Hôtel de Ville
Sommaire
Historique
Avant le milieu du XVIIIe siècle, les Archives Scabinales de la Ville étaient abritées en l'Eglise Saint-Martin-aux-Fouarges. C'est également dans cet édifice religieux que les maires, élus deux par deux chaque année, prêtaient leur serment de "bons justiciers". En 1451, Huy avait fait l'acquisition de la Maison du Coq située dans la rue du même nom pour y installer ses "bureaux" et différentes salles de réunion.
(Remarque:les Métiers s'étaient toujours assemblés aux Frères-Mineurs, mais ce dernier privilège avait été refusé par les Religieux à la fin du XVIIe siècle! Les Chambres se réunirent alors à la Maison du Coq [2])
En 1754, un des deux bourgmestres, Barthélémy-Jacques Masson, vu l'état de caducité de cette vieille maison, proposa au Conseil de construire un Hôtel de Ville. On parvint à obtenir du Prince-Evêque Jean-Théodore de Bavière son accord de principe, mais avec sa condition de ne pas impliquer la Ville ni ses Finances dans ce projet! L'influent Société du Pont, réalisatrice des ponts, des quais et des battes, fut d'accord d'apporter son aide financière en échange de pouvoir profiter d'une des grandes salles du nouvel édifice pour ses réunions privées. Des plans furent réalisés en hâte, exposés pour adjudication, mais les crédits ne furent jamais votés et le projet resta en suspens pendant 8 ans. Le délabrement de la Maison du Coq rappela les esprits à l'ordre en 1765 et le Conseil dut alors approuvé l'idée de la construction plus que nécessaire d'un Hôtel de Ville. Le nouveau projet sera financé par la Société du Pont et par le nouveau Prince-Evêque Charles-Nicolas d'Oultremont, ainsi que par la vente de divers biens publics comme les matériaux de la Halle-aux-Grains démolie, la grosse cloche de l'ancien beffroi vendue à Saint-Martin de Liège, etc... On désigna comme emplacement le site de la Halle-aux Grains sur la Grand'place (le Marcheit). Les premiers plans furent signés le 2 juillet par l'architecte Jean-Gilles Jacob de Hermalle-sous-Huy ( celui de la nouvelle Abbaye du Val-saint-Lambert.) et les bourgmestres en titre Bodart et Masson. Les travaux commencèrent sans tarder et la façade avant fut achevé en 1766 (c'est cette date qui figure au fronton du bâtiment, qui se vit aussi orné des armoiries du généreux Prince-Evêque, malheureusement martelée par les révolutionnaires quelques années plus tard et, depuis, remplacées par les armes de la Ville). On reconditionna l'ancien carillon de Huy en le dotant d'un total de 37 cloches, le tout actionné par l'horloge municipale rachetée à la Cathédrale St-Lambert de Liège. Il fut opérationnel en été 1769. Divers travaux supplémentaires aux accès, pavées, escaliers et aménagement intérieur durèrent jusqu'en octobre 1778 et l'architecte put enfin "donner quittance et pleine décharge à la Société du Pont et à la Ville"'
Description
Façade symétrique à bel étage, construction en briques et calcaire, avec "large perron à double volée d'escalier convergente bordé d'une jolie rampe de fer forgé d'époque. Accès fermé de chaque côté par une grille en fer forgé". A l'étage, un balcon avec un intéressant garde-corps en fer forgé. Cinq travées sur trois niveaux couronnés d'un fronton triangulaire à encadrement calcaire millésimé "1766" avec armoiries de Charles-Nicolas d'Oultremont aujourd'hui remplacées par celles de la Ville de Huy. Toitures à la Mansart, couverture d'ardoises, campanile en briques et calcaire. Tour-lanterne abritant l'horloge et le carillon. A l'intérieur, ancien tambour d'entrée du vestibule, en chêne daté 1714 "provenant peut-être de la Maison du Coq", vitrail, peintures à l'huile, escalier monumental en chêne, cheminées en marbre, belle et vaste salle de mariage décorée ,etc...
References
- ↑ R.Dubois in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-Tome IX/1892 et A.Lemeunier in Annales du Cercle Hutois des Sciences et Beaux-Arts-tome XXIX/1975
- ↑ F.Gorrissen: Histoire de la Ville et du Château de Huy de Laurent Mélart, continuée jusqu'à nos jours/1839
- ↑ Patrimoine Monumental de Belgique-pierre Mardaga- Volume 15/1990 pages 128-131