Histoire des rues, lieux-dits, curiosités commune d'Ouffet
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En vous promenant par monts et par vaux dans le Condroz vous vous apercevrez rapidement qu'il est parsemé de nombreux vallons. Savez-vous que le haut de ces vallons est appelé Tige et la cuvette est appelée Chavée ? Ces dénominations sont spécifiques à la Wallonie et ne se trouvent pas dans les dictionnaires courants.
Plusieurs rues du village ont une dénomination particulière ou ont conservé un nom wallon. Ce sont principalement ces rues dont l'historique vous est conté.
Certains hameaux et lieux-dits comme par exemple, Xhenseval ou la Grand Place ... et d'autres feront l'objet d'une histoire plus longue (en savoir plus).
Curieusement, mais ordre alphabétique oblige, la première voie de communication a le nom d'une commune de France. Pas de wallon donc, mais...peut-être de l'ancien français. Ancien français qui s'est mélangé au wallon pour l'enrichir et vice versa.
Avenue de Vagney : ainsi dénommée pour symboliser le jumelage avec la ville de Vagney dans les Vosges. Avant ce jumelage la rue s'appelait Tige d'Anthisnes.
Tige, en wallon Tidge, venant du latin terreum, est un chemin de terre, non empierré, où l'herbe pousse et où se creusent des ornières. C'est donc aussi la dénomination du chemin qui nous mène vers le haut d'un vallon.
Aux Oies Ås Åwes. Autrefois il y avait bien un enclos aux oies proche de la "cinse des åwes" Rue appelée aussi "Aux oyes" et plus curieusement en 1710 "tièje de Spinet" Spinet (épine ou épineux).Basse Voye : voye = voie ou chemin. Basse = mare. Le village était autrefois parsemé de petites basses servant d'abreuvoirs aux bêtes. Elles ont toutes été asséchées et remblayées.
Bout (rue du) : le bout du village ou tout au moins un des bouts du village.
Brihi Tiyou : tilleul brisé. Les fleurs de tilleul étaient cueillies à la gaule (longue perche) brisant hélas les branches. Le toponyme vient évidemment du wallon et désignait autrefois un ensemble boisé. Le tilleul a disparu mais un remarquable chêne ouvre la route et s'il a vu nombre d'émois et entendu bien des secrets, la légende veut qu'il ait été témoins des sabbats dont parlent les procès de sorcellerie.
Crossée (rue de) : Crossêye en Wallon. Viendrait du latin cruciacus étant le creu. Le hameau de Crossée fut démembré du ban d'Ouffet et élevé en seigneurie au profit du baron de Méan, par le Prince-Evêque Georges Louis de Berghe en 1738.
Cuvelier (rue) : Cuvelier = cuve. Pendant de nombreuses décennies des cuves à lessive et des tonneaux en chêne ont été fabriqués. Une tonnellerie existait encore en 1840.
Dans les Cours : un document daté du 19 mai 1739 nomme cet ensemble de petites maisons enchevêtrées « divin les cours ».
Doyard (rue) : doyår ou parfois doïar en wallon. Ce mot vient de douaire lui même venant de dot. Ici ce fut un douaire dit « des chanoines » réservé au curé sous forme de cultures, de deux vaches et d'un taureau lui permettant de vivre.
El Preye (la Preye). En 1682 dénommée « en la pråye » et en 1543 « en la prée » Tout simplement dans le pré.
Es Golet : dans la goulette = dans une entrée en entonnoir.
Es Tô : Venant de « Talto (Först) » Talto = nom d'une personne germanique, Först = forêt devenu nom de lieu en 1391, repris sous les vocables « en thoux » en 1563, « en tho » en 1583, « en thoz » en 1628 et « en to » en 1784.
Grand-Place : Elle est le cœur du village. Jadis une grande partie de la place était occupée par un étang. L'étang fut remblayé et planté de marronniers. EN SAVOIR PLUS.
Haïre (rue) : En 1765 la rue est nommée « la xhaïre ». Primitivement dénommée « la Haîyre » elle désignait une carrière de « hayes » (carrière située en place de la maison n° 15. Les hayes sont des pierres plates et minces qui servaient à couvrir les toits. L'artisan qui couvrait les toits s'appelait un « hayteu » toujours appelé ainsi par les personnes âgées.
Halbadet (rue) : dénomination de 1736. Appelée parfois « jardins Halbadet » comme dans un document de 1676. Un Jacquemin Halbadet habitait l'endroit en 1621 mais la dénomination proviendrait du fait de l'existence de deux abreuvoirs permettant « la halte aux baudets ».
Hestrumont (rue) : Appelée « Hestreumont en 1779, « sur Hestraumont » en 1647, « Hestroumont » en 1601, « Hestremont » en 1592 et « Hestrumont » en 1529. Ces différentes appellations se composent toutes du mot « hestrû » étant une hêtraie, lieu planté de hêtres et du mot « Mont ». Y habitait aux environs de 1550 un seigneur nommé Jean de Hestreumont.
Himbe (rue de) : menant vers le Hameau du même nom, vers son château et ses deux fermes. Beaucoup de dénominations différentes se retrouvent dans les documents anciens. Ainsi "lieu de Hembe" en 1732, "a Hempe" en 1637 et encore plus loin "in territorio de Hins" en 1313-1314. EN SAVOIR PLUS.
Houp le Loup : en wallon Houp'li leû. Dénommé en 1774 « houpleloup » en 1706 houppe le loup et en 1676 houppeleu. Le verbe houpeler signifie crier. Donc « Crie le loup!) La ferme de Houp'li leu, actuellement en rénovation, est bâtie à l'orée d'un bois qui porte le nom de Trou du Loup. « Trô dè leu » en wallon. Un chemin qui traverse ce bois s'appelait autrefois « li voye dè leu ».
Huy (Vieille Route de Huy) route parallèle à la nouvelle route dénommée Chaussée de Huy. En Wallon = vie voye di Hu.
Lizin (rue de) : route qui mène au hameau de Lizin composé de deux fermes, d'un donjon et d'une maisonnette. Sa dénomination viendrait de Albert de Liesen en 1170. Il y existait une saboterie. Route anciennement appelée « voye des vatches » (chemin des vaches).
Lizin le Hameau
Dénommé dans divers documents anciens : en 930 "Linsan", en 966 "Lisan", en 1059 "Linzo", en 1246 "Linsen", en 1313-1314 "Lisen", en 1362 "Liesen" et enfin dans sa forme actuelle en 1602 et 1772 "Lizin".
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Marôye (sentier) : le sentier de Marie. Anciennement « Pazè Maroye » ou « Li Voye Marôye ».
Martin (Tige) : Un dénommé Martin (nom de famille) y possédait plusieurs prairies.
Mognée (rue) : vient du wallon « el mougnèe » (1726). L'origine pourrait être « mougnaie » soit moulin. Donc le chemin du Moulin ou d'un nom germanique « Malo ». Appelée aussi en 1703 « la Mougnye », en 1638 « la Mougnée » et en 1545 « la Mougnie ».
Néblon : ruisseau qui marque la limite entre la Province de Liège (Ouffet) et la Province du Luxembourg (Jenneret). Il donne son nom à deux hameaux qu'il traverse « Néblon le Moulin » et « Néblon le Pierreux ». En savoir plus
Néblon le Moulin : Un moulin à eau se dressait sur la rive gauche du Néblon. Autrefois le Néblon portait le nom de Emblon d'où « Emblon le moulin » en 1733 et « En emblon » en 1343. En savoir plus
Néblon le Pierreux : Ainsi désigné au vu de l'aspect de son sol. C'est le hameau le plus important d'Ouffet. Nous retrouvons les dénominations « Emblon le Pierreux » en 1731, « Emblon le Pireux » en 1614 et « Emblon le Piereux » en 1546. Curieusement le hameau est dénommé en 1602 « Néblon le Pierreux » La dénomination actuelle est donc une très ancienne dénomination.
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Odeigne : Une longue allée en partie arborée conduit à une belle ferme et à un très beau château actuellement en réfection. Alors qu'Ouffet appartenait à la Principauté de Liège, Odeigne appartenait à la Principauté de Stavelot.
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Pahys (rue des) : « Pahis » signifie mauvaises pâtures. « So les pahis » nous apprend qu'il existait, en 1784, des pâtures « vers le tilleul de Saint Jacques en la mougnée ». La Rue des Pahys est effectivement "joindante" à la Rue Mognée. Une bourrellerie y existait grâce au grand nombre de chevaux de trait. La mécanisation fit disparaître les chevaux et la bourrellerie n'eut plus de raison d'être.
Pelé Bois (rue) : Probablement peu fourni en végétation. Cette rue était aussi appelée « vihe voye des vatches »
Pelhay (rue) : En 1629 la dénomination est «pelhê », les pelhês étant les pommes de terre. Cette rue menait aux champs de patates ou de crompires.
Perron (rue du) : dérivé du latin « petra » voulant dire pierre. Ici on parlait plutôt de « grosse pierre ». En face de la maison n° 7, se trouvait une grosse pierre ronde, vestige d'un gibet. Elle aurait servi, plus tard, au crieur annonçant aux habitants les nouvelles, avertis par le son de la cloche de l'église toute proche. Cette pierre existe toujours. La voici. Photo en préparation !!! Comme chaque rue ou presque, plusieurs dénominations sont attribuées anciennement à cette rue. « Au Perron « en 1780, « devant le Perron du dit Ouffet » en 1584, « à pierron à Uffey » en 1526.
Petit Ouffet (rue) : Agglomération de quelques feux, séparée du gros du village par « la prèye ». Anciennement les habitations étaient répertoriées non pas sous le nom de maison, mais sous le nom de feu. La Prèye est reprise à l'énumération ci-dessus. Voir « El Prèye ». Petit Ouffet appelé en 1626 « Petitte Ouffeit » et en 1597 « PetitOuffey ».
Pirette (Tige) : En Wallon « Tidge Pirête » venant du nom de famille « Pierrette ».
Renal : En se dirigeant vers Hamoir se trouve ce hameau comprenant un château déjà mentionné en 1642, une ferme, deux maisons dont une construite après 1841. Renal signifiant probablement « Petit Rèn » étant à faible distance du Hameau de Rène à Hamoir.
Sauvenière (rue) : Venant du Wallon sâv'nire, étant une sablonnière. La rue était appelée autrefois «voye del såv 'nire », ruelle ou voie de la Sauvenière. En 1519 un document reprend le terme « alle savenir » . Toutefois, en 1611, on y trouve aussi le nom de famille « Sauvenay ».
Temme (rue de) : En 1313-1314 y vivait un Pétrus Teinnes, (nom de personne germanique). Pétrus aurait donné son nom à la rue.
Thier de l'Ovreux « Tcher » étant une côte raide ou rue qui monte. L'ovreux étant l'ouvrier. Tout naturellement, la rue qui monte vers l'endroit ou travaillent des ouvriers.
Village (rue du) : Autrefois « en Ville ».
Xhenseval (drève de) : « hèn'civa devient Xhensival en 1699. Formé de Val et (peut-être) du nom germanique Hennikir. Bien avant , en 1313, on trouve la dénomination « Skenchevaus ».
La Drève de Xhenseval est un chemin de terre sinueux et ombragé par des arbres plantés, longeant en partie un petit bois de feuillus . Sur un grand sapin, à gauche, un amoureux de poésie a cloué quelques vers de Paul Verlaine « Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous ». Allez jusqu'au bout de votre promenade et vous découvrirez, peut-être, le plus beau paysage d'Ouffet. Une immense étendue de prés, de champs, de bois donnant une infinité de couleurs à admirer en toute saison.
Xhenseval : Le Hameau.
EN SAVOIR PLUS.
D'après les archives de Ferdinand Braquet et Jean Louis Prévot.
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