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− | Remarque : Comme plusieurs articles de ce site les informations ont été puisées dans les archives, les souvenirs et, après vérifications, extraites d'ouvrages existants dont notamment ceux édités par Jean-Louis Prévot | + | Remarque : Comme plusieurs articles de ce site, les informations ont été puisées dans les archives, les souvenirs et, après vérifications, recoupages, extraites d'ouvrages existants dont notamment ceux édités par Jean-Louis Prévot secondé de son "complice" Ferdinand Braquet. |
===Quelques dates... Rapide aperçu historique=== | ===Quelques dates... Rapide aperçu historique=== | ||
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La commune d'Ouffet voit son origine dans l'ancien ban d'Ouffet constitué des villages d'Ouffet, Ellemelle et Warzée, ancien ban auquel on a joint les seigneuries de Lizin, Xhenceval, Himbe et Odeigne. | La commune d'Ouffet voit son origine dans l'ancien ban d'Ouffet constitué des villages d'Ouffet, Ellemelle et Warzée, ancien ban auquel on a joint les seigneuries de Lizin, Xhenceval, Himbe et Odeigne. | ||
− | Dès le Xe siècle, le chapitre Saint-Martin à Liège reçoit de son fondateur | + | Dès le Xe siècle, le chapitre Saint-Martin à Liège reçoit de son fondateur l'évêque de Liège Éracle (959-971), l'église d'Ouffet dédiée à Saint-Médard. Hugues de Pierrepont, Prince-Évèque de Liège (1200-1229) confirme l'incorporation de l'église d'Ouffet au chapitre Saint-Martin en 1222. Le chapitre a donc tous les pouvoirs pour d'abord percevoir les revenus de l'église d'Ouffet, pour ensuite nommer le curé : situation qui durera jusque la fin du XXIIIe siècle, époque de la révolution française. |
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+ | A une époque où l'Église possède un pouvoir temporel sur l'ensemble de l'Europe, le village d'Ouffet, dont une des premières mentions remonte à 1096, ne fait pas exception. Si l'Église dépend directement du chapitre de Saint-Martin, le village relève immédiatement de la cathédrale Saint-Lambert à Liège qui semble vouloir reçu, par donation, du comte Albert de Namur et de sa femme Rolenza avant 1155. Ici aussi, la situation restera inchangée jusqu'à la Révolution : la mense épiscopale à la haute autorité sur ce village du pays de Liège et la Principauté. Jusqu'au XXIIIe siècle elle chargera des avoués d'administrer le village. Mais l'avouerie disparaît... | ||
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+ | Par la suite, l'administration des trois villages dépendra de la Haute Cour de Justice dont les membres sont nommés par le Prince-Évèque. Le ban n'a donc jamais été administré par un seigneur même si ceux-ci résidaient à Lizin, Xhenceval, Crossée ou Himbe. Ces seigneurs n'avaient pas de privilège par rapport au village, payaient la taille comme les manants et dépendaient directement du Prince-Évèque. La seigneurie d'Odeigne relevait de l'abbaye de Stavelot. Les curieux peuvent encore voir plusieurs bornes séparant le territoire d'Ouffet (OF) du domaine d'Odeigne (OD) au Tîdge di Fèron (Tige de Fairon). | ||
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+ | La Cour de Justice et l'Église de Liège attribuèrent une série de privilèges aux manants (bourgeois), confirmés dès 1634. Les habitants purent élire deux "bourgemaîtres" chargés d'administrer la commune en lieu et place de la Cour de Justice. | ||
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+ | Village du pays de Liège, Ouffet subit les multiples vicissitudes historiques de la Principauté, ainsi, le conflit des Awans et des Waroux eut des conséquences dramatiques pour le village. En 1314, les Hutois furieux contre le Prince-Évèque qui avait conclu, sans eux, une trêve avec les Waroux, se rendent à Ouffet pour s'emparer du château où séjournaient des troupes du Prince. Ouffet paraît être destiné, comme d'autres places fortes, à pratiquer la politique des "chemins clos", blocus destiné à empêcher le ravitaillement de la ville. Ne sachant s'en emparer, ils incendient et pillent le village et s'emparent des biens que le Prince possédait à Warzée. Les guerres de religion du XVIe siècle laissèrent aussi des traces. En 1568, les troupes de Guillaume d'Orange, calviniste, arrivent à Ouffet, pillent les maisons et l'église. Le XVIIe siècle n'est pas plus pacifique : les soldats ne sont pas des anges, ils dévastent le village en 1635, 1636, 1637. Vers 1695, les guerres de Louis XIV accablent encore les villageois. Mais le mal ne vient pas que de l'extérieur, c'est aussi le siècle des procès de sorcellerie... dont on parlera dans un autre chapitre. |
Version du 30 janvier 2020 à 16:31
Remarque : Comme plusieurs articles de ce site, les informations ont été puisées dans les archives, les souvenirs et, après vérifications, recoupages, extraites d'ouvrages existants dont notamment ceux édités par Jean-Louis Prévot secondé de son "complice" Ferdinand Braquet.
Quelques dates... Rapide aperçu historique
La commune d'Ouffet voit son origine dans l'ancien ban d'Ouffet constitué des villages d'Ouffet, Ellemelle et Warzée, ancien ban auquel on a joint les seigneuries de Lizin, Xhenceval, Himbe et Odeigne.
Dès le Xe siècle, le chapitre Saint-Martin à Liège reçoit de son fondateur l'évêque de Liège Éracle (959-971), l'église d'Ouffet dédiée à Saint-Médard. Hugues de Pierrepont, Prince-Évèque de Liège (1200-1229) confirme l'incorporation de l'église d'Ouffet au chapitre Saint-Martin en 1222. Le chapitre a donc tous les pouvoirs pour d'abord percevoir les revenus de l'église d'Ouffet, pour ensuite nommer le curé : situation qui durera jusque la fin du XXIIIe siècle, époque de la révolution française.
A une époque où l'Église possède un pouvoir temporel sur l'ensemble de l'Europe, le village d'Ouffet, dont une des premières mentions remonte à 1096, ne fait pas exception. Si l'Église dépend directement du chapitre de Saint-Martin, le village relève immédiatement de la cathédrale Saint-Lambert à Liège qui semble vouloir reçu, par donation, du comte Albert de Namur et de sa femme Rolenza avant 1155. Ici aussi, la situation restera inchangée jusqu'à la Révolution : la mense épiscopale à la haute autorité sur ce village du pays de Liège et la Principauté. Jusqu'au XXIIIe siècle elle chargera des avoués d'administrer le village. Mais l'avouerie disparaît...
Par la suite, l'administration des trois villages dépendra de la Haute Cour de Justice dont les membres sont nommés par le Prince-Évèque. Le ban n'a donc jamais été administré par un seigneur même si ceux-ci résidaient à Lizin, Xhenceval, Crossée ou Himbe. Ces seigneurs n'avaient pas de privilège par rapport au village, payaient la taille comme les manants et dépendaient directement du Prince-Évèque. La seigneurie d'Odeigne relevait de l'abbaye de Stavelot. Les curieux peuvent encore voir plusieurs bornes séparant le territoire d'Ouffet (OF) du domaine d'Odeigne (OD) au Tîdge di Fèron (Tige de Fairon).
La Cour de Justice et l'Église de Liège attribuèrent une série de privilèges aux manants (bourgeois), confirmés dès 1634. Les habitants purent élire deux "bourgemaîtres" chargés d'administrer la commune en lieu et place de la Cour de Justice.
Village du pays de Liège, Ouffet subit les multiples vicissitudes historiques de la Principauté, ainsi, le conflit des Awans et des Waroux eut des conséquences dramatiques pour le village. En 1314, les Hutois furieux contre le Prince-Évèque qui avait conclu, sans eux, une trêve avec les Waroux, se rendent à Ouffet pour s'emparer du château où séjournaient des troupes du Prince. Ouffet paraît être destiné, comme d'autres places fortes, à pratiquer la politique des "chemins clos", blocus destiné à empêcher le ravitaillement de la ville. Ne sachant s'en emparer, ils incendient et pillent le village et s'emparent des biens que le Prince possédait à Warzée. Les guerres de religion du XVIe siècle laissèrent aussi des traces. En 1568, les troupes de Guillaume d'Orange, calviniste, arrivent à Ouffet, pillent les maisons et l'église. Le XVIIe siècle n'est pas plus pacifique : les soldats ne sont pas des anges, ils dévastent le village en 1635, 1636, 1637. Vers 1695, les guerres de Louis XIV accablent encore les villageois. Mais le mal ne vient pas que de l'extérieur, c'est aussi le siècle des procès de sorcellerie... dont on parlera dans un autre chapitre.