Fabienne Lange Daigneux
Fabienne Lange Daigneux, née en 1962 est une cavalière de compétition habitant sur les hauteurs de Huy.
Interview
Quand et comment as-tu débuté dans les chevaux ?
Depuis que je suis bébé ! En fait, mes parents n'étaient pas dans le milieu des chevaux … mais c'était le rêve de ma mère. Elle m'a dès lors mise à cheval pour avoir l'autorisation d'en avoir un pour elle tout en ayant bonne conscience. J'ai juste arrêté de monter à cheval de 14 à 19 ans suite à un conflit avec ma mère qui ne voulait pas me laisser sortir car je devais aller au concours le lendemain, j'ai donc décidé de tout arrêter. Et j'ai également arrêté les 6 premiers mois après avoir décidé de reprendre mes études.
Qu'est ce qui t'a poussé à faire des études de vétérinaire ?
En fait, je suis allé voir pendant un petit temps mon frère, aujourd'hui vétérinaire - ostéopathe, qui était toujours aux études à un moment où j'avais décidé d'arrêter de monter à cheval tellement j'avais mal au genou. J'avais trouvé du travail dans une grande surface mais j'avais trois semaines de libre devant moi … et je me suis aperçue que ça m'intéressait beaucoup. Mes parents m'ont également beaucoup poussée et j'ai donc débuté des études de vétérinaire au mois de décembre de mes 26 ans.
Comment trouves-tu un équilibre entre ta profession de vétérinaire et ta vie de cavalière ?
En fait, il n'y a pas vraiment d'équilibre car je passe plus de temps à cheval que comme vétérinaire. En fait, le problème c'est que je suis trop impliquée dans les chevaux pour que les gens aient envie de me voir dans leurs écuries. Si, on m'appellera pour une colique ou une suture … mais pour une boiterie, personne n'a envie de me voir même si je suis tenu au secret professionnel. C'est ça qui au début m'a fait décrocher au niveau véto.
Est-ce que tu conseilles aujourd'hui à tes élèves de poursuivre leurs études ?
Je les oblige même ! En tout cas, au minimum jusqu'à leur rhéto. Après, je leur conseille vivement. D'autant plus que je vois que ça a changé ma vie : monter à cheval avec mon diplôme ou sans mon diplôme, ça n'a rien à voir !
Quand on voit toutes tes activités : cavalière, véto, professeur à l'école de Gesves, professeur d'équitation …, on pourrait se demander si tu ne suis pas une thérapie par le travail ?
Non, il n'y a pas de thérapie. Tout s'est fait l'un dans l'autre. Je suis devenue professeur à Gesves au décès de mon mari car cela m'apportait une certaine stabilité et en plus, j'aime ça. J'y donne des cours de pathologie. Mon travail de vétérinaire et de prof me permet de monter à cheval en toute sérénité car je ne dois pas manger de ça. J'ai dû vivre de cela pendant un petit temps et il est certain que l'on ne voit pas les choses de la même manière et on ne monte pas à cheval de la même manière.
Qu'est ce que t'apporte chacun de ces boulots dans ton équilibre ?
Monter à cheval pour moi, c'est primordial. Je ne sais pas ce que je vais faire le jour où je ne pourrai plus monter. Véto, je pense que ça m'a apporté un peu de confiance en moi en me montrant que j'étais capable de réussir quelque chose. Intellectuellement, c'est très agréable quand même car il y a aussi de la recherche. Au niveau de l'école d'équitation de Gesves, c'est une sécurité. Professeur d'équitation, je ne le suis pas mais j'aime beaucoup aider les jeunes qui en veulent, ça me fait vraiment plaisir mais ce n'est pas une source de revenus.