Hôtel de la Cloche : Différence entre versions

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Hoteldelacloche10001.JPG|Restaurant (photo prise dans les années 50)
 
Hoteldelacloche10001.JPG|Restaurant (photo prise dans les années 50)
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Version actuelle en date du 16 mars 2016 à 09:30

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Historique

Sur le Quai de la Batte à Huy, s'élève une curieuse construction bien faite pour fixer l'attention des archéologues : nous voulons parler de l'immeuble connu à Huy sous le nom des « trente-six ménages », à cause de la population dense qui, naguère encore, y grouillait, c'est bien le mot, dans une promiscuité dégagée de tout souci d'hygiène et de mœurs. C'était, non pas l'hôtellerie de la Couronne, comme on l'a dit et écrit par erreur, mais bien l'hôtel de la Cloche; nous avons trouvé des actes ne laissant aucun doute à cet égard : l'hôtel de la Couronne était au coin de la rue de ce nom; il était très ancien.

Un document de 1406 (édit du prince Jean de Bavière) en fait mention; une autre pièce de 1415 en parle aussi: une maison, hosteil et assieze (verger), qu'on dit dette couronne (avec toutes ses appendices et aisemences) le tout situé sur le rivage de Meuse, où les nef abordent, au tournant de Chafornirue. Elle appartenait à la fabrique de l'église primaire, qui la céda le 15 janvier 1417 à un nommé Wilheame Ponchar, bourgeois de Huy (2). En 1509, johan de Latine la possédait.

En 1564, Robert de Spinette est cité comme « hôte » de la Couronne; en 1571, Francoy de Chokier ; en 1579, Badhuin de Bierwart.

En 1755, son propriétaire était Jean-Jacques de Giordano, dit Dujourdain, lieutenant-colonel et adjudant de la Cour de Bruxelles, et antérieurement, sa parente, Marguerite Messing, la possédait. En 1773, il était loué annuellement pour 40 écus faisant 160 florins Brabant..

L'ancien hôtel de la Couronne a fait place, depuis long-temps, à des maisons.

Quant à celui de la Cloche, il était, comme nous l'avons dit plus haut, établi dans la vieille construction formant l'angle du quai de la Batte et de la rue du Chaudron, — maintenant rue Sur Meuse.

Bien jolie était-elle sans doute avant les mutilations qu'elle a subies.

Comme les fenêtres supérieures, celles du rez-de-chaussée étaient à meneaux ayant les arêtes chanfreinées; elles de-vaient en outre être garnies de grillages à hottes; la symé-trie la plus absolue régnait dans la distribution des jours.

Au-dessus de la porte se balançait l'attirante enseigne en ter suspendue à une console ouvragée et tintinabulant par la brise. Tous les détails, tous les membres de la construction étaient accusés par de beaux bandeaux en pierre, coupant de raies horizontales la façade en briques.

Sous le cordon du premier étage se voient les vestiges d'une pierre sculptée en mode de frise; ce bas relief devait indiquer, soit le repos d'un voyageur dessous un arbre feuillu, soit un repas champêtre. Les saillies ont trop souffert des atteintes du temps pour qu'on puisse reconstituer d'autorité le sujet primitif.

Au coin de l'immeuble, dans une petite niche défendue par une barre de fer dentelée, se trouvait une statue de madone ou de saint; n'était-ce point le moyen d'avoir, à cette époque, un éclairage économique aux abords de l'hôtel, par la générosité, en livres de cire, des bons fidèles et des pénitents?.

Au-dessus des croisées du premier étage se trouve une rangée de mascarons, taillés en ronde-bosse, et représentant des chevaliers et des bourgeois.

Le toit devait être saillant; il devait être garni de lucarnes et de pointes.

Vraisemblablement, ce bâtiment a été construit en deux fois; la façade n'est pas rectiligne, mais forme un angle en son milieu. Cette arête est une ligne de symétrie pour la disposition des croisées, mais les ornements n'existent que sur la partie de la façade située à sa droite.

Si nous pénétrons dans l'immeuble, nous trouvons à droite une grande pièce assez élevée, primitivement éclairée par six fenêtres. Son plafond est ornementé de quelques motifs sobres, Louis XV. La cheminée Renaissance est fort belle. Son man-teau est constitué de carreaux en Delf de bonne composition, maintenus à l'angle saillant par une moulure en cuivre fort massive. L'intérieur de la cheminée est formé d'un parement de ces belles briques liégeoises, bien moulées, bien conservées, représentant des sujets variés.

Plus loin se trouve l'escalier qui conduit à l'étage. Il était primitivement en pierre et se développait sans doute sous un berceau rampant.

A gauche, sont deux pièces assez vastes; l'une est bien conservée; le plafond est constitué de superbes sommiers en chêne, moulurés aux arêtes qui soutiennent des solives en plein bois sur lesquelles prennent appui des voussettes. L'une des particularités de cette salle, c'est la présence d'un jubé, anciennement bordé d'une balustrade.

L'étage a subi trop de changement pour qu'on puisse y reconnaître la distribution primitive. En 1736, l'hôtel de la Cloche était tenu par Jean-Joseph Chainaye.

A la Révolution, la maison de la Cloche cessa d'être un hôtel; la famille Dumoulin, originaire de Chokier, en était propriétaire et l'habitait, En 1856, M. Alexandre Brochiez la céda à M. Philippe Bernard, qui en fit de nombreux logements; on la désignait sous le nom de "Gros bâtiment", puis vint la dénomination pittoresque d'« Ax trinte--six manèches ».

M. Régiment, qui a acquis, en 1896, l'antique hôtel de la Coche, a reconstitué le bâtiment dans sa primitive ordon-nance; l'affreux badigeon qui recouvrait la façade a été gratté; on a rétabli les fenêtres à petites vitres verdâtres et les volets en chêne ornés de fer. Le toit a retrouvé ses anciennes lucarnes. L'intérieur a été aménagé en plusieurs salles spacieuses. Bien qu'incomplète, cette restauration a réjoui les amis du vieux Huy, parce qu'elle préserve d'une destruction qui paraissait imminente un des plus intéressants spécimens de l'architecture mosane.[1]

Restaurant

Les ultimes repas servis par le dernier locataire restaurateur furent ceux du Nouvel An 1988 - 1989 ! Depuis, ce beau bâtiment est occupé en maison d'habitation par la famille d'origine hutoise propriétaire depuis 1894, qui le restaure patiemment.

Galerie

Références

  1. Les Rues de Huy par René Dubois publiée pour la première fois en 1910