L'ABBAYE DE SOLIERES, CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DE SON PATRIMOINE
RAPPEL
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En 1127, les frères Lambert et Arnulphe de BEAUFORT font construire un oratoire dédié à la Bienheureuse Vierge Marie et à saint Jean-Baptiste, dans leur héritage de BEN, en un lieu dénommmé GUULA. Ils transportent 2 bonniers perpétuels qu'ils rendent à Sainte-Marie et à Saint-Lambert entre les mains de l'évêque ALBERON. Ils décrètent, avec le consentement de leur frère Henri, que les nouveaux habitants de ces lieux serviront Dieu en paix et sans trouble, libres de dîme de toutes charges séculières, mais qu'ils n'y pourront ni baptiser, ni inhumer, ni recevoir à la messe aucune personne d'une paroisse étrangère sauf permission expresse. Ils ajoutent à la donation 2 manses de la terre voisine exemptées de tout droit.
La date officielle de consécration de l’église de Solières (Solîres) par l’évêque Hugues de Pierrepont est 1214. L’oratoire prit le nom de Beata Maria de Soleriis ou Notre-Dame de Solières sous le vocable de Notre-Dame des Consolations.
DONATIONS
L'an 1183, confirmation de l'acte de 1127 et seconde donation: Radulphe de BEAUFORT confirme la création de l'oratoire par Lambert et Arnulphe dans l'héritage de BEN en précisant que le lieu est dénommé SOLIERS. Il cite l'acquisition récente par l'établissement de la moitié de toute la dîme du village et du Sart de Soliers ainsi que la moitié du moulin le Brisevilen à HUY, ainsi que l'autre moitié du Sart, cédée par madame Basille et son fils Lambert.
La même année, Thomas de MEUSE a aussi donné à l'église de Soliers sa personne et tout ce qu'il possédait, tout en en percevant les fruits de son vivant. Il s'agit de deux maisons sises sur le Marché de Huy , 4 boutiques et demi où se vendent des souliers et 7 sols de cens dans le verger du mont aïreux. Il offre également 1 muid d'épeautre et le droit de cens pour le luminaire de l'église, dont la terre est gisante auprès du pont d'AMECIN (AMPSIN?), comme aussi les parts qu'il possède sur le moulin à la Treille.
En 1229, madame Sibille de CLERMONT, de la famille de BEAUFORT, épouse de Jaques de CLERMONT, chantre de Saint-Lambert, donne à l'abbé GOIRON de la Maison de Soliers la quatrième part des alleux dans le terroir des bois de BEAUFORT. Madame Sibille de Clermont sera enterrée dans l'église de Soliers près de la sacristie.
En 1230, changement de la règle de saint Augustin et de l'habit noir, les religieuses de Soliers embrassent la règle de saint Benoît et prennent l'habit de l'Ordre de Cisteaux. La confirmation de ce changement sera donnée dans une bulle du pape GREGOIRE IX en 1231, où sont rappelés les biens appartenant à la nouvelle Prieure et aux religieuses de SOLIERES. On y voit l'ajout d'une terre à AVIN avec prés, vigne, terres, bois, usages et pâturages dans les bois et les planûres, dans les eaux et moulins, dans les chemins et piedsentes, et toutes autres libertés et immunités, etc.
A noter que la grande Bulle du pape URBAIN IV reprendra le même texte en 1262.
En 1233, exemption et donation du domaine de l'abbaye de Solières par le chevalier Arnulphe de BEAUFORT à l'ordre de Cisteaux et aux nouvelles religieuses.
En 1242, Wautier de BEAUFORT, chevalier et seigneur de GOESNES, en sa dernière volonté, donne à la Maison de Solières toute la dîme, grosse et menue, qu'il possédait à RAMELOT, avec tous appendices et appartenances.
En 1250, les frères Réginald, Gilles et Jean de BEAUFORT, exécuteurs du testament du chevalier Arnold de BEAUFORT, dont la fille Clémence est entrée au couvent de Solières, donnent à cette Maison la moitié de la dîme de BEN et de BEAUFORT.
En 1251, tous le biens de Solières et spécialement les dîmes de BEN, BEAUFORT, RAMELOT, TIHANGE, PERWEZ, JALET, FILEE, avec le droit de patronat des églises de BEN, RAMELOT et PERWEZ ainsi que d2 parts de la dîme d'ANTHISNES sont confirmés par l'évêque de Liège.
En 1262, 2 bulles, dont une de 4 pages, du pape URBAIN IV confirment la totalité des biens appartenant à l'abbaye de Solières. On y relève, en plus de ce qui a été cité plus haut, des terres et cortils à AVIN, MOXHERON, WARNANT, ABRYMEIS (AMBRESIN?), LATINNE, LAMONZEE, FIZE, EVERNAIS (?), LUCRAIS (?), ALONSART (?) ainsi que des bois à CHEFFAYT, BETRAND FONTAINE et BEAUPREZ.
En 1274, Béatrice, veuve du chevalier Henry de BEAUFORT et ses filles Sophie et Clémence, donnent et concèdent à l'abbaye de Solières en pure aumône tout le droit qu'elles possèdent de la succession de leur défunt mari et père.
En 1281, donation et confirmation de la dîme de BEAUFORT, BEN et GISVES par le chevalier Sohier de BEAUFORT et son épouse Sophie.
En 1348, Jacquemin de BEAUFORT cède à l'abbesse de Solières les 45 bonniers du bois de MOROGNE.
TRANSACTION
En 1291, l'abbesse Agnès de LATINNE et tout le couvent de SOLIERES vendent aux Manants de MARCHIN leurs bois de BEAUPREZ et de BERTRAND-FONTAINE. Ils pourront y faire paître d'abord leurs chevaux pendant 3 ans, puis leurs vaches et autres bêtes mais jamais leurs chèvres et leurs boucs!
BENEDICTION
Le jour de la Saint-Denis, soit le neuf octobre 1618, Monseigneur Jean DAUVIN, évêque de NAMUR, procède solennellement à la bénédiction de l'Eglise de SOLIERES.
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FIN DE L'ABBAYE
Catherine de Matagne, élue en 1765, est la dernière abbesse de Solières. Elle meurt en 1793. En 1795 les moniales sont chassées de leur monastère par le pouvoir révolutionnaire français. Elles se réfugient une fois de plus dans leur maison de Huy (maison de Jean de Lamalle, rue des Chevaliers, actuellement rue Vankeerberghen). Les bâtiments du monastère sont vendus comme biens nationaux en 1797.
SOURCE
Dom Ignace BOURGUIGNON: Fondation de l'abbaye de SOLIERS traduction du latin en français in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, volume IV/1881-1882