Jean-Hubert Ansiaux : Différence entre versions
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Né à Huy le 16 décembre 1781. Fils de Toussaint-Joseph Ansiaux, greffier de la Cour de Wanze, puis notaire et bourgmestre de Huy. | Né à Huy le 16 décembre 1781. Fils de Toussaint-Joseph Ansiaux, greffier de la Cour de Wanze, puis notaire et bourgmestre de Huy. | ||
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+ | Un cousin célèbre de cette famille fut le docteur français René-Théophile LAËNNEC, inventeur du stéthoscope (1781-1826, comme Jean-Hubert). | ||
==SA CARRIERE== | ==SA CARRIERE== | ||
− | Ses débuts en musique, il les fit juste avant la période révolutionnaire, recevant les leçons de chant et de composition d'HENKART et celles de clavecin de TINGRY. Il ne resta bientôt plus à Huy que les débris de la chapelle Notre-Dame. Il prit part à des concerts, où il jouait de la contrebasse. En 1797, à l'âge de 16 ans, il figurait déjà dans les "Solennités" organisées par la république pour la "Fête des Epoux". Six ans plus tard, il fut nommé marguillier-trésorier de Notre-Dame. Il en profita pour restaurer la Musique, le Carillon, et commença à former des enfants de choeur, il le fera gratuitement durant toute sa vie ! En 1807, son orchestre organisait un concert par semaine. Il comptait 50 à 60 exécutants, pour jouer du Grétry, du Mozart, du Haydn,... Jean-Hubert composa deux ouvertures et un beau morceau intitulé "Prise de Lübeck, bataille". Un de ses disciples et aussi membre de son orchestre fut le jeune Nicolas-Lambert WERY, né en 1789. En 1808, il se rendit à Paris, reçu par le Liégeois ADRIEN. Il lui soumit son tout nouveau "TE DEUM à 8 voix" que ce maître apprécia énormément. | + | Ses débuts en musique, il les fit juste avant la période révolutionnaire, recevant les leçons de chant et de composition d'HENKART et celles de clavecin de TINGRY. Il ne resta bientôt plus à Huy que les débris de la chapelle Notre-Dame. Il prit part à des concerts, où il jouait de la contrebasse. En 1797, à l'âge de 16 ans, il figurait déjà dans les "Solennités" organisées par la république pour la "Fête des Epoux". Six ans plus tard, il fut nommé marguillier-trésorier de Notre-Dame. Il en profita pour restaurer la Musique, le Carillon, et commença à former des enfants de choeur, il le fera gratuitement durant toute sa vie ! En 1807, son orchestre organisait un concert par semaine. Il comptait 50 à 60 exécutants, pour jouer du Grétry, du Mozart, du Haydn,... Jean-Hubert composa deux ouvertures et un beau morceau intitulé "Prise de Lübeck, bataille". Un de ses disciples et aussi membre de son orchestre fut le jeune Nicolas-Lambert WERY, né en 1789. En 1808, il se rendit à Paris, reçu par le Liégeois ADRIEN (Liège 1756-Huy 1814). Il lui soumit son tout nouveau "TE DEUM à 8 voix" que ce maître apprécia énormément. |
− | Il fut ensuite conduit à l'Ermitage de Montmorency où son guide montra ce Te Deum à un autre Liégeois: André-Modeste GRETRY, qui émit d'emblée quelques critiques sur la hardiesse de vouloir mettre | + | Il fut ensuite conduit à l'Ermitage de Montmorency où son guide montra ce Te Deum à un autre Liégeois: André-Modeste GRETRY, qui émit d'emblée quelques critiques sur la hardiesse de vouloir mettre 8 voix où 4 et même 3 suffisaient d'habitude, mais son jugement global fut quand même très élogieux et prometteur d'un bel avenir, car il ajouta "je voudrais en être l'auteur!". Pour le remercier, notre Hutois lui accorda son piano personnel et il en reçut de très vives félicitations de la part du Maître de l'Opéra Comique français. En 1810, au mariage de Napoléon et de Marie-Louise, sera joué un Te Deum de Jean-Hubert Ansiaux ! |
− | De retour | + | De retour, il se mit à la composition de l'oratorio "Le Sacrifice de Jephté" qu'il présenta à Adrien, également revenu à Huy . Ce dernier ne critiqua que le côté un peu court du texte, mais du point de vue musical, il ne trouva vraiment rien à redire, son oeuvre méritait d'être exécutée à côté de celles des grands maîtres ! Dès 1811, il reçut une rémunération annuelle, qu'il employa à l'achat d'instruments pour les élèves les plus assidus. En 1812, on exécuta à Liège un Te Deum d'Ansiaux que le Maître de Chapelle RENARDY apprécia grandement, au point de lui commander illico une autre oeuvre du même genre. |
− | En 1816 , la Société Philarmonique hutoise, dont Ansiaux dirigeait l'orchestre, fit place à la nouvelle Société d'Harmonie. Il choisit pour chef Nicolas DELHAISE, mais en demeura, comme membre honoraire, l' âme, le conseil, l' inspirateur. En 1820, la nouvelle salle de spectacle de Liège fut inaugurée par l'Apothéose de Grétry, paroles de Latour, musique d'Ansiaux. Les deux auteurs reçurent chacun la somme de 50 francs! En 1825, au jubilé de Malines, Jean-Hubert présenta trois morceaux de sa composition: ''son Ouverture de l'Apothéose de Grétry, un grand Adagio et une Polonaise''. La même année, il fit exécuter en l'église St-Jacques-sur Caudenberg à Bruxelles sa 9ème Messe ainsi que son Apothéose de Grétry, avec l'orchestre rassemblé et dirigé par Nicolas WERY. Au concours d'Anvers et de Gand, en 1826, il accompagna la Société d'Harmonie pour présenter plusieurs de ses airs variés. | + | En 1816 , la Société Philarmonique hutoise, dont Ansiaux dirigeait l'orchestre, fit place à la nouvelle Société d'Harmonie. Il choisit pour chef Nicolas DELHAISE, mais en demeura, comme membre honoraire, l' âme, le conseil, l' inspirateur. En 1820, la nouvelle salle de spectacle de Liège fut inaugurée par ''l'Apothéose de Grétry'', paroles de Latour, musique d'Ansiaux. Les deux auteurs reçurent chacun la somme de 50 francs! En 1825, au jubilé de Malines, Jean-Hubert présenta trois morceaux de sa composition: ''son Ouverture de l'Apothéose de Grétry, un grand Adagio et une Polonaise''. La même année, il fit exécuter en l'église St-Jacques-sur Caudenberg à Bruxelles sa 9ème Messe ainsi que son Apothéose de Grétry, avec l'orchestre rassemblé et dirigé par Nicolas WERY. Au concours d'Anvers et de Gand, en 1826, il accompagna la Société d'Harmonie pour présenter plusieurs de ses airs variés. |
Mais, hélas, une mort prématurée vint le prendre, à l'âge de 45 ans, assis à son bureau, le 4 décembre 1826. | Mais, hélas, une mort prématurée vint le prendre, à l'âge de 45 ans, assis à son bureau, le 4 décembre 1826. | ||
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+ | -J.Quitin: ''Musiciens belges: Hubert Ansiaux'' in LE GUIDE MUSICAL, revue hebdomadaire des nouvelles musicales de la Belgique et de l'Etranger des 16 avril 1857, 30 avril 1857 et 1er mai 1857. | ||
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+ | -François-Joseph Fétis: Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique (1865) | ||
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Sommaire
SES ORIGINES
Né à Huy le 16 décembre 1781. Fils de Toussaint-Joseph Ansiaux, greffier de la Cour de Wanze, puis notaire et bourgmestre de Huy.
Un cousin célèbre de cette famille fut le docteur français René-Théophile LAËNNEC, inventeur du stéthoscope (1781-1826, comme Jean-Hubert).
SA CARRIERE
Ses débuts en musique, il les fit juste avant la période révolutionnaire, recevant les leçons de chant et de composition d'HENKART et celles de clavecin de TINGRY. Il ne resta bientôt plus à Huy que les débris de la chapelle Notre-Dame. Il prit part à des concerts, où il jouait de la contrebasse. En 1797, à l'âge de 16 ans, il figurait déjà dans les "Solennités" organisées par la république pour la "Fête des Epoux". Six ans plus tard, il fut nommé marguillier-trésorier de Notre-Dame. Il en profita pour restaurer la Musique, le Carillon, et commença à former des enfants de choeur, il le fera gratuitement durant toute sa vie ! En 1807, son orchestre organisait un concert par semaine. Il comptait 50 à 60 exécutants, pour jouer du Grétry, du Mozart, du Haydn,... Jean-Hubert composa deux ouvertures et un beau morceau intitulé "Prise de Lübeck, bataille". Un de ses disciples et aussi membre de son orchestre fut le jeune Nicolas-Lambert WERY, né en 1789. En 1808, il se rendit à Paris, reçu par le Liégeois ADRIEN (Liège 1756-Huy 1814). Il lui soumit son tout nouveau "TE DEUM à 8 voix" que ce maître apprécia énormément.
Il fut ensuite conduit à l'Ermitage de Montmorency où son guide montra ce Te Deum à un autre Liégeois: André-Modeste GRETRY, qui émit d'emblée quelques critiques sur la hardiesse de vouloir mettre 8 voix où 4 et même 3 suffisaient d'habitude, mais son jugement global fut quand même très élogieux et prometteur d'un bel avenir, car il ajouta "je voudrais en être l'auteur!". Pour le remercier, notre Hutois lui accorda son piano personnel et il en reçut de très vives félicitations de la part du Maître de l'Opéra Comique français. En 1810, au mariage de Napoléon et de Marie-Louise, sera joué un Te Deum de Jean-Hubert Ansiaux !
De retour, il se mit à la composition de l'oratorio "Le Sacrifice de Jephté" qu'il présenta à Adrien, également revenu à Huy . Ce dernier ne critiqua que le côté un peu court du texte, mais du point de vue musical, il ne trouva vraiment rien à redire, son oeuvre méritait d'être exécutée à côté de celles des grands maîtres ! Dès 1811, il reçut une rémunération annuelle, qu'il employa à l'achat d'instruments pour les élèves les plus assidus. En 1812, on exécuta à Liège un Te Deum d'Ansiaux que le Maître de Chapelle RENARDY apprécia grandement, au point de lui commander illico une autre oeuvre du même genre.
En 1816 , la Société Philarmonique hutoise, dont Ansiaux dirigeait l'orchestre, fit place à la nouvelle Société d'Harmonie. Il choisit pour chef Nicolas DELHAISE, mais en demeura, comme membre honoraire, l' âme, le conseil, l' inspirateur. En 1820, la nouvelle salle de spectacle de Liège fut inaugurée par l'Apothéose de Grétry, paroles de Latour, musique d'Ansiaux. Les deux auteurs reçurent chacun la somme de 50 francs! En 1825, au jubilé de Malines, Jean-Hubert présenta trois morceaux de sa composition: son Ouverture de l'Apothéose de Grétry, un grand Adagio et une Polonaise. La même année, il fit exécuter en l'église St-Jacques-sur Caudenberg à Bruxelles sa 9ème Messe ainsi que son Apothéose de Grétry, avec l'orchestre rassemblé et dirigé par Nicolas WERY. Au concours d'Anvers et de Gand, en 1826, il accompagna la Société d'Harmonie pour présenter plusieurs de ses airs variés.
Mais, hélas, une mort prématurée vint le prendre, à l'âge de 45 ans, assis à son bureau, le 4 décembre 1826.
Il laissait à son épouse, née DEVAUX, de Moha, et à ses 2 filles et à 3 fils, le soin de perpétuer sa mémoire et de laisser vivre son oeuvre à jamais. En 1851, son fils Théophile, grâce à la munificence royale, put faire entendre à l'église Ste-Gudule de Bruxelles un Te Deum inédit de son père, au jour anniversaire de celui-ci et du roi Léopold Ier, le 16 décembre.
SOURCES
-J.Quitin: Musiciens belges: Hubert Ansiaux in LE GUIDE MUSICAL, revue hebdomadaire des nouvelles musicales de la Belgique et de l'Etranger des 16 avril 1857, 30 avril 1857 et 1er mai 1857.
-François-Joseph Fétis: Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique (1865)