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Sa vie

Né à Marchin en 1725, il vient s'installer à Huy avec sa famille vers 1735. Il s'inscrit au métier des maçons/charpentiers comme fils de maître en 1751/1752. Il épouse la Hutoise Catherine Delhaye à St-Mengold le 24 février 1754, ils auront 5 enfants. Ils louent une maison près de l'hôtel de ville (maison du Coq, à l'époque) en 1755. Catherine décède jeune, en 1676. En secondes noces, il épousera Anne-Marie Mathus du duché de Luxembourg. Ce couple n'aura pas d'enfants, lui décède en 1776, inhumé en l'église St-Rémy et elle en 1794 dans le cimetière paroissial.

Ses activités professionnelles

1. Comme maître-menuisier:

Dans divers livres de comptes consultés, on voit qu'en 1752/1753, il fait des fenêtres pour le grenier du Grand Hôpital. En 1758, il livre des bois et raccommode la halle aux grains. En 1762 , 1773, 1774, il exécute divers travaux pour la Ville. En 1759, 1760, 1764, il travaille pour l'église St-Hilaire. En 1760 et 1773, ce sera à La Sarte, en 1760, 1761, 1763, 1773 à la Collégiale et en 1761, 1762, 1770, 1771 aux Grands Malades.

2. Comme architecte:

En 1754, il exécute le plan du nouvel hôtel de ville, qui est accepté par le prince-évêque en 1755, mais ce premier projet est abandonné. En 1756, il dessine les plans d'une nouvelle église St-Victor à reconstruire à Ohey. En septembre de la même année, il s'occupe de "confecter des conditions pour rendre au rabais les dégats causé (sic)par le débordement du Hoyoux le 7 courant". En 1757, le Magistrat le fait payer pour "avoir faits (sic) les conditions au suject (sic) de la grosse cloche"-(remarque: elle avait été cassée en la sonnant pendant la procession solennelle de la Ville à l'Assomption). En 1759 et 1761, il effectue des plans pour réparations au pont des Veaux et la halle aux Grains. En 1766, il est chargé de faire les plans pour une nouvelle habitation du prieur des Grans Malades. En 1774, il fait les plans d'un nouveau choeur pour l'église St-Michel d'Oteppe, qui sera réalisé par Jean Grognar. En 1774, 1766, 1785, il s'occupe de murailles, de chaussées pour le compte de la Ville; il travaille beaucoup pour celui de la Collégiale , travaux à l'intérieur et aussi à des églises qui en dépendent comme Filée, Marchin, Hoeselt, Alken.

L'église St-Victor à Ohey (Jallet) qui a remplacé au XIXe siècle celle reconstruite en 1756 sur les plans de l'architecte hutois Arnold Dumoulin. (photo Patrimoine Immobilier Culturel de Wallonie)

3. Comme voir-juré:

En juin 1758, ce poste de voir-juré visitant lui est confié par le Magistrat; il exercera son office dans les cours de justice de Huy-grande et de Huy-petite, entre 1758 et 1774, avec comme co-équipier le menuisier Martin Bron nommé depuis 1748. En 1768, avec l'architecte Jacques Jamotte, il sera chargé de la visite du nouvel hôtel de ville bâti de 1765 à 1768 sur les plans de Jean-Gilles Jacob. Jusqu'en 1775, il fera bon nombre de visites de terrains, de murs de séparation, de maisons, etc.

4. Comme arpenteur juré:

En 1766, on le voit agir comme tel, à la demande du Magistrat, dans le rapport de mesure du chemin tendant de la ville de Huy à Vinamont. Il possède cette qualification comme dépendant des cours de justice de Huy. Le 16 avril de la même année, il signe le fameux plan dont il sera question dans la rubrique suivante. En 1771, 1775, il est chargé de la mesure de parcelles de biens communaux mis en location, de plusieurs portions de terrain pour pouvoir en faire des sarts. En 1775, ce sera lui qui tracera le plan d'adoucissement de la pente du trajet entre Huy et Marchin, première partie d'une chaussée jusqu'à Ciney que les Français voulaient faire établir sur la juridiction de la principauté de Liège en évitant de passer sur le territoire autrichien, afin de relier Liège à la France. Remarque: ces travaux seront malheureusement inutiles puisqu'en 1776, les Etats liégeois choisiront le tracé définitif qui évitait Huy. Entre 1772 et 1775, Arnold Dumoulin établit des cartes figuratives de terrains à Huy, à Ligney, à Waleffe-st-Georges, à Vierset, à Modave,... Mais il a aussi travaillé au service de particuliers aussi bien à Huy qu'ailleurs, sans en laisser beaucoup de traces écrites.

Le fameux plan de 1766

Historique:

En 1894, René Dubois avait consulté et présenté, pour la rédaction de son article La Ville de Huy au XVIIIe siècle paru dans le tome X des Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, une copie de ce "plan d'ensemble dressé le 16 avril 1766 par Arnold Dumoulin, arpenteur-juré pour la Ville de Huy". L'échelle de cette copie fut évaluée à 1/4850 par le professeur André Joris, qui s'en servit pour écrire avec Christianne De Craecker-Dussart l'article "Le Visage de Huy- Choix et commentaire de documents iconographiques anciens (XVe-XIXe siècles)", paru en 1976 dans la collection "Histoire Pro Civitate" du Crédit Communal.

Au début des années 1980, l'archiviste Pierre Bouwens eut la chance de retrouver l'original du plan dans le grenier de l'hôtel de ville: il était en piteux état, déchiré en 5 fragments salis, mais les services compétents des Archives Générales du Royaume à Bruxelles sont parvenus à le reconstituer dans son ensemble et l'ont entoilé. Il fut déposé en décembre 1983 aux Archives de l'Etat de Huy et est à présent conservé aux Archives de l'Etat de Liège.

Description:

Son format est plus grand que celui de la copie de René Dubois, car il fait 89 X 120 cm, échelle +/- 1/2650. Support en papier fort. Encadré d'un large trait noir aux bords supérieur, gauche et droit. Titre en capitales rouges: Plan de la ville de Huy avec ses fauxbourgs, rues et maisons. Deux légendes permettent d'identifier édifices, rues, ponts, portes. Au bas du plan, le texte: Les 2 et 3 avril 1766, Arnold Dumoulin, arpenteur juré à mesuré les rues de la ville, la chaussée de Statte avec la Sarte, qui font en tout 2953 verges de 16 pieds quarrés (sic), soit 13.785,93 mètres; le plan qui a ensuite été dressé a été signé par Arnold, le 16 avril suivant.

Sources consultées

Pierre Bouwens L'original retrouvé du plan de Huy en 1766 et son auteur, Arnold Dumoulin (1725-1776) in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-Tome XXXIX/1975 pages 9 à 27.

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