Ampsin
Histoire industrielle
Ampsin est à l'origine un bourg rural où on exploite les bois et cultive la vigne sur les coteaux ainsi que les céréales dans la campagne. Cela explique une activité industrielle agro-alimentaire localisée principalement dans la vallée formée par le ruisseau de Bende (brasserie, moulins et distillerie).
A la fin du XVIe siècle, on commence à y extraire l'alun et la houille. Ce développement industriel culmine au XIXe siècle et confère à la commune sa physionomie de banlieue industrielle. A cette époque, grâce à la famille de Lamine, Ampsin connaît une expansion économique basée sur les activités extractives (pierre, argile, alun et houille). Cette dernière acquiert le bois de Masuy et obtient de la commune l'autorisation d'utiliser le cours d’eau de Bende pour le lavage des minerais métallifères (plomb, zinc, fer) qu'il exploitera et réduira dans les fourneaux en utilisant comme combustible d'abord le charbon de bois puis la houille.
Briquetiers d'AmayPlusieurs briqueteries sont également exploitées dans la commune par les de Lamine. On cuit des briques au lieu-dit entre-deux falaises, dans le bois du Sart, sur la montagne d'Ampsin et dans la campagne Monleva. Cette industrie occupe une large couche de la population du village et de la commune voisine d'Amay. Elle fera la renommée des « brik'teux » hors de nos frontières, jusqu'en Russie. A Amay, les deux fêtes locales du 1er mai et d’octobre rappellent les départs et les retours de ces saisonniers qui partaient en campagne pour plusieurs mois.
Le schiste alunifère est également présent dans le sol de la vallée mosane. Il se trouve généralement entre les couches de calcaire et de houille. Les alunières se développent aussi au XIXe siècle et l'alun est utilisé comme fixatif des colorants dans les textiles, comme moyen thérapeutique et dans l'agro-alimentaire. Des zones de terres rouges sont facilement repérables à Ampsin et Amay. Deux sociétés, Walhairon et Rémont, dans lesquelles on retrouve la famille de Lamine qui occupe 162 ouvriers. Mais vers 1846, l'industrie des alunières est en plein déclin suite à l'arrivée de marchandises étrangères moins coûteuses.
L'industrie chimique depuis la fin des alunières se développe dans la vallée mosane. Elle est symbolisée par trois établissements importants : les établissements de la Vieille Montagne à Flône, les usines de Corphalie et la Nouvelle Montagne à Engis. La métallurgie (gisements de fer, de zinc, de calamine et de plomb) et spécialement celle du zinc, se développe grâce à la découverte d'un procédé de fabrication inventé par le liégeois Dony. A la fin du XIXe siècle les activités chimiques se concentrent sur la fabrication d’acide sulfurique. Ces fabrications étaient souvent nocives pour les riverains qui protestèrent contre l'agrandissement de l'usine de Bende et la construction de deux nouveaux fours à zinc. Les fumées sulfureuses ajoutées à celles déjà produites par l'usine de Corphalie étaient nuisibles pour la santé des habitants.
Ancienne entreprise Dumont-WautierLes fours à chaux vont marquer un tournant dans l'histoire industrielle d'Ampsin. En 1548, un chaufournier travaillait déjà à Ampsin d'après les registres paroissiaux. En 1856, la commune fait construire un premier four. En 1873, un second four est également érigé aux frais de l'exploitant du premier four. Les noms de Lhoist et de Dumont apparaissent parmi les noms des exploitants. En 1890, le dernier cité arrive à obtenir la carrière communale d’Ampsin. Il épouse Caroline Wautier et son entreprise prend le nom de « Dumont-Wautier ». Elle conserve toujours ce nom aujourd’hui. En association avec la famille de Lamine, un troisième four à chaux va être reconstruit au pied du rocher du château, en bordure de la rue de Bende.
En 1921, ces trois fours fonctionnent à plein rendement. Ils ne seront arrêtés que cinquante ans plus tard. L'entreprise est maintenant dirigée par la famille Lhoist. La modernisation de la société s'est caractérisée par une multiplication des sites d'extraction dans la vallée ainsi que par une spécialisation des opérations de fabrication de la chaux. Une partie des bâtiments anciens ont été abandonnés. La vieille forge connaît donc un destin particulier en devenant le lieu d'un parcours spectacle consacré aux industries locales et à leur technologie, dénommé « les Maîtres du feu ».
La commune d'Ampsin s'est également distinguée par l'installation et l'exploitation de plusieurs fonderies. On y fabriquait des pièces en fonte à partir de moules à la destination des nombreux ateliers de la région liégeoise.