Néblon le Moulin Ouffet

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Le hameau de Néblon le Moulin

Le moulin et la ferme attenante 30.07.2016

Ce que nous apprend l'inventaire du patrimoine immobilier culturel Wallon

Ancien Moulin, mentionné dès 1249.

En bordure du Néblon, longue construction en plusieurs temps contre laquelle s'appuie l'ancien bâtiment de meunerie, plus bas, coiffé d'une élégante bâtière d'ardoises à croupette et coyaux.
Maçonnerie de moellons de calcaire essentiellement. Deux niveaux de trois travées percées de petites baies rectangulaires pour le bâtiment de meunerie.
Très large pignon conservant les traces de deux ouvertures du XVIIe siècle, chaînées, à linteau droit.
Rangée de sept jours verticaux en façade arrière. Autres percements récents.
Lucarnes à fronton triangulaire éclairant les combles. Traces de baies du XVIIe siècle en façade arrière de la longue construction prolongeant le moulin.
Réaménagement total au début du XIXe s. et récemment. Bâtière.

Situation - Description

Pour s'y rendre de la Grand-Place d'Ouffet, vous prenez la rue du Bout direction Ocquier Hamoir et vous suivez cette dernière indication. Le premier hameau rencontré est celui de Néblon le Moulin.

En 2020, il comprend quatre habitations privées dont deux étaient des fermes, une ancienne grange et toute une série de bâtiments techniques liés au captages d'eau gérés par la C.I.L.E..

Le premier bâtiment à droite abritait le moulin.
La prise d'eau se faisait une centaine de mètres en amont par un bief qui longeait la route et dont il ne subsiste que peu de traces si ce n'est qu'un semblant de barrage et les vestiges d'une vanne de régulation de débit.

Au temps de la baronne Sophie de Vivario, châtelaine de Himbe, on y produisait également de l'électricité pour le château et cette même habitation (Source : Jean Lizen dont la famille a exploité cette petite ferme d'une douzaine d'hectares jusqu'en 1936 ou 1937 avant d'emménager à Jenneret).

Le moulin à eau

A cette époque, ce moulin à eau est un moulin banal, il est historiquement de loin le plus important des deux ouvrages établis sur le Néblon et la commune d'Ouffet, l'autre se situant à Néblon le Pierreux.

Les manants étaient tenus d'aller faire moudre leurs grains à ce moulin qui, à l'origine, appartenait au Prince-Évêque de Liège.

Plus tard, le moulin banal dépendit aussi de Himbe à certains moments de son histoire. Les seigneurs de SOHEIT, y résidant, en font régulièrement la visite à la demande du meunier afin de se rendre compte de l'état de cette précieuse machinerie : les seigneurs, n'ayant guère envie d'investir de l'argent, ne le trouvent pas en si mauvais état !

Le meunier Lambert TROQUAY, qui avait déjà en 1708 introduit une réclamation à la Chambre des Comptes du prince-Évêque pour le non-respect de certains privilèges, réclame des réparations, réclame du personnel supplémentaire, réclame que le seigneur BAWIN n'empêche pas les manants d'emprunter le chemin «par lequel on parvient plus brièvement le moulin en laissant les maisons de Hembe sur la gauche.»

En 1741, le meunier Lambert MIGNOLET obtient l'autorisation d'agrandir le moulin.

A la fin du XXIIIe siècle et selon la veuve TROQUAY, meunière du Moulin d'Emblon, l'état de ce dernier est lamentable sans compter les réclamations de manants qui souhaitent avoir deux «tours» (donc une deuxième meule) comme les moulins des environs.

Le moulin banal disparaît avec l'Ancien Régime (domination française) et sera dès lors exploité par des meuniers indépendants jusque dans les années 1930.

Une anecdote : par décision du conseil communal du 23 avril 1887, la commune d'Ouffet suite à la réclamation du meunier HERCOT concernant le défaut d'entretien du ruisseau et sur base du rapport dressé par le fontainier communal, accorde à l'exploitant une indemnité de dix francs pour le chômage du moulin durant l'après-midi du 1 septembre 1885.

Note Aux XIXe et XXe siècles, le moulin du village s'établira à Néblon le Pierreux, le hameau le plus important de la commune. Le Pazè d'Néblon (sentier de Néblon), qui traverse la Preye et se dirige vers Hen'civá (Xhenceval) était le chemin traditionnel pour aller faire moudre son blé.

Dans son livre « Café liégeois » René Henoumont (1922-2009) raconte le temps des grandes vacances à Hamoir... il évoque également le moulin du Néblon.

La roue du moulin tournait, nous jouions à je ne sais plus quoi, les mains poudrées de farine, le nez bourré de l'odeur du grain. Le moulin grondait comme un paquebot, je ne pensais qu'aux truites.

Le captage des sources du Néblon

Courte histoire

Le captage d'eau potable du Néblon, réalisé dans la première partie du XXe siècle est constitué de six galeries creusées non loin du Néblon sous la commune de Ouffet. Elles totalisent environ 600 mètres de développement et captent les eaux d'une nappe phréatique estimée à 55 millions de mètres cubes qui s'étend sur 66 kilomètres carrés. Les trois galeries principales s'appellent la Principale, de Tinkou et Communale; les trois autres, Astrid, du Bois et des Peupliers. C'est le second captage en importance de la région liégeoise après le captage de Hesbaye. Exploité par la Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux (C.I.L.E.), il produit 6,8 millions de mètres cubes par an d'une eau souterraine beaucoup plus dure (37 °f) mais jugée de meilleure qualité que les eaux de surface des lacs d'Eupen et de la Gileppe

La parole aux spécialistes

Reportages de Jacques Duchateau des Editions de l'Avenir Mai 2017 et août 2018

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20170515_01004454/l-eau-du-neblon-des-hauteurs-du-condroz-jusqu-aux-robinets-de-liege

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20180806_01206659/immersion-dans-les-sources-du-neblon-la-province-de-liege-n-a-pas-a-s-inquieter

Tchorski Patrimoine industriel

http://tchorski.morkitu.org/3/1586.htm

Groupe Découvertes 2017 Henri Chaffette

https://www.youtube.com/watch?v=GO5PPcQpDqQ

Consommation-Distribution

Quand vous vous servez un verre d’eau au robinet de votre cuisine, vous ignorez sans doute d’où elle provient : c’est dans un captage sur les hauteurs du Condroz, le captage d’eau du Néblon, qu’est puisée et filtrée l’eau de distribution de plus de la moitié des habitants de la province de Liège.

Six sources distinctes approvisionnent les grands réservoirs d’eau potable de la CILE (Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux).

L’eau du Néblon n’est pas puisée dans le ruisseau, bien sûr, mais en profondeur. Elle a été filtrée naturellement pendant deux à trois mois, grâce à un sous-sol calcaire. Cette eau est donc naturellement potable. La CILE ajoute juste une pincée de chlore.

Le chlore a trois qualités principales : – C’est un puissant bactéricide, les eaux du Néblon traversent 3600 kilomètres de canalisations. Le chlore permet de les mettre à l’abri de toute bactérie. – Il est volatil : si l’eau de votre robinet sent le chlore, laissez-la reposer quelques instants et le chlore va s’évaporer. – Il est rémanent : il est inutile d’ajouter du chlore en cours de parcours, il reste actif jusqu’au plus éloigné des robinets.

Ce captage d’eau du Néblon, c’est une galerie souterraine principale de 374 mètres de long, 2 mètres de haut et 1,20 de large. Elle a été creusée dès 1920. À l’époque, pas de grosse machine mais de la poudre noire et de l’huile… de bras.

Depuis quelques années, et suite à un investissement de 42 millions d’euros, les installations du captage du Néblon ont été dédoublées. Ce qui permet de répondre aux demandes des clients 24h/24, 7j/7.

Chaque jour, cette seule galerie produit 14 millions de litres d’eau potable. Au total, les six sources produisent près de 30.000 millions de litres et sur l'ensemble des captages de la CILE, ce sont environ 80.000 millions de litres d'eaux souterraines qui sont distribuées. La qualité de cette eau est contrôlée chaque jour en 400 points.

En province de Liège, la CILE alimente environ 600.000 personnes (plus de la moitié de la population provinciale), dont les principales villes : Liège, Seraing…. Cela représente des milliers de kilomètres de canalisations, 40 châteaux d’eau, une dizaine de réservoirs semi-enterrés (comme celui de Warzée, qui fait 10 millions de litres d’eau potable) et 400 personnes actives pour assurer le bon fonctionnement des installations.

A compléter par des documents


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