Guerre 14-18 service militaire : Différence entre versions

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Guerre 14-18
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===Le service militaire obligatoire===
  
Préambule : Le service militaire obligatoire
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* La conscription  
 
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La conscription  
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En 1794, les provinces belges et la Principauté de Liège, indépendante depuis l’an 980, sont conquises par les Français et  incorporés à la France l’année suivante.
 
En 1794, les provinces belges et la Principauté de Liège, indépendante depuis l’an 980, sont conquises par les Français et  incorporés à la France l’année suivante.
 
En 1798,  le général Jourdan fait passer une loi instaurant le service militaire obligatoire. C’est ainsi que nait le mot « conscription » qui consiste en l’inscription au rôle des jeunes gens parmi lesquels le sort désigne les « conscrits », ceux qui doivent partir pour le service militaire. Cette conscription perdure  jusqu'en 1909,  il s'ensuit un tollé général et des manifestations de rébellion éclatent aux quatre coins du pays.  
 
En 1798,  le général Jourdan fait passer une loi instaurant le service militaire obligatoire. C’est ainsi que nait le mot « conscription » qui consiste en l’inscription au rôle des jeunes gens parmi lesquels le sort désigne les « conscrits », ceux qui doivent partir pour le service militaire. Cette conscription perdure  jusqu'en 1909,  il s'ensuit un tollé général et des manifestations de rébellion éclatent aux quatre coins du pays.  
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* Le "Tirage au sort"
  
 
La conscription est bientôt tempérée par le « tirage au sort ».  
 
La conscription est bientôt tempérée par le « tirage au sort ».  
  
 
Au mois de février, une affiche signée du bourgmestre et des échevins fait savoir aux futurs miliciens la date du tirage au sort. Le jour fixé, on regroupe les intéressés de toutes les communes au chef-lieu du canton de milice.  
 
Au mois de février, une affiche signée du bourgmestre et des échevins fait savoir aux futurs miliciens la date du tirage au sort. Le jour fixé, on regroupe les intéressés de toutes les communes au chef-lieu du canton de milice.  
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Pour ceux qui tirent un mauvais numéro, l’épreuve suivante consiste  dans le passage devant le conseil de révision qui les déclare aptes ou non au service militaire de sept à huit ans.  
 
Pour ceux qui tirent un mauvais numéro, l’épreuve suivante consiste  dans le passage devant le conseil de révision qui les déclare aptes ou non au service militaire de sept à huit ans.  
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Cet « examen » se déroule publiquement sur les lieux mêmes du tirage au sort.  
 
Cet « examen » se déroule publiquement sur les lieux mêmes du tirage au sort.  
 
Immense est le désir de ces jeunes gens de pouvoir rester dans leur foyer, aussi redoutent-ils  cette épreuve.   
 
Immense est le désir de ces jeunes gens de pouvoir rester dans leur foyer, aussi redoutent-ils  cette épreuve.   
Etonnamment,  les « réformés » sont nombreux,  des archives nous apprennent qu’en 1872, un tiers des conscrits présentent des problèmes physiques graves : 5% mesurent moins de 1m45, 9% sont phtisiques ou rachitiques, 4% sont boiteux ou atteints d’hernies, 3% sont bossus ou ont des pieds bots ou plats, 2% ont des troubles de la vue ou de l’ouïe et 1% sont édentés…  
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Etonnamment,  les « réformés » sont nombreux,  des archives nous apprennent qu’en 1872, un tiers des conscrits présentent des problèmes physiques graves : 5% mesurent moins de 1m45, 9% sont phtisiques ou rachitiques, 4% sont boiteux ou atteints de hernies, 3% sont bossus ou ont des pieds bots ou plats, 2% ont des troubles de la vue ou de l’ouïe et 1% sont édentés…  
 
Une fois le verdict tombé, il restait au conscrit apte au service à se préparer à un long éloignement. S’il a des parents fortunés, il lui reste la possibilité de se faire remplacer soit par un plus chanceux que lui lors du tirage au sort soit par  un conscrit d’une classe précédente prêt à « rempiler » pour 7 à 8 ans !  
 
Une fois le verdict tombé, il restait au conscrit apte au service à se préparer à un long éloignement. S’il a des parents fortunés, il lui reste la possibilité de se faire remplacer soit par un plus chanceux que lui lors du tirage au sort soit par  un conscrit d’une classe précédente prêt à « rempiler » pour 7 à 8 ans !  
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Ces remplacements font alors l’objet d’un contrat souvent passé devant notaire et le montant de la transaction représente souvent une somme d’argent importante (10 à 12.000 francs de l’époque),  cela permettait  aux fils de familles aisées d’échapper à une expédition longue et hasardeuse, en même temps qu’il fournissait une source de revenus inespérés à de pauvres hères démunis…  
 
Ces remplacements font alors l’objet d’un contrat souvent passé devant notaire et le montant de la transaction représente souvent une somme d’argent importante (10 à 12.000 francs de l’époque),  cela permettait  aux fils de familles aisées d’échapper à une expédition longue et hasardeuse, en même temps qu’il fournissait une source de revenus inespérés à de pauvres hères démunis…  
Le 14 décembre 1909, Léopold II approuve le service militaire de "un fils par famille", ce qui a notamment permis de compter 255.000 hommes sous les drapeaux au seuil de la Première guerre mondiale pour un service de 15 mois pour l'infanterie, 24 mois pour la cavalerie et l'artillerie à cheval.
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Le 14 décembre 1909, Léopold II approuve le service militaire de "un fils par famille", ce qui a notamment permis de compter 255.000 hommes sous les drapeaux au seuil de la première guerre mondiale pour un service de 15 mois pour l'infanterie, 24 mois pour la cavalerie et l'artillerie à cheval.
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La durée du service militaire va évoluer au fil des années, elle augmentera en période de tensions internationales.
 
La durée du service militaire va évoluer au fil des années, elle augmentera en période de tensions internationales.
  

Version du 4 août 2018 à 18:09

Le service militaire obligatoire

  • La conscription

En 1794, les provinces belges et la Principauté de Liège, indépendante depuis l’an 980, sont conquises par les Français et incorporés à la France l’année suivante. En 1798, le général Jourdan fait passer une loi instaurant le service militaire obligatoire. C’est ainsi que nait le mot « conscription » qui consiste en l’inscription au rôle des jeunes gens parmi lesquels le sort désigne les « conscrits », ceux qui doivent partir pour le service militaire. Cette conscription perdure jusqu'en 1909, il s'ensuit un tollé général et des manifestations de rébellion éclatent aux quatre coins du pays.

  • Le "Tirage au sort"

La conscription est bientôt tempérée par le « tirage au sort ».

Au mois de février, une affiche signée du bourgmestre et des échevins fait savoir aux futurs miliciens la date du tirage au sort. Le jour fixé, on regroupe les intéressés de toutes les communes au chef-lieu du canton de milice.

Pour ceux qui tirent un mauvais numéro, l’épreuve suivante consiste dans le passage devant le conseil de révision qui les déclare aptes ou non au service militaire de sept à huit ans.

Cet « examen » se déroule publiquement sur les lieux mêmes du tirage au sort. Immense est le désir de ces jeunes gens de pouvoir rester dans leur foyer, aussi redoutent-ils cette épreuve. Etonnamment, les « réformés » sont nombreux, des archives nous apprennent qu’en 1872, un tiers des conscrits présentent des problèmes physiques graves : 5% mesurent moins de 1m45, 9% sont phtisiques ou rachitiques, 4% sont boiteux ou atteints de hernies, 3% sont bossus ou ont des pieds bots ou plats, 2% ont des troubles de la vue ou de l’ouïe et 1% sont édentés… Une fois le verdict tombé, il restait au conscrit apte au service à se préparer à un long éloignement. S’il a des parents fortunés, il lui reste la possibilité de se faire remplacer soit par un plus chanceux que lui lors du tirage au sort soit par un conscrit d’une classe précédente prêt à « rempiler » pour 7 à 8 ans !

Ces remplacements font alors l’objet d’un contrat souvent passé devant notaire et le montant de la transaction représente souvent une somme d’argent importante (10 à 12.000 francs de l’époque), cela permettait aux fils de familles aisées d’échapper à une expédition longue et hasardeuse, en même temps qu’il fournissait une source de revenus inespérés à de pauvres hères démunis…

Le 14 décembre 1909, Léopold II approuve le service militaire de "un fils par famille", ce qui a notamment permis de compter 255.000 hommes sous les drapeaux au seuil de la première guerre mondiale pour un service de 15 mois pour l'infanterie, 24 mois pour la cavalerie et l'artillerie à cheval.

La durée du service militaire va évoluer au fil des années, elle augmentera en période de tensions internationales.


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