Abbaye de Solières : Différence entre versions

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Lambert et Henri, fils d’Hugues de Beaufort, seigneur des lieux, décident de construire sur leur terre un oratoire dédié à la Vierge Marie, et d’y fonder une communauté religieuse chargée d’y assurer l’office divin, pour une fondation ayant eu lieu au début du XIIe siècle (1127 ?). Plus tard, un document antérieur à 1229 atteste de la présence d’une communauté de religieuses de tradition augustinienne (règle de saint Augustin). L’hospitalité des pèlerins est probablement leur activité principale.<br />
 
Lambert et Henri, fils d’Hugues de Beaufort, seigneur des lieux, décident de construire sur leur terre un oratoire dédié à la Vierge Marie, et d’y fonder une communauté religieuse chargée d’y assurer l’office divin, pour une fondation ayant eu lieu au début du XIIe siècle (1127 ?). Plus tard, un document antérieur à 1229 atteste de la présence d’une communauté de religieuses de tradition augustinienne (règle de saint Augustin). L’hospitalité des pèlerins est probablement leur activité principale.<br />
 
Suivant le grand mouvement monastique cistercien, la communauté de Solières demande et obtient son affiliation à l’ordre de Cîteaux en 1229. L’autorisation leur en est donnée par l’évêque de Liège Jean d'Eppes, admirateur de l’Ordre de Cîteaux. Cette affiliation est ratifiée par le pape Grégoire IX en 1231. Solières devient abbaye de moniales cisterciennes. Isabelle de Bonen en est la première abbesse.<br />
 
Suivant le grand mouvement monastique cistercien, la communauté de Solières demande et obtient son affiliation à l’ordre de Cîteaux en 1229. L’autorisation leur en est donnée par l’évêque de Liège Jean d'Eppes, admirateur de l’Ordre de Cîteaux. Cette affiliation est ratifiée par le pape Grégoire IX en 1231. Solières devient abbaye de moniales cisterciennes. Isabelle de Bonen en est la première abbesse.<br />
Comme les autres abbayes de la région Solière passe par des périodes d’incertitudes et de guerres qui entrainent misères et dévastations dans la région et dégâts dans les monastères. Ainsi lors de la guerre de la Vache qui ravagea le Condroz au XIIIe siècle. Ensuite ce sont les soldats de Nimègue qui rançonnent l’abbaye qui se relevait à peine d’un grave incendie (1400). Lorsque la situation est tendue et les vies en danger, les moniales se retirent dans leur refuge urbain de Huy.<br />
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Comme les autres abbayes de la région Solière passe par des périodes d’incertitudes et de guerres qui entraînent misères et dévastations dans la région et dégâts dans les monastères. Ainsi lors de la guerre de la Vache qui ravagea le Condroz au XIIIe siècle. Ensuite ce sont les soldats de Nimègue qui rançonnent l’abbaye qui se relevait à peine d’un grave incendie (1400). Lorsque la situation est tendue et les vies en danger, les moniales se retirent dans leur refuge urbain de Huy.<br />
Lorsque la paix revient les moniales retournent à Solières. Les xviie et xviiie siècles sont une période de grands travaux: en 1618 l’église est reconstruite. Les abbessesMarie de Cassal (1648-1663), Agnès de Sélys (1663-1695) et Barbe de Caverenne (1727-1765) sont les maitresses d’œuvre des bâtiments qui ont survécu jusqu’aujourd’hui.<br />
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Lorsque la paix revient les moniales retournent à Solières. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont une période de grands travaux: en 1618 l’église est reconstruite. Les abbesses Marie de Cassal (1648-1663), Agnès de Sélys (1663-1695) et Barbe de Caverenne (1727-1765) sont les maîtresses d’œuvre des bâtiments qui ont survécu jusqu’aujourd’hui.<br />
 
Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy. Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797. Le premier acquéreur, André Ackerman, s’empresse de démolir l’église abbatiale pour en utiliser le matériau à d’autres fins.<br />
 
Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy. Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797. Le premier acquéreur, André Ackerman, s’empresse de démolir l’église abbatiale pour en utiliser le matériau à d’autres fins.<br />
Plus tard, en 1807, Charles Desoer transforme le quartier abbatial en château. Ses descendants occupent le château jusqu’en 1929. Vidé d’une grande partie de son précieux mobilier d’origine le château passe entre les mains de la coopérative d’assurance du parti socialiste belge qui y installe un home pour adolescents. Le château revient entre les mains d’un propriétaire privé en 1999, qui crée une association appelée ‘’Abbaye de Solières’’, chargée de promouvoir le domaine.<br />
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Plus tard, en 1807, Charles Desoer transforme le quartier abbatial en château. Ses descendants occupent le château jusqu’en 1929. Vidé d’une grande partie de son précieux mobilier d’origine, le château passe entre les mains de la coopérative d’assurance du parti socialiste belge qui y installe un home pour adolescents. Le château revient entre les mains d’un propriétaire privé en 1999, qui crée une association appelée ‘’Abbaye de Solières’’, chargée de promouvoir le domaine.<br />
  
 
==Patrimoine==
 
==Patrimoine==
 
* Le portail principal, érigé par Agnès de Sélys en 1688, est un haut bâtiment de style mosan, alliant pierre bleue et brique.<br />
 
* Le portail principal, érigé par Agnès de Sélys en 1688, est un haut bâtiment de style mosan, alliant pierre bleue et brique.<br />
* Le moulin sur la Solières, déjà cité dans un document de 1262, fut reconstruit au xviie siècle et xviiie siècle. Il resta en activité jusqu’en 1935. Il abrite aujourd’hui une discothèque.<br />
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* Le moulin sur la Solières, déjà cité dans un document de 1262, fut reconstruit aux XVIIe siècle et XVIIIe siècles. Il resta en activité jusqu’en 1935. Il abrite aujourd’hui une discothèque.<br />
* Le colombier, datant de 1626, est du à l’abbesse Éléonore de Hamoir.<br />
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* Le colombier, datant de 1626, est à l’abbesse Éléonore de Hamoir.<br />
 
* La grange (avec étables et autres bâtiments de ferme), construite en 1735 par un frère récollet, sous l’abbatiat de Barbe de Caverenne, dont le nom (avec ses armoiries) est mentionné dans le chronogramme se trouvant au-dessus de la porte du logis de ferme.<br />
 
* La grange (avec étables et autres bâtiments de ferme), construite en 1735 par un frère récollet, sous l’abbatiat de Barbe de Caverenne, dont le nom (avec ses armoiries) est mentionné dans le chronogramme se trouvant au-dessus de la porte du logis de ferme.<br />
 
* Le quartier abbatial, édifié en 1658 et signé par l’abbesse Marie de Cassal est un long bâtiment de 13 travées, et deux étages. De style classique il subit des transformations au XIXe siècle pour le rendre apte à devenir résidence de châtelain. Appartenant au domaine privé il ne se visite pas.<br />
 
* Le quartier abbatial, édifié en 1658 et signé par l’abbesse Marie de Cassal est un long bâtiment de 13 travées, et deux étages. De style classique il subit des transformations au XIXe siècle pour le rendre apte à devenir résidence de châtelain. Appartenant au domaine privé il ne se visite pas.<br />
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Version actuelle en date du 22 juillet 2017 à 16:31

Abbaye de Solières2.jpg

L’ancienne abbaye de Solières était un monastère belge de moniales cisterciennes sis sur les hauteurs de Meuse, à Ben-Ahin, entre Andenne et Huy, dans la vallée de la Solières. Fondé à la fin du XIIe siècle comme communauté augustinienne il passa peu après à l’ordre cistercien. L’abbaye fut supprimée, et les moniales furent chassées de leur domaine, par le pouvoir révolutionnaire français (1795). Le palais abbatial s’appelle aujourd’hui ‘Château de l'Abbaye de Solières’.
L’ensemble des bâtiments et les alentours furent classés au patrimoine immobilier de Wallonie en 1984.

Histoire

Lambert et Henri, fils d’Hugues de Beaufort, seigneur des lieux, décident de construire sur leur terre un oratoire dédié à la Vierge Marie, et d’y fonder une communauté religieuse chargée d’y assurer l’office divin, pour une fondation ayant eu lieu au début du XIIe siècle (1127 ?). Plus tard, un document antérieur à 1229 atteste de la présence d’une communauté de religieuses de tradition augustinienne (règle de saint Augustin). L’hospitalité des pèlerins est probablement leur activité principale.
Suivant le grand mouvement monastique cistercien, la communauté de Solières demande et obtient son affiliation à l’ordre de Cîteaux en 1229. L’autorisation leur en est donnée par l’évêque de Liège Jean d'Eppes, admirateur de l’Ordre de Cîteaux. Cette affiliation est ratifiée par le pape Grégoire IX en 1231. Solières devient abbaye de moniales cisterciennes. Isabelle de Bonen en est la première abbesse.
Comme les autres abbayes de la région Solière passe par des périodes d’incertitudes et de guerres qui entraînent misères et dévastations dans la région et dégâts dans les monastères. Ainsi lors de la guerre de la Vache qui ravagea le Condroz au XIIIe siècle. Ensuite ce sont les soldats de Nimègue qui rançonnent l’abbaye qui se relevait à peine d’un grave incendie (1400). Lorsque la situation est tendue et les vies en danger, les moniales se retirent dans leur refuge urbain de Huy.
Lorsque la paix revient les moniales retournent à Solières. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont une période de grands travaux: en 1618 l’église est reconstruite. Les abbesses Marie de Cassal (1648-1663), Agnès de Sélys (1663-1695) et Barbe de Caverenne (1727-1765) sont les maîtresses d’œuvre des bâtiments qui ont survécu jusqu’aujourd’hui.
Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy. Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797. Le premier acquéreur, André Ackerman, s’empresse de démolir l’église abbatiale pour en utiliser le matériau à d’autres fins.
Plus tard, en 1807, Charles Desoer transforme le quartier abbatial en château. Ses descendants occupent le château jusqu’en 1929. Vidé d’une grande partie de son précieux mobilier d’origine, le château passe entre les mains de la coopérative d’assurance du parti socialiste belge qui y installe un home pour adolescents. Le château revient entre les mains d’un propriétaire privé en 1999, qui crée une association appelée ‘’Abbaye de Solières’’, chargée de promouvoir le domaine.

Patrimoine

  • Le portail principal, érigé par Agnès de Sélys en 1688, est un haut bâtiment de style mosan, alliant pierre bleue et brique.
  • Le moulin sur la Solières, déjà cité dans un document de 1262, fut reconstruit aux XVIIe siècle et XVIIIe siècles. Il resta en activité jusqu’en 1935. Il abrite aujourd’hui une discothèque.
  • Le colombier, datant de 1626, est dû à l’abbesse Éléonore de Hamoir.
  • La grange (avec étables et autres bâtiments de ferme), construite en 1735 par un frère récollet, sous l’abbatiat de Barbe de Caverenne, dont le nom (avec ses armoiries) est mentionné dans le chronogramme se trouvant au-dessus de la porte du logis de ferme.
  • Le quartier abbatial, édifié en 1658 et signé par l’abbesse Marie de Cassal est un long bâtiment de 13 travées, et deux étages. De style classique il subit des transformations au XIXe siècle pour le rendre apte à devenir résidence de châtelain. Appartenant au domaine privé il ne se visite pas.

Galerie

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 15 : Wallonie, Liège, entité de Huy, Liège, Pierre Mardaga, éditeur,‎ 1990, 362 p. (ISBN 2-8021-0097-1)