HUY EN 1802, ETUDE TOPOGRAPHIQUE

De Wikihuy
Révision de 17 avril 2023 à 21:55 par Freddy de Hosdent (discuter | contributions) (relecture orthographique)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher


Vue sur la vallée du haut du Mont Corroy






ORIGINE DU DOCUMENT

Emile WIGNY -(qui signe toujours E.W. dans les Annales)-a reçu d'un ami cette notice, jamais publiée, du Gouvernement Français. L'auteur en est le juge F.ARNOLD. Il l'a rédigée à HUY, sur ordre du gouvernement de l'occupant français, le 14 brumaire de l'An XI, soit le 5 novembre 1802. Elle décrit les monts ou "montagnes" qui entourent la Ville, avec la composition de leur sol respectif. On y trouve également le réseau hydrographique avec les noms des rivières, ruisseaux, fontaines et sources, mais aussi les routes et chemins principaux.

                                Pour terminer son ouvrage, le magistrat énumère toute une liste que nous ne reprendrons pas ici, concernant ce qu'il a pu inventorier à HUY
                                                  comme quadrupèdes, oiseaux, poissons, insectes, arbres, arbrisseaux et plantes herbacées.

Emile WIGNY signale à ses lecteurs qu'il a reproduit la notice en en respectant la forme, mais en se permettant d'y joindre quelques notes rectificatives et complémentaires puisées aux meilleures sources. Elles sont au nombre de 40 et nous les prendrons évidemment en compte dans le présent résumé. Nous nous efforcerons également de conserver l'orthographe originale de la notice de 1802 (comme Houyoux, faux-bourg, Neumostier, ditte..).

LA DESCRIPTION

La Ville de Huy est coupée par la "rivière" de MEUSE et est entourée pour les 3/4 de sa circonférence de rochers, de vallons, de coteaux.

La première pointe de rocher qui se présente est l'assise de l'ancien château démoli en 1718. C'est un rocher de calcaire situé à 75 mètres (note:en réalité 53 mètres) au-dessus du niveau de la Meuse. C'est le commencement d'une "chaîne de montagnes" plus élevée de 20 mètres que l'on nomme montagnes d'AHIN. Sur la seconde pointe de cette montagne (anciennement siège d'un fort PICARD), on trouve un lit de coquilles bivalves pétrifiées mêlées de schiste. Sous ce lit une pierre feuilletée (schiste?) et sous ce second lit une pierre très dure, espèce de grès (note: en réalité, des grès argileux ou ferrugineux).

Sur la première pointe dite montagne du château, 2 carrières de pierres calcaires exploitées depuis +/- 40 ans et à l'ouest, sur la montagne d'Ahin, on exploite des pierres propres à paver les chemins. Au pied de la montagne du château se trouve une fontaine, à 3 mètres du bord droit de la Meuse. Cette fontaine était autrefois dans l'enceinte du château et était plus considérable. Une autre fontaine est visible à la terminaison de la commune (note=ville)- (note: c'est la fontaine d'AHIN, ancienne limite entre le comté de Namur et la Principauté de Liège).

Au levant, ces montagnes forment un ravin large de 20 mètres dont les revers, couverts en partie de vignes, joignent par le pied la montagne dite KORU ( note: mont Corroy), à 102 mètres au dessus du niveau de la Meuse. Au fond du ravin, un chemin creusé dans le rocher, conduit de la commune de HUY à SAINT-LEONARD par le faux-bourg dit Tillioux (note=place du Tilleul). Au fond du ravin également mais à 100 mètres de la porte de HUY (note=porte St-Léonard), une fontaine d'eau très pure, la fontaine de CHERAVOIE (note=Cherave)-(note: au fond de ce vallon, le ruisseau de LACOSTE prend naissance, près de l'église St-Léonard, traverse plusieurs propriétés, puis est voûté en CHERAVE et va se jeter dans l'égout de la place du Tilleul). Sur la pointe du KORU exista un fort qui fut démoli avec le château. (note= fort JOSEPH, démoli en 1717 avec le château, les forts ROUGE, PICARD et du SART en exécution des prescriptions du Traité d'Utrecht signé à ANVERS le 15 novembre 1715).

Vers le sud-ouest, la hauteur se trouve de niveau avec le Condroz. C'est le commencement d'une plaine de gazon léger sous lequel on trouve une pierre feuilletée rougeâtre qui paraît contenir de la mine de fer (note=grès ferrugineux). Au pied de cette montagne, vers le nord, coule rapidement la rivière de HOUYOUX ' (note: nous conserverons son orthographe sur notre page), qui vient se jeter dans la Meuse au milieu de HUY. La dite montagne de KORU forme à l'est un second ravin beaucoup plus étroit, avec la montagne dite COURVOIE haute de 70 mètres.(note: en réalité 126 mètres)- (note= il y coule le ruisseau dit Entre-deux-Thiers, trop-plein des étangs du château de Fléron et de 2 sources plus bas). Entre COURVOIE et la montagne de MARCHIN coule un ruisseau peu considérable en été, qui se rend dans le Houyoux. (note= ruisseau de COURVOIE qui a sa source à MARCHIN).

Dans la montagne de MARCHIN également dite montagne de HUY, haute de 110 mètres (note:en réalité 131 mètres) est creusé le grand chemin pour aller de HUY à CINEY.

                       L'auteur de la notice explique qu'en rendant ce chemin plus praticable, on pourrait permettre aux rouliers et voituriers venant de CINEY 
                                         de se rendre à LIEGE par HUY sans aucun détour et y passer la Meuse au lieu de le faire à SERAING.

A l'est de la montagne de MARCHIN coule le HOUYOUX dans un fond qui est en partie le faux-bourg de STE-CATHERINE. Cette montagne est à peu près stérile , couverte de genévriers, de genêts et d'un gazonnage très maigre. Elle borne la commune de Huy et limite aussi le département de l'Ourthe.

L'auteur raconte le parcours torrentueux du HOUYOUX de sa naissance à Houyoux (note=Bois-Borsu) et son action sur 40 roues à aubes d'usines. Il est rapide, ne gèle pas, déborde souvent de son lit.

Dans la ville, près de la rive du Houyoux, se voit la fontaine dite de St-Domitien aux eaux très pures et dont la source est par "dessous le lit du Houyoux". A droite du Houyoux, vis-à-vis de la montagne de MARCHIN, se dresse la montagne de DURESSE', qui est une pierre feuilletée recouverte. A son pied, près du lit du Houyoux, une fontaine d'eau minérale très salutaire (note= source du Pré-de-la-Fontaine"). Dans le fond, une plaine plantée de très hauts marronniers sauvages. Au midi, à mi-côte, plusieurs vergers arborés de noyers. Vers l'est le bois du BAILLY. Au pied, un ruisseau presqu'à sec en été se jette dans le Houyoux (note=le Ry MATHOT).

En allant vers la ville, une chaîne de montagnes d'au moins 80 mètres de haut, surmontée de bois (note=montagne dite THIERS-AUX-GENEVRIERS haute, en réalité, de 126 mètres). Ces rochers sont très escarpés du côté du faux-bourg . Au pied se trouve la source de la belle fontaine de la grande place de Huy (note: sa source se trouve en lieu dit Chantelière à Ste-Catherine, ancienne propriété Larivière). Cette chaîne a plusieurs couches de schistes et au-dessous une pierre rougeâtre dure comme du grès. Elle est terminée par un ravin très rapide dit Chemin de la Vieille Tour de GABELLE, reste de la fortification de la première enceinte de murailles qui réunissaient le Fort KORU et le Fort JOSEPH (note: l'auteur a confondu ce dernier avec le Fort du SART!)-(note: dans ce ravin serpente le ruisseau dit de GABELLE, qui a sa source à La Sarte et qui se jette dans le Hoyoux près de l'ancienne Porte de Gabelle). Le sommet où se trouvait le Fort Joseph (note: le fort du SART), s'appelle PIVAGE et est haut de 98 mètres au dessus du niveau de la Meuse (note: en réalité 121 mètres). A son pied se trouvait le Monastère principal des religieux de l'ordre de la Sainte Croix. A demi-côte vers la ville, il y a des vignobles. Cette montagne est de pierre feuilletée argileuse (note=de schistes ardoisiers).

Au pied se trouve le Chemin de LA SARTE, montagne élevée de 104 mètres (note: en réalité 141 mètres).La montagne de LA SARTE est surmontée d'un plateau carré de 100 mètres environ planté d'anciens tilleuls "joindants" une double drève plantée de bois blancs.

Le grand chemin de HUY à la commune de STREE côtoye le pied de la ditte montagne. C'est par ce second chemin que l'on peut rejoindre HUY à la Chaussée de LIEGE à PARIS.

       Ce chemin procurerait le double avantage d'ouvrir une communication avec le BAS CONDROZ et, pendant les débordements  et débâcles de la MEUSE, il offrirait sans détour 
                                                            un passage commode  par le pont de HUY. 

A gauche du grand chemin est un lit considérable de pierres feuilletées "dittes Agaises" (note: à nouveau schistes ardoisiers) sur lequel on voit des vignobles et des prairies arborées. Cet endroit est nomme HAUT-MAAZ ou BAS-MAAZ, on y voit des restes d'anciennes murailles qui rejoignaient le fort JOSEPH (note: à nouveau, confusion avec le fort du SART) avec l'endroit dit NEUMOSTIER où était un monastère fondé par PIERRE L'ERMITE, connu dans le onzième siècle par les croisades auxquelles il a puissamment contribué par ses discours, ses démarches et son crédit'. Il mourut dans cet endroit et y fut enterré.

Au pied de la hauteur dite BAS-MAAZ, se trouve le chemin du RIOUL, qui va de HUY à TIHANGE, de même que le chemin dit MAREZ.

                              Ici, Emile WIGNY donne, en notes, une grande description de la dizaine de ruisseaux qui serpentent à TIHANGE

De cet endroit jusqu'à la MEUSE, c'est une plaine dont le fond est argilieux (sic) et très fertile, propre pour les arbres à fruits, surtout convenable aux cerisiers. La limite entre HUY et TIHANGE se situe à 300 mètres dessous la pointe de l'île de NEUMOSTIER. Vis-à-vis de ce point, sur la rive gauche, une pointe de rocher de pierre calcaire en pyramide, avec, à son pied, une pierre montrant les armes de la ville et sa devise: "Plutôt mourir de franche volonté Que du pays perdre la liberté", borne de la commune de HUY. Vers le sud, la montagne ditte de FALHIZE, qui contient de la terre houille, de la terre alun et de la mine de fer exploitée. A l'est, à demi-côte, les vignobles dits des Malades, du Penna et Charelet. Le long du pied de cette montagne, des houblonnières et des jardins. Sur le mont, qui s'élève à 55 mètres (note:en réalité 82 mètres), un plateau dit mont ST-ETIENNE borné au sud par le rocher de STATTE. Au pied de celui-ci, le faux-bourg de STATTE.

      Un grand chemin qui de cet endroit, traverserait la HESBAYE en ligne directe vers TIRLEMONT, produirait les plus grands avantages, non seulement pour la HESBAYE et le BRABANT.....
                                                  (note: la future chaussée de TIRLEMONT). Il se prêterait même à un canal....

Le faux-bourg de HUY (note= de STATTE) est borné par une rivière ditte MEHAGNE qui vient de l'ouest pour se rendre dans la MEUSE "en faisant aller plusieurs moulins". Elle peut être rendue navigable jusqu'aux environs de la commune d'AVENNES.

Entre l'embouchure de la MEHAGNE, revenant vers la commune de HUY, on rencontre une hauteur ditte LA BUYSSIERE qui est dans sa plus grande partie de pierre calcaire, que l'on exploite depuis plus de 50 ans. (on en fait de la bonne chaux). Dans cette hauteur, on trouve aussi une veine de marbre conchyte mêlé de noir, avec des figures corraloïdes qui se polit très bien et dont on fait des tables d'appuis de fenêtres et de cheminées. L'élévation de cette montagne est de 30 mètres au moins (note: en réalité 52 mètres). Au midi et au levant, des vignobles. A son pied, elle forme avec le rivage et les remparts de la ville, un triangle de 500 mètres de côtés, planté de vignobles, de houblonnières, d'arbres à fruits de toute espèce et de légumes.


SOURCE PRINCIPALE

Emile WIGNY: Tableau statistique de la commune de HUY en l'an XI de la République Française in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts vol.VIII/1886

CATEGORIES