SEPULTURES ROMAINES à BEN-AHIN
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Sommaire
NOTE PRELIMINAIRE
Nous nous devons de présenter, pour leur excellent accueil et leurs précieux renseignements quant au positionnement exact des tumuli, nos plus vifs remerciements aux Ben-Ahinois, en particulier à Anne-Marie COURTOY, Françoise PONCELET, Joël DE BIOLLEY, Philippe CARTON, JF Mmg VANART.
A LOVEGNEE
SOURCES
AUTEURS divers « La Terre de Beaufort » édit. VILLE DE HUY /1997.
PRINCE de LOOZ, Camille « Notice sur des objets romains découverts dans une sépulture, à Ben-Ahin » in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-volume 1/1875.
STRAUS, Jean A. « Huy, de César à Clovis » in Mélanges Pierre Lévêque tome 3/1989.
AU BOIS DE GIVES
C'est en plein bois de Gives (territoire de la commune de Ben-Ahin) qu'en juin 1883 fut découvert, parmi les débris d'une urne en bronze de 0m15 de hauteur, un véritable trésor. Celui-ci avait été enfoui à la faible profondeur de 0m25 et se composait de 264 pièces de Septime Sévère (ans 193-211) à Postume (ans 258-267).
Et c’est à 300 mètres de cet endroit que se trouvaient 3 petits tumuli romains, objets de la présente note.
Claire MASSART nous les décrit de la manière suivante :
Ben-Ahin, Bois de Gives (Huy, Liège)
Trois petits tumulus conservés. Dimensions en 1899 : m Haut. 2,75 m ; diam. ±13 m. 2. Haut. 1 m ; diam. 6 m. 3. Haut. 1,25 m ; diam. 7,50 m :
Tumulus 1 : caveau circulaire à paroi en moellons bruts (diam. 2,25 m), contenant du charbon de bois, des ossements brûlés et de la céramique fragmentaire.
Tumulus 2 : fouille infructueuse.
Tumulus 3 : caveau circulaire à paroi en moellons bruts (diam. r,65 m), contenant du charbon de bois, des fragments de poteries ; ossements calcinés sur le fond. Considérés par le fouilleur comme déjà visités. Milieu IIe-début IIIe siècle. ( voir les fouilles de l’Institut archéologique liégeois en 1899. Renard 1900).
Lucien RENARD nous dit d’eux que ces "tombelles" se trouvaient groupées sur un plateau abrupt et boisé, envahies par une vigoureuse végétation et peu visibles de loin, vu leur faible élévation. Elles étaient alors pratiquement inconnues, même si Oscar de Soër, de Solières, en avait signalé l’existence 10 ans plus tôt, pour les avoir sommairement visitées, mais infructueusement, avec Jules MONJOIE, de Gives..
En 1899, l’administration communale de BEN-AHIN accorda à l’Institut archéologique liégeois l’autorisation officielle nécessaire pour y commencer des fouilles scientifiques.
Elles débutèrent le 19 juin 1899, sous la direction de Lucien RENARD avec 3 ouvriers surveillés par Alexandre NICOLAY, de Gives.
TUMULUS N°1
Accès par la galerie latérale ouverte sur 3 mètres en 1889 par de SOËR, et 1 mètre plus loin , une « cuve » en pierres de grès de 50 cm de profondeur et 2m25 de diamètre, contenant les restants du mobilier funéraire, à savoir une couche d’ossements brûlés et de charbon de bois, mélangés à des débris divers, dont des tessons de poteries, morceaux de vases, goulot d’une cruche, fragments d’une soucoupe pseudo-samienne et une tête à déversoir à peu près complète. Comme métaux, un bout de fibule en bronze, des clous et des ferrailles. Rien d’autre, pas de monnaies, pas d’armes, la tombe avait donc déjà été vidée. (Probablement, comme nous le disent plusieurs habitants, par les troupes de LOUIS XIV au XVIIe siècle !).
TUMULUS N°2
Très petit, moins d'1m de haut sur 6m de diamètre, ils se situait entre les deux autres. Accès par le sommet, mais aucun bûcher, aucun dépôt. On signale qu'il a complètement disparu aujourd'hui, arasé par les intempéries.
TUMULUS N°3
Il avait une hauteur d'1m25 et une base de 7m50 de diamètre. Accès latéral par une galerie creusée dans de la terre argileuse truffée de morceaux de grès. Au centre, comme dans le premier tumulus, un "puits". Il faisait 1m65 de diamètre et est profond de 35 cm. Il était en grande partie rempli de charbon de bois d'une conservation étonnante et de fragments de poteries, recouvrant des débris d'ossements calcinés. A nouveau aucune trace d'objets métalliques. Comme poteries, un petit pot rond en fine terre rouge, un vase cinéraire en terre blanche à large ouverture, une cruche en terre rosâtre très épaisse, une assiette ou plateau rond, une soucoupe en terre rouge, etc., etc. On voit que la tombe a été vandalisée, les esquilles en trop petit nombre que pour donner un quelconque renseignement sur la personne incinérée. L'âge des tumuli? époque romaine sans aucun doute, mais rien de plus précis vu le peu d'indices récoltés. Etant donné qu'un trésor de pièces de monnaiesdatant de Postume à Septime Sévère a été découvert, comme nous le disons plus avant, à leur proximité, ne peut que démontrer à priori, certifie Lucien RENARD, l'antériorité de ces monuments au IVe siècle et, plus positivement, à l'année 268 !
SOURCES
MASSART, Claire « Les Tumulus gallo-romains de Hesbaye (cité des Tongres).La représentation funéraire des élites » in ATUATUCA 6-Publications of the Gallo-Roman Museum Tongeren, 2015.
NICOLAY, Raphaël « Quelques points d’histoire touchant la commune de Ben-Ahin » in Mémoires ancestrales fournies par mr Jean NICOLAY, de Gives et écrit en 1942 par son père Raphaël. Document obtenu de Mme Anne-Marie COURTOY de Ben-Ahin.
RENARD, Lucien « Exploration des tumulus du bois de Gives » in Bulletin de la Commission Royale des Arts et d’Archéologie tome XXIX/1900.
RENARD, Lucien « Quelques mots à propos d’un trésor de monnaies romaines déterré à GIVES (Ben-Ahin) (Province de Liége) » in Revue Belge de Numismatique-58E année-1902.