SAINT-QUIRIN A HUY
Sommaire
SITUATION
L’ensemble chapelle-cloître-école Saint-Quirin se situe à Huy, en Outremeuse, en haut de la rue Entre-Deux-Portes, au numéro 75.
DESCRIPTION
Les bâtiments du collège sont constitués d’un cœur historique s’organisant autour de l’antique cloître du monastère. Celui-ci a été largement remanié en 1729. Carré et classique, il compte 7 travées par côté, chacune percée soit d’une fenêtre, soit d’une porte. On y voit des vitraux armoriés du XIXe siècle. Le premier étage comprend les anciennes cellules des religieuses avec de petites fenêtres. L’aile sud-est date du XVe siècle, celle du nord-est du XVIIIe et les 2 autres du XIXe.
Quant à la chapelle, elle est accolée à la galerie nord-est du cloître. Elle est à nef unique de 5 travées. Elle a été reconstruite après les guerres du XVe siècle, puis restaurée en style gothique en 1895. Le chœur, orienté au nord-est, est éclairé par 5 grands vitraux illustrant le martyre de saint Quirin. Rappelons que ce saint , ancien soldat romain du IIe siècle, converti sur le tard au christianisme, a été arrêté en mars 130, amputé de la langue, des pieds et des mains, traîné par des chevaux et, ensuite, décapité. Une petite chapelle latérale, à gauche, comprend un autel à saint Quirin et possède, dans une potale murale, une relique du saint, y déposée le 30 avril 1953, soit 900 ans après le transfert des reliques de ROME à NEUSS. En dessous du maître- autel, une crypte, aujourd’hui inaccessible, contient les tombeaux d’une dizaine de religieuses. Quelques vestiges de pierres tumulaires sont aussi visibles sous les chaises des fidèles.
Au jubé, un orgue, installé lors de la rénovation du XIXe siècle, a été récemment restauré.
Les bâtiments scolaires sont de construction récente et ont été édifiés au fil des décennies depuis la création du collège en 1855 jusqu’aux années 1990.
On construisit d’abord un bâtiment sur 3 niveaux de 62 mètres de long. Il abrite de nos jours le département « sciences », des locaux techniques et des classes. A l’est, création en 1879 d’une cour de récréation, qui sera aplanie en 1890 après un incendie à l’intérieur de l’école. En même temps, on édifiera l’école primaire à l’est, ainsi que la salle académique, anciennement située au premier étage en 1893. On procéda également à divers agrandissements, comme l’aile du réfectoire actuel.
Après les guerres, en 1959, on abattit les arbres de la cour du Primaire pour laisser la place à de nouveaux bâtiments et à un agrandissement de ceux existants.
En 1960, réaménagement de l’aile sud du cloître : on en profita pour l’agrandir afin d’y créer de nouveaux bureaux au rez-de-chaussée, 3 classes au premier étage, et des studios pour les élèves internes au second.
En 1986, un hall omnisport sortit de terre au nord-ouest de la cour de récréation. Dans les années 90, un nouveau bâtiment dans le prolongement de celui existant dota le collège de 13 nouvelles vastes classes. Un nouveau portail d’entrée-sortie vers la rue Entre-Deux-Portes y fut intégré. Le petit jardinet à rue avait été supprimé 30 ans auparavant pour construire une nouvelle entrée « type année 60 ».
HISTOIRE
L’HÔPITAL
C’est en 1287, dans un acte mentionnant la venue à Huy des religieuses de l’Ordre de Sainte-Marie-Madeleine, qu’il est fait référence à une église et un petit hôpital placés sous le patronage de saint Quirin. Mais comme les reliques du saint ont été transférées de ROME à NEUSS, en Allemagne, au cours du Xième siècle, on peut supposer qu’un culte à saint Quirin ait pu se développer à Huy dès les XIIe-XIIIe siècles (1100 ?).
LE PRIEURE
Sa fondation se situerait en 1287 lorsque les religieuses pénitentes précitées durent, à cause de la Guerre de la Vache, quitter leur couvent namurois de ROUILLON-SUR-MEUSE pour venir s’installer, avec l’autorisation du prince-évêque liégeois, rue Entre-Deux-Portes dans ce petit hôpital. Le pape Grégoire IX leur adressa un manuscrit reprenant leur Règle, basée sur celle de saint Augustin. En 1473, on réédifia l’église, qui avait dû être détruite peu avant, probablement suite aux guerres bourguignonnes (vers 1468). Au XVIe siècle, les sœurs s’adonnaient au travail de filage et de tissage de la laine, du coton et du lin, ainsi qu’à la vente du cuir de bœuf. Parallèlement à ces activités commerciales, elles tenaient également une école pour jeunes filles. De nombreux bienfaiteurs permirent aussi d’améliorer leur situation économique.
Vers 1550, les religieuses étaient au nombre de 26. Un siècle plus tard, on en comptait 24, et seulement 12 à la fin du XVIIIe siècle. Lors de l’inventaire établi par les commissaires de la République en l’an V (1797), on peut voir que le couvent possédait comme immeubles: la maison conventuelle, avec cour, cloître, brasserie, 1 étable, 1 verger, 2 jardins, 2 prairies, 1 houblonnière, 6 vignobles, 1 maison avec jardin, le tout à Huy, ainsi que 2 terres à Erbonne (Huy) et à Fize-Fontaine. Comme rentes: capital, rentes en argent et en nature, arrérages, valeur globale 83537 livres.
Lien WikiHuy : Huy en l'an 5 de la république
A l’instar de tous les monastères et abbayes de l’époque, un refuge du couvent Saint-Quirin fut acquis en 1675. C’était une maison située sur la rive droite, « proche de la porte rouge », à l’intérieur des murs de la Ville.
A la fin du XVIIe-début du XVIIIe siècle, HUY dut subir plusieurs sièges par les troupes étrangères ( hollandaises, françaises, impériales). En 1705, le couvent Saint-Quirin était en piteux état, détruit et privé de ses rentes.
Cependant, dès 1729, la rénovation et la reconstruction des bâtiments fut entreprise. Le cloître fut notamment réaménagé et reconstruit. Le couvent repris alors forme et aisance, jusqu’au 21 janvier 1792, où il fut incendié au cours des premiers troubles révolutionnaires. Il sera confisqué comme bien national en 1796.
En juillet 1799, Hubert NIZET, habitant de Jehay, père d’une des moniales expulsées, racheta le monastère et en fit don aux Hospices Civils de Huy en 1824.
L’ECOLE PRIVEE
En 1840, les Hospices cédèrent les bâtiments en location à Alfred DIJON, né à Amiens, diplômé de l’Ecole Normale de Paris, qui avait suivi son frère Victor venu s’installer à Huy. Alfred sera agriculteur à AHIN puis à ANTHEIT. Son fils Pierre, né à Huy en 1888 et y décédé en 1966, sera une personnalité hutoise, bâtonnier de l’Ordre des avocats, conseiller communal, membre de la chambre des représentants, juge de Paix jusqu’à sa retraite en octobre 1958…. Alfred décida de fonder un collège d’éducation chrétienne Saint-Quirin. Le vicaire de Saint-Pierre Joseph KNAEDEN en fut le premier directeur. Des cours furent donnés, dès le début, à plus de 120 élèves, jusqu’à la 4ème année d’humanités. Vu le succès, l’évêque de Liège, Théodore de MONTPELLIER, décida d’acheter les bâtiments en 1855.
LE PETIT SEMINAIRE ou COLLEGE EPISCOPAL
En 1855, l’école devint donc officiellement le nouveau Petit-Séminaire et Collège épiscopal Saint-Quirin. Il s’adressait aussi bien aux jeunes garçons qui se destinaient à la vie laïque que ceux qui envisageaient la prêtrise. Auguste MEYERS en fut le premier directeur. Les bâtiments seront aménagés afin d’accueillir un nombre croissant d’élèves.
De 1872 à 1938, ce seront les Filles de la Croix, de LIEGE, qui viendront se dévouer à Huy, avant d’être remplacées par les Sœurs Augustines de NEUSS et, ce, jusqu’en 1940.
Deux incendies consécutifs, l’un en 1877 et l’autre en 1890, ne laisseront debout que la chapelle et quelques ailes . Mais on reconstruira et modernisera les infrastructures.
Dès le premier quart du XXe siècle, l’électricité est tirée, les installations sanitaires modernisées et le chauffage central installé.
Les deux guerres mondiales causèrent la mort de 70 professeurs et élèves.
Le dernier quart du XXe siècle vit toute une série de transformations s’opérer dans l’organisation de l’enseignement et des structures au sein du collège sous le directorat de l’abbé DECHESNE- (après l’accès aux études des premières élèves féminines en classe de 4èmedès 1973, l’enseignement « rénové » en 1978 révolutionna aussi l’école). L’évêché décida de rassembler les internats des écoles catholiques de Huy en un seul et unique lieu : Saint-Quirin, avec ses 67 studios. Anecdote : début mai 2006, un « chapelet » de plus de 13 cars emmena à ROME 812 professeurs et élèves en pèlerinage pour célébrer les 150 ans d’anniversaire du collège. Une messe télévisée retransmise dans tous les pays francophones fut célébrée dans la chapelle Saint-Quirin. Aujourd’hui le collège hutois offre toujours un enseignement général ainsi qu’un enseignement technique de qualification, dans les filières de comptabilité et de bureaucratique.
GALERIE 1
Lien WikiHuy : Adolphe_Tassin,_peintre
GALERIE 2
Photos fournies par Mr Jean DUPUIS, éducateur e.r. du Collège et en charge de l'informatique. Membre du P.O. de l'A.S.B.L. SAINT-QUIRIN
SOURCES
-www.Persée.be :fr>doc : La règle des pénitentes de Ste Marie-Madeleine par Fernand DISCRY/1956 d’après le manuscrit de Saint-Quirin de Huy-in Bulletin de la Commission Royale d’Histoire n°121 pages 85 à 145
-www.lalibre.be>Régions>Gazette de Liége : Saint-Quirin depuis près de 900 ans par Lily PORTUGAELS-le 12/02/2006
-www.cirkwi.com Patrimoine religieux-Collège Saint_Quirin_ Huy
-https://fr.wikipedia.org>wiki>Collège_Saint_Quirin_de_Huy
-www.st-quirin.be>historique : Histoire du Collège Saint-Quirin
-Ursmer BERLIERE : Prieuré de St-Quirin à Huy in Monasticon Belge tome II -Province de Liège-3e fascicule/1955 pp 431-443
-Abbé Paul CLAES : Le Collège St-Quirin de Huy 1855-1980/HUY 1980
-Edition Pierre MARDAGA Le Patrimoine Monumental de la Belgique-province de Liège-arrondissement de Huy-Volume 15- Liège 1990-pp 107-109
-Jean DUPUIS : Collège Saint-Quirin , dossier d’accueil aux visiteurs de Saint-Quirin-9 pages A-4.
-Jean DUPUIS : Bref aperçu historique du site de Saint-Quirin de 1287 à 1855 -2 pages A-4