Rue du Pont (Huy)
De la rue Sous-le-Château au Pont de la Meuse
Historique d'après René Dubois, publié dans "les rues de Huy" en 1910
Avant l'achèvement (1303) du pont auquel elle accède, la rue qui nous occupe, comme d'ailleurs tout le quartier voisin, était au même niveau que la place St-Séverin et l'Apleit. On a trouvé, dans plusieurs caves, des baies de porte dont l'existence montre que ce niveau a notablement. La rue du Pont était aussi fort étroite, comme toutes les autres de la ville, sauf les rues Entre-deux-Portes et du Marché. On peut dire que jusqu'au commencement du XIXe siècle, à part ces deux artères, il n'y avait â Huy que des ruelles. Chaque fois que des travaux de voirie sont effectués, on trouve dans le sous-sol les substructions des anciennes maisons, qui avançaient de plusieurs mètres sur l'alignement actuel. L'étroitesse extrême de presque toutes les rues s'augmentait encore de cette circonstance que de nombreuses maisons avaient leurs étages en encorbellement ou possédaient des bretèches, c'est-à-dire des annexes en saillie, comme les loggias actuelles. Dès le XIII siècle, l'inconvénient qu'elles présentaient pour la circulation était reconnu : on voit, en effet, Richard, roi d'Allemagne, qui était venu en notre ville en décembre 1258, ordonner d'abattre toutes les "bretesses" de Huy et des autres villes de la principauté.
Sous la voirie de la rue du Pont existent encore des caves d'anciens bâtiments. La rue du Pont se nommait anciennement Devant le Moustier• Pendant très longtemps, nos pères, qui aimaient les périphrases, la désignèrent par les mots rue devant l'église Notre-Dame ou encore rue tendant de l'église Notre-Dame au pont.
L'emploi du seul mot pont ne date guère que du XVIIIe siècle. En vertu du diplôme de 1066 de l'évêque Théoduin, le terrain s'étendant entre le pont et l'église St-Etienne, près du pont des Chaînes, appartenait à l'église Notre-Dame, et on ne pouvait, sous peine d'anathème, y construire d'autres bâtiments que ceux destinés aux chanoines, ainsi qu'un hospitium. On appelait ce terrain Chaufornier et plus tard Rowa. Sans doute, lors de l'érection de l'église, avait-on établi un four à chaux pour les besoins de la construction. Rowa ou roiâ, probablement signifiait grand chemin.
Comme rien n'est immuable en ce monde, la défense portée par l'évêque fut, peu à peu, perdue de vue et des habitations s'élevèrent des deux côtés de la rue du Pont. Ainsi, en 1526, est conclue entre les chanoines et la muni-cipalité une convention par laquelle celle-ci est autorisée à démolir la partie du vestibule des Cloîtres qui se trouvait en avant de l'église, et cela pour faciliter la construction d'une maison. D'après cette convention, les édiles prenaient l'enga-gement de rétablir à leurs frais le porche précité.[1]
Références
Le 6 décembre 1524, les rentiers de la ville font remarquer au Conseil qu'il y a abondance d'argent dans la caisse communale (heureux temps!) et que ce serait une belle chose de faire travailler à la maison de la ville devant l'église Notre-Dame. Cette maison était l'ancienne halle aux draps, comme nous l'avons dit au mot Foulons. Le sous-sol servait de cellier en 1429.
Le 15 janvier 1525, le Conseil traita, dans ce but, avec un nommé Hemen Gillet, maçon, pour la restauration de cette maison. D'après le cahier des charges, nous savons que l'édifice était flanqué, aux deux côtés, de petites tours dans lesquelles se trouvaient des « montées à vis ».
Il avait quarante-six pieds de hauteur et chaque étage quinze à seize pieds, ce qui suppose trois étages. Au milieu, se trouvait un « tabernacle » ou « estraton » montant « des-seur les claires voies ». L'entrepreneur s'engagea à faire le travail moyennant 1800 florins, plus le mortier, les fers et le plomb que la Ville devait lui fournir.
Les travaux traînèrent en longueur, car, en 1528, la maison n'est que commencée; le 23 novembre de cette année, le Prince-Evêque fait savoir à l'édilité qu'il désire la voir démolir pour cause qu'elle « ostoit la veouwe (vue) à son château et celle de devant l'église et pour autre raison »; le magistrat décida qu'il serait fait selon le bon plaisir du prince.
L'emplacement de cet édifice resta inoccupé assez long-temps. Le 10 septembre 1594, la Ville en vendit une partie « prise hors du lieu et place qu'on dist la halle scituée et jacente devant l'église Notre-Dame contenant en largueur sur le devant environ 22 pieds et un quart et de profondeur 60 pieds ».
Le restant fut aliéné ultérieurement et servit à la construction de maisons, notamment celle de L'Anneau d'Or, que nombre de Hutois ont connue.
La Chronique liégeoise de 1402 parle de cette halle à propos du fait suivant: les Hutois ayant formé, contre l'évêque, en 1314, une confédération avec des seigneurs hesbignons et condruziens, ceux-ci abandonnèrent bientôt leurs -alliés; alors, les Hutois suspendirent aux murs de la halle les blasons de ces seigneurs, blasons sur lesquels ils avaient fait peindre deux mains unies, voulant ainsi flétrir le manquement aux engagements pris. Mélart, qui rapporte aussi le fait, dit qu'en retirant leur épingle du jeu, les nobles laissèrent les Hutois en « la tinne au verjus ».
La convention de 1526, dont nous avons parlé plus haut, donna lieu, en 1884, à une vive polémique au sujet du portail de Bethléem. M. Carpentier, architecte de la Collégiale, prétendait que, puisque la longueur du vestibule des Cloîtres avait été réduite en 1526, on avait dû déplacer en même temps le portail, qui servait d'entrée à ce vestibule; partant de là, il estimait que rien ne s'opposait à un nouveau déplacement de cet édicule, qu'il voulait reporter plus loin dans la rue des Cloîtres, de façon à dégager l'abside de l'église primaire. Comme on le sait, ce projet n'eut pas de suite. Devant le Bethléem se trouvait la chambre scabinale ou plaidorale : elle était à l'étage de deux maisons « scituées et faisant le touchet et tournant de la rue tendant des fawarges vers l'église Notre-Daine », ainsi que nous l'apprend un acte du 3 février 1599, c'est-à-dire au coin des rues Pont-des-Chaînes et du Pont.
En 1546, la logette des Echevins était tombée en ruine et il avait fallu installer la justice ailleurs. Le Prince-Evêque Georges d'Autriche, par acte du 5 Juillet, abandonna l'emplacement de la dite logette, sur le pont du Hoyoux, au châtelain et mayeur Guillaume de Mérode, à charge par lui d'y édifier une construction à son profit, mais à condition de créer, au second étage, une chambre à l'usage des Echevins, ainsi que les dépendances nécessaires. Mais le bénéficiaire de cette donation ayant été nommé mayeur de Liége, elle fut transportée au profit de Frédéric de Baillonville.
C'était dans la maison scabinale ou logette, que la Cour de Justice tenait ses séances; le tribunal des Echevins, présidée par le mayeur, avait sept membres, nommés par le Prince; leur charge était inamovible et vénale. Ils jugeaient sans appel en matière criminelle et assuraient l'exécution des règlements, statuts, etc. La Cour de Justice avait également dans ses attributions l'enregistrement des actes notariés, testaments, « convenances de mariage, partages, ventes, transports, etc. Jusqu'à une époque que l'absence de documents ne permet pas de préciser, le Corps des Echevins dut être aussi un organisme administratif, que le Corps de Ville, le Conseil communal, remplaça ensuite.
La maison des Echevins fut renversée par les eaux du Hoyoux, le 23 janvier 1641. En 1655, le Prince-Evêque autorisa la vente de celle de Huy-Petite, pour employer l'argent à en provenir à la reconstruction de l'autre. Comme l'indique ce qui précède, il y avait donc à Huy deux « justices une pour chaque rive de la Meuse, sans compter celle de Statte.
La chambre scabinale devint la proie des flammes en 1689, lors de l'incendie de la ville par Louis XIV; ses archives échappèrent heureusement à la destruction; elle s'ins-talla alors dans une salle du Grand-Hôpital et y était encore en 1698.
La Cour de Justice avait un greffier et des sergents, ceux-ci assurant l'exécUtion des jugements rendus. Il y avait aussi le "Roi des Ribauds".
On sait que le Corps des Ribauds fut créé par Philippe-Auguste pour veiller sur sa personne; le Roi des Ribauds avait dans ses attributions la police des moeurs et percevait une redevance des femmes de mauvaise vie.
Nous ignorons pendant combien de temps le Roi des Ribauds exerça sa charge à Huy; la seule mention de ce personnage, — qui remplissait peut-être l'office d'exécuteur des hautes oeuvres, — se trouve dans le plus ancien compte de !a ville parvenu jusqu'à nous: celui de 1579; l'édilité de l'époque lui alloue une gratification pour la visitation des vins. Ce Roi des Ribauds était un cumulard.
A propos de l'édifice abritant la justice du Prince, disons quelques mots de la Franchise.
Parmi les privilèges obtenus, depuis de nombreux siècles, par les Hutois, il en est un auquel ils tenaient, et avec raison, tout particulièrement : la curieuse institution appelée Franchise : c'était le bouclier opposé par la magistrature consulaire au tribunal des Echevins, qu'on nommait la Loi. La Franchise était formée des deux Bourgmestres et de cinq Conseillers.
La Loi et la Franchise réunies avaient, à l'exclusion de toutes autres, le droit de juger, en matière criminelle, sur la vie et l'honneur des bourgeois. Mais l'une ne pouvait rien sans l'autre.
On conçoit aisément qu'un antagonisme continu, quoique souvent latent, devait exister entre elles : le tribunal des Echevins, ou la Loi, tenant ses pouvoirs du Prince-Evêque, ne tolérait que contraint et forcé, l'ingérence de la Franchise, émanation populaire; les membres de celle-ci, de leur côté, devaient se laisser aisément entraîner par le désir de sous-traire leurs concitoyens aux rigueurs de la justice.
Si, disent les plus anciens documents, un malfaiteur est pris par le mayeur, celui-ci est tenu de le livrer en mains de la Franchise, laquelle met l'inculpé en sa chartre (prison) pendant trois jours, afin de l'examiner et au besoin le jehenner et streindre par cordes à son bon plaisir. Ce délai expiré, les bourgmestres et conseillers composant le Collège relivraient le prisonnier au mayeur, si la prévention leur paraissait suffisamment établie, et la justice suivait son cours; mais, si grand que fût le crime, le mayeur ne pouvait obtenir condamnation avant que la Franchise n'eût dénoncé le prisonnier comme faituel ou déclaré qu'il pouvait être condamné comme tel.
La Franchise sauvegardait la liberté individuelle de la façon la plus efficace; elle protégeait l'inculpé et s'assurait qu'on ne le menait pas hors et contre loi.
La déclaration suivant l'examen d'un prisonnier était faite avec solennité, au pied du Perron, sur la Grand'Place.
Dans le cas où le mayeur, pour une raison quelconque, n'agissait pas, par exemple quand un coupable appartenait au parti des Grands, la Franchise avait le droit d'intervenir à sa place.
11 est curieux de lire les nombreux mémoires écrits pour la défense de la Franchise, chaque fois que la Loi tentait de se passer d'elle.
Les avocats du Conseil remontent au déluge, dans des rapports d'une prolixité incroyable, pour démontrer son antiquité, les sacrifices faits par les ancêtres pour la maintenir entière.
Ils disent qu'elle représente, transmis à Huy, le droit autrefois en vigueur à Rome, droit en vertu duquel les consuls ne pouvaient porter sentence capitale à charge d'un citoyen, sans l'assentiment de tout le peuple, et cependant ces consuls étaient d'une autorité si étendue qu'elle égalait celle des rois.
La Franchise, lit-on ailleurs, n'est rien d'autre qu'un corps dépositaire de la volonté du peuple.
Le Conseil estimait que le Collège des Echevins était un diminutif du corps consulaire, n'ayant pour tout pouvoir que celui lui abandonné par ce corps.
On comparaît aussi la Loi à une branche de la généralité (que représentait le Conseil), vrai tronc, vraie tige de la juridiction criminelle, et cette branche ne peut lamais frapper que ceux que la dite généralité reconnaît coupables.
Les défenseurs de la Franchise expliquaient comment la ville do Huy seule jouissait de l'antique privilège accordant la prééminence au Conseil sur le corps de la Loi : remon-tant à la fondation de Liége, on trouve d'abord, disaient-ils, un seul corps revêtu de la dignité consulaire représentant tout le peuple et ayant en même temps toute juridiction tant au civil qu'au criminel, lequel corps était le siège scabinal. Par la suite, la magistrature communale forma un collège à part et n'eut plus qu'une portion de l'autorité soustraite au tribunal des Echevins.
Mais il n'en fut pas de même à Huy; dès le principe, la bourgeoisie eut le droit dé juger ses membres, et quand on établit le tribunal des Echevins, elle le conserva d'une façon prépondérante. Il résulte de cette différence d'origine, concluaient-ils, qu'autant les Echevins de Liège gardèrent une autorité supérieure à celle des Bourgmestres, autant, au contraire, la surintendance de la bourgeoisie hutoise s'est toujours perpétuée.
A quand remontait l'institution de la Franchise? On l'ignore, mais assurément à une époque très reculée; il n'est pas téméraire d'avancer qu'il devait en être fait mention dans la charte primitive, -- la plus ancienne de l'Europe, — accordée par Théoduin en 1066, charte dont malheureusement, le texte entier est inconnu.
Toujours est-il que, déjà sous la domination des comtes, les Echevins et les Bourgmestres composant ensemble la Loi et Frânchise avaient seuls le droit de juger sur la vie et l'honneur des bourgeois, ce qu'on trouve confirmé par la paix de Hainaut (1343), par Jean de Bavière en 1345, par Jean de Heynsberg en 1420, etc,
Ajoutons qu'en 1299, les Hutois obtinrent de l'Empereur Albert le droit d'en appeler à l'Evêque des sentences rendues au criminel par les Echevins de Huy.
Quand on touchait à leurs libertés et prérogatives, nos pères n'y allaient pas de male-morte. Citons-en deux exemples. En 1255, six habitants de Huy ayant pénétré la nuit dans une taverne et blessé son propriétaire, les Echevins, sans prévenir la Franchise, prononcèrent la peine d'exil contre les coupables; de là, un murmure populaire commença à naître parmi la ville et puis un grand tumulte et discord. Le peuple manifesta sa colère en arrachant les vignobles des Echevins et en brûlant leurs habitations et pressoirs. Le Prince les excommunia, ce dont ils ne se soucièrent, dit notre vieil historien. Une guerre sanglante naquit de cet événement.
En 1344, un bourgeois de Huy ayant tué, à son corps défendant un condruzien, fut jugé sommairement par de Mé-rode, lieutenant de messire de Fraipont, alors que l'affaire aurait dû être portée devant la Loi et Franchise.
Apprenant cela, les Hutois, jurant de se venger, sortent de la ville avec enseignes déployées et marchent vers la Neuville, armés de haches, pieux, hamendes, coignées, mar-teaux, scies et autres ferremens, au moyen desquels ils abattent et ruinent la maison du Bailli.
Celui-ci se plaignit aux Echevins de Liège, qui décrétèrent saisie de corps contre dix-huit Hutois. Mais les autres villes, formant ensemble une confédération pour la défense de leurs libertés, prirent fait et cause pour Huy, se basant sur ce que ses habitants ne pouvaient être enquêtés, ni jugés, ni proscrits par les Echevins de Liége pour forfait ou crime commis dans la juridiction ou banlieue hutoise, comme c'était le cas, mais que la connaissance et chatoy en appartient aux Loi et Franchise de la ville.
Alliés aux Liégeois, les Hutois pillèrent les maisons des Echevins et de leurs parents et amis et une guerre contre l'Évêque éclata. Elle prit fin, momentanément, par une trêve conclue à condition que dix échevins viendraient à Vottem annuler la sentence cause de ce sanglant conflit.
On voit quelle énergie les Hutois apportaient à la défense de leurs droits.
En 1762, un différend, qui fit répandre des flots d'encre, éclata de nouveau entre la Franchise et les Echevins, trois de ceux-ci ayant, au mépris de la loi portant qu'ils ne pouvaient valablement délibérer sans être au moins cinq, jugé appréhensible un nommé Masson, en excluant la Franchise de la connaissance de cette affaire.
La Ville en appela à Liége au Tribunal des Vingt-deux, qui avait pour mission de réprimer tous les actes d'autorité contraires à la loi.
La bourgeoisie moderne, lit-on dans le mémoire adressé à cette magistrature, sera toujours, imitant ses ancêtres, prête à se sacrifier pour maintenir cette loi fondamentale, laquelle sauvegarde la vie et l'honneur des bourgeois de tous juge-ments pouvant se rendre à l'insu du peuple.
Et plus loin, faisant allusion à la destruction de la maison du bailli, rapportée plus haut :
« Si la ville se trouvait abandonnée par vos seigneuries ou qu'elle ne put avoir satisfaction d'icelles au sujet de la foulle faite à sa liberté, à ses franchises par le jugement déplaindu, il ne luy resteroit plus que de déplorer son sort et d'envier le bonheur que les anciens citoyens avoient de pouvoir, en cas pareil, déployer leur enseigne, et marcher avec hache, pieux, hamède, soignée, marteau, scie et autres ferremens !
Rapproché de la déclaration précédente, ce rappel d'un acte de vengeance amené par une violation des droits des bourgeois, avait une éloquente signification.
Le magistrat jouissait encore d'un privilège dont les effets ne pouvaient manquer d'avoir, généralement, des résultats salutaires quand un différend, une querelle éclataient entre deux bourgeois, on pouvait leur imposer une trêve de quarante jours; toute action, tout acte de violence étaient défendus pendant ce laps de temps, ce qui laissait aux animosités le temps de se calmer et à la raison de parler plus haut que le désir de vengeance.
Entre la rue des Cloîtres et l'abside de l'église Collégiale se trouvait jadis, adossée à l'édifice, une curieuse construction, en pierres et briques, bien en harmonie, par sa vétusté, avec le portail voisin; de petites fenêtres à meneaux, protégées par un grillage en hotte, trouaient sa façade; à mi-hauteur de celle-ci, régnait un fort cordon mouluré, en pierre; des fers ouvragés consolidaient la maçonnerie.
Primitivement, elle n'avait pas de rez-de-chaussée et reposait sur des piliers réunis par des arcades, sous lesquelles on passait. Vers 1830, un mur fut élevé entre ces piliers.
Cette antique construction, connue en dernier lieu sous le nom de maison Royen, a tenté maintes fois le crayon des artistes. Elle a été supprimée pour dégager l'église.
Près du Bethléem, se trouvait la maison des Cinq stoz d'argent.
L'hôtellerie du Barbeau était devant la Collégiale; une autre, très renommée, exista pendant longtemps dans la même rue; elle avait pour enseigne "Au Heaume", et se trouvait sur l'emplacement actuel de la maison n° 30-32. C'est là que le Corps de Ville traitait les personnages de marque qu'il recevait. Chaque année, on y faisait aussi le repas appelé festin magistral ; il avait lieu après les élections par lesquelles le Conseil était renouvelé.
L'hôtel de l'Aigle Noir, plus récent que le Heaume, exista longtemps rue du Pont, en face du premier.
Déjà, en 1633, on le voit dénommé : maison de la Noire Aigle, Il quitta cette rue, pour aller s'établir, dans des conditions plus modernes, il y a environ un quart de siècle, au bas du quai Dautrebande.
Outre les précédentes, citons encore les enseignes : La Tête d'Or — Le Miroir d'Or — Le Bras Armé — La Pommelette — La Pomme d'Or Couronnée — Le Chapeau de Cardinal.
Le lecteur a pu constater, au cours de ce travail, combien étaient nombreuses les hôtelleries hutoises il y a quelques siècles. Cela n'a rien qui doive surprendre : Huy étant un centre commercial important, quantité d'étrangers s'y rendaient chaque semaine et comme, alors, les moyens rapides de communication existant de nos jours étaient inconnus, les marchands ne pouvaient, généralement, rentrer chez eux que le lendemain, d'où, nécessité de se reposer et de s'héberger en ville. A ces clients réguliers, qui préféraient passer la nuit à Huy plutôt que de s'exposer aux dangers de routes peu sûres dès la soirée, s'ajoutaient les voyageurs suivant la vallée mosane, vers Liége et vers Namur ; enfin, aux époques des grandes foires tranches, on voyait affluer dans nos murs des centaines de marchands qui y faisaient un séjour plus ou moins prolongé.
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