Commerce International Huy Médiéval : Différence entre versions
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*Artisans et Marchands de la Meuse et du Rhin-Catalogue d'exposition 18 mars 1972. </ref> | *Artisans et Marchands de la Meuse et du Rhin-Catalogue d'exposition 18 mars 1972. </ref> | ||
| − | Aux VIe, VIIe et VIIIe siècles, c'est-à-dire à l'époque mérovingienne, Huy était connue pour ses industries, ses vignes, sa monnaie battue sur place par 12 monétaires, ses port et tonlieu déjà | + | Aux VIe, VIIe et VIIIe siècles, c'est-à-dire à l'époque mérovingienne, Huy était connue pour ses industries, ses vignes, sa monnaie battue sur place par 12 monétaires, ses port et tonlieu déjà importants. Elle pratiquait des échanges de bijoux et monnaies avec les voisins. On retrouva des pièces de la monnaie hutoise dans le nord du Brabant, sur l'île de Walcheren, en Frise, dans le Suffolk et même en Scandinavie! |
[[Fichier:Monnaie Moyen-âge Huy.JPG|vignette|centre|Pièce de monnaie battue à Huy au Moyen Age. Musée communal]] | [[Fichier:Monnaie Moyen-âge Huy.JPG|vignette|centre|Pièce de monnaie battue à Huy au Moyen Age. Musée communal]] | ||
Au IXe siècle Huy, dans l'Empire Carolingien, est un ''portus'', un ''castrum'' et un ''vicus fortifié''. Les pièces hutoises sont présentes dans le nord de la France, à Compiègne, Arras, Amiens (port), en Aquitaine mais aussi en Frise hollandaise, à Holstein.... | Au IXe siècle Huy, dans l'Empire Carolingien, est un ''portus'', un ''castrum'' et un ''vicus fortifié''. Les pièces hutoises sont présentes dans le nord de la France, à Compiègne, Arras, Amiens (port), en Aquitaine mais aussi en Frise hollandaise, à Holstein.... | ||
| − | Puis au Xe siècle, ce sera la fin des ''invasions'' et le vrai commerce international va pouvoir enfin se développer, le travail de la terre ne suffisant plus à nourrir la population qui s'accroît. Dans ce nouvel Empire Germanique, les liens avec l'ouest sont rompus, mais ceux avec l'est se solidifient en croissant à grande vitesse. Liège est un pilier de l'Eglise impériale et de l'Empire. Les villes de la Meuse battent monnaie impériale. Des trésors de pièces hutoises seront découvertes au nord de la Scandinavie et dans l'est slave, l'est allemand, la Bohème, la Pologne, les pays baltes et la Russie. | + | Puis au Xe siècle, ce sera la fin des ''invasions'' et le vrai commerce international va pouvoir enfin se développer, le travail de la terre ne suffisant plus à nourrir la population qui s'accroît. Dans ce nouvel Empire Germanique, les liens avec l'ouest sont rompus, mais ceux avec l'est se solidifient en croissant à grande vitesse. Huy donne le nom de Grand Marcheit à sa place principale. Les statuts officiels des onze métiers importants sont définis et leurs corporations bien établies dans la ville. Liège est alors un pilier de l'Eglise impériale et de l'Empire. Un Comté de Huy est créé par l'empereur germanique Otton Ier, de 943 à 985.Il comprend de nombreuses agglomérations du Condroz, de Hesbaye, de Famenne et d'Ardenne. La ville de Huy n'en devient que d'autant plus importante dans la Principauté. Les villes de la Meuse battent monnaie impériale. Des trésors de pièces hutoises seront découvertes au nord de la Scandinavie et dans l'est slave, l'est allemand, la Bohème, la Pologne, les pays baltes et la Russie. |
| − | [[Fichier:Monnaies de Huy en Europe Xe au XIIe s.JPG|vignette| | + | [[Fichier:Monnaies de Huy en Europe Xe au XIIe s.JPG|vignette|gauche|Tableau par Hector Ammann des trouvailles monétaires par pays]] |
| + | [[Fichier:Les Onze Anciens Métiers de Huy.JPG|vignette|centre|Musée Communal de Huy: assiette présentant les 11 Métiers]] | ||
| − | Dès le XIe siècle, des marchands hutois apparaissent en tonlieu à Londres et au XIIe siècle à Coblence (Rhin moyen). Le commerce de Huy se développe à grands pas, avec le cuivre jaune (laiton), ses fameux bassins, chaudrons et autres ustensiles de cuisine, que Huy laissera bientôt à Dinant pour s'axer sur la draperie. Des artisans hutois n'hésitent pas à "s'exporter" avec leur famille. Par exemple: le pelletier Fulbert qui partira vers la Normandie où il ira s'établir et où sa fille Arlette de Huy aura du Duc de Normandie un petit Guillaume, bâtard certes, mais futur "Conquérant et roi d'Angleterre. <ref> http://www.wikihuy.be/index.php?title=Arlette_de_Huy</ref>. | + | Dès le XIe siècle, les Bourgeois de Huy reçoivent leur Charte des Libertés (1066), des marchands hutois apparaissent en tonlieu à Londres et au XIIe siècle à Coblence (Rhin moyen). Le commerce de Huy se développe à grands pas, avec le cuivre jaune (laiton), ses fameux bassins, chaudrons et autres ustensiles de cuisine, que Huy laissera bientôt à Dinant pour s'axer sur la draperie. Des artisans hutois n'hésitent pas à "s'exporter" avec leur famille. Par exemple: le pelletier Fulbert qui partira vers la Normandie où il ira s'établir et où sa fille Arlette de Huy aura du Duc de Normandie un petit Guillaume, bâtard certes, mais futur "Conquérant et roi d'Angleterre". <ref> http://www.wikihuy.be/index.php?title=Arlette_de_Huy</ref>. |
[[Fichier:Arlette de Huy.jpg|vignette|centre|Statue d'Arlette de Huy en Mounie à Huy]] | [[Fichier:Arlette de Huy.jpg|vignette|centre|Statue d'Arlette de Huy en Mounie à Huy]] | ||
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Au Ve siècle, à la fin de l'Empire Romain, Huy, de par sa situation privilégiée sur la Meuse, à 30 km de Namur et de Liège, à 60 km de Dinant et de Maastricht, faisait partie d'un ensemble économique appelé "Mosan", qui allait vite la faire reconnaître comme une ville importante dans l'Europe d'alors. Son commerce international atteignit son point culminant au XIIe siècle, avec l'apparition des foires et la complète transformation des industries anciennes en industries d'exportation. Nous examinons sur cette page l'évolution du commerce hutois entre le Haut Moyen Age et le Moyen Age Central, c'est-à-dire du Ve au XIIIe siècles. [1]
Aux VIe, VIIe et VIIIe siècles, c'est-à-dire à l'époque mérovingienne, Huy était connue pour ses industries, ses vignes, sa monnaie battue sur place par 12 monétaires, ses port et tonlieu déjà importants. Elle pratiquait des échanges de bijoux et monnaies avec les voisins. On retrouva des pièces de la monnaie hutoise dans le nord du Brabant, sur l'île de Walcheren, en Frise, dans le Suffolk et même en Scandinavie!
Au IXe siècle Huy, dans l'Empire Carolingien, est un portus, un castrum et un vicus fortifié. Les pièces hutoises sont présentes dans le nord de la France, à Compiègne, Arras, Amiens (port), en Aquitaine mais aussi en Frise hollandaise, à Holstein....
Puis au Xe siècle, ce sera la fin des invasions et le vrai commerce international va pouvoir enfin se développer, le travail de la terre ne suffisant plus à nourrir la population qui s'accroît. Dans ce nouvel Empire Germanique, les liens avec l'ouest sont rompus, mais ceux avec l'est se solidifient en croissant à grande vitesse. Huy donne le nom de Grand Marcheit à sa place principale. Les statuts officiels des onze métiers importants sont définis et leurs corporations bien établies dans la ville. Liège est alors un pilier de l'Eglise impériale et de l'Empire. Un Comté de Huy est créé par l'empereur germanique Otton Ier, de 943 à 985.Il comprend de nombreuses agglomérations du Condroz, de Hesbaye, de Famenne et d'Ardenne. La ville de Huy n'en devient que d'autant plus importante dans la Principauté. Les villes de la Meuse battent monnaie impériale. Des trésors de pièces hutoises seront découvertes au nord de la Scandinavie et dans l'est slave, l'est allemand, la Bohème, la Pologne, les pays baltes et la Russie.
Dès le XIe siècle, les Bourgeois de Huy reçoivent leur Charte des Libertés (1066), des marchands hutois apparaissent en tonlieu à Londres et au XIIe siècle à Coblence (Rhin moyen). Le commerce de Huy se développe à grands pas, avec le cuivre jaune (laiton), ses fameux bassins, chaudrons et autres ustensiles de cuisine, que Huy laissera bientôt à Dinant pour s'axer sur la draperie. Des artisans hutois n'hésitent pas à "s'exporter" avec leur famille. Par exemple: le pelletier Fulbert qui partira vers la Normandie où il ira s'établir et où sa fille Arlette de Huy aura du Duc de Normandie un petit Guillaume, bâtard certes, mais futur "Conquérant et roi d'Angleterre". [2].
Au XIIe siècle, le centre métallurgique passe de la rive gauche-(voir les fouilles dans le quartier "Batta" qui révélèrent le début du travail artistique du métal dans cette région)- vers la rive droite sur les bords du Hoyoux avec ses forges et moulins nombreux. Au XIIIe siècle le premier pont en bois de 1066 fut remplacé par celui de 1294 construit plus en aval à l'Apleit, le port-embarcadère à l'embouchure du Hoyoux. La route Condroz-Huy-Hesbaye permettait de s'ouvrir à un commerce routier plus florissant, accédant directement à la Chaussée Romaine Boulogne-Bavai-Cologne.
Au XIIIe siècle, Huy ajoute l'Italie et les sud de la France à ses destinations commerciales favorites.
Références
- ↑ ouvrages consultés:
- Annales du Cercle Hutois des Sciences & Beaux-Arts- tome XXII-André Joris "Recherches sur le Patriarcat Urbain de Huy au Moyen Age".
- Ibidem-Tome XXIV-Hector Ammann "La Place de Huy dans l'économie médiévale".*
- Artisans et Marchands de la Meuse et du Rhin-Catalogue d'exposition 18 mars 1972.
- ↑ http://www.wikihuy.be/index.php?title=Arlette_de_Huy
