LA PRESSE HUTOISE A SES DEBUTS : Différence entre versions
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Fondé en octobre 1858 par l'Esneutois Hubert MARECHAL, professeur de collège, comme propriétaire, directeur, rédacteur en chef, sous le pseudonyme de Pierre LOUQUARD. Il a l'appui du clergé et de nobles patrons (comtes, barons, chevaliers, industriels). Un des principaux rédacteurs sera Edouard de LIEDERKERKE. Comme imprimeur et éditeur, Adolphe DIEUDONNE, jusqu'en 1876, auquel succédera Adrien COLIN-HOUBEAU, enseignant à Saint-Quirin et à l'Agri. | Fondé en octobre 1858 par l'Esneutois Hubert MARECHAL, professeur de collège, comme propriétaire, directeur, rédacteur en chef, sous le pseudonyme de Pierre LOUQUARD. Il a l'appui du clergé et de nobles patrons (comtes, barons, chevaliers, industriels). Un des principaux rédacteurs sera Edouard de LIEDERKERKE. Comme imprimeur et éditeur, Adolphe DIEUDONNE, jusqu'en 1876, auquel succédera Adrien COLIN-HOUBEAU, enseignant à Saint-Quirin et à l'Agri. | ||
− | En 1892, Hubert MARECHEL n'est plus que rédacteur nominal, vu son âge avancé. Le nouveau rédacteur, Oscar DELMEL, avocat, reprend le pseudonyme Pierre LOUQUARD et tente de donner au journal une direction plus acerbe. MARECHAL reprend vite les rênes. A son décès, en 1894, sa veuve s'occupe du journal et, lorsqu'elle disparaît 5 ans plus tard, ce sera une fille adoptive du couple, Louise CORBUSIER, qui deviendra éditrice, | + | En 1892, Hubert MARECHEL n'est plus que rédacteur nominal, vu son âge avancé. Le nouveau rédacteur, Oscar DELMEL, avocat, reprend le pseudonyme Pierre LOUQUARD et tente de donner au journal une direction plus acerbe. MARECHAL reprend vite les rênes. A son décès, en 1894, sa veuve s'occupe du journal et, lorsqu'elle disparaît 5 ans plus tard, ce sera une fille adoptive du couple, Louise CORBUSIER, qui deviendra éditrice- propriétair. La rédaction passe alors à Eugène DIJON-BRIBOSIA, suivi par Antoine SCHOENMAEKERS, avocat militant catholique. |
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+ | En 1907, une grève oblige la direction à s'adresser à un autre imprimeur: les ateliers DESCRY-WARNIER de la rue Sous-le-Château. | ||
+ | En 1913, Louise CORBUSIER meurt et la direction ainsi que la propriété du Courrier de Huy passent à Joseph CORBUSIER et à Antoine SCHOENMAEKER. Les nombreux collaborateurs seront Victor HENRY, Eugène MORESSEE, l'abbé | ||
+ | BODSON, Angélique DEFONTAINE-COPPEE, le chanoine Louis GRANDMAISON ainsi que Jules CAMAUËR, avocat dinantais et Gustave TERWANGNE-DELLOYE, représentant catholique à la Chambre. | ||
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+ | Sa mission politique: | ||
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+ | -réfute les théories scientifiques modernes qui remettent en cause la '''religion''' | ||
+ | -défend les intérêts des '''campagnes''', Hesbaye et Condroz | ||
+ | -soutenir le candidat '''libéral''' à défaut d'un candidat de son opinion | ||
+ | -sera candidat au '''suffrage universel''', optant pour la "représentation proportionnelle ajoutée en | ||
+ | -s'oppose à tout révision '''constitutionnelle''' | ||
+ | -voit dans l''''enseignement''' neutre une "source d'empoisonnement public et un péril social" | ||
+ | -combat la loi maçonnique de 1879 et le projet de '''scolarité''' obligatoire de 1913. | ||
+ | -s'oppose dans un premier temps au '''tirage-au-sort''' et au service personnel. (Il finira pourtant par s'aligner sur la position du gouvernement de service personnel de 1913. | ||
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4. LA GAZETTE DE HUY | 4. LA GAZETTE DE HUY |
Version du 19 février 2023 à 21:37
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Sommaire
Préambule
Nous avons déjà consacré une page au "Courrier de Huy"-([[1]])- mais voici venu le moment de remettre cet organe dans son contexte, avec 135 de ses semblables patiemment recensés par Christine Luc-Joris en 1976. Tout en se basant sur une excellente Notice Historique et Bibliographique écrite en 1895 par Emile Wigny, que nous avons aussi eu sous les yeux, elle a patiemment, sur 220 pages détaillées, décrit les journaux et gazettes parus à Huy entre 1830 (année de la naissance de la Belgique) et 1914 (année de la disparition momentanée de la presse locale pour cause de...guerre!) tout en insistant sur 6 journaux en particulier parmi lesquels le "Courrier de Huy" cité ci-avant.
On trouvera les adresses et les liens vers les deux ouvrages consultés au bas de cette page.
Rappel du cadre politique
Après 1830, le premier parti à s'organiser dans l'arrondissement de Huy fut l' "Union Libérale", créée en 1846 seulement.
En 1878, le parti catholique, après la brève existence d'une éphémère "Union du Pont-de-Bonne", arriva dans une "Association conservatrice et constitutionnelle", suivie, en 1890, par une "Jeune Garde Catholique" et , en 1895 par une "Union hutoise". L'année suivante ce fut le tour d'une "Fédération catholique de l'arrondissement de Huy" et en 1912 la "Fédération des jeunes gardes catholiques".
Quant au mouvement ouvrier, on assista, dès 1830, à l’introduction, dans la région hutoise, des idées de Buonarotti, bientôt suivies de celle des Saint-Simoniens puis de celles des Fouriéristes, mais cette propagande n’eut pas d’effet immédiat sur la masse dans la région. La première tentative d’association ouvrière date de 1869. Il s’agit de la section hutoise de l'Internationale, qui disparaîtra en 1871. Des mutuelles et des coopératives d’alimentation et, à partir de 1880, des cercles d’études furent mis sur pied. Ce ne sera qu’en 1894 que la "Fédération hutoise du Parti ouvrier" verra le jour!
La politique éprouva vite le besoin de s'exprimer dans une presse accessible à tout le monde, les élections allaient se succéder et on devait faire sa propagande en touchant le peuple de manière facile, rapide et efficace pour qu'il puisse s'y retrouver et faire son choix en toute connaissance de cause et en toute confiance.
Il est peut-être utile de rappeler que la population hutoise a varié de 8871 personnes en 1846 à 15163 en 1898 et 14374 en 1910.
Les diverses publications
Comme il a été dit plus haut, on a donc relevé 135 publications périodiques paressant à Huy entre 1830 et 1914. Et parmi elles, une cinquantaine ont affiché une couleur politique, alors que la moitié était constituée de feuilles électorales éditées le plus souvent en un seul numéro lors des élections législatives et sénatoriales, l'autre moitié se composant de journaux de 3 ou 4 pages mis au service des idéologies présentes. La plupart des journaux politiques ne paraissant qu'une ou deux fois par semaine, les polémiques et commentaires l'emportaient sur l'information et l'actualité. On remarquait que couleur politique et imprimeur allaient de pair.
Les autres publications recensées sont des périodiques de toutes sortes d'artisanats, comme l'apiculture, l'horticulture, l'agriculture, la colombophilie, le naturalisme, la meunerie, et aussi un bon nombre de bulletins paroissiaux ou diocésains et quelques hebdomadaires apolitiques humoristiques ou pratiques avec des annonces notariales, des horaires de trains, des ordres de bourse. Un "Cric-Crak Hutois" se veut le journal des calembours et des rigolades!
Mais il y aussi des revues sérieuses et scientifiques comme les fameuses "Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts", une "Petit Hutois" qui offre des pages de littérature, de théâtre, de nouvelles, de sciences avec quand même des réclames, des annonces, des affaires commerciales, des assurances.
A noter que, d'après les auteurs consultés, les recherches furent difficiles vu que presque tous les journaux ont été détruits à l'exception de 3 liasses de la "Gazette de Huy". Mais il nous faut quand même ajouter aujourd'hui une collection assez complète du "Courrier de Huy" conservée depuis 2021 aux Archives de l'Etat de Liège, rayon "Archives de Huy".
Six Journaux marquants
Nous allons maintenant décrire ci-après les 6 journaux les plus importants parus à Huy en cette époque, en résumant au mieux la petite centaine de pages de Christine Luc-Joris.
1. LE JOURNAL DE HUY
Journal du parti libéral, à la fois réformateur et conservateur, créé à Lège le 16 juillet 1848 par Max GHILAIN, qui en sera propriétaire jusqu'en 1863. Le journal et son fondateur deviennent hutois en octobre de la même année. Il est d'abord hebdomadaire en 1848, puis bi-hebdomadaire en 1849 et il paraîtra enfin 3 fois par semaine dès 1851.
Premiers rédacteurs: de 1848 à 1851 Joseph GHINIJONET, professeur de français et Nicolas BIHET, médecin. En 1851 J.BIJET seul. En 1854 Joseph DEMOULIN, un chansonnier, romancier français 'alias Jean d'Avroy). En 1861- 1862 Désiré LOUMAYE, homme de lettres et horticulteur. En 1862-1864 Edouard PREUD'HOMME, conseiller communal.
En 1863, le journal change de mains: Jean-Baptiste DELSALLE, professeur au Collège de Huy (Athénée) en devient propriétaire, éditeur et imprimeur. Il prend Jules GIROUL (GUINOTTE), avocat liégeois comme rédacteur en 1864. En 1865, l'imprimeur est Mathieu LAMIS, qui devient propriétaire en 1869 jusqu'à son décès en 1876. Sa veuve, Charlotte LAMIS SPADIN reprend la propriété, l'édition et l'imprimerie.
En 1877, bouleversement radical et soudain au Journal de Huy, qui change son programme libéral en programme catholique conservateur!
Il est racheté par Léopold FONCOUX-DISCRY, alias Jean-Pierre du Condroz et Paul Crépin de la Hesbaye. Sa rédaction est confiée à 3 membres du clergé et à 3 catholiques militants. Sa directrice reste malgré tout Charlotte LAMIS-SPADIN, qui décèdera en 1897.
En 1903, le fils de Léopold FONCOUX, Camille, devient propriétaire du journal et s'associe à l'imprimeur Joseph CHARPENTIER. Ils ajoutent à leurs rédaction en cours les deux frères du propriétaire, Armand et Marc ainsi que l'abbé SCHYRGENS, alias Amicus. En même temps, ils s'adjoignent des collaborateurs au nombre de 8, parmi lesquels un chanoine, un avocat, un abbé, un docteur en philosophie-et-lettres, un ingénieur agricole,... Ils sont également "soutenus" par d'autres enseignants, conseillers communaux, ecclésiastiques et le Baron Eduard de Potesta.
Le nouveau Journal de Huy est devenu anti: militariste, tirage-au-sort, école-obligatoire, traité-de-commerce et ...libéral mais aussi démocrates chrétiens!
Il est surtout pour: augmenter et mieux répartir les subsides entre écoles officielles et écoles libres, créer des syndicats, des assurances-maladie/accidents de travail et rendre au plus vite le repos hebdomadaire obligatoire.
2. L'ORGANE DE HUY
Son personnel:
Le premier numéro de ce journal libéral doctrinaire sort le 23 septembre 1848 avec le but de défendre les intérêts de la Ville et de l'Arrondissement, publication d'actes administratifs, d'évènements politiques,..). Créé par Hyacinthe GREGOIRE-BODART, substitut du procureur du roi. Il en est le rédacteur et se fait assister par Léon et Charles de THIER, futurs fondateurs de "LA MEUSE" en 1855 ainsi que par le Liégeois Ulysse CAPITAINE et Jean-François LOUMYER, directeur au ministère des Affaires Etrangères. Le propriétaire et imprimeur du journal est Nicolas-Henri DELHAISE, musicien, fondateur de la Société Royale d'Harmonie.
A sa mort, en 1865, ce sont ses filles Lambertine, Virginie et Félicité , qui deviennent les propriétaires. Leur frère Charles sera le principal rédacteur après GREGOIRE, et, ce, jusqu'en 1876.
Mais entretemps, en 1875, l'ORGANE de HUY est affermé pour 5 ans par le principal industriel hutois, Charles DELLOYE-MATHIEU, bourgmestre libéral, qui choisit comme rédacteur Camille KLEYER, de Liège.
En janvier 1881, les demoiselles DELHAISE rentrent en possession du journal et elles en seront les directrices et les rédactrices jusqu'au 22 mai 1886, où elles abandonnent la rédaction pour ne conserver que la propriété et l'impression. Le nouvel éditeur sera alors Louis LAMBOTTE, typographe de métier, militant du Parti Ouvrier Hutois.
L'ORGANE de HUY disparaît définitivement le 31 décembre 1886.
Sa politique:
-L'ORGANE de HUY accepte à l'électorat les 3 niveaux de ceux qui, à l'âge de 21 ans, seraient capables de lire, la faculté d'écrire lui paraissant superflue.
-Face aux lois scolaires, il s'adapte aussi aux circonstances en adoptant la traditionnelle formule de l'enseignement "laïque, gratuit et obligatoire" surtout sans immixtion religieuse dans l'enseignement officiel (même dans le secondaire).
-Il se montrera un adversaire farouche du tirage-au-sort, voulant le service personnel généralisé, et le volontariat comme méthode incapable d'assurer le recrutement régulier de l'Armée.
-Partisan du libre-échange, il travaille à la suppression des octrois et au renouvellement des Traités de Commerce. ' -Au point de vue social, il souhaite la réglementation du travail dans les usines , l'interdiction d'employer des enfants et la création de sociétés mutuelles.
3. LE COURRIER DE HUY
Les Archives de l'État à Liège en conservent depuis 2021, la collection la plus complète, que Lucas, étudiant jobiste cet été, classe, conditionne et range dans des chemises et boites non acides. (extrait de la page [[2]).
Naissance et but:
Le 3 octobre 1858, paraît une brochure annonçant la naissance de cet hebdomadaire, quotidien belge et chrétien, constitutionnel et monarchiste. Il reconnaîtra la liberté de l'2glise et l'indépendance de l'Etat, deux pouvoirs qui devront être toujours séparés et, en même temps, " s'accorder mutuellement, en confiance, au sujet des questions limitrophes". Il défendra les intérêts moraux et matériels de l'arrondissement, traitera des questions d'ordres scientifique, littéraire, des Beaux-Arts,d e l'économie. Il s'assurera la collaboration des partisans de l'ordre, les libéraux, comme défenseurs de la liberté pour tous, sans distinction d'opinions religieuses ou philosophiques.
Son personnel:
Fondé en octobre 1858 par l'Esneutois Hubert MARECHAL, professeur de collège, comme propriétaire, directeur, rédacteur en chef, sous le pseudonyme de Pierre LOUQUARD. Il a l'appui du clergé et de nobles patrons (comtes, barons, chevaliers, industriels). Un des principaux rédacteurs sera Edouard de LIEDERKERKE. Comme imprimeur et éditeur, Adolphe DIEUDONNE, jusqu'en 1876, auquel succédera Adrien COLIN-HOUBEAU, enseignant à Saint-Quirin et à l'Agri.
En 1892, Hubert MARECHEL n'est plus que rédacteur nominal, vu son âge avancé. Le nouveau rédacteur, Oscar DELMEL, avocat, reprend le pseudonyme Pierre LOUQUARD et tente de donner au journal une direction plus acerbe. MARECHAL reprend vite les rênes. A son décès, en 1894, sa veuve s'occupe du journal et, lorsqu'elle disparaît 5 ans plus tard, ce sera une fille adoptive du couple, Louise CORBUSIER, qui deviendra éditrice- propriétair. La rédaction passe alors à Eugène DIJON-BRIBOSIA, suivi par Antoine SCHOENMAEKERS, avocat militant catholique.
En 1907, une grève oblige la direction à s'adresser à un autre imprimeur: les ateliers DESCRY-WARNIER de la rue Sous-le-Château. En 1913, Louise CORBUSIER meurt et la direction ainsi que la propriété du Courrier de Huy passent à Joseph CORBUSIER et à Antoine SCHOENMAEKER. Les nombreux collaborateurs seront Victor HENRY, Eugène MORESSEE, l'abbé BODSON, Angélique DEFONTAINE-COPPEE, le chanoine Louis GRANDMAISON ainsi que Jules CAMAUËR, avocat dinantais et Gustave TERWANGNE-DELLOYE, représentant catholique à la Chambre.
Sa mission politique:
-réfute les théories scientifiques modernes qui remettent en cause la religion -défend les intérêts des campagnes, Hesbaye et Condroz -soutenir le candidat libéral à défaut d'un candidat de son opinion -sera candidat au suffrage universel, optant pour la "représentation proportionnelle ajoutée en -s'oppose à tout révision constitutionnelle -voit dans l'enseignement neutre une "source d'empoisonnement public et un péril social" -combat la loi maçonnique de 1879 et le projet de scolarité obligatoire de 1913. -s'oppose dans un premier temps au tirage-au-sort et au service personnel. (Il finira pourtant par s'aligner sur la position du gouvernement de service personnel de 1913.
4. LA GAZETTE DE HUY
5. LA TRIBUNE DE HUY
6. LE TRAVAILLEUR
Ouvrages consultés
Emile Wigny: Notice historique et bibliographique sur les journaux et écrits périodiques hutois in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts, volume IX pages 267 à 311.https://books.google.be/books?hl=fr&id=C2XNAAAAMAAJ&q=Journaux#v=snippet&q=Journaux&f=false
Christine Luc-Joris: La Presse de Huy de 1830 à 1914 in http://commissionroyalehistoire.be/pdf/CIHC_ICHG/82_LUC-JORIS_PRESSE_HUY_1830_1914.pdf