Ferme en Gée : Différence entre versions

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Ce vaste quadrilatère provenant des dépendances de l'ancienne église fut aménagé au milieu du XVIIe siècle et rebâti de fond en comble en 1756 par l'entrepreneur Englebert. Il fut ensuite restauré par le 39ème abbé de Neufmoustier, Théodore-Eustache Ponty de Pontillas (1749-1775), autorisé à y habiter une grande partie de l'année, ayant été suspendu de toute autorité abbatiale suite à ses excès.  
 
Ce vaste quadrilatère provenant des dépendances de l'ancienne église fut aménagé au milieu du XVIIe siècle et rebâti de fond en comble en 1756 par l'entrepreneur Englebert. Il fut ensuite restauré par le 39ème abbé de Neufmoustier, Théodore-Eustache Ponty de Pontillas (1749-1775), autorisé à y habiter une grande partie de l'année, ayant été suspendu de toute autorité abbatiale suite à ses excès.  
 
  Il s'était en effet rendu coupable ''de s'être attribué personnellement une grande partie des revenus de la communauté, d'avoir emprunté des sommes considérables, de  
 
  Il s'était en effet rendu coupable ''de s'être attribué personnellement une grande partie des revenus de la communauté, d'avoir emprunté des sommes considérables, de  
  s'être livré à des dépenses inutiles pour des travaux dispendieux''. Il avait vécu dans le luxe avec ses chevaux, ses carrosses ainsi que la réédification de l'abbaye et  
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  s'être livré à des dépenses inutiles pour des travaux dispendieux''. Il avait vécu dans le luxe: achat de chevaux, de carrosses, réédification de l'abbaye et  
 
  de cette belle grande ferme en "maison de campagne".  
 
  de cette belle grande ferme en "maison de campagne".  
Il avait pour ce faire loué les services d'entrepreneurs namurois qui avaient acheté le château non achevé de La Plante, propriété comme seconde résidence de l'évêque de Namur. Ce sont les matériaux récupérés là qui leur serviront à rénover l'abbaye de Neufmoustier, son église, le palais abbatial et la grange de la Ferme-en-Gée. Il s'agissait de  ''l'apprenti'' maçon et entrepreneur Hubert Joseph Pétiaux, fils du ''plus grand vandale du XVIIIe siècle dont le marteau fit tomber presque tous nos édifices du Moyen Age''( dixit Alfred Bequet), et de l'orfèvre (sic) Hubert Joseph Corbeau, son neveu. Ils avaient désigné l'architecte liégeois Etienne Fayen pour restaurer l'église de Neufmoustier et son palais et reconstruire la grange de la ferme de La Motte. Un cahier des charges voit le jour en août 1761. Le contrat était assez flou et les problèmes surgirent vite. Pétiaux se marie et abandonne le projet, Corbeau restant seul pour fini aussi par abandonner en 1764 après divers procès. Des inspections révèlent que ''presque tout ce qui a été fait est défectueux''. En 1768 l'abbé est suspendu de ses fonctions pour manquements graves, dont l'absence de contrat sérieux, la commande de travaux grandioses, disproportionnés et inutiles. Il s'était en plus approprié les biens, les arbres et revenus de la Maison de campagne. Mais on s'engage ''à lui payer toute sa vie une confortable pension annuelle, à le laisser habiter à la Maison de la Motte, à en jouir de l'étang, des deux jardins, du puits, de la prairie, du pigeonnier et des bois'', on lui accorde une somme coquette pour son ameublement.... L'indélicat abbé Ponty de Pontillas quittera sa Maison de Gée en 1773 et décédera à Namur deux ans plus tard.
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Il avait pour ce faire loué les services d'entrepreneurs namurois qui avaient acheté le château non achevé de La Plante, propriété (seconde résidence) de l'évêque de Namur. Ce sont les matériaux récupérés là qui leur serviront à rénover l'abbaye de Neufmoustier, son église, le palais abbatial et la grange de la Ferme-en-Gée. Il s'agissait de  ''l'apprenti'' maçon et entrepreneur Hubert Joseph Pétiaux, fils du ''plus grand vandale du XVIIIe siècle dont le marteau fit tomber presque tous nos édifices du Moyen Age''( dixit Alfred Bequet), et de l'orfèvre (sic) Hubert Joseph Corbeau, son neveu. Ils avaient désigné l'architecte liégeois Etienne Fayen pour restaurer l'église de Neufmoustier et son palais et reconstruire la grange de la ferme de La Motte. Un cahier des charges avait vu le jour en août 1761. Le contrat était assez flou et les problèmes surgirent vite. Pétiaux se marie et abandonne le projet, Corbeau restant seul, pour arriver aussi par abandonner en 1764 après divers procès. Des inspections révèlent que ''presque tout ce qui a été fait est défectueux''. En 1768 l'abbé est suspendu de ses fonctions pour manquements graves, dont l'absence de contrat sérieux, la commande de travaux grandioses, disproportionnés et inutiles. Il s'était en plus approprié les biens, les arbres et revenus de la Maison de campagne. Mais on s'engage ''à lui payer toute sa vie une confortable pension annuelle, à le laisser habiter à la Maison de la Motte, à en jouir de l'étang, des deux jardins, du puits, de la prairie, du pigeonnier et des bois'', on lui accorde une somme coquette pour son ameublement.... L'indélicat abbé Ponty de Pontillas quittera la Maison de Gée en 1773 et décédera à Namur deux ans plus tard.
  
 
==Description==
 
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Version du 31 mai 2019 à 17:26

Dénominations

Cette ferme a été aussi appelée "Ferme de la Motte-en-Gée", " Ferme de Geilhe" et "Maison de la Motte".

Entrée de la Ferme de Gée, propriété de l'abbaye de Neufmoustier

Situation

Sur les hauteurs de Tihange dans le hameau de "La Motte-en-Gée" sur le Ry de Gée, chemin de Saint-Loup n°2. Auprès du château de La Motte-en-Gée, dit "Le Château Rouge", de la chapelle Saint-Loup et ...d'importantes installations électriques. Son sous-sol abrite aussi les vestiges de l'ancienne église de Gée, propriété depuis avant 1179 de l'abbaye de Neufmoustier.

Histoire

[1]

Ce vaste quadrilatère provenant des dépendances de l'ancienne église fut aménagé au milieu du XVIIe siècle et rebâti de fond en comble en 1756 par l'entrepreneur Englebert. Il fut ensuite restauré par le 39ème abbé de Neufmoustier, Théodore-Eustache Ponty de Pontillas (1749-1775), autorisé à y habiter une grande partie de l'année, ayant été suspendu de toute autorité abbatiale suite à ses excès.

Il s'était en effet rendu coupable de s'être attribué personnellement une grande partie des revenus de la communauté, d'avoir emprunté des sommes considérables, de 
s'être livré à des dépenses inutiles pour des travaux dispendieux. Il avait vécu dans le luxe: achat de chevaux, de carrosses, réédification de l'abbaye et 
de cette belle grande ferme en "maison de campagne". 

Il avait pour ce faire loué les services d'entrepreneurs namurois qui avaient acheté le château non achevé de La Plante, propriété (seconde résidence) de l'évêque de Namur. Ce sont les matériaux récupérés là qui leur serviront à rénover l'abbaye de Neufmoustier, son église, le palais abbatial et la grange de la Ferme-en-Gée. Il s'agissait de l'apprenti maçon et entrepreneur Hubert Joseph Pétiaux, fils du plus grand vandale du XVIIIe siècle dont le marteau fit tomber presque tous nos édifices du Moyen Age( dixit Alfred Bequet), et de l'orfèvre (sic) Hubert Joseph Corbeau, son neveu. Ils avaient désigné l'architecte liégeois Etienne Fayen pour restaurer l'église de Neufmoustier et son palais et reconstruire la grange de la ferme de La Motte. Un cahier des charges avait vu le jour en août 1761. Le contrat était assez flou et les problèmes surgirent vite. Pétiaux se marie et abandonne le projet, Corbeau restant seul, pour arriver aussi par abandonner en 1764 après divers procès. Des inspections révèlent que presque tout ce qui a été fait est défectueux. En 1768 l'abbé est suspendu de ses fonctions pour manquements graves, dont l'absence de contrat sérieux, la commande de travaux grandioses, disproportionnés et inutiles. Il s'était en plus approprié les biens, les arbres et revenus de la Maison de campagne. Mais on s'engage à lui payer toute sa vie une confortable pension annuelle, à le laisser habiter à la Maison de la Motte, à en jouir de l'étang, des deux jardins, du puits, de la prairie, du pigeonnier et des bois, on lui accorde une somme coquette pour son ameublement.... L'indélicat abbé Ponty de Pontillas quittera la Maison de Gée en 1773 et décédera à Namur deux ans plus tard.

Description

[2]

Quadrilatère du XVIIIème siècle avec des bâtiments élevés en briques et calcaire autour d'une cour; leur haut soubassement est en moellons de grès. Deux étangs asséchés. Au centre de l'aile nord, porche-colombier carré, portail avec les armoiries de l'abbé TH.-E.Ponty de Pontillas, la date 1750 et la devise "Stimulante Virtute Ponty". Des étables, des écuries, une grange, etc...

Blason de Ponty de Pontillas


Références

  1. * Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts Tome XIV/1903: René Dubois "Les Deux derniers abbés de Neufmoustier" + * Revue trimestrielle"Le Guetteur Wallon" 69e année-N°1-1993:Jean-Louis Javaux " Le Neufmoustier et la démolition de l'ancien château de la Plante au XVIIIe siècle".
  2. * Patrimoine Monumental de Belgique-Volume 15- Pierre Mardaga-pages 36-38.


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