Paul Firket (Abbé)
Paul, Marie, Léon, ELOI Firket est né le 17 janvier 1899.
Pendant la guerre 14-18, à l'âge de 17 ans, il s'engage comme volontaire pour rejoindre l'armée belge sur l'Yser (probablement via la Hollande et l'Angleterre) où il se distingue comme observateur. Pour son courage au combat, la Croix de Guerre lui est décernée, avec une brillante citation.
A la fin de la guerre, en 1918, il décide de consacrer sa vie au ministère sacerdotal et entreprend à cet effet les études de philosophie et de théologie au séminaire diocésain. Il est ordonné prêtre le 14 juin 1924 et est bientôt nommé vicaire à Fécher-Micheroux, où il sera aumônier enthousiaste de la JOC naissante. Cette première expérience, et celle de la guerre, le désigne naturellement aux yeux de ses supérieurs pour un champ d'apostolat plus large.
En 1929, il nommé aumônier des Oeuvres Sociales dans l'arrondissement de Huy, avec comme résidence le presbytère de Neuville-Sous-Huy. Après avoir tressé un réseau d'amitié et de militants dans cet arrondissement, qui déborde la vallée de la Meuse et s'étend jusqu'au canton de Ferrières où il se montre également fort actif (Hamoir, Saint Roch,...), il est nommé aumônier dans l'arrondissement de Liège en 1937. Il y trouve des collaborateurs et collaboratrices dans les jeunes adultes sortis de la JOC et de la JOCF.
Survient la guerre de 1940, un nouveau conflit contre le même envahisseur. Cette fois-çi, son engagement volontaire ne sera pas pour les tranchées, mais pour la résistance sur le terrain, sous un autre nom, du plus célèbre réseau de la première guerre, "La Dame Blanche".
Dès septembre de la même année, il est repéré par Walter Dewé, un autre grand patriote, pour organiser une ligne de renseignements dans le secteur Liège-Luxembourg. Il accueille en 1941, le premier "marconiste" (opérateur radio) parachuté et, avec des moyens héroïques, il établit une des premières liaisons par T.S.F avec Londres. Chef de secteur, précis et méthodique dans son travail, il rend d'inappréciables services aux Alliés.
Mais le contre-espionnage ennemi le guette !
Entretemps, il succède en 1941 au chamoine C. Fayasse comme aumônier provincial des Oeuvres Sociales. A ce niveau, il s'oppose violemment aux efforts de l'ennemi, lequel tentait d'encourager un "syndicat unique" à sa dévotion.
Le 22 juin 1942, il est arrêté dans son presbytère Saint-Croix de Liège pour son activité clandestine jugée très grave par la police nazie. Il est incarcéré à la prison Saint Léonard puis à la citadelle de Liège.
Interrogé, torturé, harcelé jour et nuit, il ne desserre pas les dents. A la séance du tribunal où il est condamné à mort, il dit à ses bourreaux: je connais le nom de mon chef, mais je ne vous le dirai jamais. C'était le 03 août 1942.
Ce jugement fut confirmé le 15 août 1942 par le tribunal O.F.K 589. Le juge allemand qui l'envoya au peloton d’exécution dit de lui: "Il nous a fait plus de tort qu'un régiment entier".
Peu avant le 15 août, une messe est célébrée à la Neuville, dans une église comble, pour obtenir que l'Abbé ne soit pas exécuté. Peu après, on apprend que l’exécution est suspendue, du moins provisoirement.
Il est en effet transféré à Anvers le 21 octobre 1942. La veille de son exécution, il adresse une lettre émouvante à ses parents: "Il n'y a que quelques instants, après 82 jours d'attente, le Conseil de Guerre vient de nous faire connaître la confirmation de sa sentence qui sera exécutée dans peu de temps", explique-t-il avec sérénité et courage.
Le jugement est exécuté le 24 octobre 1942 par fusillade dans les bois de Hechtel (Bourg-Léopold), avec l'un de ses collaborateurs arrêté le même jour que lui. C'était un dimanche, le jour de la fête du Christ-Roi.
Sa dépouille fur ramenée à Liège et inhumée au cimetière de Robermont en juin 1945. L'abbé Firket fut reconnu, à titre posthume, comme prisonnier politique.[1]
Références
- ↑ L'abbé Paul Firket et la résistance dans notre région en 1940-1945 par A. et P. Bertrand, M. Guében - 1997.