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'''Constant Seba s’est éteint ce 13 mai 2013'''
 
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Doyen des vignerons wallons, Constant Seba s’est éteint hier à l’âge de 88 ans. Paisiblement, dans son lit, m’a annoncé ce matin son ami Guy Durieux. Avec Charles Legot et d’autres, il fut l’un des pionniers du renouveau du vignoble hutois dans les années septante. Je l’avais rencontré en septembre 2011 avec Guy, chez lui, rue Saint-Hilaire. Déjà à l’époque, il ne « montait » plus dans les vignes, ses jambes ne le permettaient plus, mais il avait gardé une énergie incroyable et parlait avec passion de ses années vigneronnes. En guise d’hommage, je vous propose de relire cet entretien.
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Doyen des vignerons wallons, Constant Seba s’est éteint hier à l’âge de 88 ans (né le 22 février 1925). Paisiblement, dans son lit, m’a annoncé ce matin son ami Guy Durieux. Avec Charles Legot et d’autres, il fut l’un des pionniers du renouveau du vignoble hutois dans les années septante. Je l’avais rencontré en septembre 2011 avec Guy, chez lui, rue Saint-Hilaire. Déjà à l’époque, il ne « montait » plus dans les vignes, ses jambes ne le permettaient plus, mais il avait gardé une énergie incroyable et parlait avec passion de ses années vigneronnes. En guise d’hommage, je vous propose de relire cet entretien.
 
 
 
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Depuis 4 ou 5 ans, Constant  ne s’occupe plus de son vignoble, il en a confié la gestion à une personne qui venait tailler avec lui, mais il regrette que celui-ci ne s’en occupe pas comme il faudrait, oi plutôt comme lui l’entrenait. “Mes jambes ne suivaient plus. Si je devais pulvériser aujourd’hui, j’utiliserais 4 fois plus de produit qu’un autre, car je n’avance plus très vite. S’il faut deux heures pour pulvériser, moi, il m’en faudrait cinq.” Constant Seba demeure toutefois bien connecté au monde de la viticulture et reçoit régulièrement les vignerons qui souhaitent se lancer et prendre quelques conseils de « l’ancien ». Cela dure depuis 35 ans, il n’y a pas de raison que cela s’arrête…
 
Depuis 4 ou 5 ans, Constant  ne s’occupe plus de son vignoble, il en a confié la gestion à une personne qui venait tailler avec lui, mais il regrette que celui-ci ne s’en occupe pas comme il faudrait, oi plutôt comme lui l’entrenait. “Mes jambes ne suivaient plus. Si je devais pulvériser aujourd’hui, j’utiliserais 4 fois plus de produit qu’un autre, car je n’avance plus très vite. S’il faut deux heures pour pulvériser, moi, il m’en faudrait cinq.” Constant Seba demeure toutefois bien connecté au monde de la viticulture et reçoit régulièrement les vignerons qui souhaitent se lancer et prendre quelques conseils de « l’ancien ». Cela dure depuis 35 ans, il n’y a pas de raison que cela s’arrête…
  
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==Liens externes==
 
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[http://www.mjneufvilles.be/goeland/vin.htm Web reporter]<br />
 
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[http://www.horti-viti-huy.be/Constant-SEBA.html Société Horticole de Huy]<br />
 
[http://www.horti-viti-huy.be/Constant-SEBA.html Société Horticole de Huy]<br />
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[http://www.marcvanel.be/index.php/tag/constant-seba/ Site de Marc Vanel]

Version actuelle en date du 25 juillet 2014 à 09:05

Constant Seba avec son Clos Saint Hilaire

Constant Seba s’est éteint ce 13 mai 2013

Doyen des vignerons wallons, Constant Seba s’est éteint hier à l’âge de 88 ans (né le 22 février 1925). Paisiblement, dans son lit, m’a annoncé ce matin son ami Guy Durieux. Avec Charles Legot et d’autres, il fut l’un des pionniers du renouveau du vignoble hutois dans les années septante. Je l’avais rencontré en septembre 2011 avec Guy, chez lui, rue Saint-Hilaire. Déjà à l’époque, il ne « montait » plus dans les vignes, ses jambes ne le permettaient plus, mais il avait gardé une énergie incroyable et parlait avec passion de ses années vigneronnes. En guise d’hommage, je vous propose de relire cet entretien. — 10/9/2011 Le doyen des vignerons wallons : Constant Seba à Huy En 1976, le pépiniériste-maraîcher Constant Seba reprend à Huy une activité exercée par ses ancêtres jusqu’en 1919 et reconstitue avec son fils, Jean-Marie, le vignoble familial dont ils avaient la nostalgie. Aujourd’hui à plus de 86 ans, il est le doyen des vignerons wallons. Rencontre.

Depuis 35 ans, Constant Seba cultive la vigne à Huy - © Vanel 2011 Coincée entre la plate Hesbaye et le verdoyant Condroz, Huy occupa de tout temps une position stratégique en Principauté de Liège, et plus largement en Wallonie. Place permanente de commerce, la Cité de l’Etain fut aussi une importante terre de vignobles. Même si certains écrits témoignent de l’existence d’une vigne à Amay au début du VIIe siècle, ce n’est en réalité que, vers 980, lorsque le prince-évêque de Liège Notger fit donation d’un vignoble aux membres d’une abbaye chargée d’abriter les lépreux, que l’activité viticole démarre réellement à Huy. Le vignoble des “Grands Malades” deviendra en effet l’un des plus grands et fameux vignobles de Wallonie jusqu’à la fin du XVIe siècle. Et ce n’est pas un vain mot, car à l’époque, on produisait dans la région jusqu’à 300.000 litres de vin ! A partir du XVIIe, l’activité ne fit toutefois que décroître, comme ailleurs dans le pays, même si certains s’accrochèrent jusqu’en 1948.

Vignoble de Constant Seba - © Vanel 2011 A Huy, en 1963, l’architecte Charles Legot, qui a très bien connu les derniers vignerons hutois lorsqu’il était jeune enfant, rachète le Clos Bois Marie, ancienne parcelle des Grands Malades et décide de faire revivre ce patrimoine historique bien particulier. Legot se forme alors en Bourgogne et en ramène quelques pieds de Pinot noir avant de planter du Pinot gris au début des années 70. C’est alors le redémarrage de la viticulture à Huy, son exemple va bientôt être suivi par une poignée de “convertis”. Parmi ceux-ci, le pépiniériste-maraîcher Constant Seba qui plante ses premiers pieds en 1976. De passage à Huy avec Guy Durieux, nous décidons de tenter notre chance et de rendre visite à ce personnage que connaissent tous les vignerons de Huy et même de Wallonie. Assis au soleil devant la maison qu’occupe sa famille depuis 1617 (!), Constant Seba nous accueille d’une expression wallonne qu’il affectionne. Il nous invite à déambuler dans ses vignes avant de revenir prendre un verre avec lui. Nous nous retrouvons dans un immense potager où discutent plusieurs hommes autour de brouettes de “cwane di gatte”. A l’extrémité de ce terrain terminé par un grand mur en béton, une vingtaine de lignes d’une dizaine de variétés blanches et noires.

Au milieu des pommes de terre et des choux, la vigne de C. Seba - © Vanel 2011 De retour auprès de notre homme, la conversation démarre aussitôt sur l’incroyable éventail de cépages cultivés. Et si Constant avoue ne plus “monter” dans ses vignes, il se met pourtant à décrire très précisément la composition de son vignoble, pied par pied. “Il y a d’abord deux lignes de Sieger des deux côtés, avec un pied d’Optima au milieu. Puis, deux lignes de Précoce de Looz avec 2 pieds de Madeleine Angevine, du Müller-Thurgau, du Pinot noir, du Pinot gris. Les deux suivantes, c’est du Gewürztraminer, et près du mur, un mélange de ces variétés avec notamment un pied de Seibel.” Pourquoi donc tant de variétés quand la majorité des vignerons ne plantent que rarement plus de trois cépages? La réponse fuse : “Quand vous plantez comme cela en premier abord, on vous dit ‘essaie celui-là, tu verras’. Résultat de l’histoire, vous vous retrouvez avec neuf, dix cépages.” Avec tout cela, il produit bon an, mal an 400 ou 500 bouteilles en faisant divers assemblages. Tout cela pour son usage personnel, car il s’agit bien d’un hobby, et non d’un métier. « Ici, c’était l’horticulture, il y avait une énorme serre, se rappelle notre hôte, je faisais surtout les plantes de mai et les chrysanthèmes. Etant gamin, avant la guerre, j’étais déjà amateur de chrysanthèmes, je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme cela. Mes parents cultivaient déjà un petit peu, mais moi j’ai fait cela en plus grand. C’est simple, la semaine avant la Toussaint ou dix jours avant, je ne voyais pas mon lit. J’ai toujours fait un peu de légumes, mais pas tant que cela.”

Constant Seba a reconstitué en 1976 à Huy, dans le quartier Saint-Hilaire, le vignoble de son grand-père exploité jusqu'en 1919 - © Vanel 2011 La passion du vin lui est transmise par son grand-père qui avait… 11 fils et 1 fille. “Un de ses fils a été chapelain à la cour de Belgique, d’autres ont été tisserands et faisaient des draps. Ne me demandez pas lesquels, je n’en ai jamais vus. D’autres comme mon grand-père étaient vignerons. Pourtant planter du raisin n’était pas simple, il fallait surveiller et chasser quelques intrus. A l’époque, les lapins pullulaient, on tapait dans les mains et hop, volée de culs blancs. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare de croiser un chevreuil, grand amateur de raisins… Celui-là, quand il arrive, il prend la grappe dans sa gueule, il la fait rentrer au bout, tire… et il ne reste plus que la rafle ! Faites le tour des vignes du coin et vous verrez souvent des grilles de protection.”


S’interrompant pour demander à Guy d’aller chercher une bouteille dans la cave, il lui demande aussi de prendre le fromage dans le frigo et le sel de céleri. L’homme nous offre alors une des quatre dernières bouteilles de la vendange de 2004, un assemblage Sieger, Précoce de Looz et Madeleine angevine qui nous surprend par sa robe et ses arômes très marqués. “Normal, il a déjà sept ans, c’est rare en Belgique d’ailleurs un vin de cet âge, et il commence à madériser légèrement. Autrefois il avait la couleur d’un blanc normal.”

A 86 ans, Constant Seba est à présent le doyen des vignerons wallons - © Vanel 2011 Depuis 4 ou 5 ans, Constant ne s’occupe plus de son vignoble, il en a confié la gestion à une personne qui venait tailler avec lui, mais il regrette que celui-ci ne s’en occupe pas comme il faudrait, oi plutôt comme lui l’entrenait. “Mes jambes ne suivaient plus. Si je devais pulvériser aujourd’hui, j’utiliserais 4 fois plus de produit qu’un autre, car je n’avance plus très vite. S’il faut deux heures pour pulvériser, moi, il m’en faudrait cinq.” Constant Seba demeure toutefois bien connecté au monde de la viticulture et reçoit régulièrement les vignerons qui souhaitent se lancer et prendre quelques conseils de « l’ancien ». Cela dure depuis 35 ans, il n’y a pas de raison que cela s’arrête…

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