Hôtel de la Cloche : Différence entre versions

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Historique

Sur le Quai de la Batte à Huy, s'élève une curieuse construction bien faite pour fixer l'attention des archéologues : nous voulons parler de l'immeuble connu à Huy sous le nom des « trente-six ménages », à cause de la population dense qui, naguère encore, y grouillait, c'est bien le mot, dans une promiscuité dégagée de tout souci d'hygiène et de mœurs. C'était, non pas l'hôtellerie de la Couronne, comme on l'a dit et écrit par erreur, mais bien l'hôtel de la Cloche; nous avons trouvé des actes ne laissant aucun doute à cet égard : l'hôtel de la Couronne était au coin de la rue de ce nom; il était très ancien.

Un document de 1406 (édit du prince Jean de Bavière) en fait mention; une autre pièce de 1415 en parle aussi: une maison, hosteil et assieze (verger), qu'on dit dette couronne (avec toutes ses appendices et aisemences) le tout situé sur le rivage de Meuse, où les nef abordent, au tournant de Chafornirue. Elle appartenait à la fabrique de l'église primaire, qui la céda le 15 janvier 1417 à un nommé Wilheame Ponchar, bourgeois de Huy (2). En 1509, johan de Latine la possédait.

En 1564, Robert de Spinette est cité comme « hôte » de la Couronne; en 1571, Francoy de Chokier ; en 1579, Badhuin de Bierwart.

En 1755, son propriétaire était Jean-Jacques de Giordano, dit Dujourdain, lieutenant-colonel et adjudant de la Cour de Bruxelles, et antérieurement, sa parente, Marguerite Messing, la possédait. En 1773, il était loué annuellement pour 40 écus faisant 160 florins Brabant..

L'ancien hôtel de la Couronne a fait place, depuis long-temps, à des maisons.

Quant à celui de la Cloche, il était, comme nous l'avons dit plus haut, établi dans la vieille construction formant l'angle du quai de la Batte et de la rue du Chaudron, — maintenant rue Sur Meuse.

Bien jolie était-elle sans doute avant les mutilations qu'elle a subies.

Comme les fenêtres supérieures, celles du rez-de-chaussée étaient à meneaux ayant les arêtes chanfreinées; elles de-vaient en outre être garnies de grillages à hottes; la symé-trie la plus absolue régnait dans la distribution des jours.

Au-dessus de la porte se balançait l'attirante enseigne en ter suspendue à une console ouvragée et tintinabulant par la brise. Tous les détails, tous les membres de la construction étaient accusés par de beaux bandeaux en pierre, coupant de raies horizontales la façade en briques.

Sous le cordon du premier étage se voient les vestiges d'une pierre sculptée en mode de frise; ce bas relief devait indiquer, soit le repos d'un voyageur dessous un arbre feuillu, soit un repas champêtre. Les saillies ont trop souffert des atteintes du temps pour qu'on puisse reconstituer d'autorité le sujet primitif.

Au coin de l'immeuble, dans une petite niche défendue par une barre de fer dentelée, se trouvait une statue de madone ou de saint; n'était-ce point le moyen d'avoir, à cette époque, un éclairage économique aux abords de l'hôtel, par la générosité, en livres de cire, des bons fidèles et des pénitents?.

Au-dessus des croisées du premier étage se trouve une rangée de mascarons, taillés en ronde-bosse, et représentant des chevaliers et des bourgeois.