Rue du Marché : Différence entre versions

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==Histoire d'après René Dubois==
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Le mercredi matin, bien avant le jour, les habitants de la rue du Marché sont réveillés par un concert contre lequel les mythologiques pavots de Morphée ne sauraient lutter ; chevaux, vaches, veaux, ainsi que la légion des cochons, gros et petits, ceux-ci les ténors de la troupe, saluent l'aurore en leur langage et mettent les tympans du voisinage à une rude épreuve.
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Il en vient de partout, du Condroz, de la Hesbaye, du Rivage, même de l'étranger. Chaque semaine, c'est par centaines que cultivateurs et marchands se donnent rendez-vous au Marché-aux-Bêtes. Cinquante mille animaux y sont annuellement exposés en vente. Et cela dure depuis des siècles ! Il y a des siècles, en effet, qu'existent les marchés de Huy. En l'absence de preuves permettant de fixer exactement leurs débuts, on peut, sans crainte de se tromper, les faire remonter à l'époque lointaine où la ville, naissante, est de-venue un centre de commerce pour les contrées qui l'entouraient. Un document de 1599 constate que le mercredi est jour de franc marché de toute ancienneté.
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Placée entre deux régions aux produits variés, baignée par la Meuse, si utilisée pour les transports, la ville de Huy devait nécessairement attirer dans ses murs de nombreux villageois, désireux d'y écouler leurs denrées, leurs bestiaux, et d'y faire à leur tour des achats de toute espèce. L'existence d'une halle à Huy est constatée dès 1209 comme un bâtiment déjà ancien. Les documents les plus reculés font mention des marchés de Huy. D'abord circonscrits à la rue du Marché, leur importance toujours croissante exigea une extension considérable du lieu d'exposition des animaux et c'est ainsi que peu à peu, il s'étendit rue des Croisiers et place St-Denis. Jadis, le Métier des bouchers percevait une taxe sur les animaux amenés sur le marché. On voit que la taxe actuelle n'est pas une innovation.
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La rue du Marché, qu'un document de 1434, — acte de fondation d'une distribution de pains, désigne par les mots in foro bestial, possédait encore, au XVIIIe siècle, une niche renfermant l'image de la Vierge attachée à une grosse épine entourée de huit charmes formant un carré. Ce lieu était dénommé : à l'Epinette. En 1755, on édifia une niche en briques. La première, dit un document de cette époque, existait depuis plus de cinq cents ans. On ignore quand cette niche et les arbres qui l'entouraient ont disparu. La rue du Marché présente cette particularité qu'elle est la seule artère de la rive droite ayant déjà, aux siècles passés, à peu près la largeur actuelle. Cela s'explique par sa destination : il fallait de la place pour les nombreux animaux exposés en vente en cet endroit. Si le prolongement du Marché-aux-Bêtes, la place St-Denis, a dû être agrandi, devant l'affluence toujours plus considérable de la gent bovine et porcine, par contre la dénomination séculaire de la rue a été amputée. Le Conseil communal a, le 24 novembre 1904, décidé que le vocable: Rue du Marché suffisait; donc, plus de bêtes... sur le papier et les plaques indicatrices; les marchés n'en prospèrent pas moins et cela a fait plaisir aux habitants, paraît-il... Parmi les personnages de marque ayant habité rue du Marché, citons le seigneur d'Argenteau, qui occupait la propriété actuelle de M. Matthieu-Bodart.
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Nombreuses étaient les enseignes de la rue qui nous occupe : citons : Le Cheval Blanc — Le Chaudron — Le Saumon —Le Coq Hardi — Le Cygne — La Fourche — La Faux —La Rose — Le Peigne d'Or — Le Pourceau Sauvage — La Trompette — La Neuville — Le Vert Chapeau — L'Ecu de Lorraine — La Femme Sauvage — St-Hubert — La Chemise(?) — Le Dragon d'Or — Le Renard, etc.
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Version actuelle en date du 11 mai 2016 à 14:54

Rue du MArché.jpg

Histoire d'après René Dubois

Le mercredi matin, bien avant le jour, les habitants de la rue du Marché sont réveillés par un concert contre lequel les mythologiques pavots de Morphée ne sauraient lutter ; chevaux, vaches, veaux, ainsi que la légion des cochons, gros et petits, ceux-ci les ténors de la troupe, saluent l'aurore en leur langage et mettent les tympans du voisinage à une rude épreuve.


Il en vient de partout, du Condroz, de la Hesbaye, du Rivage, même de l'étranger. Chaque semaine, c'est par centaines que cultivateurs et marchands se donnent rendez-vous au Marché-aux-Bêtes. Cinquante mille animaux y sont annuellement exposés en vente. Et cela dure depuis des siècles ! Il y a des siècles, en effet, qu'existent les marchés de Huy. En l'absence de preuves permettant de fixer exactement leurs débuts, on peut, sans crainte de se tromper, les faire remonter à l'époque lointaine où la ville, naissante, est de-venue un centre de commerce pour les contrées qui l'entouraient. Un document de 1599 constate que le mercredi est jour de franc marché de toute ancienneté.

Placée entre deux régions aux produits variés, baignée par la Meuse, si utilisée pour les transports, la ville de Huy devait nécessairement attirer dans ses murs de nombreux villageois, désireux d'y écouler leurs denrées, leurs bestiaux, et d'y faire à leur tour des achats de toute espèce. L'existence d'une halle à Huy est constatée dès 1209 comme un bâtiment déjà ancien. Les documents les plus reculés font mention des marchés de Huy. D'abord circonscrits à la rue du Marché, leur importance toujours croissante exigea une extension considérable du lieu d'exposition des animaux et c'est ainsi que peu à peu, il s'étendit rue des Croisiers et place St-Denis. Jadis, le Métier des bouchers percevait une taxe sur les animaux amenés sur le marché. On voit que la taxe actuelle n'est pas une innovation.

La rue du Marché, qu'un document de 1434, — acte de fondation d'une distribution de pains, désigne par les mots in foro bestial, possédait encore, au XVIIIe siècle, une niche renfermant l'image de la Vierge attachée à une grosse épine entourée de huit charmes formant un carré. Ce lieu était dénommé : à l'Epinette. En 1755, on édifia une niche en briques. La première, dit un document de cette époque, existait depuis plus de cinq cents ans. On ignore quand cette niche et les arbres qui l'entouraient ont disparu. La rue du Marché présente cette particularité qu'elle est la seule artère de la rive droite ayant déjà, aux siècles passés, à peu près la largeur actuelle. Cela s'explique par sa destination : il fallait de la place pour les nombreux animaux exposés en vente en cet endroit. Si le prolongement du Marché-aux-Bêtes, la place St-Denis, a dû être agrandi, devant l'affluence toujours plus considérable de la gent bovine et porcine, par contre la dénomination séculaire de la rue a été amputée. Le Conseil communal a, le 24 novembre 1904, décidé que le vocable: Rue du Marché suffisait; donc, plus de bêtes... sur le papier et les plaques indicatrices; les marchés n'en prospèrent pas moins et cela a fait plaisir aux habitants, paraît-il... Parmi les personnages de marque ayant habité rue du Marché, citons le seigneur d'Argenteau, qui occupait la propriété actuelle de M. Matthieu-Bodart.

Nombreuses étaient les enseignes de la rue qui nous occupe : citons : Le Cheval Blanc — Le Chaudron — Le Saumon —Le Coq Hardi — Le Cygne — La Fourche — La Faux —La Rose — Le Peigne d'Or — Le Pourceau Sauvage — La Trompette — La Neuville — Le Vert Chapeau — L'Ecu de Lorraine — La Femme Sauvage — St-Hubert — La Chemise(?) — Le Dragon d'Or — Le Renard, etc.

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