Abbaye de Neufmoustier : Différence entre versions

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Entre 1130 et 1179, elles provenaient de Hesbaye, du Condroz et de Huy. Il s'agissait d'alleux et de dîmes de 6 à 8 bonniers chacun, mais  aussi, parfois, de villas, de vignes, d'églises avec dépendances et de moulins à eaux.
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Entre 1130 et 1179, elles provenaient de Hesbaye, du Condroz et de Huy. Il s'agissait d'alleux et de dîmes de 6 à 8 bonniers chacun, mais  aussi, parfois, de villas, de vignes, d'églises avec dépendances et de moulins à eau.
  
 
==Le Patrimoine==
 
==Le Patrimoine==

Version actuelle en date du 1 février 2023 à 11:47


Situation

Avenue Louis Chainaye à Huy, rive droite.

Vestiges à Huy de l'abbaye de Neufmoustier du XIIe siècle

Histoire

En 1100, sur un très ancien terrain marécageux où les Hutois allaient fêter saint Mathieu (Franche Fête) et appartenant au Comte de Clermont (un de ses compagnons de voyage avec Conon et Lambert de Montaigu lors du retour de la première croisade), Pierre l'Ermite, comme un monumental ex-voto "Votum Fecit-Gratiam Accepit" décidé au cours d'une tempête, fit bâtir un prieuré et une église en l'honneur du Saint-Sépulcre et de saint Jean-Baptiste et y installa sa communauté de moines augustins en 1106.Le premier prieur fut un seigneur Jean qui décéda en 1146. Une première dédicace eut lieu en 1108 et une seconde en 1130. Le site devint officiellement "abbaye" en 1208. Le tout fut remanié complètement aux XVIe-XVIIe siècles, corps de logis compris, et une église gothique remplaça l'église romane primitive. En 1794, l'abbaye fut réquisitionnée par les troupes françaises et servit de résidence au général Lecourbe. Elle fut rachetée en 1798 par le fabriquant d'armes Gosuin (Goswin), l'aile sud-ouest du cloître fut détruite ainsi que l'église. En 1816 elle fut reprise par Mme Lecourbe, en 1834 par le baron de Catus et en 1854 par Charles Godin qui fit transformer l'hôtel abbatial en château par l'architecte Vierset-Godin.

   Aujourd'hui c'est la Ville qui est propriétaire du site.

La Communauté

Elle était placée sous l'autorité du prince-évêque de Liège et sous la direction de son abbé. Elle se composait d'un prieur, d'un prévôt, d'un receveur général, d'un chapitre avec un nombre variable de chanoines (entre 30 et 6 !) et d'une douzaine de religieux; 39 abbés se sont succédés entre 1108 et 1798.

Le Domaine

A l'origine:

Le fundus original était composé de 2 bonniers, dont l'un appartenait à la Collégiale de Huy et l'autre à Ste-Ode d'Amay. (Pour rappel, chez nous, le bonnier valait 1,4 hectare au début du Moyen Age, puis très vite il fut arrondi à 1 hectare). Le dédicaceur de 1130, le prince-évêque Alexandre de Juliers, y ajouta 50 bonniers à Tihange (Gée et Fond l'Evêque) ainsi qu'une longue partie du cours de la Meuse avec droits de pêche depuis l'Apleit jusqu'à Corphalie. La même année, Bovon offrit le prieuré de Sainte-Marie-Madeleine à Castert (Lanaye) qu'il avait fondé en 1124.

Les donations ultérieures:

Entre 1130 et 1179, elles provenaient de Hesbaye, du Condroz et de Huy. Il s'agissait d'alleux et de dîmes de 6 à 8 bonniers chacun, mais aussi, parfois, de villas, de vignes, d'églises avec dépendances et de moulins à eau.

Le Patrimoine

Dès le début, il fut gonflé par un flot d'aumônes et de rentes offertes aussi bien par des nobles que par des bourgeois (époque exceptionnelle pour la plupart des marchands). Mais les chevaliers ne furent pas en reste: ils vendirent ou engagèrent leurs biens avant de partir en croisade.

Après 1179, la liste de confirmation des biens propres de l'abbaye de Neufmoustier ne varia presque plus. Le XIIIe siècle sera difficile, crise économique, crise spirituelle, guerre de la Vache, troubles sociaux,....

Idem aux XIVe et XVe siècles, dépression, crise seigneuriale, calamités naturelles, cherté de la vie, disette. Les seuls ajouts au patrimoine provinrent de nouveaux postulants ou de leurs parents, et de dons obituaires. Pour survivre, l'abbaye pouvait compter sur les recettes des ses moulins, de ses maisons, mais aussi ,et heureusement, de ses possessions agricoles avec ses quelques belles et grandes censes, des baux de ferme, le rendement des sols et l'élevage. Il y avait aussi les revenus issus d'une petite centaine d'hectares de bois domaniaux, de quelques houillères, d'une douzaine de vignes et des pêcheries établies sur les îles de la Meuse.

Le XVIe sera celui des premières grandes guerres et le siècle suivant celui du malheur et des sièges dévastateurs, interminables et à répétition.

On parvint à s'en relever péniblement au XVIIIe siècle, ...jusqu'en 1798, où la révolution française vint mettre fin aux richesses religieuses, dont celles de l'abbaye de Neufmoustier, 
qui possédait alors environ 500 hectares et un revenu annuel de 20.000 florins!



Description

A l'origine,l'abbaye présentait la forme d'un quadrilatère avec son église en croix située sur le côté sud. Restent debout aujourd'hui deux ailes gothiques datées 1535 de l'ancien cloître (nord et est) restaurées par la Ville en 1939 et classées en 1959. L'aile nord a vu ses arcades murées et garnies de fenêtres au XIXe siècle, tandis que celle de l'est, adossée aux dépendances, a conservé ses arcades ouvertes. Dans la "cour", une statue de Pierre l'Ermite érigée à l'initiative de Charles Godin, oeuvre de Jean-Joseph Halleux, inaugurée le 21 novembre 1858 et dont le socle recouvre un tombeau. Rien ne reste du style roman de l'époque de Pierre l'Ermite.


Galerie

Vue de l'aile nord du cloître de Neufmoustier à Huy
Le cloître du XVIe siècle de l'abbaye de Neufmoustier à Huy
Caveau et cénotaphe sous la statue de Pierre l'Ermite à Huy
Les 4 inscriptions sur le socle de la statue de Pierre l'Ermite à Huy
Vieux murs du cloître de l'abbaye de Neufmoustier à Huy-1685



















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