Poterie de la rue Haïre à Ouffet
La poterie de la rue Haïre
Cette industrie prospère, qui compta jusque 25 ouvriers en plus de la main d'œuvre familiale, fut fondée vers 1800 par la famille Henri Damoiseau né le 24.04.1784 époux de Marie Guelder née le 24.04.1797. Le registre de la population nous apprend qu'Henri à son mariage le 08.04.1818 était bien potier. Il avait un frère, Hubert, né le 14.01.1795. On apprend qu'Hubert, à son mariage, le 13.05.1827 avec Marie-Thérèse Lahaye née le 22.06.1800 était repris comme colporteur potier, on peut supposer qu'il vendait la marchandise produite chez son frère. Le couple Henri Damoiseau-Guelder a un fils, Jean-Joseph né le 24.03.1836 qui épouse le 03.10.1862 Anne Joseph Colson née le 12.06.1837. Sur le registre communal, on trouve cette fois : fabricant de poteries. Le couple dont nous venons de parler a une fille: Marie Joseph Félicie née le 16.01.1874 qui travaillera à la poterie. C'est par elle qu'il a été, en son temps, recueilli les propos repris ci-dessous. Nous cherchons encore la situation exacte de cette poterie dans la rue Haïre.
La production se composait principalement de pots à fleurs et de "crameûs". A son apogée, les expéditions se faisaient par wagons entiers au départ de la gare de Trois-Ponts. Les turbines, ainsi appelait-on les écrémeuses, ont détrôné les "crameûs" et les affaires ont décliné très rapidement pour cesser en 1903. La famille a cependant continué à vendre des poteries ... qu'elle commandait à Bouffioulx dans le Hainaut et ce, jusqu'au cours de la guerre 14-18.
Les argiles, extraites à Seny et sur la route de Hamoir, étaient travaillées dans un énorme malaxeur actionné par un manège lui-même mû par un cheval. De ce malaxeur, sortait par trois ouvertures, une pâte que l'on façonnait avec les mains mouillées sur un tour à plateforme horizontale. Celui-ci était mis en mouvement par une grande cage à écureuils dans laquelle courait un chien de forte taille. Les différents bruits produits dans l'atelier indiquaient au chien, habitué, la cadence de la course et des arrêts.
Les pots, ainsi façonnés, séjournaient au séchoir pendant six mois à un an. Ils étaient ensuite vernis à la mine de plomb en provenance d'Angleterre.
Enfin, venait la cuisson dans un four à deux chambres, le foyer et la poterie. La sonorité des terres cuites renseignait l'artisan sur la fin et la qualité de la cuisson.
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