VAL-NOTRE-DAME : Différence entre versions

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Auteur X: ''Procès verbal d'estimation des biens affermés de l'abbaye du Val-Notre-Dame'' in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 8/1888
 
Auteur X: ''Procès verbal d'estimation des biens affermés de l'abbaye du Val-Notre-Dame'' in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 8/1888
  
Emile Wigny: ''Notice historique du Val-Notre-Dame à Antheit'' in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 3/1880
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Emile Wigny: ''Notice historique du Val-Notre-Dame à Antheit'' in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 3/1881
  
  

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Dessin de l'abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit par Remacle Leloup dans Les délices du Pays de Liége, de Saumery/ 1708

SON HISTOIRE

Le comte Albert III de Moha avait décidé, vers 1280, de fonder une communauté religieuse sur ses terres, à un endroit nommé Val de Rodum, à Antheit. Au début du siècle suivant, les moines cisterciens de Villers vinrent y effectuer certains travaux, comme la construction d'un canal de la Mehaigne et d'un moulin. Mais, comme les choses semblaient vouloir en rester là, en 1209, le comte proposa sa donation à une communauté féminine qui venait d'intégrer l'ordre de Cîteaux. Les religieuses acceptèrent et y installèrent une abbaye cistercienne, qu'elles nommèrent le Val-Notre-Dame, autour d'une église consacrée à la Mère de Dieu.

On assista alors à une grande expansion du monastère durant tout le XIIIe siècle. De nombreux petits dons faits par la noblesse et la chevalerie hesbignonnes constituèrent un beau grand domaine, plus riche que celui du Val-Saint-Lambert, avec 90% de ses propriétés en Hesbaye et 10% en Condroz, mais le tout assez concentré autour de la nouvelle abbaye. Il y a des terres, des bois, des prés, des maisons, des refuges, des moulins, des pêcheries, une quinzaine de fermes et de dîmes dans une trentaine de villages.

Mais, comme dans tous les domaines cisterciens du pays, un déclin significatif se fit sentir aux siècles suivants, à cause des guerres qui se succèdèrent et de la menace de ruine qui tomba sur les finances des abbayes. Les familles des religieuses devaient de plus en plus mettre la main à la bourse. En 1316, guerre des Awans et des Waroux, des rebelles insurgés contre l'évêque vinrent assiéger le château-fort de Moha et incendier le Val-Notre-Dame. En 1499, elle fut encore une fois mise à feu. En 1580, guerre des religions , Espagne contre Pays-Bas, Huy fut assiégée par les Hollandais qui vinrent piller l'abbaye d'Antheit. En 1603, Huy fut assiégée par les Espagnols et le Val-Notre-Dame à nouveau pillé. Idem en 1636, par les troupes impériales, cette fois. Mais l'état financier s'était amélioré entretemps, et l'abbesse Nicole de Waha, qui devait reconstruire, entreprit de grands travaux, comme le châtelet d'entrée en 1629, le colombier en 1633 et la galerie du cloître en 1646. La fin du XVIIe siècle connut les guerres de Louis XIV et ses dégradations inévitables. Le parc de l'abbaye fut occupée par l'état-major du maréchal de Boufflers en 1693 et par le duc de Malborough dix ans plus tard.

Au XVIIIe siècle arriva enfin une période de paix et, ce, jusqu'à la Révolution française. Lutgarde de Boileau en profita pour reconstruire et réaménager le monastère au goût du jour, avec, par exemple, le quartier de l'abbesse en 1741 et l'aile Saint-Michel en 1751.

En 1795, en apprenant la victoire des Français à Fleurus, les religieuses abandonnèrent les lieux et partirent en exil vers l'Allemagne puis l'Espagne en emmenant avec elles la statue de Notre-Dame du Val. L'abbaye avait vécu 585 ans et 35 abbesses s'y étaient succédées, dont, pour l'anecdote, la cinquième, Béatrice de Montmart avait démise de ses fonctions en 1293 parce qu'elle était inapte au gouvernement...

                                                                       Le domaine sera vendu comme "bien national" en 1797.

Les moulins et la tannerie, ainsi que les deux fermes furent vendus séparément aux fermiers locaux Seron et Bolly (baux de 3ans). Quant aux bâtiments monastiques, ils furent achetés par l'armurier Jean GOSUIN, de Herstal, qui les transforma en château de plaisance, en prenant soin de démolir l'église. Il les revendit en 1901 aux Soeurs françaises de l'Assomption que l'évêque de Liège accueillit en leur demandant de n'y ouvrir qu'un pensionnat pour jeunes filles. Entre 1932 et 1934, ces religieuses firent construire la chapelle, elles restèrent en place jusqu'en 1984, année où elles remirent les lieux à des laïques.

Copie de la page 260 du Tome 8 des Annales du cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts/1888."Procès verbal d'estimation des biens affermés de l'abbaye du Val-Notre-Dame" auteur anonyme.
                                                  Le Val-Notre-Dame fait aujourd'hui partie de l'Institut Libre du Condroz saint François


SA DESCRIPTION ACTUELLE

-A l'est, le châtelet d'entrée, bâtiment barlong accolé de 2 tours, ancienne habitation du régisseur, et la maison des hôtes du XVIIe siècle. Le tout bâti sous l'abbatiat de Nicole de Waha (1624-1648), dont les armes figurent sur les girouettes au sommet des tours. Style renaissance mosane, matériaux mixtes de briques et de pierres calcaires. Au-dessus de la porte principale, à l'intérieur, le blason et la devise ("a vita fide") de l'évêque Ferdinand de Bavière.

L'arrière du châtelet d'entrée de l'abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit
Armes de l'abbesse Nicole de Waha (1624-1648) sur la girouette d'une tour du Val-Notre-Dame



















-Au centre, le quartier abbatial, en forme de "H", avec une grande cour d'honneur, bâti sous Lutgarde de Boileau en 1741.

Détail d'une ancienne pierre tombale au Val-Notre-Dame à Antheit

-Au sud, des bâtiments de type industriel: une forge de 1768 avec les armes d'Isabelle d'Aspremont-Linden, l'avant-dernière abbesse. Un moulin à farine du début du XXe siècle devant les ruines d'un moulin du XVIe siècle (un moulin à eau est déjà cité dans le coin en 1210!). Une habitation du début du XXe sur un noyau des XVIe/XVIIIe siècles. Une tannerie début XIXe avec, devant, un ancien fournil du XVIIIe siècle. des bâtiments agricoles du XVIe au XVIIIe siècles, avec, entre eux, une grange dîmière.

Vue actuelle de la ferme de l'abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit

-L'aile occidentale, appelée aile St-Michel, est le quartier de moniales qui date de 1751 (Lutgarde de Boileau). Il est séparé du quartier de l'abbesse par le cloître (cour d'Espagne) et sa galerie de 1646 (Nicole de Waha). Entre le cloître et les fermes, le grand colombier, renaissance mosane, par Nicole de Waha 1633.

Le grand colombier de 1633 de l'abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit

-Au nord, la chapelle moderne des Soeurs de l'Assomption, de 1934-1936 qui a remplacé l'église abbatiale démolie au XIXe siècle lors de la transformation de l'abbaye en château par la famille Gosuin. Un vivier alimenté par un bief de la Mehaigne. On peut y voir aujourd'hui une échelle à poissons.

Un vitrail de l'église abbatiale dans la chapelle du Val-Notre-Dame à Antheit
Abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit: le vivier est équipé d'une échelle à poissons


















NOS SOURCES

Jeanne Borbouse Une abbaye cistercienne féminine: le Val Notre-Dame, à Antheit-Memo-Huy 3/2003

Joseph Charlier: Braives: les propriétés du Val Notre-Dame in Bulletin de la Société d'Archéologie et d'Histoire de Waremme et Hesbaye-n°20/1996

Auteur X: Procès verbal d'estimation des biens affermés de l'abbaye du Val-Notre-Dame in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 8/1888

Emile Wigny: Notice historique du Val-Notre-Dame à Antheit in Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts-tome 3/1881


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