Ancienne abbaye Saint-Victor : Différence entre versions

De Wikihuy
Aller à : navigation, rechercher
(ajout fichier Maison du Ponton.)
(ajouté un fichier "Fouilles")
Ligne 9 : Ligne 9 :
 
   
 
   
 
Deux versions se contredisent: l'une, de Foppens dans Suppléments Opus Diplomatica  Miraei Tome IV, note page 363, raconte que l'établissement fut bâti en 1007 par Notger à la demande de saint Odilon de Cluny et l'autre, plus généralement admise, dit qu'en 1139 la comtesse Ermelinde de Luxembourg, veuve du comte Albert de Moha, légua cette terre avec sa chapelle Saint-Jean (devenue par après l'église Saint-Victor)  à l'abbaye de Marcigny dépendant de l'abbaye de Cluny. Des Soeurs clunisiennes y établirent un prieuré, le seul en Belgique rattaché à l'Ordre de Cluny (règle de saint Benoît). Il resta sous l'autorité de Marcigny jusqu'en 1190, année où il passa sous celle du prieuré de Bertrée en Hesbaye. Une Cour Jurée y fut incorporée au XIVe siècle. En 1579, sa direction spirituelle fut confiée à l'abbé de Saint-Jacques à Liège, il devint alors indépendant et prit le nom de prieuré Saint-Victor. En 1596, il fut pillé et incendié par les Hollandais, ses religieuses en furent chassées. Complètement en ruines, il fut reconstruit au siècle suivant et en 1656, sous le pape Alexandre IV et la prieure Catherine Bolland, il reçut le nom d'abbaye. Au cours de la Révolution, en 1794, les soeurs allèrent s'abriter au refuge du Val-Saint-Lambert (maison Batta) car leur abbaye avait été réquisitionnée par l'armée française comme hospice ou hôpital militaire puis, en 1798, vendue comme Bien National au Liégeois François-Jean Ouwerx -(qui y reçut Napoléon et Marie-Louise en 1811)-gendre du maïeur de Huy. Elle passa ensuite, par sa fille, à la famille Dijon. Des fouilles mirent à jour une nécropole mérovingienne en 1904. Lors de travaux d'excavation en 1980, on estima après-coup que quelques '''1500''' sépultures auraient été détruites! <ref> "Découvertes récentes en archéologie hutoise" par Jacques Willems in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts tome XLV/1991 page 197 </ref> . De nouvelles fouilles avaient alors été effectuées en 1983, mettant à jour des centaines d'objets, poteries verreries, bourses de monnaies, armes, parures en or, argent, bronze ou simplement dorées. Des débris de vêtements, ceintures, chaussures et des poteries aux symboles chrétiens, ''avec des corps de défunts fortement amenuisés''  dans ces tombes des Ve- VIIIe s.  
 
Deux versions se contredisent: l'une, de Foppens dans Suppléments Opus Diplomatica  Miraei Tome IV, note page 363, raconte que l'établissement fut bâti en 1007 par Notger à la demande de saint Odilon de Cluny et l'autre, plus généralement admise, dit qu'en 1139 la comtesse Ermelinde de Luxembourg, veuve du comte Albert de Moha, légua cette terre avec sa chapelle Saint-Jean (devenue par après l'église Saint-Victor)  à l'abbaye de Marcigny dépendant de l'abbaye de Cluny. Des Soeurs clunisiennes y établirent un prieuré, le seul en Belgique rattaché à l'Ordre de Cluny (règle de saint Benoît). Il resta sous l'autorité de Marcigny jusqu'en 1190, année où il passa sous celle du prieuré de Bertrée en Hesbaye. Une Cour Jurée y fut incorporée au XIVe siècle. En 1579, sa direction spirituelle fut confiée à l'abbé de Saint-Jacques à Liège, il devint alors indépendant et prit le nom de prieuré Saint-Victor. En 1596, il fut pillé et incendié par les Hollandais, ses religieuses en furent chassées. Complètement en ruines, il fut reconstruit au siècle suivant et en 1656, sous le pape Alexandre IV et la prieure Catherine Bolland, il reçut le nom d'abbaye. Au cours de la Révolution, en 1794, les soeurs allèrent s'abriter au refuge du Val-Saint-Lambert (maison Batta) car leur abbaye avait été réquisitionnée par l'armée française comme hospice ou hôpital militaire puis, en 1798, vendue comme Bien National au Liégeois François-Jean Ouwerx -(qui y reçut Napoléon et Marie-Louise en 1811)-gendre du maïeur de Huy. Elle passa ensuite, par sa fille, à la famille Dijon. Des fouilles mirent à jour une nécropole mérovingienne en 1904. Lors de travaux d'excavation en 1980, on estima après-coup que quelques '''1500''' sépultures auraient été détruites! <ref> "Découvertes récentes en archéologie hutoise" par Jacques Willems in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts tome XLV/1991 page 197 </ref> . De nouvelles fouilles avaient alors été effectuées en 1983, mettant à jour des centaines d'objets, poteries verreries, bourses de monnaies, armes, parures en or, argent, bronze ou simplement dorées. Des débris de vêtements, ceintures, chaussures et des poteries aux symboles chrétiens, ''avec des corps de défunts fortement amenuisés''  dans ces tombes des Ve- VIIIe s.  
 +
 +
[[Fichier: Les fouilles du site de Saint-Victor à Huy.JPG|vignette|centre|Musée communal, affiche des fouilles à Saint-Victor de Huy en 19]]
  
  

Version du 5 février 2023 à 21:16

Situation

A Huy, rive gauche, au bout de la rue Saint-Hilaire. Extra-muros.

Portail de l'ancienne Abbaye Saint-Victor à Huy

Histoire

[1] [2]

Deux versions se contredisent: l'une, de Foppens dans Suppléments Opus Diplomatica Miraei Tome IV, note page 363, raconte que l'établissement fut bâti en 1007 par Notger à la demande de saint Odilon de Cluny et l'autre, plus généralement admise, dit qu'en 1139 la comtesse Ermelinde de Luxembourg, veuve du comte Albert de Moha, légua cette terre avec sa chapelle Saint-Jean (devenue par après l'église Saint-Victor) à l'abbaye de Marcigny dépendant de l'abbaye de Cluny. Des Soeurs clunisiennes y établirent un prieuré, le seul en Belgique rattaché à l'Ordre de Cluny (règle de saint Benoît). Il resta sous l'autorité de Marcigny jusqu'en 1190, année où il passa sous celle du prieuré de Bertrée en Hesbaye. Une Cour Jurée y fut incorporée au XIVe siècle. En 1579, sa direction spirituelle fut confiée à l'abbé de Saint-Jacques à Liège, il devint alors indépendant et prit le nom de prieuré Saint-Victor. En 1596, il fut pillé et incendié par les Hollandais, ses religieuses en furent chassées. Complètement en ruines, il fut reconstruit au siècle suivant et en 1656, sous le pape Alexandre IV et la prieure Catherine Bolland, il reçut le nom d'abbaye. Au cours de la Révolution, en 1794, les soeurs allèrent s'abriter au refuge du Val-Saint-Lambert (maison Batta) car leur abbaye avait été réquisitionnée par l'armée française comme hospice ou hôpital militaire puis, en 1798, vendue comme Bien National au Liégeois François-Jean Ouwerx -(qui y reçut Napoléon et Marie-Louise en 1811)-gendre du maïeur de Huy. Elle passa ensuite, par sa fille, à la famille Dijon. Des fouilles mirent à jour une nécropole mérovingienne en 1904. Lors de travaux d'excavation en 1980, on estima après-coup que quelques 1500 sépultures auraient été détruites! [3] . De nouvelles fouilles avaient alors été effectuées en 1983, mettant à jour des centaines d'objets, poteries verreries, bourses de monnaies, armes, parures en or, argent, bronze ou simplement dorées. Des débris de vêtements, ceintures, chaussures et des poteries aux symboles chrétiens, avec des corps de défunts fortement amenuisés dans ces tombes des Ve- VIIIe s.

Musée communal, affiche des fouilles à Saint-Victor de Huy en 19


  Vendue en 1907, on entreprit d'y installer l'Ecole d'Agriculture de l'Etat, appelée l'Agri par les Hutois. 

Description

[4] [5]

Porche monumental en pierre de taille, chronogramme 1724 [6] et armoiries de l'abbesse Lutgarde de Mottet (1716-1729) qui restaura les bâtiments en style néo-classique. Une grande cour avec, intacte, l'aile occidentale de l'abbaye, style Louis XIV en briques et pierres de taille. A droite, des dépendances avec une cave voûtée et plus loin un pavillon circulaire isolé.

Cour de l'école d'agriculture de Huy, ancienne abbaye St-Victor
Blason de l'abbesse Lutgarde de Mottet au fronton du portail de l'ancienne abbaye St-Victor à Huy. Photo FVD
Dessin du blason des de Mottet de Flémalle

L'école, fortement endommagée par le bombardement de 1944 (ailes Est et Sud, église et belle ferme didactique rasées), fut restaurée trois ans plus tard. De 1977 à 1983, de nouveaux bâtiments scolaires furent bâtis sur l'ancien potager abbatial où les nonnes cultivaient des simples (plantes à portée pharmacologique ou plantes médicinales). Il y avait aussi des vergers et des vignes.

Galerie

Maison du Ponton ou du Pontonnier, passeur-d'eau.

Références

  1. fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Victor_de_Huy
  2. Chantal du Ry- Huy histoire d'une ville médiévale à travers ses légendes et ses monuments-Céfal/2000
  3. "Découvertes récentes en archéologie hutoise" par Jacques Willems in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts tome XLV/1991 page 197
  4. Sur les Pas de Colin-Maillart, guide touristique sous la direction d'Albert Lemeunier/1983
  5. Le Patrimoine Monumental de Belgique Tome 15-Pierre Mardaga/1990
  6. LUtgarDIs Mottet/abbatissa/eLeVarI CuraVIt

Catégories