Le Comté de Moha : Différence entre versions

Version du 26 septembre 2023 à 21:11

Les vestiges du fort de Moha

HISTOIRE

Le plus ancien comte de Moha connu est ALBERT I. On trouve son nom dans une charte de l'archevêque de Trèves BOPPON en 1020/1022. Le comté était une grande terre allodiale (=ALLEU) dont les habitants n'étaient justiciables que du propriétaire. Ces "serfs", une fois affranchis obtinrent des parcelles de la terre, mais le "seigneur" conservait sur eux ses pouvoirs judiciaire et administratif. Le territoire devait inclure les églises de WANZE, d'ANTHEIT et de ST-JEAN près de HUY. D'après l'auteur des délices du Pays de Liége, il s'étendait entre la Mehaigne et la Meuse, mais il comprenait peut-être aussi Hannut. Le chef-lieu du comté était MOHA, situé sur la rive gauche de la Meuse.

Vers la fin du XIème siècle, le comte était ALBERT II de DASBOURG (ville des Vosges), fils du comte HENRI de DASBOURG et époux de la fille du comte de LUXEMBOURG, ERMESINDE. Il avait 2 frères, HUGUES de DASBOURG et BRUNON, prévôt de TOUL. Il décéda en 1098, père de deux fils HENRI et HUGUES. Sa veuve prit pour second époux le comte GODEFROID de NAMUR et mourut en 1143 après avoir donné l'église ST-JEAN à l'abbaye de CLUGNY.

Le successeur du comté fut HUGUES de DASBOURG. En 1146, il fit don à l'abbaye de FLÔNE de l'église d'ANTHEIT. Une guerre opposa en 1148 le comte de MOHA et le comte de NAMUR HENRI. Devenue veuve, l'épouse de HUGUES, GERTRUDE de LOOZ, donna sa prébende de l'église ST-SERVAIS de MAASTRICHT à l'église de WANZE.

Son fils était alors comte de MOHA, de DASBOURG et de METZ, sous le nom de HUGUES II. Son épouse était LUTGARDE de BRABANT. Ils avaient 2 fils HUGUES et ALBERT, qui se mirent en guerre en 1172 contre LOUIS de LOOZ puis contre son fils GERARD pour récupérer le fort de BILZEN et la moitié de celui de COLMONT, mais HUGUES décéda inopinément à Huy et son frère ALBERT fut vaincu par les comtes de LOOZ.

Ce dernier prit le titre de comte de MOHA sous le nom d'ALBERT III, époux de GERTRUDE de BADE. Il fonda l'abbaye du VAL-NOTRE-DAME d'ANTHEIT et la dota de 3 fermes situées à WANZE, CHAMPIA et MONT-ST-ETIENNE. Comme il n'avait pas d'enfant mâle (voir ci-dessous *), le duc de BRABANT et le comte de LOOZ firent en 1197 une convention pour la succession moitié-moitié au comté. Un premier testament du comte ALBERT III ,vers l'an 1200, donnait ses biens au duc de BRABANT, sous condition du payement immédiat d'une somme de 15000 marks que ce dernier n'accepta de verser qu'en partie. Un second acte de 1204 cédait alors l'alleu de MOHA et WALEFFE à l'EGLISE de LIEGE. Une fille, GERTRUDE, naquit en 1205 (1206?). Le comte mourut au début de 1212, après avoir réclamé à l'évêque une somme d"argent pour l'alleu qu'il lui cédait. Le duc de BRABANT et le prince-évêque ne s'entendirent pas au sujet de ces sommes à partager entre eux à l'amiable et ils entrèrent en guerre. La ville de LIEGE fut pillée en mai 1212.

     La fille d'ALBERT III, GERTRUDE, mourut sans postérité en 1225 et HUGUES de PIERREPONT, prince-évêque de LIEGE, prit aussitôt possession de l'alleu pour l'incorporer dans sa principauté ,avec l'aval de l'empereur.

Tour Ste-Gertrude, vestige du fort de Moha

• Ses deux fils, HENRI et GUILLAUME s'étaient entretués dans les bois de Beaufort au cours d'un jeu-duel. Anne-Marie Courtoy, de Ben-Ahin, nous rappelle qu'un tableau dans l'église du St-Nom de Notre-Dame à GIVES représente le comte Albert III de MOHA, son épouse et leurs deux fils.

Albert III de Moha, son épouse et leurs deux fils, tableau en l'église de Gives. Photo KIKIRPA.BE/a071607

AUJOURD'HUI

Il ne reste du comté de MOHA que les ruines de sa forteresse aux murailles renforcées. Quelques 150 ans après avoir été placé sous l'autorité des princes-évêques, le château-fort avait été assiégé par les Hutois en 1376, capturé et transformé en casernement. Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, il fut progressivement pillé de ses pierres et l'Etat belge en devint propriétaire au XIXe siècle.

Une association fut créée en 1992 pour la sauvegarde et la valorisation des vestiges (Les Amis du Château féodal de Moha). Les ruines continuent à "vivre" par des fouilles archéologiques, des travaux de consolidation et des évènements comme les "Fêtes de la Neuvaine" à l'Ascension et les "Balades contées" chaque année septembre. Toute l'année, également, on y propose des animations et des visites à l'atmosphère de Moyen Âge.

     Le château féodal est perché sur un éperon rocheux barré, au confluent de la MEHAIGNE et du FOSSEROULE. Ses vestiges, constitués d'une cour basse et d'une cour haute, s'étendent sur 150 mètres autour de la Tour Ste-Gertrude.

SOURCES

J.DARIS Le Comté de Moha in Bulletin de l'Institut Archéologique Liégeois-tome XI/1872

J.FRESON "Notes complémentaires sur le comté de Moha" in Annales du Cercle hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome I/1875.

XXX.WikiHuy: Château féodal de Moha= http://www.wikihuy.be/index.php?title=Ch%C3%A2teau_f%C3%A9odal_de_Moha

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