Répondre à un appel à projet des arts plastiques
Sommaire
- 1 Répondre aux appels à projet (arts plastiques)
- 2 Les premiers questionnements de nos personnes ressources
- 3 Réactions des participants et commentaires des personnes ressources
- 3.1 Vendre ou pas ?
- 3.2 Présentation de son projet.
- 3.3 La question des réseaux.
- 3.4 Les outils numériques.
- 3.5 Les concours
- 3.6 Besoin de partager !
- 3.7 Connaître le lieu où l'on propose son travail
- 3.8 S'inscrire dans le marché ?
- 3.9 La Commission des arts plastiques
- 3.10 La reconnaissance
- 3.11 Importance du CV .
- 3.12 lieux
- 4 Difficultés rencontrées
Répondre aux appels à projet (arts plastiques)
Le Centre culturel de l’Arrondissement de Huy (CCAH) a organisé le 11 octobre 2014 une journée de formation sur les appels à projets dans le domaine des arts plastiques. La matinée était consacrée à des échanges de questions/réponses et d’expériences des participants. L’après-midi, l’Espace Public Numérique (EPN) nous invitait à une approche des outils du Web à la disposition des artistes pour mettre leur travail en évidence. En effet, à diverses reprises ces dernières années nous avons été interpellés par des artistes au sujet des difficultés qu’ils rencontraient pour répondre à des appels à projet.
Julie Maréchal, responsable des arts plastiques au CCAH, a dès lors invité les artistes confrontés à cette difficulté à se réunir afin de préciser les questions et y trouver des débuts de réponse par l’échange de pratiques entre eux, sous l’éclairage de trois personnes ressources : l’artiste et enseignant à l’Académie André Delalleau, Luc Navet, responsable des arts plastiques à la Province de Liège, Michel Jadot, responsable de l’EPN Huy.
Les premiers questionnements de nos personnes ressources
- Se situer dans le champs artistique : qu’est-ce que l’artiste recherche dans sa démarche artistique ? Quel niveau a-t-il atteint et veut-il atteindre ? Amateur, professionnel ? Où souhaite-t-il exposer ? Dans des galleries d’art ? Lesquelles ? Dans des cafés ou des restaurants ? Dans des expositions collectives ?
- Il convient d’être au clair avec sa position d'artiste, de faire le tri des appels comme les initiateurs doivent faire le tri des réponses.
- L’artiste peut éveiller de l’intérêt par l'originalité de sa réponse.
- Il faut être conscient des implications des choix de lieux d'exposition que l’on vise, du déterminisme de l'itinéraire que l’on se choisit ; se poser le question : pourquoi répondre à des appels d'offre ? La démarche produit des effets sur le réseau social. Comment construire son capital social ? Les rapports humains ont toute leur importance à ce stade : il convient d’installer un rapport privilégié avec son interlocuteur, apprendre à le connaître. Cela n’est possible qu’au fil des rencontres, en privilégiant le contact individualisé. Attention aux envois collectifs : ils sont aussi contrindiqués qu’un CV unique envoyé aux nombreux employeurs visés !
- Le rôle de la presse et des publications (critiques d'art, reproduction des oeuvres) ont toute leur importance.
- Apprendre à distinguer appel à projet, Concours, lieux d'exposition, subsides accordés par un organisme public (FWB), qui constituent des éléments séparés du "marché" artistique.
- La mention du prix des œuvres est aussi un enjeu. Les communiquer au public a des conséquences. Il convient de prendre des précautions. Cela peut avoir des effets sur l'avenir (difficile de revenir en arrière si on a placé la barre trop haut), sur l'image de l’artiste, sur la relation. Comment le fixer ? Il existe un coëfficient lié à la dimension de l’œuvre.
- Quelles règles d'esthétique faut-il adopter pour le dossier de réponse ou la communication ? Sobriété ou audace ? Quoi qu’il en soit, le sens induit la forme.
- Maîtriser les enjeux de l'informatique : Quels outils choisir ? Créer un site internet personnel ou collectif ? Ou un blog ? Faut-il investir les réseaux sociaux ? Quels autres outils utiliser ? En général, il s’agit plus d’outils de référencequ’une réelle communication. Quel effet ont-ils ? Quelles précautions faut-il prendre ?
Réactions des participants et commentaires des personnes ressources
Vendre ou pas ?
La vente permet pour certains de vérifier l'émotion suscitée par son œuvre. Encore faut-il en avoir les moyens d’acheter ! On peut ressentir une émotion sans pouvoir procéder à l’acquisition d’une œuvre… Les achats s’effectuent en fonction d'une valeur marchande. La vente ne constitue qu’un indicateur parmi d'autres de la « valeur » de sa création. Parfois, cela permet de vivre de son art !
Présentation de son projet.
Tenir compte du temps d'audience limité. Elle doit donc être percutante et claire. Faut-il faire écrire sa présentation par un ami compétent en communication ? Attention aux décalages possibles entre la démarche artistique et sa présentation !
La question des réseaux.
Les vernissages constituent une réelle opportunité. Les amitiés professionnelles sont constructives. On en revient à l’importance des contacts humains, au cours desquels on peut parler de nos démarches respectives. Cela demande une bonne disponibilité, la présence physique aux différentes occasions de rencontre est indispensable. Tout comme d’aller aller voir les œuvres des autres ! Il est indiqué aussi de participer aux évènements, ne pas hésiter à solliciter les autorités publiques, à fréquenter les ateliers. Bien-sûr les rapports humains comportent leur lot de désagréments : se méfier d’une forme de déterminisme des réseaux, des réglements de comptes, d’une possible forme de haine entre artistes (ça existe !). Cependant, les (micro)communautés d'artistes sont à tisser, même s’il ne faut pas hésiter à aller où on n'est pas connu Un regard neuf sur sa création, sans a priori, est salutaire.
Les outils numériques.
À considérer comme des outils complémentaires pour aller vers les autres. On peut assurer se présence sur le web sous la forme d’un catalogue en ligne. Ils constituent autant de moyens de trouver le site des artistes. Des groupes communautaires selon le mode d'expression peuvent favoriser les échanges d’expériences, comme l’atelier de poterie de Gives. Une présence sur les groupes sociaux (Facebook, Tweeter…) permet de faire connaître son travail. Les portails artistiques sont aussi intéressants.
Les concours
Ils offrent l’intérêt de parfaire le diffusion de l’information et ouvrent sur des contacts possibles. Il faut tenir compte du fait que l’on a peu de temps pour choisir le dossier qu'on défend en tant que jury.
Besoin de partager !
Il est fondamental de provoquer des émotions… Ne pas négliger les Centres culturels actifs en région hutoise et ailleurs !
Connaître le lieu où l'on propose son travail
Exposer dans un lieu que l’on n’a jamais fréquenté est périlleux.
S'inscrire dans le marché ?
Lequel choisir ? Est-il intéressant d’y rentrer ou pas ? On peut ressentir un certain malaise face à une société spéculative. On peut avoir envie de préserver son jardin secret. Il n’est pas indispensable de se lancer dans cette voie. Des Galleries vendent, parfois cher. Comme la gallerie Liermann, par exemple. Ces démarches entrainent une certaine connotation. Et parfois la vente est considérée comme accessoire. On peut vendre peu dans divers lieux, comme dans des Centres culturels par exemple. Ne pas évacuer que le marché de l’art peut conduire au blanchiment d'argent !
La Commission des arts plastiques
Le choix y est bien souvent douloureux ! On déplore des réactions parfois très négatives des artistes refusés, d’autant qu’il est bien difficile de justifier le choix ! On n’a pas le temps de préciser les raisons, d’ailleurs généralement subjectives. Proposer un retour aux candidats est complexe. Il ne faut pas s’évertuer à attendre un retour où on ne le trouvera pas !
La reconnaissance
Ne pas la chercher non plus où on ne la trouvera pas ! Il est salutaire d’abandonner ses aigreurs…
Importance du CV .
Il n’est pas indispensable mais peut constituer un argumente auprès d’un jury. Il est important de mentionner la dimension philosophique du travail, de viser l'originalité. Il peut constituer une vitrine présentant la dimension de qualité de son travail, et permet de mieux connaitre l'artiste.
lieux
Citer certains lieux où l’on a exposé peut contribuer à asseoir la réputation, même si les responsables peuvent se tromper. Leur intérêt n’est pas nécessairement lié à l’importance du public qui les fréquente. Il faut en tout cas les choisir en fonction de ses propres attentes.
Difficultés rencontrées
L'âge
La limite d'âge parfois mentionnées dans les conditions peut déranger. Le prix Bolly Charlier est par exemple limité aux artistes de moins de 50 ans. On peut considérer que l’âge de l’artiste n’a pas vraiment d’influence sur sa création et peut donc apparaître comme secondaire. Parfois le jury choisi parmi 5 artistes qui ne sont pas au courant ! L’Espace jeunes artistes de Liège ne mentionne pas de limite d'âge. Le jeune artiste se définit plutôt selon sa démarche. Considère-t-on qu'il y a une concurence entre artistes jeunes et plus âgés ?
Autodidacte ou formés
À nouveau, on regarde plutôt le parcours de l'artiste. Il existe peu d'entrées royales, et avoir fréquenté une académie peut être un atout ou un handicap !
But des démarches
L’artiste a tout intérêt à garder un fil rouge, à manifester son authenticité et/ou son originalité. Les tentations de s'éparpiller son nombreuses, mais ne sont pas conseillées. Mais sortir des sentiers battus peut s’avérer positif aussi ! Il faut donc se construire son itinéraire, se choisir ses objectifs, se situer dans le monde de l'art.