Grotte du Trou Manto : Différence entre versions

Version du 24 septembre 2014 à 09:40

La grotte du TROU-MANTO se trouve à flanc de coteau dans la vallée de la Solières. On peut y accéder par un sentier très escarpé. Un câble est tendu pour vous aider à y grimper. Malheureusement l'entrée de la grotte est fermée par une grosse porte, cela du aux vandalisme dont elle fut victime récemment, certains spéléologues venu du Nord n'étant pas très respectueux de nos richesses naturelles.

Nous sommes ici en pleine zone calcaire avec des phénomènes karstiques remarquables, dont la grotte du Trou-Manto, ainsi qu'un peu plus loin, la grotte Saint-Etinne et l'abri sous-roche de Ben-Ahin sont les témoins.

Les roches calcaires ont la particularité d'être très fissurées. Elle sont donc capables d'absorber de grandes quantités d'eau. Les cours d'eau sont donc autant souterrains qu'en air libre.

Légende

Les Nutons du Trou Manto

Jadis, et depuis très longtemps, les Nutons vivaient en bonne harmonie avec les villageois de nos contrées. On ne les voyait guère, reclus dans leur grotte pendant la journée. C'était des êtres très petits et gentils, sorte de nain à la peau basanée et fort ridée. La nuit, ils sortaient en grand nombre pour s'amuser et s'occuper de tâches indispensables dans la forêt et les champs alentour. Ils étaient très bons artisans, et excellaient dans les métiers de forgerons, chaudronniers, charretiers, rémouleurs, tisserands, cordonniers, lingères, bûcheron.

    Très serviables, il suffisait de leur présenter le travail devant la porte de la maison le soir, pour que tout soit magnifiquement exécuté durant la nuit. Il suffisait pour leur peine, et les voir s'acquitter de toutes sortes de corvées, de leur mettre un peu de nourriture: du lard, des œufs, de la farine, du lait. Ils pouvaient aussi en cas d'orage ou de pluie subite la nuit, s'occuper de la moisson ou d'autres tâches agricoles. En reconnaissance, le fermier disposait un peu de nourriture ou un peu d'argent devant la porte de la ferme. C'était des êtres très prévenants et courageux. Cependant, en cas de moqueries ou remarques désobligeantes à leur égard, ils se fâchaient et se vengeaient singulièrement. Dans la région de Huy, on les rencontrait surtout du côté de Ben-Ahin, dans la grande forêt de Solière, ils habitaient le célèbre Trou-Manto. 
   Wathelet, qui habitait dans le voisinage était leur ami. Il leur donnait régulièrement des victuailles, du pain du lait, et des fruits de saison. Tous les petits menus travaux d'entretien de la ferme et du matériel étaient soigneusement réalisés par ses voisins de nutons, desquels Warhelet s'en trouvait bien servi. 
    Pourtant sa femme ne les aimait pas beaucoup. Un peu chipie, elle affichait une jalousie certaine à leur égard et l'amitié que son homme entretenait avec les nûtons. Un soir, elle prit la résolution de leur jouer un mauvais tour. Elle remplaça la nourriture mise à leur disposition par des aliments avariés, avec quantité de sel, de pain sec et autres boissons rancies. Elle voulait leur faire croire que Wathelet leur voulait du mal et ainsi il ne viendrait plus. Les nutons comprirent vite la supercherie, et qui était responsable de ce vilain tour. 
    Dans la plus grande discrétion, ils travaillèrent mystérieusement toute la nuit. Au lever du jour, la fermière vit avec stupéfaction sa cuisine complètement vide. Tous les meubles avaient disparus, tous les ustensiles de cuisine volatilisés. Elle appela son mari en criant que ces vandales de nutons avaient volé tous leurs biens. Il accouru et voyant la pièce vide, il ouvrit la porte et vit les victuailles piétinées sur le seuil, devant l'entrée. 
    Tu as voulu maltraiter les nutons, c'est leur vengeance dit-il. Il sortirent tous deux devant la maison et virent avec stupéfaction tous les meubles et ustensiles de cuisine parfaitement disposés sur la toiture de la maison. Wathelet en voulait beaucoup à sa femme, car il savait que vexés, il ne reverrait plus les nutons. Car maltraités, ils quittaient sur le champ la région pour des lieux plus cléments. Les villageois devaient dès lors se débrouiller pour leurs corvées. 
    Ont dit qu'ils ont complètement disparus de nos forêts, anéantis par notre vie moderne et trépidente: faut-il vraiment le croire?  

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