Centre culturel de l'Arrondissement de Huy : Différence entre versions

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Version du 13 septembre 2013 à 13:04


Du théâtre communal au Centre culturel régional

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Le Centre culturel de l’Arrondissement de Huy est un opérateur culturel important sur le territoire communal et sur l’arrondissement de Huy-Waremme. Il n'est ni un théâtre ni un centre dramatique, mais bien un Centre Culturel Régional. L’équipe du Centre culturel travaille sur Huy et sur 15 communes affiliées, ce qui nécessite une équipe importante et se traduit par des missions très larges, inscrites dans un décret (lois communautaires ou régionales).

Missions

Les missions des Centres culturels telle que définies par le décret

1. Offrir des possibilités de création d’expression et de communication. 2. Fournir des informations, formations et documentations qui concourent à une démarche d’éducation permanente. 3. Organiser des manifestations mettant en valeur les œuvres du patrimoine culturel local, régional, communautaire, international et francophone. 4. Organiser des services destinés aux personnes et aux associations qui favorisent la réalisation des objectifs du Centre culturel.

Au niveau communal, l’équipe du Centre culturel intervient régulièrement pour des constructions de projets (Maison du Père Noël, Langue Française en Fête,…) pour des collaborations (Festival International des écoles de cinéma, les Tambours pour la Paix, festival de musiques du monde…) mais aussi sur des aides services (prêt de matériel, aide pour des outils de promotion…).

La programmation du Centre culturel comprend également un abonnement annuel à environ 50 spectacles dont 15 en décentralisation dans les salles des centres culturels locaux de la région, plus quelques spectacles hors abonnement. À cela s'ajoute une programmation Jeune Public en scolaire et extra scolaire, des concerts musiques classiques (concerts apéritifs), un ciné-club, des expositions en ville et en région. Le CC est aussi à la disposition de la vie associative qui peut, par exemple, y organiser des activités comme les fêtes septennales, fête de la jeunesse ou l'accueil du Dalaï Lama. Autant dire que la salle modulable de 900 places dont dispose le CC de Huy est souvent occupée. Aurélien Juen - Animateur Centre culturel d'Arrondissement de Huy

Du Théâtre au Centre culturel

La première apparition d’une troupe (soutenue par les autorités communales) à Huy est datée de 1634 et a lieu dans le couvent des Augustins. C’est en 1811 que le Conseil communal décide de doter la ville d’un théâtre. Pour ce faire, il fait transformer l’église Saint-Etienne. Cependant, ce local qui peut contenir environ 300 personnes se révèle rapidement trop exigu. Ce n’est que le 20 janvier 1865 que le projet de la construction du Théâtre de Huy est adopté par le Conseil communal. L’architecte M. L. Blandot en dresse les plans. La pose de la première pierre de l’édifice a lieu le 3 juin de la même année. Le bâtiment prend la forme d’un théâtre à l’italienne : un grand quadrilatère d’une longueur de 40 mètres et d’une largeur de 18 mètres. Le théâtre occupe toute la largeur de l’édifice. L’arrière du bâtiment est composé de plusieurs loges d’artistes et des magasins de décors sont aménagés en annexe. La salle de spectacle peut contenir 600 spectateurs et adopte la forme d’une « bonbonnière ». Le Théâtre de Huy voit défiler maintes célébrités musicales et théâtrales comme Eugène Ysaye (photo), José Dupuis, Suzanne Reichenberg… Les 19 et 20 avril 1925, le théâtre est ravagé par un terrible incendie. Les journaux locaux relatent l’événement et la désolation de la population hutoise face à la destruction de sa très chère salle. La question de la reconstruction du théâtre est débattue et examinée par une commission spéciale constituée par le Collège échevinal. Il est décidé que la construction d’un nouvel édifice sera assurée par la Ville et que ce dernier s’élèvera sur le même emplacement que l’ancien théâtre. L’inauguration du nouveau bâtiment en style art déco, dessiné par les architectes Polak et Hoch, a lieu le 7 novembre 1927. L’année culturelle 1955 est marquée par deux événements : l’apparition d’un cinématographe et l’action d’ouverture vers les écoles lancée par le Service d’éducation populaire du Ministère de l’Instruction Publique, sous la forme de trois matinées classiques. En 1969, une ASBL (association sans but lucratif) liée au lieu se crée : le Centre d’action culturelle pour la région de Huy. L’implication de l’Etat dans la politique culturelle est grandissante, phénomène reposant sur quelques facteurs essentiels dont la diminution du temps de travail et son corollaire, l’accroissement du temps de loisirs. La culture devient un enjeu politique et une aspiration populaire. Le Centre d’action culturelle pour la région de Huy est alors reconnu comme Maison de la Culture à vocation régionale (alors que les Foyers culturels développent leurs projets sur le territoire d'une seule commune). Le 1er octobre 1989, une nouvelle ASBL est créée. Elle prend le nom de Centre culturel de l’Arrondissement de Huy (CCAH). Elle est reconnue comme Centre culturel régional, nouvelle appellation des Maisons de la Culture. Les Foyers Culturels deviennent eux des Centres culturels locaux.

Polak et Hoch, architectes Michel Polak, architecte suisse, s’installe en Belgique en 1922 suite au chantier du vaste complexe Résidence Palace de Bruxelles. Il rejoint ainsi son collaborateur Alfred Hoch. Polak est l’auteur de nombreux bâtiments de la capitale, un des plus connu étant la villa Empain. Il devient une figure de l’Art déco bruxellois. Son style est somptueux tout en restant classique et empreint de l’influence de la Sécession viennoise.


La Société d’Amateurs

La Société d’Amateurs est fondée le 12 juin 1853 par Godefroid Camauër. Au début de sa fondation, la Société tient ses réunions à ce qui est à l’époque le café Gibraltar, rue Montmorency. Les répétitions générales ont lieu au Temple des Augustins, édifié à l’emplacement actuel de l’Ecole Normale.

La Société est ensuite logée « chez elle », aux Longs Thiers, dans un bâtiment comprenant salle des fêtes et salle de répétitions. Inauguré en 1858, il est incendié en 1863. Abritée provisoirement dans les locaux de la Société d’Harmonie, elle se voit céder par la Ville (acte du 4 avril 1865 devant le notaire Chapelle) une parcelle de terrain d’environ 40 ares, à côté de l’emplacement réservé au futur théâtre communal. La Société doit prendre à sa charge l’installation d’un kiosque. Il doit être placé de telle manière que la musique que l’on y exécute soit facilement entendue du jardin public.

Sous l’habile direction de son chef, qui avait organisé deux sections, une de chant d’ensemble et une d’harmonie, la Société d’Amateurs ne tarde pas à prendre place parmi les sociétés les plus renommées du pays et de l’étranger. Les nombreux concours dans lesquels elle se mesure consacrent sa valeur.

En 1925, lorsque le Théâtre est la proie des flammes, la Société d’Amateurs est victime, pour la deuxième fois, d’un incendie. Elle y voit disparaître son importante bibliothèque musicale, perte irréparable à laquelle s’ajoute celle des diplômes, bannières, médailles, portraits, bustes et autres souvenirs de son glorieux passé.

Le 7 janvier 1987, Monsieur Emile Tasset, directeur de la Société d’Amateurs et Monsieur André Godelet, président de la section locale de la Croix-Rouge, signent l’acte authentifiant la fusion de la chorale des Amateurs et de la chorale de la Croix-Rouge. Reste aujourd’hui la chorale de la Croix-Rouge qui occupe la salle dite des amateurs dans l’actuel Centre culturel.


Le kiosque Camauër

Au 19e siècle, la musique célèbre les événements officiels. Elle accompagne les défilés, les parades et les cortèges folkloriques. Populaire ou savante, elle occupe une place de choix dans la vie quotidienne et tout particulièrement dans les manifestations de plein air. C’est dans ce contexte qu’apparaissent, à partir de 1830, les kiosques à musique.

Les premiers kiosques installés dans les jardins publics sont des édifices en bois, entièrement démontables, de plan circulaire ou polygonal. Ce plan rayonnant suscite spontanément un rassemblement en cercle autour du kiosque. La construction du kiosque de la Promenade de l’île, actuellement avenue Delchambre, est prise en charge par la Société « Les Amateurs », suivant la convention passée avec la Ville de Huy en 1865. L’architecte hutois Pierre-Joseph Vierset en dresse les plans. On lui donne plus tard le nom de « kiosque Camauër », à la mémoire de Godefroid Camauër, musicien et compositeur hutois de grand talent.

Si l’ère du kiosque est aujourd’hui révolue, cet édifice aura néanmoins eu le mérite de se distinguer des autres lieux de rassemblement par le caractère spontané de son pouvoir d’attraction et de convivialité. Par la diversité des prestations qu’il abritait, il a participé activement non seulement à l’animation des localités, mais aussi à toute la mouvance de la vie sociale du 19e siècle. Depuis 2008, le Centre culturel a relancé des activités sur le kiosque (fête de la musique, nuit du patrimoine…), lui permettant ainsi de garder tout son sens. En 2013, la toiture du kiosque est malheureusement déclarée instable. Il devrait prochainement être démonté et restauré par la Ville de Huy.


Il est possible à tout moment de visiter le Centre culturel en compagnie d’un de nos animateurs. Ces visites peuvent se faire en individuel ou pour des groupes. Il suffit d’en faire la demande par téléphone (085 21 12 06) ou par mail info@ccah.be.