervements furent amplifiés par l’apparition de crises d’urée s’ajoutant à des problèmes cardiaques. Cependant ses dernières années furent très apaisantes, il décéda à son domicile le 22 juin 1984 à l'âge de 85 ans.
 
A la fin de sa carrière, ses énervements furent amplifiés par l’apparition de crises d’urée s’ajoutant à des problèmes cardiaques. Cependant ses dernières années furent très apaisantes, il décéda à son domicile le 22 juin 1984 à l'âge de 85 ans.
  
Il cumulait également les fonctions bénévoles de secrétaire de la mutuelle Sainte Barbe, uniquement gratifiée par des décorations, et de président du bureau de vote aidé en cela par Joseph HAZEE, secrétaire perpétuel. Par contre, son activité d'organiste était modestement rétribuée par la Fabrique d'Eglise. Impossible de comptabiliser le nombre d'offices qu'il a accompagné. Une garantie certaine pour l'éternité !<br>La douceur de maman, discrète main de fer dans un gant de velours..., tempérait les «coups de sang» de son époux. Avant son mariage en 1933, elle avait travaillé vingt ans dans l'importante ferme dite «du Pape» à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Ochain Ochain]''', exploitée par son père.<br>Son grand-père paternel Nicolas GATHY avait construit en 1856 le moulin de '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9blon-le-Pierreux Néblon-le-Pierreux]''', hameau de la commune d'Ouffet.
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Il cumulait également les fonctions bénévoles de secrétaire de la mutuelle Sainte Barbe, uniquement gratifiée par des décorations, et de président du bureau de vote aidé en cela par Joseph HAZEE, secrétaire perpétuel. Par contre, son activité d'organiste était modestement rétribuée par la Fabrique d'Eglise. Impossible de comptabiliser le nombre d'offices qu'il a accompagné. Une garantie certaine pour l'éternité !<br>La douceur de maman, discrète main de fer dans un gant de velours..., tempérait les «coups de sang» de son époux. Avant son mariage le 28 décembre 1932, elle avait travaillé vingt ans dans l'importante ferme dite «du Pape» à '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/Ochain Ochain]''', exploitée par son père.<br>Son grand-père paternel Nicolas GATHY avait construit en 1856 le moulin de '''[https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9blon-le-Pierreux Néblon-le-Pierreux]''', hameau de la commune d'Ouffet.
  
 
Nous avons vécu à Ouffet une enfance heureuse rythmée par le son de deux cloches : celle de l'école et celle de l'église.
 
Nous avons vécu à Ouffet une enfance heureuse rythmée par le son de deux cloches : celle de l'école et celle de l'église.
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| ''' ---------- III ---------- ''' || || To l'ovredje pa ses deux frés || Tout le travail par ses deux frères
 
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| Aklèvé à lècê d'gatte || Elevé au lait de chèvre || Nos zestis djintis m'fré Emile et mî || Nous étions gentils monfrère Emile et moi
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| Magneu d'crompire cwène di gatte || Mangeur de pommes de terre «Cwène di gatte» || On n'rinâki moie à l'ovredje || Nous ne renaclions jamais à l'ouvrage
 
| Magneu d'crompire cwène di gatte || Mangeur de pommes de terre «Cwène di gatte» || On n'rinâki moie à l'ovredje || Nous ne renaclions jamais à l'ouvrage
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===Voir aussi '''[[Confrérie des Magneûs d'Mat'Ouffet|Ode au Mat'Ouffet de Marcel Villers]]'''===
 
===Voir aussi '''[[Confrérie des Magneûs d'Mat'Ouffet|Ode au Mat'Ouffet de Marcel Villers]]'''===
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[[Catégorie : Ouffet]] [[Catégorie : Personnalité civile]]
 
[[Catégorie : Ouffet]] [[Catégorie : Personnalité civile]]

Version actuelle en date du 14 octobre 2023 à 21:57

Villers Emile et famille

L'instituteur

Emile Isidore VILLERS est né le 22 mai 1899 à Ouffet, c'est un des trois fils de François Joseph Arthur VILLERS né le 26 février 1871 à Ellemelle, cultivateur, tailleur de pierres à son mariage et de Rosa Marie Joseph SPRUMONT, négociante de coopérative, née le 4 juillet 1873 à Sclayn voir tombe D160.
Il a un frère aîné, Marcel et un frère cadet, Paul.

Emile Isidore VILLERS épouse le 28 décembre 1932 Joséphine Cassart d'Ochain Clavier.

Quatre enfants naîtront de cet union : Arthur, Fernand, Paul et Marie-Thérèse.

Nous laissons ci-dessous le soin à son fils Paul de dresser le portrait de la famille et en particulier de son père.

De Paul Villers, le 2 décembre 2017

Ecole Saint-Joseph rue du Perron à Ouffet
Ecole Saint-Joseph rue du Perron à Ouffet ___Voir les noms
Excursion à Melsbroek 02.06.1955 ___Voir les noms ___

Les trois frères VILLERS, Marcel, Emile et Paul habitaient rue de Temme dans la maison qu'occupera plus tard Joseph HAZEE.
Mon grand-père était ouvrier à la carrière située en face. Je possède encore quelques burins sur lesquels sont gravés ses initiales.
La famille VILLERS est originaire de Heyd. Ma grand-mère, née SPRUMONT, faisait partie de ces quelques familles de carriers provenant de Sclayn qui avaient migré à Ouffet. Elle était la cousine de Joseph SPRUMONT connu pour ses qualités de sculpteur. On lui doit ainsi le soldat du monument aux morts, le buste du Baron Paul Charles de FAVEREAU de JENNERET ministre des colonies sous Léopold Il , l'autel majeur et le banc de communion de l'église et de nombreux monuments funéraires.

Mon grand-père est décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 53 ans. Son épouse reprit alors la gestion du magasin de la «coopérative Saint-Joseph» enclavée dans les bâtiments de l'actuel Institut Libre du Condroz, rue du Perron.
Ses fils Marcel et Paul étaient alors internes à Saint-Roch. Tous deux emportèrent la «médaille d'or» récompensant les élèves qui avaient été premiers de classe lors des trois trimestres des 6 années avec au moins 80% !

_ Marcel, l'aîné, ingénieur des mines ULg, délégué dans plusieurs pays Européens d’une importante société américaine, sera amené à faire de nombreux et lointains voyages. Il décède à Gouvieux (Oise) en 1970 et sera inhumé à Ouffet, voir Villers Marcel NC233.
_ Paul, le cadet, sera ordonné prêtre en 1925. Aidé par son frère, il s’initie aux mathématiques et fonde la scientifique spéciale du collège St Barthélemy à Liège où il enseignera jusqu’à son décès en 1957. Il repose au cimetière d’Ouffet au côté de ses parents tombe D160.
Impossible pour ma grand-mère d'assurer la scolarité du troisième.
_ Emile, mon père, se forma alors lui-même. En 1918, il alla à pied jusque Huy, passer les examens au jury central. Il en revint avec le diplôme d'instituteur ! Il obtiendra encore une qualification de géomètre et d'enseignant dans l'enseignement spécial.
Particulièrement doué en mathématiques, il fut un des premiers maîtres à qui l'on confia le 4ème degré de l'enseignement primaire permettant aux élèves de respecter la nouvelle obligation scolaire portée à l'âge de 14 ans. Ils en venaient à vélo de nombreux villages environnants.
Il enseignera à l’école Saint Joseph, rue du Perron, de 1920 à 1961. Après la suppression du 4ème degré, il donnera cours de mathématiques à l’école d’agriculture.

J'ai relu avec émotion les hommages qui lui furent rendus à l'occasion de son décès. L'un des intervenants y dit qu'il était un «homme de granit» qui symbolise à la fois la force et le feu. Ce feu se manifestait alors parfois en colères non-retenues. Ce n'était pas toujours facile à vivre pour nous ! L'explication serait peut-être que ce autodidacte connaissait mieux que quiconque la chance de l'école, pour beaucoup seul ascenseur social.
Après l'école, des élèves en difficulté bénéficiaient de leçons de rattrapage gratuites et plusieurs de nos cousins ont été hébergé pendant l'entièreté de l'année scolaire pour une remise à niveau. Je puis témoigner de sa volonté farouche que ses élèves «arrivent».

A la fin de sa carrière, ses énervements furent amplifiés par l’apparition de crises d’urée s’ajoutant à des problèmes cardiaques. Cependant ses dernières années furent très apaisantes, il décéda à son domicile le 22 juin 1984 à l'âge de 85 ans.

Il cumulait également les fonctions bénévoles de secrétaire de la mutuelle Sainte Barbe, uniquement gratifiée par des décorations, et de président du bureau de vote aidé en cela par Joseph HAZEE, secrétaire perpétuel. Par contre, son activité d'organiste était modestement rétribuée par la Fabrique d'Eglise. Impossible de comptabiliser le nombre d'offices qu'il a accompagné. Une garantie certaine pour l'éternité !
La douceur de maman, discrète main de fer dans un gant de velours..., tempérait les «coups de sang» de son époux. Avant son mariage le 28 décembre 1932, elle avait travaillé vingt ans dans l'importante ferme dite «du Pape» à Ochain, exploitée par son père.
Son grand-père paternel Nicolas GATHY avait construit en 1856 le moulin de Néblon-le-Pierreux, hameau de la commune d'Ouffet.

Nous avons vécu à Ouffet une enfance heureuse rythmée par le son de deux cloches : celle de l'école et celle de l'église.

Générosité, accueil mais aussi exigence et travail étaient les maîtres-mots de la maison. Gratitude leur soit rendue!

Comme celles-ci ?

De Marcel Villers, frère d'Emile. Souvenirs de prime jeunesse

Note : Le parler wallon : quel wallon ? Chaque région a le sien, parfois différents pour certains mots entre villages voisins. Et pour son orthographe, soyez tolérants, nous ne sommes pas des experts de cette forme d'écriture, contacts sont pris pour les corrections. Et si vous pouvez nous aider, nous sommes preneurs : polgilletpdm@gmail.com

Mes deux gattes _ Mes deux chèvres

---------- I ---------- ---------- V ----------
Ouïe qui nos estons al'fiesse Aujourd'hui que nous sommes en fête D'jtravayarès cô kèque z'anneyes Je travaillerai encore quelques années
Dji m'rappelle tote noss jônesse Je me rappelle toute notre jeunesse Puis sol fin di m'vicoreye Puis à la fin de mon parcours
Les sov'nirs dès timps passés Les souvenirs des temps passés Al'campagne dji m'va retirer A la campagne je vais me retirer
S'dispierté d'tos les costés Se réveiller de tous les côtés Et là dji l'airè viker Et là je me laisserai vivre
Dji r'veus Temme è ses pireyes Je revois Temme et ses carrières Mins s'l'seront longues les journeyes Mais elles seront longues les journées
Li fond d'Routâ, l'route di Warzèe Le Fond de Rouva, la Route de Warzée Si elles ni sont nin bin rimpleyes Si elle ne sont pas bien remplies
Li fond d'Binde, li cinsse dè Bou Le Fond de Bende la Ferme du Bout On s'annoye tant a n'rin fé On s'ennuie tellement à ne rien faire
Ou ki n'zalli to les djous Où nous allions tous les jours Fà kwèri à s'occuper Faut chercher à s'occuper
A c'esteus l'bon timps N'z'estins des gamins Ah, c'était le bon temps, nous étions des gamins Rifé des affaires, Rifé des voètjes Refaire des affaires, refaire des voyages
Fwert heureux et tô pleins di corèdje Très heureux et pleins de courage Nenni dj'n'orè pu l'coredje Non, je n'aurai plus le courage
A 4 heures et d'meie di scole to riv'nan A quatre heures et demie en revenant de l'école Min dji à tûsé è d'ji so fixé Mais j'ai pensé et je suis fixé
Nos mînîs nos gattes à champ Nous conduisions nos chèvres aux champs Savez-bin çou qui dji va fé Savez-vous bien ce que je vais faire
---------- II ---------- ---------- VI ----------
Des gattes on s'moke co traze fèies Des chèvres, on se moque souvent Et bin dji rtarè des gattes Et bien je reprendrai des chèvres
Portant elles sont respecteyes Pourtant elles sont respectées Ine grande gatte è n'pitite gatte Une grande et une petite chèvre
D'lhistwere è des écrivains De l'histoire et des écrivains Li grande ci sèrè Jeannette La grande se sera Jeannette
Ca c'est l'vatche des pôves djins C'est çà la vache des pauvres gens t lip'tite sèrè l'Biquète La petite sera Biquette
Les homes di deûzème Empire Les hommes du deuxième empire Elles gripront so les houreyes Elles grimperont sur les collines
D'leu bâbes di gattes esti fîrs Etaient fiers de leur barbe de chèvre Et les rotchés dèl pireye Et les rochers de la carrière
Es'schole on jase co sovint A l'école on parle encore souvent Elles tondront les verts bouhons Elles tondront les verts buissons
Del gatte da Moncheu Seguin De la chèvre de monsieur Seguin Puis iront s'ta mawèron Puis iront à l'étable où elles mûriront
L'ci qu'a n'tchesse comme in platen Celui qui a une tête comme platine ---------- VII ----------
Bahreu n'gâte inte les 2 cwènes Embrasserait une chèvre entre les deux cornes N'a noule d'justice so cisse terre Il n'y a pas de justice sur cette terre
Dè mèchantes feumes on dit Des méchantes femmes on dit On n'el crirè moie trop fwère On ne le criera jamais assez fort
Quènes môles gattes mes amis Quelles «Môles gattes» mes amis Les plus malins n'fisè rin Les plus malins ne font rien
Vos'elles n'aimez nin? dji vz'a bin mostré Vous ne les aimez pas ? Je vous ai bien montré Et les autes trimèt tot l'timps Et les autres triment tout le temps
Qui des gatte on z'a twert dè rire Que des chèvres on a tort de rire C'est l'histwère da mon nos autes C'est l'histoire de chez nous
Mi dj'ennè so fir. Ossi dji pou dire Moi j'en suis fier aussi je peux dire Li pu djone, on drole d'apote Le plus jeune, un drôle d'apôtre
Vive les gattes è les gatlîs Vive les chèvres et les chevriers S'arranjive bin po fé fé S'arrangeait bien pour faire faire
---------- III ---------- To l'ovredje pa ses deux frés Tout le travail par ses deux frères
Aklèvé à lècê d'gatte Elevé au lait de chèvre Nos zestis djintis m'fré Emile et mî Nous étions gentils mon frère Emile et moi
Magneu d'crompire cwène di gatte Mangeur de pommes de terre «Cwène di gatte» On n'rinâki moie à l'ovredje Nous ne renaclions jamais à l'ouvrage
Et tô fer a cou des gattes Et tout le temps derrière les chèvres Min nosse pu djonne fré fo bin l'avouwé Mais notre plus jeune frère, faut bien l'avoué
On d'vint makté comme in'gatte On devient têtu comme une chèvre Di nos autes a bin profité De nous a bien profité
On dit què laid caractère On dit "Quel laid caractère"
Et portant on za bin twèrt Et pourtant on a bien tort ---------- VIII ----------
Fà sèpi çou qu'on voût Il faut savoir ce qu'on veut N'allève moie avou les gattes N'allait jamais avec les chèvres
Ou bin on n'fait rin du tout Ou bien on ne fait rien du tout Li grande gatte et li ptite gatte La grande chèvre et la petite chèvre
Po esse respecté fà sèpi kmander Pour être respecté il faut savoir commander Li grande qu'on louméve Jeannette La grande qu'on appelait Jeannette
Esse mohone è d'vins les affaires A la maison et dans les affaires Et li ptite esteu l'Biquette La petite qui était Biquette
Pô nin s'lei fé c'nest nin compliqué Pour ne pas se laisser faire, ce n'est pas compliqué N'allève nin dvins les houreyes N'allait jamais dans les collines
Fève gâttli vo l'apprindrez Faites-vous chevrier et vous apprendrez Ni les rotchés d'el pireye Ni les rochers de la carrière
---------- IV ---------- L'estût fir! L'estût gôté Il était fier ! Il était gâté
Rivn'ant dè tchamp al vesprèe Revenant des champs en soirée Vlà pokwai qu'la mô tourné! Voilà pourquoi il a mal tourné
Inte mon Body el pirèye Entre chez Body et la carrière
No longî s'ton bè frumint Nous longions un beau froment
Propriété d'mon Germain Propriété de chez Germain
Et naturèlmint mes gates Et naturellement mes chèvres
Chaque feye s'regali comme kwatte Chaque fois se régalaient comme quatre
Min par malchance non di hu Mais par malchance nom d'un chien ---------------- Marcel VILLERS -----------------
On djou l'cinscresse m'touma dsus Un jour la fermière me tomba dessus
A sacré gamin. Vo n'fi djinnè nin Ah sacré gamin, vous ne vous gênez pas
Cria t'elle tote rotche di colère Cria -t-elle toute rouge de colère
Niz'waré nin respondatch doucmint Ne vous étonnez pas lui répondis-je doucement
Mes gattes fè ça d'poye longtimp Mes chèvres font çà depuis longtemps

Voir aussi Ode au Mat'Ouffet de Marcel Villers

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