Patrick Victor Doppagne

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Patrick Doppagne est un Plasticien professionnel, né le 11 Août 1957 et habitant Saint- Georges-Sur-Meuse.

Projets Artistiques

L’œuvre écrite de Wassili Kandinski est d’autant plus passionnante qu’elle est la raison d’être de son travail pictural. La parution, en 1911, de son livre « Du Spirituel dans l'Art et dans la Peinture en particulier », traduit en français en 1949, rend ainsi sa philosophie artistique accessible. Celle-ci n'a pas été bien reçue à l'époque.

Dans un éditorial de 1988, Philippe Sers écrit, à ce sujet:

« Une œuvre d’art n’est pas belle, plaisante, agréable. Elle n’est pas là en raison de son apparence ou de sa forme qui réjouit nos sens. La valeur n’est pas esthétique. Une œuvre est bonne lorsqu’elle est apte à provoquer des vibrations de l’âme, puisque l’art est le langage de l’âme et que c’est le seul. »

« L’art peut atteindre son plus haut niveau s’il se dégage de sa situation de subordination vis-à-vis de la nature, s’il peut devenir absolue création et non plus imitation des formes du modèle naturel. »

En ce qui concerne les peintres, voici, chronologiquement et laconiquement, les principales observations qui influencent actuellement mon travail:

  • Turner (1775 - 1851) : pluie, Brouillard, Vitesse : Simplification maximale de la représentation. De la lumière au gris
  • Vincent (1853 – 1890) : champ de Blés aux Corbeaux : Simplification maximale du sujet, Lumière et Couleurs pures
  • Kandinsky (1866 - 1944) : de la figuration à l'abstraction suite à « une vision ». - Carré, Triangle, Cercle – couleurs primaires. Nécessité intérieure. Impression-Interprétation-Composition
  • Malévitch (1878 – 1935) : couleurs primaires, noir et blanc – Carré noir sur fond blanc (1913) - Rupture totale, voire nihiliste avec l'art ancien, qu'il ne considère être que des reproductions de la nature. L'art pour lui n'a d'autre fin que son propre but, partir de ses propres formes, de ses propres matières, de ses propres couleurs.
  • Duchamp (1887 - 1968) : l'année 1913 voit la naissance des ready-made. Effectivement, les ready-made sont des œuvres d'art qui n'ont pas été réalisées par l'artiste, ce dernier n'intervient en effet que pour les sélectionner, changer leur contexte et leur statut par la désignation
  • Reinhardt : (1913 – 1967) : début des années 1950, sa peinture se radicalise. Une seule couleur par toile. 1953, n’utilise plus qu’une peinture sombre, proche du noir. 1960, et ce jusqu’à sa mort, il peint les Ultimate Paintings, des toiles de même format, aux valeurs très proches, presque ton sur ton, qui laissent à peine entrevoir un motif. Il préconise l'art pour l'art : La présentation au public n'est pas nécessaire.
  • Stella : 1936 - l'art exclut le superflu, ce qui n'est pas nécessaire, la couleur possède sa propre substance picturale, la lumière c'est la vie.

Comme je le disais précédemment, l'étude, donc l'évolution de la connaissance de l'histoire de l'art, l'information, la littérature, la philosophie, la spiritualité, les événements du quotidien, modifient la relation de l'artiste au monde. Elles lui permettent de moduler et d'affiner sa perception du travail et de sa personne.

Est-il donc actuellement raisonnable d'être artiste sans investir l'art contemporain ?

Concernant mon travail, une passerelle naturelle s'impose:

Le minimalisme ou art minimal est un courant de l'art contemporain, apparu au début des années '60 aux Etats-Unis, en réaction au lyrisme pictural de l'Expressionnisme abstrait et en opposition à la tendance figurative et ironique du Pop Art. Le Minimalisme est l'héritier du Modernisme, et plus particulièrement du Bauhaus. Il fait sienne la maxime d'un des grands représentants du Bauhaus, Mies Van der Rohe: "less is more", donc privilégier le dépouillement formel, le réductionnisme et la neutralité. La définition de la notion d'Art Minimal a été donnée à la fin de l'année 1965 par le philosophe analytique anglais Richard Wollheim dans Arts Magazine au sujet d'une exposition à la Green Gallery de New York. Cette tendance est une conséquence de l'anéantissement du monde lors de la seconde guerre mondiale. Les artistes de 1960 ont grandi dans le chaos et préfèrent faire abstraction de l'histoire et de sa tradition culturelle. Ils ne veulent pas reconstruire le monde sur des ruines et proposent donc un retour vers ce qui paraît insignifiant et neutre. Les minimalistes proposent un monde de la paix, dans la tradition de Mondrian, d'où le matérialisme est exclus, comme chez Malévitch. Ils visent la construction d'un univers idéal et composent un équilibre de formes, une harmonie entre l'art et son environnement. Depuis cette époque, les idées sont privilégiées par rapport au geste artistique. Il s’agit du retour au concept de la période 1910-1920 : De la nécessité de transcender une société trop matérialiste. A l'instar de cette époque et sans polémiquer, je considère notre société libérale occidentale, culturellement, autant que spirituellement anéantie. J'ai donc adjoint le minimalisme à l'abstraction lyrique et expressive, dans le but de spontanément et très simplement exprimer vitalité et spiritualité, ce qui, en tant que personne moins valide, s'apparente également à une performance dont je suis simultanément acteur et spectateur unique. Je partage le concept de « La sculpture sociale », développé par Joseph Beuys: le contenu doit éveiller la façon de concevoir l'art et au-delà, notre conscience au monde, au travers d'un engagement absolu (artistique, social et politique). « L'élargissement de la notion d'art » s'étend ainsi à la vie toute entière. Il est donc préférable que l'artiste se place en retrait, voire reste anonyme, pour laisser toute la place à la relation entre sa réalisation et le spectateur, dans le but d'en sensibiliser la perception, d'en stimuler les sens et de l'éveiller à la vie. Il n'est plus besoin d'interpréter l’œuvre, puisqu'elle est un microcosme. Je suis également en accord avec la notion d'art concret fut avancée par Théo Van Doesburg, fondateur et rédacteur de la revue « De Stijl », lequel expliquait : « Peinture concrète et non abstraite, parce que rien n'est plus concret, plus réel qu’une ligne, qu'une couleur, qu’une surface ».Kandinsky, a d'ailleurs souhaité, substituer le terme « Art Concret », à celui d'abstraction, y reconnaissant là, une notion « d’avenir ». L'art concret est l'expression d'une pensée intellectuelle. Il connaît une pluralité de langages. Il est déterminé par le résultat, par la visualisation d'une pensée et non d'une méthode. Est le reflet de l'esprit humain pour l'esprit humain. S'oppose au sentimental, s'oppose au mysticisme. N'est pas une interprétation, une illustration, un symbole. Il est le réel. N'est pas une transposition de la nature. N'est pas une abstraction. N'est pas narratif, littéraire. Il est proche de la musique. Prend forme avec l'aide de la couleur, de l'espace, de la lumière, du mouvement. C'est ainsi qu'il se concrétise. Ne témoigne pas du privé. Il confirme l'universel. Est lié à l'architecture, au dessin industriel. Englobe le monde artificiel. Il ne différencie pas l'Art de l'art appliqué. La différence se situe dans la fonction. Veut mobiliser notre sens esthétique, notre créativité, notre conscience sociale. Veut clarifier, participer à l'harmonisation de notre monde artificiel. Prend ce qu'il peut, pourvu qu'il contribue à propulser la vie, la vraie.

Précisément, je considère donc mon travail comme un ensemble de performances lyriques et expressives minimalistes, exprimant le profond déséquilibre du monde actuel, et tendant à suggérer le retour des valeurs universelles: philosophiques, psychologiques et spirituelles. La verticalité y exprime l'élévation (selon William Blake, bien et mal constituent une seule entité, dont l'orientation dépend d'un choix individuel), l'horizontalité la difficulté, la frustration.

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