Tour de Justice Ouffet : Différence entre versions
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MAIS LES FAITS LES PLUS MARQUANTS, CEUX QUI ONT FAIT TREMBLER LES HABITANTS d’OUFFET ET DES ENVIRONS CE SONT LES PROCÈS DE SORCELLERIE que nous vous conterons bientôt. | MAIS LES FAITS LES PLUS MARQUANTS, CEUX QUI ONT FAIT TREMBLER LES HABITANTS d’OUFFET ET DES ENVIRONS CE SONT LES PROCÈS DE SORCELLERIE que nous vous conterons bientôt. | ||
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Version du 28 novembre 2016 à 11:04
LA TOUR DE JUSTICE
Appelée ainsi communément par les Ouffetois, elle était en réalité, dès 1593, une Cour de Justice.
A l'origine elle est une forteresse érigée en 1124 sous l’impulsion de Henri II de Leez évêque de Liège. Le bâtiment fut détruit par le Comte de Bar en 1212 et par les Hutois en 1313. A chaque fois reconstruite, la tour était encore en service au XVIIIème siècle et possédait alors une chapelle et un hourd (chemin de ronde). Sa dernière reconstruction date de 1393.
La tour est de plan quadrangulaire, construite en moellons de calcaire extraits des carrières toutes proches. Les murs font 1 m 60 d'épaisseur. Elle présentait 5 niveaux de hauteur dégressive sur caves hautes.
En 1593 les manants d'Ouffet adressent une requête au Prince-Évêque de Liège pour obtenir l’autorisation de restaurer la tour en ruine afin de se protéger « des pilleries des gens de guerre, volleurs et brigants » Ils adressent en outre une requête à la Chambre des Comptes de son Altesse de Liège leur permettant, « à l'aide des pierres tombées, sur le même bien avec le cimetière y joint faire réparation et ériger un fort pour soy illecque (là, en ce lieu) pouvoir contregarder et retirer leur dite personne et bien »
Dès sa restauration, la Tour abritera la Haute Cour de Justice jusqu'à la fin de l'ancien régime.
Au XVIIème siècle, deux bâtiments annexes en moellons de calcaire et de grès sont ajoutés, respectivement contre la façade nord-est (3 niveaux) et à la façade nord-ouest (2 niveaux) tandis qu'au nord de la Tour on trouve une construction de deux niveaux en briques badigeonnées réédifiée au XVIIIème siècle sur le noyau de moellons. La Haute Cour de Justice réglait :
- les actes privés comme les ventes, les échanges, les locations de terres ou de bois, les rentes, etc…
- les actes publics : applications des ordonnances du Prince-Évêque, privilèges, organisation des plaids généraux (assemblée des manants), perception de la taille (impôt), inspection des chemins, règlement des multiples litiges de la vie villageoise.
De nombreux documents sont conservés aux archives de l’Etat à Huy dont les plus anciens remontent au XIVème siècle. On en retire plusieurs faits marquants :
En 1645 « Privileiges d'Ouffeyt de 3 ou 4 cents ans vieux renouvellez par l'officier de justice presents les mannans » L'acte réitère les privilèges accordés aux Ouffetois (dans un acte antérieur de 1527 et bien avant) comme le droit d’être admis à l’assemblée des manants (maintenant ce serait assister au conseil communal ou mieux en faire partie) d’avoir un veilleur de nuit sur la tour, d'avoir toutes les semaines un marché commun de toutes denrées, le droit de se réunir en armes, à pied et à cheval…
En 1623 « aiant vu les supplique nous présentée par les petits mannants d'Ouffet et autres aiant droit a leurs bois et forest demandant la confirmation d'un reglement fait pour leconomie desdits bois »... (Ecologie avant l'heure).
En 1715 perception de la taille. Un exemple d'imposition extraordinaire. La taille perçue depuis plusieurs siècles est la taxe versée par le paysan en échange de la protection que lui fournit le seigneur. Très impopulaire puisque le clergé, la noblesse et la bourgeoisie en étaient exempts.
En 1734 un acte prouve que la Cour de Justice avait recours aux cris du Perron pour informer la population. Aucune trace de ce perron n’a été retrouvée. Le dit document est un appel public afin de savoir qui a arraché et volé des tilleuls au Thier de l'Ovreux.
En 1758 Plaids généraux de Quasimodo (premier dimanche après Pâques) La Cour de Justice rappelle une série de règles concernant l'entretien et la réparation des chemins : il est défendu d'aller aux champs avec des chevaux de moins de 5 ans, des boeufs et des vaches de moins de 7 ans, de laisser courir les cochons, de laisser paître en dehors de son propre bien...
Un acte de 1776 réglementait précisément les cabarets et cafés, notamment en ce qui concernaient les heures de fermeture. Il y avait de nombreux cafés et estaminets, parfois plusieurs par rue.
Dès 1812 c’est l’Administration communale qui remplace la Cour de Justice.
L'ensemble des bâtiments restauré en 1987 est classé comme monument et ses alentours comme site.
MAIS LES FAITS LES PLUS MARQUANTS, CEUX QUI ONT FAIT TREMBLER LES HABITANTS d’OUFFET ET DES ENVIRONS CE SONT LES PROCÈS DE SORCELLERIE que nous vous conterons bientôt.
D'après les recherches et les archives de Ferdinand Braquet et Jean-Louis Prévot.