Comté de Huy

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Révision de 25 mai 2019 à 21:03 par Freddy de Hosdent (discuter | contributions) (Ajout de l'apport de Laurent Mélart dans l'histoire du comté. Ajout de 2 fichiers: liste des Comtes et statue de saint-Mengold.)

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Ouvrages consultés

On parle de ce soit-disant éphémère Comté de Huy -(à peine 44 ans d'existence?)- dans beaucoup d'ouvrages et articles. Alain Dierkens nous en raconte l'essentiel dans "Annales du Cercle Hutois des Sciences et des Beaux-Arts" tome XLI/1987 sous le titre "Les Ansfrid et le Comté de Huy au Xe siècle". Nous avons aussi parcouru le chapitre consacré à ce Comté de Huy par F.Gorrissen continuateur de "Histoire de la Ville et du château de Huy et de ses antiquités avec une chronologie des Comtes" de Laurent Mélart, bourgmestre de Huy/1641...

Histoire

Dans la dernière oeuvre citée, nous voyons que son auteur prête au bourgmestre du XVIIe siècle beaucoup de légèreté dans de hasardeux recours à des légendes et des affirmations sans sources citées. D'après Laurent Mélart, le comté existerait depuis 779 avec à sa tête un mystérieux, légendaire et peu fréquentable "comte Basin", compagnon de Charlemagne. Il publie même une liste complète, chronologique, de tous les comtes jusqu'au dernier, Ansfrid, dont nous parlerons plus loin.

Liste des Comtes de Huy selon Laurent Mélart, de 779 jusqu'à 985
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Cette liste comporte un autre personnage que d'aucuns qualifièrent parfois de "légendaire": le fameux saint-Mengold, dont les origines ont été souvent discutées, mais pas, heureusement, l'existence!

Statue de saint Mengold sur le Bassinia de la Grand'place de Huy

Nous nous devons de ne pas rejeter TOUT ce que Laurent Mélart a pris la peine d'écrire ! Nous admettrons donc qu'il y eut probablement DEUX comtés de Huy, un officieux, de 779 à 941, et un officiel, de 941 à 985. De faire ainsi passer la période de vie de ce comté de 44 à 162 ans, Alain Dierkens ne nous en voudra certainement pas...

La ville de Huy a relativement peu souffert des invasions normandes et on la trouve, au début du Xe siècle, en position de force dans le "Comté de Condroz". En l'an 941 (on cite dans plusieurs sources la date de 943 comme étant celle de la première mention de ce comté), l'empereur germanique Otton Ier fonde le Comté de Huy, qui comprend des communes en Hesbaye, Condroz, Famenne et Ardenne. Un comté dans le comté! Fort justement, on a expliqué la naissance du comté de Huy comme résultant d'une « formation artificielle » dans le cadre des réformes administratives consécutives à l'absorption de la Lotharingie par le royaume de Francie orientale (925) et à la mort du duc de Lotharingie, Gislebert, en 939 ((cf L. VANDERKINDERE, La formation territoriale des principautés belges au Moyen Age, t. II (Bruxelles, 1902), p. 213-221 )). Pour Alain Dierkens, l'Histoire a retenu principalement trois noms parmi les comtes qui se sont, avec certitude, succédés à la tête de ce riche territoire dont le chef-lieu est évidemment la florissante ville de Huy et dont le Palais était situé, selon F.Gorrissen, sur le Hoyoux, rue des Brasseurs, près du Pont du Palais... en 958-959, on cite le comte Ermenfrid, avoué de l'abbaye royale de Stavelot. en 975, le comte Folcuin, parent proche de l'abbé de Lobbes. en 985, le comte Ansfrid II (Aufroy), neveu et héritier d'Ansfrid I, avoué de l'abbaye de Gembloux.

Statue d'Ansfrid sur le Bassinia de la Grand'place de Huy

C'est surtout celui-ci que les Hutois ont retenu. Militaire, éduqué par le duc de Lotharingie Brunon, archevêque de Cologne, on le voit en Italie de 981 à 985. Il est aussi conseiller et cousin de l'empereur Otton II. Sa fortune lui permet de fonder deux abbayes: celle de Thorn, dans le diocèse de Liège, où il place sa fille Bénédicte, et celle d'Ohorst en Hollande. Veuf de son épouse Hereswinde, il accepte en 995 la charge d'évêque d'Utrecht. Il décède le 3 mai 1010 et est inhumé en l'abbaye de Thorn.

Mais entretemps, en 985, l'empereur Otton III (ou du moins ses conseillers, car il n'est âgé à l'époque que de..5 ans!) fait le don du comté de Huy à Notger et à l'Eglise de Liège et, ce, avec tous les droits réguliers qui n'appartiennent pas encore à cette ville; (depuis 980, Liège avait déjà tonlieu et monnaie hutois). Beaucoup de biens de la Collégiale de Huy appartenaient, eux, à l'Eglise de...Cambrai et aussi la collégiale elle-même, à en croire certaines sources d'époque! [1]. [2]. Notger ne les récupérera qu'en l'an Mil grâce à l'évêque de Cambrai, l'ancien archidiacre liégeois Erluin. ( C'est la raison pour laquelle on voit l'évêque de Cambrai participer aux cérémonies de la Charte de 1066 à Huy).

Maquette de la cathédrale Saint-Lambert à l'Archéoforum de Liège
Dessin de la Collégiale de Huy au Musée Communal

Références

  1. dans une charte datée du 13 avril 874, Macaire et son épouse Gondrade donnent à l'évêque de Cambrai des biens hutois reçus du temps de Lothaire, dont la collégiale elle-même
  2. la Collégiale Notre-Dame de Huy était une ancienne abbaye bénédictine transformée entre 880 et 945 en Chapitre de chanoines conservant toutefois son statut abbatial !

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