LA VITICULTURE A HUY
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Sommaire
HISTORIQUE
LES METIERS [1]
Les métiers de Huy furent d'abord, suivant Jean d'Outremeuse en 1298, au nombre de quatre : les boulangers, les brasseurs, les mangons et les tanneurs et leurs statuts dataient du 12e siècle. Après les troubles de 1299, le nombre des métiers fut porté à onze et on vit apparaître celui des Vignerons et Coteliers.[ce dernier terme a parfois été traduit à tort par "couteliers", mais il s'agit de "cottiers" (en rapport avec les coteaux?)]. Il était attaché à la paroisse de Saint-Pierre, mais le patron des vignerons est saint Vincent, fêté le 22 janvier (et parfois aussi St-Martin). En 1610, le gouverneur du métier était I. del Haye, l'écu de la corporation montrait "Une grappe et une serpe". Au 18e siècle, le métier prit le nom du "Bon Métier des Vignerons", avec à sa tête, le gouverneur Jacques Jacquet en 1710, mais en 1733, ils étaient deux: Nicolas Jacquet et Martin Habar).
LES CEPAGES
Le vin du terroir de Huy a pour appellation le "BRIOLET". Il est produit à partir des petites grappes du Pinot noir de Bourgogne. Certains vignerons ont aussi sélectionné des grosses grappes comme la Rochaine, gros Pinot et la Rouasse, un bon Gamay. Les vignes à raisins blancs étaient plantées au début mais furent vite remplacées par du raisin noir. A la fin du 19e siècle, on fit des tentatives d'acclimatation de nouveaux cépages par exemple le Gros Pinot Bleu de Bourgogne planté par monsieur Nokin en 1875 pour remplacer le petit Pinot, qui était sujet à la coulure.
LES VIGNES
-Au Moyen Âge:
aucune côte, aucun mamelon sur les deux rives n'était dépourvu de vignes, même si celles de la rive gauche profitaient mieux des rayons solaires.
Au 17e siècle:
En 1617, le clos de la Buissière tenu par la famille Seba, qui la possède toujours aujourd'hui.
-Au 18e siècle:
Vignoble Rorive en St-Hilaire appartenant au Baron J.Ferdinand de Vandersteghen et tenu en 1708 par Laurent Godet avec un bail de 9 ans.
Un autre vignoble à St-Hilaire appartenant à Maximilien de la Ruelle avec un bail de 3 ans en 1710 à Hubert Dorto; Réservé au propriétaire 2 paniers de raisin à chaque vendange.
Vigne del Coronne au Thier de Bordeaux. Le 2 avril 1729, son propriétaire Emile Gallior est en défaut de payement d'une rente sur cette vigne et il l'abandonne totalement à ses créanciers.
Vignes et jardins de la Fosse hors la porte St-Denis, dont le propriétaire Charles François, comte de Berlaymont partage moitié-moitié la récolte avec un repreneur Jean Goffar, bail de 3-6-9 en 1739.
Vignoble de Bordia (Bordeaux) de l'abbé de Neufmoustier, en 1743, convention 3-6-9 avec le vigneron Jean Macquet à condition de remplacer les vignes à raisin blanc par des vignes à raisin noir. Partage moitié-moitié.
Vignoble du comte d'Oultremont au Mont Picard, bail 3-6-9 avec Joseph Joiris, partage de la récolte à parts égales avec suppression du raisin blanc également en 1747.
Vigne de Mortchamp, hors la porte des Aveugles: en 1791, le chevalier Detru paye 17 écus (60 florins Brabant) à Nicolas Philippar pour l'entretien de la vigne, mais le vigneron ne pourra s'approprier quoique ce soit provenant de la vigne.
-Au 19e siècle (1850):
La Bonne Vallée, en Plumecoq
La Ruelle Yerpen, à l'Airbonne
Au Beau Rosier, à la Saisie
Aux Charlets
Aux Malades
Au Roc, colline de la Buissière
Place du Tilleul
En Cherave
St-Léonard Ben-Ahin
Pentes de la Sarte
Chantelière
Aux Alabastries
La Marjolet
La voie des Trokes (=des grappes)
Actuellement, on peut encore voir les vignobles suivants: [2]
A HUY
Clos du Beau Rosier, Chaussée de Waremme
Clos du Bois Marie, Chaussée de Waremme 142a
Clos de Duresse, rue Duresse 39
Clos des Prébendiers tenus par Jacques Mouton, Thier des Malades 2
Clos du Roc, avenue Reine Astrid 65
Clos Saint-Hilaire, vignoble repris par Thierry et Jacqueline Nizet en 2010, rue Saint-Hilaire 10
Vignoble de Patrick Schiltz
A BEN-AHIN
Vignoble d'Armand Goreux
Vignoble de Basile Dorbolo
Le Clos de la Buissière. Chemin de la Buissière 44. La famille Seba est installée à Huy depuis 1617 et ce, toujours dans la même maison ! En 1976, Constant Seba a reconstitué dans le quartier Saint-Hilaire, le vignoble de son grand-père exploité jusqu’en 1919. Le Clos Saint-Hilaire mêlait cultures maraîchères et viticulture, et même si ce ne fut jamais une grande exploitation, les 250 pieds qui lui permettaient toutefois de produire 400 à 500 bouteilles par an. Constant Seba est décédé en 2013, sa maison et le vignoble ont été repris par Dominik Seba, son petit-fils.
PRIX DE VENTE DU VIN
En 1562, 25 aimes de vin [3] sont vendus par le Grand Hôpital de Huy à un bourgeois local, le menuisier Arnult Art à raison de 15 florins de Huy l'aime.
En 1567, Ottard Fréron achète du vin "mixte blanc et rouge" à Ottard de Brialmont au prix de 5 florins/Brabant l'aime.
En 1584, le Grand Hôpital vend à Henri de Franchimont et H.Garitte toute la production des vignobles de Bovegnistier à Huy au prix de 11 florins/Brabant l'aime.
En 1758, vente directe au pressoir du Curé de la production du vignoble de la Blanche Maison de St-Hilaire. Le prix inclut la gabelle d'1 florin/Brabant par aime imposée par la Ville.
FISC ET TAXES
En 1582, pécule et gabelle sur les vins du pays de +/- 1/2 florin/Brabant par aime.
Chaque année, en octobre est organisée une "visitation" des vins produits. Les deux bourgmestres et 6 membres du Conseil de la Ville viennent fair à chaque vignoble le comptage des aimes et adjugent la gabelle.
En 1739,on instaure une taxe à payer par les Hutois qui vont faire fouler leur raisin dans le Comté de Namur pour éviter l'impôt hutois. Elle est d'1 florin de Huy par aime, c'est-à-dire 20 sous.
VIDE-BOUTEILLES
Ce sont des cabinets édifiés au sommet des vignobles.
PRESSOIRS
A vis en bois. Il y en avait un au pied du Thier d'Erbonne, il appartenait au chanoine Clossar de St-Paul de...Liège. Nous avons vu ci-dessus que le curé se St-Hilaire possédait son propre pressoir.
LE DECLIN
A l'époque contemporaine, il est surtout dû à la plus grande facilité des moyens de communication, les vins étrangers, de France, de Rhénanie, etc. arrivent chez nous en grand quantité et à meilleur compte. Et il ya auusi la concurrence de la bière !
Les guerres du 17e siècle furent très funestes pour la viticulture hutoise ( on a signalé que les troupes de passage n'hésitaient pas à se chauffer du bois des ceps!). Il y eut aussi la grande épidémie de peste en 1636, l'incendie de la ville par Louis XIV causant l'exode de nombreux habitants.
Heureusement, le vin hutois connut quand même de beaux jours aux 18e et 19e siècles.
A notre époque industrielle, la fumée des usines fut nocive aux vignes, mais ce qui leur causa le plus de tort fut le changement de mentalité des maraîchers vignerons, qui remplacèrent petit à petit leurs ceps par des cultures mieux adaptées au climat et aux besoins de la population, comme les fraisiers, les graines les cerisiers, plus rémunérateurs. Les maladies de la vigne furent mal gérées par manque de sélection des plantes et défaut d'engraisser la terre. Nos contrées connurent deux guerres successives. Vols, destructions, maraudes,.. Acheter de nouveaux plants coûtait très cher, les ouvriers étaient de mieux en mieux payés, les légumes poussaient plus facilement et avaient un meilleur rendement...
SOURCES
1.E.JOPKEN Les Vignobles Hutois de 1300 à 1600 in ANNALES DU CERCLE HUTOIS DES SCIENCES ET DES BEAUX-ARTS TOME XVI pp.92-101.
2.J.M.DOUCET Histoire d'une ville. Huy, la cité vigneronne. Le vignoble hutois dans les archives du XVIe au XVIIIe siècle. CREDIT COMMUNAL 1992. pp.95-130.
3.ELISEE LEGROS La Vigne. Territoire de Huy in ENQUÊTES DE LA VIE WALLONNE TOME V JAN/DEC 1948 pp.1-64.
REFERENCES
- ↑ voir http://www.wikihuy.be/index.php?title=Anciens_M%C3%A9tiers_de_Huy
- ↑ Wikihuy http://wikihuy.be/index.php?title=Vignobles
- ↑ une aime de vin équivaut selon les régions à une capacité de 135 à 160 litres)