Eugène Godin : Différence entre versions
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Les activités sont florissantes et l’industriel qui est à la tête de plusieurs centaines d’ouvriers est en contact étroit avec d’autres familles bourgeoises (les Delloye, Gillard, Errata) bien introduites dans la banque, la finance et l’industrie. Avec eux, il fonde notamment le comptoir d’escompte de la Banque nationale à Huy (1855), la Banque populaire de Huy (1865), et est partie prenante lors de la création de la Banque de Bruxelles, dont il est administrateur (1871-1877). Il prend aussi des participations dans les secteurs de la verrerie, de la construction du chemin de fer, de l’assurance. Depuis 1858, il est aussi à la tête de la Société de Vezin-Aulnoye et possède des participations dans l’Asturienne des Mines fondée en 1853. Eugène Godin incarne bien l’esprit des patrons wallons du XIXe siècle, dirigeants importants dans un secteur d’activité, investisseurs et financiers dans de nombreuses autres branches industrielles. | Les activités sont florissantes et l’industriel qui est à la tête de plusieurs centaines d’ouvriers est en contact étroit avec d’autres familles bourgeoises (les Delloye, Gillard, Errata) bien introduites dans la banque, la finance et l’industrie. Avec eux, il fonde notamment le comptoir d’escompte de la Banque nationale à Huy (1855), la Banque populaire de Huy (1865), et est partie prenante lors de la création de la Banque de Bruxelles, dont il est administrateur (1871-1877). Il prend aussi des participations dans les secteurs de la verrerie, de la construction du chemin de fer, de l’assurance. Depuis 1858, il est aussi à la tête de la Société de Vezin-Aulnoye et possède des participations dans l’Asturienne des Mines fondée en 1853. Eugène Godin incarne bien l’esprit des patrons wallons du XIXe siècle, dirigeants importants dans un secteur d’activité, investisseurs et financiers dans de nombreuses autres branches industrielles. | ||
− | Comme ses ancêtres, Eugène Godin s’intéresse à l’aspect social de manière quelque peu paternaliste. Il contribue à l’ouverture d’une école officielle et d’une formation du soir pour adultes ; il soutient les œuvres caritatives et les activités de loisir. En 1863, la Société des Amateurs fait d’ailleurs ériger un monument en l’honneur de son président ; la statue est toujours visible à Huy dans le parc de l’avenue Delchambre. | + | Comme ses ancêtres, Eugène Godin s’intéresse à l’aspect social de manière quelque peu paternaliste. Il contribue à l’ouverture d’une école officielle et d’une formation du soir pour adultes ; il soutient les œuvres caritatives et les activités de loisir. En 1863, [[la Société des Amateurs|Centre culturel de l'Arrondissement de Huy]] fait d’ailleurs ériger un monument en l’honneur de son président ; la statue est toujours visible à Huy dans le parc de l’avenue Delchambre. |
En 1866, il achète La Gazette de Huy,journal qu’il avait contribué à créer en 1861, qu’il cède à Louis Degrâce et qui lui permet de diffuser davantage ses idées libérales. | En 1866, il achète La Gazette de Huy,journal qu’il avait contribué à créer en 1861, qu’il cède à Louis Degrâce et qui lui permet de diffuser davantage ses idées libérales. |
Version du 6 mai 2014 à 15:10
Né à Huy 18/08/1824, mort à Marchin 03/06/1886 Élevé par ses oncles paternels Alexis et Léopold Godin, Eugène Godin est né dans une famille d’industriels hutois spécialisés dans la papeterie. Son père, Eugène, est décédé en 1830. Rapidement mis au courant des procédés et de la gestion des affaires, Eugène Godin se retrouve à la tête des Papeteries Godin avec son cousin germain Jules Preud’Homme Chaudoir et, ensemble, ils constituent une société en nom collectif, la E-L. Godin et fils, souvent appelée la société Eugène Godin (1869).
Les activités sont florissantes et l’industriel qui est à la tête de plusieurs centaines d’ouvriers est en contact étroit avec d’autres familles bourgeoises (les Delloye, Gillard, Errata) bien introduites dans la banque, la finance et l’industrie. Avec eux, il fonde notamment le comptoir d’escompte de la Banque nationale à Huy (1855), la Banque populaire de Huy (1865), et est partie prenante lors de la création de la Banque de Bruxelles, dont il est administrateur (1871-1877). Il prend aussi des participations dans les secteurs de la verrerie, de la construction du chemin de fer, de l’assurance. Depuis 1858, il est aussi à la tête de la Société de Vezin-Aulnoye et possède des participations dans l’Asturienne des Mines fondée en 1853. Eugène Godin incarne bien l’esprit des patrons wallons du XIXe siècle, dirigeants importants dans un secteur d’activité, investisseurs et financiers dans de nombreuses autres branches industrielles.
Comme ses ancêtres, Eugène Godin s’intéresse à l’aspect social de manière quelque peu paternaliste. Il contribue à l’ouverture d’une école officielle et d’une formation du soir pour adultes ; il soutient les œuvres caritatives et les activités de loisir. En 1863, Centre culturel de l'Arrondissement de Huy fait d’ailleurs ériger un monument en l’honneur de son président ; la statue est toujours visible à Huy dans le parc de l’avenue Delchambre.
En 1866, il achète La Gazette de Huy,journal qu’il avait contribué à créer en 1861, qu’il cède à Louis Degrâce et qui lui permet de diffuser davantage ses idées libérales. Conseiller provincial de Liège (1861-1875), conseiller communal de Marchin (1869-1879), Eugène Godin devient échevin de 1870 à 1879 dans cette commune où il avait déménagé en 1868 et où il fait construire un château (au Fourneau, 1875). En 1889, sa veuve fera ériger une chapelle en annexe du château. En 1988, le château a été dévasté par les flammes et a dû être rasé.
Références
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 318-319.
Michel ORIS, Une culture économique originale, dans Jean-Marie DOUCET (dir.), Hommes de fer et de fonte, Huy, 1994, coll. Histoire d’une ville, p. 30-39
Jean-Marie DOUCET, Une dynastie traditionnelle de maîtres de forges, les Delloye, dans Jean-Marie DOUCET (dir.), op. cit., p. 49-58
Jean-Marie DOUCET, Le temps des ingénieurs : les machines exquises de François Thiry, dans Jean-Marie DOUCET (dir.), op. cit., p. 49-59
Jean-Marie DOUCET, L’imaginaire social, dans Jean-Marie DOUCET (dir.), op. cit., p. 94-95
Michel ORIS, dans Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
Michel ORIS, dans Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 375
Michel LAFFUT, Le libéralisme à Huy (1846-1914), p. XXVIII, 1968
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Jacques VANDENBROUCKE, De Godin à Intermills. Histoire de l’industrie papetière à Andenne 1828-1983, Seilles, 1994
Le CLXXVe anniversaire de la fondation des papeteries Godin, Huy, 1932