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Description

Le Couvent

C'était un des plus anciens couvents de la ville. Il appartenait à l'Ordre mendiant des Franciscains fondé à la fin du XIIe siècle par saint François d'Assise. Ces moines s'installèrent à Huy en 1228, d'abord près de la Porte St-Léonard. Ils construisirent ensuite un monastère, en 1234, sur un terrain de Sire Hubin de St-Martin rue des Chevaliers où se situaient auparavant un cimetière et une vieille chapelle de Ste-Agnès. Ils vinrent s'y installer en 1244.

Diverses réparations et transformations eurent lieu au fil des ans à partir de la fin du XIVe siècle. Mais les plus importantes furent réalisées au milieu du XVIIe siècle: on aménagea avec soin les plus grandes chambres, on transforma le parloir, la houillerie, la librairie et le grenier. Un grand dortoir fut réalisé. C'est alors que fut construite la galerie ambulatoire pavée du cloître avec ses belle colonnes, sur trois côtés seulement, respectivement en 1664, 1666 et 1687. Celle du côté de l'église sera faite ultérieurement et reconstruite en 1928. A cette époque, le personnel du monastère se composait de 17 Pères (gardien, prédicateur, vicaires,sommelier, sacristain, procureur,...) et de 13 Frères (sous-diacre, profès, jardinier laïc, portier laïc, couturier,...).

En 1658, fut également édifié le monumental portail d'accès. Le couvent s'enrichissait. En 1664, on reconstruisit en style mosan 3 quartiers du cloître et en 1687 le 4ème quartier. On remplaça la grosse cloche, brisée par imprudence en 1688. Cette année-là, nouvelle composition du personnel: 2 Très révérends Pères (D.Natalis et M.Doupaigne), 6 Révérends Pères, 7 Pères et 15 frères.

Le couvent était très accueillant, on note que les métiers de la Ville, avant d'aller s'installer au XVIIe siècle à l'ancien Hôtel de Ville de la rue du Coq, avaient pour habitude de s'assembler aux Frères-Mineurs.

En 1738, dans ses Délices du Pays de Liége, de Saumery signale qu'une des plus belles pièces du couvent était le réfectoire, avec plusieurs tableaux, une riche cheminée de jaspe, ainsi qu'une fontaine en marbre noir surmontée d'un crucifix.

Mais comme pour toutes les institutions religieuses, la décade révolutionnaire eut raison de celle des Frères-Mineurs, qui durent tout abandonner et prendre le chemin de l'exil dès 1789...

En 1883, une partie du rez-de-chaussée du couvent servit de prison municipale, avec une chapelle attenante, alors que l'étage était occupé par les tribunaux, le greffe et le parquet.

Rue Vankeerbergen à Huy, anciennement rue des Chevaliers il reste aujourd'hui de ce grand couvent un monumental portail d'accès au double perron à plusieurs marches, une aile de l'église gothique
du XIIIe siècle, un petit bâtiment annexe et un très  beau cloître reconstruit en style mosan au XVIIe siècle.
Au contraire de l'église,donc, le cloître a pu être conservé. Aujourd'hui, on y accède par l'aile de l'église (refaite en 1928), qui comporte la conciergerie et des salles d'exposition. Dans celle de 1687,
est établi le beau Musée Communal, dans celle de 1666, ce sont les bureaux et la bibliothèque et dans celle de 1664, les toilettes et, jusqu'à il y a quelques années, avant leur départ vers Cointe (Liège),
les Archives de l'Etat à Huy. L'étage accueille des clubs, comme celui des photographes hutois.

Le portail d'accès de l'ancien couvent des Frères-Mineurs de Huy

Le cloître de l'ancien couvent des Frères-Mineurs à Huy

Les 4 galeries du cloître des Frères-Mineurs, avec l'année de leur réédification respective

L'Eglise

D'après de Saumery, c'était une des plus belles et des plus remarquables par sa décoration, avec son grand vaisseau gothique. Sa nef mesurait 150 pieds de long et 50 pieds de large. Elle datait du XIIIe siècle et elle fut complètement restaurée de 1633 à 1644. Son pourtour était lambrissé. Sur les pilastres supportant la corniche, des panneaux sculptés avec 90 figures représentant les plus célèbres personnages de l'Ecriture Sainte. Autour, des stalles d'un goût exquis. Deux orgues de 1642 trônaient au nouveau jubé qui s'étendait vers le choeur au pourtour de marbre. Il était orné de plusieurs statues de la famille de Wissocq, dont Guillaume de Wissocq, chanoine et grand chantre de l'Eglise cathédrale de Liège. (Cette famille avait permis par ses libéralités l'embellissement du temple de manière très somptueuse). Dans le choeur aussi, 2 mausolées avec 16 quartiers chacun et 10 groupes de 2 statues ainsi qu'une statue de femme seule au-dessus des pilastres du choeur et du jubé. Quatre beaux tableaux étaient accrochés aux murs, à savoir 1 Rubens, 1 Douffet et 2 Bertholet. La nouvelle chaire de vérité datait de 1669. Le grand autel était de 1642/1643, don du Seigneur d'Avin, Erard de Brion (puis de sa veuve) et portait ses armoiries: d'azur aux " croissants d'or posés 2 et 1. Au nord et au sud, deux autels latéraux. Plusieurs reliques, dont la plus précieuse était un fragment de la Croix de N.S. Jésus Christ. le clocher abritait une grosse cloche et une plus petite. L'église abritait diverses sépultures du XIIIe au XVIIe siècle, dont les deux plus importantes étaient celles de Hubin de Saint-Martin, donateur du terrain de la rue des Chevaliers, décédé le 5 septembre 1254 et considéré comme le "fondateur" du monastère et celle d'Arnold de Dammartin, de Warfusée et de Harduemont, mort le 25 mai 1293.

On voit en 1883 que l'église est convertie en divers logements avec dépendances pour l'usage de la gendarmerie. 

Vestige de l'église des Frères-Mineurs à Huy

Vitrail "Rennequin Sualem" conservé dans les vestiges de l'église des Frères-Mineurs de Huy

Bibliographie

Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts:

Tome V Emile Wigny L'église des Frères-Mineurs de Huy-Sculptures-+ Monuments et épitaphes des Wissocq

Tome VII Jules Fréson Notice historique sur l'ancien monastère des Frères-Mineurs franciscains de Huy

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