Paul Depas : Différence entre versions

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Biographie

Paul Depas est né en septembre 1903 à Warnant-Dreye, dans une maison où on vendait du charbon et décédé en mars 1998 à Huy.

Les premiers mois de sa vie, il les passe à Liège où ses parents résident. Très vite, il rejoint avec sa mère et son frère aîné la maison des grands-parents maternels, dans son village natal. Ceux-ci, ni riches ni pauvres, auront comme principal souci le bien-être de cette petite famille. Félix Sohet et son épouse se montreront aussi très attentifs à l'éducation de leurs petit-fils.

A sept ans, il chante "Bouquet pour maman" et un an plus tard, il fabrique un violon avec une boîte de cigares et de la corde. A dix ans, il interprète "Les petits soldats" et surtout "Les lunettes de ma grand-mère".

Qu'il chante pour sa mère et sa grand-mère n'est sans doute pas dû au hasard ! Tentant de compenser l'absence et surtout l'indifférence du père, ces deux femmes l'entourent d'un amour profond.

Il rejoint alors le Collège Saint-Quirin de Huy où le préfet Piron remarque sa belle voix. Une fois l'âge requis, il entre à l'école normale de Huy pour devenir ce qui est sa vocation "Maisse".

Entretemps, le virus théâtral l'a mordu. Il se rend régulièrement à Fallais où il fait ses premiers pas d'acteur à la société française "L'Estudiantine". Il apprend à manier le wallon à la société "L'Union" de Warnant.

Trois mois avant de décrocher son diplôme d'instituteur, il se rend au bal du printemps à Villers-le-Bouillet. Sur le chemin, il rencontre une délicieuse jeune fille, vêtue d'une robe couleur rouille. Il interroge son compagnon sur ce joli brin de fille qu'il aime déjà. Et au bal, à sa grande suprise, il aperçoit celle qui croit être une illusion : Zina !

Celle-ci a insisté auprès de ses parents, usant même du stratagème des larmes pour se rendre à son premier bal. Rapidement, il l'invite à danser une première fois, une seconde. Il faudrait persévérer, mais la demoiselle à un carnet bien rempli. Pourtant Zina annule toutes ses réservations et en fait part à Paul. Il lui livre alors son imprtssion du moment : "Je pense que nous allons nous marier ensemble", à quoi elle rétorque : "Je partage votre avis." Ce coup de foudre a duré plus de 75 ans...En témoigne un petit bout d'étoffe couleur rouille que Paul Depas a gardé précieusement jusqu'à son dernier jour.

Le Maisse

Trois mois après cette rencontre qui déboucha sur cette fabuleuse histoire d'amour, Paul, fraîchement diplômé de l'école normale, assure un intérim à Warnant-Dreye. Ensuite il nommé à Viemme. Pendant trente ans il enseigne, il éduque le jeunes du village. Certains lui seront éternellement reconnaissants, tel Louis Botte dont l'histoire mérite d'être contée.

Provenant d'un milieu modeste, "Mon petit Louis", comme l'appelait affectueusement Paul Depas est le meilleur élève ayant fréquenté sa classe. Ses études primaires terminées, son maître d'école s'inquiète de l'orientation qu'il allait suivre. Le professeur apprend ainsi que son papa lui a trouvé une place de manœuvre. A force de discussion, de persuasion, il convainc le père de laisser continuer le fils à faire des études. Résultat, "Mon petit louis" devient psychiatre.

Le roi de l'opérette

Le monde dialectal connaissait l'auteur-compositeur hutois, qui a excellé dans le monde du théâtre pour sortir des chefs d'oeuvres.

Après la deuxième guerre mondiale, il rencontre un Liégeois qui va le pousser dans la création wallonne, qui va lui conseiller d'adapter en wallon les pièces qu'il a produites, C'est Lambert Lemaire. Ensemble il écriront d'ailleurs plusieurs oeuvres à succès.

Durant sa carrière, il a écrit 97 actes d'opérettes en français, 71 actes en wallon liègeois, 3 revues à grand spectacle qui seront jouées au Trocadero, à Liège : des centaines de chansons, des dizaines de poèmes en wallon, des messe polyphoniques.

Il veilla tout d'abord aux destinées du cercle dramatique "Patria" de Villers-le-Bouillet avant de créer la troupe "La Villersoise". Et de diriger sa propre compagnie, la société "Comoedia" de 1947 à 1971, en allant présenter ses oeuvres en région hutoise, dans tout le Condroz et en Hesbaye. Il fonda aussi une chorale et une fanfare à Viemme, avant de devenir le grand maître de la chorale miste de l'Orphéon et de remplir les fonctions d'organiste de la chorale Saint Pierre.

Mordu de théâtre et de musique, ce pionnier de notre culture wallone à toujours défendu les comédiens, compositeurs tout comme les enfants qu'il continua à distraire en devenant président du comité du "Wallon à l'école" pour la région de Huy. ^{[1] [2]}

Oeuvres

Pièces de Théâtre

• Le vieux mendiant (Première pièce écrite en 1925)^[3]
• Si prumî bal (3 akes)
• Al blanke cinse (3 akes)
• Marians nos (3 akes)
• Froufrou (3 akes)
• A vos ôres, Mamjhele (3 akes)
• Marinete (3 akes)
• Cwand l' redjumint passe (3 akes)
• Sondje di dactilo (3 akes)
• Li miråke d' amour (3 akes)
• Vive li marieye (3 akes)
• Li mononke do Canada (3 akes)
• Ene bele garce (3 akes)
• Les aiyes do bouneur (3 akes)
• Li gåre do Floribwès (3akes)
• Li scret d' on radjoû (3 akes)
• Po l' amour d' on lieutnant (3 akes)

Références

1. ↑ Vers L'Avenir 23 mars 1998 - Charly Dodet
2. ↑ Vers l'Avenir du 08 avril 2000 - Thierry Delgaudinne
3. ↑ Vers l'Avenir du 09 octobre 1997