LES ANCIENNES HALLES HUTOISES : Différence entre versions
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− | Outre les 11 métiers, des confréries comme celle des HALLIERS, existaient à Huy. Il s'agissait de métiers, non pas réglementés comme les onze, mais " gouvernés", d'origine très ancienne. Ces groupements étaient gouvernés par le prince-évêqueet dirigés par | + | Outre les 11 métiers, des confréries comme celle des HALLIERS, existaient à Huy. Il s'agissait de métiers, non pas réglementés comme les onze, mais " gouvernés", d'origine très ancienne. Ces groupements étaient gouvernés par le prince-évêqueet dirigés par 1 ou 2 "maires" et par 6 "wardains" élus chaque d'année par leurs confrères et qualifiés de "souverains" dans un acte de 1381. |
Version du 18 novembre 2023 à 11:44
RAPPEL HISTORIQUE: LES HALLES EN EUROPE
LES HALLES MEDIEVALES (1000-1500)
Les premières halles, construites par les différents métiers des produits de bouche pour faciliter les transactions ainsi que le stockage des produits, consistaient en un toit de paille supporté par des piliers en bois pour garder les viandes, les bières, le pain à l'abri des intempéries et du soleil. Des nattes étaient attachées entre les piliers et un petit abri juste à l'entrée était destiné à recevoir, de jour comme de nuit, quelques gardiens armés. On évolua au fil des années, vers des bâtiments plus solides, plus grands, pour accueillir toutes les professions. Dans les grandes villes, une halle spécialisée par métier (de bouche, draps, tissus, friperies, laines, cuirs, peaux, etc, etc) , mais dans les cités plus petites, souvent une seule grande halle commune.
En Bretagne, la halle aux grains était appelée la cohue et à Paris la halle aux viandes le ventre de Paris.
LES HALLES DE L'ANCIEN REGIME (1500-1800)
Les seigneurs suzerains établirent un droit de halle, qu'ils donnaient à leurs vassaux comme autorisation de construire des halles en bois de plus en plus imposantes. Le droit d'y vendre les "marchandises" était payant et la redevance fixée selon le bon vouloir des propriétaires. Jusqu'à la Révolution, les halles faisaient partie du paysage urbain et ordonnançaient l'organisation des villes. Durant le XVIIe siècle, on vit les halles s'installer dans des grandes maisons luxueuses, parfois de style Renaissance, comme à Tournai, achetées grâce aux revenus tirés des marchands, qui étaient les seuls à ne pas s'enrichir outre-mesure.
LES HALLES DU NOUVEAU REGIME (1800-...)
La vétusté, les problèmes d'hygiène, la fin du régime seigneurial et le développement urbain furent les causes multiples de la quasi-disparition des halles primitives. Elles furent remplacées par des marchés couverts, généralement à charpente métallique, à fenêtres vitrées et avec de grands volets d'accès ainsi que toutes les commodités nécessaires.
LES HALLES HUTOISES
Elles étaient toutes situées sur le GRAND MARCHE ou dans ses environs immédiats
Remarque préliminaire:
Au XIIe siècle à HUY, seuls 4 métiers étaient reconnus officiellement: les boulangers, les brasseurs, les mangons et les tanneurs. Plus tard la ville posséda 11 corporations (voir WikiHuy: -Anciens Métiers de Huy ). L'échec des soulèvements populaires des années 1298 et suivantes entraîna la confiscation des chartes des métiers. En 1303 et 1304, le prince-évêque accorda de nouveaux statuts aux drapiers, tanneurs, brasseurs, boulangers et bouchers. Bientôt, tous les règlements de métiers et les décisions relatives à l'organisation professionnelle n'émanent plus que du Conseil urbain (appositions des marques,conditions de travail, interdiction des tentatives de grèves, etc, etc...)
LA HALLE AUX GRAINS
Datant de la fin du XIIIe siècle, elle était sur la Place du Marcheit (Marché), à l'emplacement de l'Hôtel de Ville actuel.
En 1758, le menuisier-architecte-arpenteur Arnold DEMOULIN livre des bois et raccommode la halle aux grains. En 1759 et 1761, il effectue des plans pour réparations au pont des Veaux et la halle aux Grains
==LA HALLE AUX DRAPS=='
Elle se trouvait en face de la Collégiale, en bordure du HOYOUX, vis-à-vis de l'église St-Etienne-sous-le-Château et du Pont des Chaînes. En 1066, à l'entrée de la rue Sous-le-Château , contre l'église St-Etienne, se trouvait le moulin du chapitre de la Collégiale. En 1209, première mention d'une Halle de l'Evêque réservée à la vente de draps. On sait qu'en 1308, les drapiers avaient enfin obtenu l'autorisation d'agrandir et réédifier leur halle sur un terrain à proximité de la Collégiale, tout près du nouveau pontia. Le chapitre s'était opposé au projet en déclarant que ce coin de Huy était une annexe de leur cimetière. Le prince-évêque intervint et donna à l'église une autre terre extra-muros.
La halle fut détruite au XVIe siècle et peu avant 1526, on décida d'en édifier une nouvelle, beaucoup plus spacieuse, tout en abattant une partie du portail du Bethléem. Cependant, cette halle, commencée en 1528, ne fut jamais achevée.
Le Bethléem s'en retrouva privé de sa partie latérale gauche. Quant à la droite, elle aurait été détruite pour permettre la construction d'une sacristie adosse à la Collégiale.
LA HALLE AUX LAINES
Egalement appelée Halle aux Poids ou Halle aux Fers. Elle était située à l'angle des rue GRIANGE et des ESSES. (note: ESSE signifie drap, laine) et datait de la fin du XIIIe siècle ou début du XIVe, appartenant à lla municipalité.
Avant 1347, toutes les laines brutes, lavées ou filées devaient être pesées avant de pouvoir être exposées et vendues, ce qui permettait la perception de taxes par la Ville et apportait au consommateur toutes les garanties souhaitées. Mais à cause de conflits continuels entre le prince-évêque et les villes ainsi que des difficultés financières, le Conseil urbain fut forcé de céder les revenus à un riche marchand. Un nouveau règlement de la halle aux laines et du poids de 1347 fut établi (voir WikiHuy Dix documents médiévaux hutois "rescapés"):
Les maîtres bourgeois, le conseil juré, les gouverneurs des métiers et toute la communauté de la ville de Huy font savoir qu'après rendage proclamatoire, ils ont affermé à Pierre, dit Pirar, PILHO, bourgeois de Huy, la halle aux laines sise en Griange et le poids delle "Cramerie" y annexé, sauf le poids des fers, pour la somme de 181 marcs de cens héritable. Ils fixent le règlement de la halle et du poids et déterminent les modalités de paiement de la somme. Ensuite le maire et les tenants de la cour jurée de la ville de Huy investissent Pirar PILHO, ses héritiers, ses successeurs et tous ceux qui, par eux, seront "députés" . Le texte situe la Halle-aux-Laines en GRIANGE, entre l'ancienne maison de l'échevin Thomas OBIER, appartenant à présent à François VILLEKIN et l'ancienne maison du maire de Huy Lambert d'OHAY, appartenant aujourd'hui au "fèvre" Collar LIEBAR. Il reprend de nombreux termes techniques concernant le pesage des gros poids à la CRAMERIE, le pesage des laines de toutes origines, les tarifs à appliquer. Aucun Hutois ne pourra "faire de la laine" sans passer par Pierre PILHO. Ce dernier sera le seul habilité à désigner qui pourra être marchand de laines. Les Hutois députés par PILHO devront prêter serment. Note: une "cramerie" est annexée à la halle aux laines: c'est le lieu où devaient obligatoirement être pesés les laines et les fers vendus dans la Franchise de Huy.
HALLE DES TANNEURS
Elle pourrait avoir été située en Tanneurue.
HALLE DES PARMENTIERS ET DES FRIPIERS
Située, peut-être, rue du PONT, derrière la Collégiale. Elle est signalée dans plusieurs ouvrages, mais sans aucun détail ni sur sa situation ni sur son fonctionnement.
HALLE DES BOUCHERS
En 1547, le prince-évêque Georges d'Autriche fit dresser une halle en Mounie où les bouchers devaient étaler et vendre leur viande. C'était un bâtiment faisant office d'abattoir, d'une part et de local corporatif, d'autre part. Tous les Hutois pouvaient s'y rendre pour faire abattre leurs bêtes ou se procurer de la viande débitée. On donna aux MASCLIERS ou MANGONS un ordre et règlement à tenir et observer. L'endroit devait être accessible en semaine de 6 heures à 19 heures. En cas d'ouverture hors horaire, amende de 10 florins la première fois, puis 20 florins, etc...On fit abattre des maisons qui bordaient les remparts. Mais, vu le grand nombre de chariots et de chevaux, on dut construire une nouvelle halle à la fin de la même année ensuivant à la rue des Frères Mineurs.
LES HALLIERS
Outre les 11 métiers, des confréries comme celle des HALLIERS, existaient à Huy. Il s'agissait de métiers, non pas réglementés comme les onze, mais " gouvernés", d'origine très ancienne. Ces groupements étaient gouvernés par le prince-évêqueet dirigés par 1 ou 2 "maires" et par 6 "wardains" élus chaque d'année par leurs confrères et qualifiés de "souverains" dans un acte de 1381.
HALLE MODERNE
Un projet de construction d'une halle de producteurs locaux est aujourd'hui en cours à Huy, il prévoit d'utiliser l'emplacement de 4700 m2 de l'ancien MESTDAGH, rive gauche. En attendant, on a inauguré rue du PONT, rive droite, une épicerie de la halle.
SOURCES
-Chantal du RY: Les Onze Métiers de Huy in Huy/Histoire d'une Ville Médiévale à travers ses Légendes et ses Monuments. Edition CEWAL/2000
-André JORIS: Documents relatifs à l'histoire économique et sociale de Huy au moyen-âge in Bulletin de la Commission Royale d'Histoire/ n° 124/1959
-André JORIS: Halles des Villes Liégeoises au XIIIe siècle in Annales du XXXVIe Congrès de la Fédération archéologique et historique de Belgique. GAND/1956
-André JORIS: La Ville de Huy au Moyen Âge. Des origines à la fin du XIVe siècle. Paris/1959
-Laurent MELART: Histoire du Château de Huy et de ses Antiquités/1641
-Jean-Marie YANTE: Enjeux et rapports de force in Législations et préoccupations économiques des Villes liégeoises et namuroises (du 13e au 15e siècle).