Saint Mengold
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DES PREUVES
Avec Philippe George, relevons quatre points qui attestent de l'existence à Huy, dans les années 1100, d'un culte à un saint nommé Mengold, mais aussi d une église lui dédiée et abritant ses reliques.
-Le nom "Mengoldus" est cité pour la première fois à Huy dans un document du XIIe siècle. Il s'agit de l' établissement d'un accord entre l'église Notre-Dame de Huy et les habitants d'Ulbeek, charte dont un témoin porte le nom de Mengold. On peut en déduire qu'un culte à ce saint était donc déjà présent à cette époque dans notre cité mosane.
- Et, effectivement, vers la fin de ce XIIe siècle, on voit l'évêque de Liège, Raoul de Zähringen, procéder à la translation des reliques de ce saint local en une châsse fabriquée par l'orfèvre Godefroid de Huy.
-Une autre charte, datée de 1189, cite un lieu situé "iuxta Sanctum Mengoldum", c'est-à-dire: auprès de (l'église) Saint-Mengold.
-Une "Vita Mengoldi" nous est également parvenue, qui a été rédigée au XIIe siècle par un ecclésiastique hutois resté anonyme et qui relate la vie de ce saint martyr.[1]
SA VIE
Ce comte du IXe siècle de la région Rhin-Moselle s'appelle MEINGAUD en Allemagne mais MENGOLD en Angleterre, car il s'agit du fils de la soeur unique de l'empereur Arnulf, mariée au roi d'Angleterre HUGO. Mais le comte restera toujours très proche de l'empereur et séjournera à sa cour.
Il sera marié à une veuve, la comtesse Geila, soeur d'un certain duc Albéric, qui devient l'ennemi juré de Mengold et parvient à le faire condamner à mort pour l'assassinat, au cours d'un combat légal, de l'un de ses amis.
Notre comte, alors que Geila entre au couvent, prend son bâton de pèlerin et erre pendant sept longues années, instruisant les gens des Saintes Ecritures. Un beau jour, il entend une voix qui lui prescrit de se rendre où il pourra se reposer. C'est alors qu'il se dirige vers l'oratoire des saints Thimothée et Symphorien qui se trouve entre deux monts, là où le fleuve Meuse vient baigner la ville de Huy. C'est une possession de Mengold, cadeau de l'empereur Arnulf. Mais près d'un lieu appelé Greverias (Gravières?), ses ennemis le retrouvent et l'assassinent, on ignore en quelle année.
Il sera enseveli avec grand honneur dans l'oratoire précité.
CULTE LITURGIQUE
Pendant les invasions normandes, l'oratoire est détruit, ainsi que toutes les églises du diocèse, mais on a eu le temps de mettre à l'abri les reliques et les trésors. Une fois l'église réparée, le corps du saint y est porté et est adjoint comme patron de Huy au confesseur Domitien.
D'après l'obituaire de Notre-Dame de Huy, la fête du saint est célébrée le 8 février en degré triplex et le 15 février en degré duplex et la commémoration de la translation le 14 juin.
REFERENCES
- ↑ Le Chapitre fit recopier le manuscrit de la Vita au XVIe siècle, qui fut soumis à l'authentification du Prince-Evêque. Il est aujourd'hui conservé dans les Archives de l'Etat de Huy (à Liège, actuellement)
SOURCES
-Philippe George Jalons pour l'histoire d'un culte: saint Mengold de Huy in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tomeXXXIV/1980-pages 121 à 184.
-http://www.wikihuy.be/index.php?title=Ch%C3%A2sse_de_saint_Mengold_%C3%A0_Huy