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Comme nous l' avons vu, ce fut la donation initiale par la famille de Corswarem-de Jeneffe qui constitua la noyau principal du domaine à Oleye. Il composa, avec ses 240 bonniers, la moitié de la superficie future des bien de l'abbaye. Dans la bulle de juin 1246 du pape innocent IV, il était fait état de biens à Bodegnée, à Gingelom, à Berlingen, à Outersloven, à Horne, à Gotem, à Gembloux et à Hognoul. mais les possessions allaient encore augmenter assez rapidement: on notait, lors d'un mesurage en 1256, une somme de terres de 520 bonniers et, en 1355, presque 555 bonniers étendue maximum atteinte dans l'histoire de la Paix-Dieu.
  
  

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Origines

Vue générale du site de la Paix-Dieu à Amay-photo_RTBF_auvio

Sur un site d'OLEYE, offert par son oncle le chevalier Robert de Jeneffe, dit d'Oleye, fut fondée par le chevalier Arno(u)ld de Corswarem, dans la première moitié du XIIIe siècle, une abbaye cistercienne. Comme c'était Marguerite de Jeneffe, mère d'Arnold et soeur de Robert, qui en avait été la "procuratrice", ce fut à elle que revint le titre de "fondatrice". C'est dans son testament d'avril 1239, qu' Arnould disposa de tous ses biens en faveur d'un monastère de moniales cisterciennes à fonder sur le territoire du diocèse de Liége, à l'exception, toutefois, de quelques propriétés qui sont léguées par le testateur à sa mère Marguerite...

En septembre 1241, l'abbé de Clairvaux, "Père" du lieu, délégua ses pouvoirs à l'abbé d'Aulne qui fut rejoint par celui de Villers pour exécuter l'inspection du nouveau couvent et le constituer en abbaye.

En juillet 1242, l'évêque Robert prit sous sa protection l'abbaye de la Paix-Dieu et lui confirma la possession de tous ses biens, en particulier le terrain sur lequel le monastère était établi, un alleu de cent bonniers de terre arable à Niel, avec le moulin, la brasserie, les cens et chapons de ce domaine, et quatorze bonniers du bois de Boscaille.

Deux ans plus tard, les religieuses acquirent au lieu-dit Grognart à BODEGNEE (Amay) un bien beaucoup plus propice à leur vie religieuse et économique et demandèrent à l'évêque  de Liège, Robert, 
l'autorisation d'y transférer la Paix-Dieu.

En juin 1246, ce fut au tour du pape Innocent IV de prendre le couvent sous sa protection, de lui confirmer la possession de tous ses biens et de l'autoriser à recevoir des convers, en lui donnant un statut conforme à la règle bénédictine et aux coutumes cisterciennes.

La permission fut accordée le 10 juillet 1244 et elles purent s'y installer dès septembre 1246.

La première abbesse, Aelide, ainsi que les premières religieuses, venaient de l'abbaye du Val-Benoît. D'autres cisterciennes, principalement de Hesbaye et de Huy, vinrent très vite les rejoindre. (On cite pour les deux premiers siècles de son existence, une quarantaine de moniales participant à l'économie de l'établissement, mais il y en eut probablement plusieurs autres, un peu moins actives, qui ne figurèrent pas dans les chartes). La communauté comportait également, comme dans toute abbaye cistercienne, outre ces moniales, des membres des quatre autres catégories, à savoir, des converses, des convers, des familiares et deux moines (un chapelain et un confesseur).

Le nombre de religieuses s'accrut très vite, venant du Condroz, où l'abbaye obtint la plupart de ses biens au fil des années.


Description

D'origine, une structure imposée en quadrilatère, avec une haute clôture obligatoire pour tenir les religieuses "enfermées et à l'abri", un portail le plus "monumental" possible. Une bâtisse principale, le domus. Une ferme en charpentes et colombages. Une église en maçonnerie à nef unique rectangulaire (28m30 x 9m60, la norme étant 30m x 10m).Murs en moellons de pierres à peine retaillées, sans bas-côtés au début ( ce sont des adjonctions tardives du XVIIe siècle en même temps qu'une adaptation des bâtiments à la mode et l'introduction progressive d'un luxe plus seigneurial dans les décors, le mobilier, les portes et fenêtres).

Dessin de la Paix-Dieu à Amay par Remacle Leloup in Délices du Pays de Liége (1738-1744)


Le Domaine

Comme nous l' avons vu, ce fut la donation initiale par la famille de Corswarem-de Jeneffe qui constitua la noyau principal du domaine à Oleye. Il composa, avec ses 240 bonniers, la moitié de la superficie future des bien de l'abbaye. Dans la bulle de juin 1246 du pape innocent IV, il était fait état de biens à Bodegnée, à Gingelom, à Berlingen, à Outersloven, à Horne, à Gotem, à Gembloux et à Hognoul. mais les possessions allaient encore augmenter assez rapidement: on notait, lors d'un mesurage en 1256, une somme de terres de 520 bonniers et, en 1355, presque 555 bonniers étendue maximum atteinte dans l'histoire de la Paix-Dieu.










Reconstitution de la charpente du clocher de l'église abbatiale de la Paix-Dieu à Amay en 2011
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Etat actuel de l'église de la Paix-Dieu à Amay en réfection en 2011
Affiche murale montrant des armoiries d'abbesses de l'Abbaye de la Paix-Dieu à Amay
Rénovation de la charpente de l'Abbaye de la Paix-Dieu à Amay
Une pierre tombale conservée à l'abbaye de la Paix-Dieu à Amay
Vue du moulin à eau rénové à l'Abbaye de la Paix-Dieu à Amay



Sources

Jean-François Angenot: Etude sur la formation et l'évolution d'une abbaye cistercienne féminine en Hesbaye (XIIIe-XVe s.) in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 34/1980. Georges Hansotte: Inventaire analytique des chartes de l'abbaye de la Paix-Dieu à Jehay-Bodegnée-1238/1496.